« Jean-François Jonvelle » : différence entre les versions

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== Oeuvre de Jonvelle ==
== Oeuvre de Jonvelle ==


Même si ce découpage est conventionnel et arbitraire, on traitera successivement des aspects techniques, puis des aspects esthétiques du travail de Jonvelle.
===le champ de la sensualité===

===Technique===

====matériel utilisé====
Il utilise un appareil lourd, peu maniable, mais avec un très large objectif. Cette large ouverture lui permet de travailler en lumière naturelle. Et sans trépied jusqu'à un temps de pose d'1/15 de seconde.

====la lumière====
Le photographe n'utilise jamais de flash. Il travaille uniquement avec la lumière naturelle. L'usage de cette lumière est remarquable.

====le décor====
Les éléments extérieurs au modèle sont généralement discrets, et très communs. Ils jouent cependant un rôle fondamental dans la composition du cadre.

===Esthétique===

====le champ de la sensualité====
Les photographies de Jean-François Jonvelle ne sont ni des photographies érotiques, « de charme », ni de simples nus distants. Elles baignent toutes dans une grande sensualité. Un désir puissant les traverse, pas un désir simple de posséder, mais plutôt un désir qui laisse la place au désir de l'autre, un désir amoureux. Elles donnent envie de désirer et d'aimer.
Les photographies de Jean-François Jonvelle ne sont ni des photographies érotiques, « de charme », ni de simples nus distants. Elles baignent toutes dans une grande sensualité. Un désir puissant les traverse, pas un désir simple de posséder, mais plutôt un désir qui laisse la place au désir de l'autre, un désir amoureux. Elles donnent envie de désirer et d'aimer.


===la question du respect===
====la question du respect====
Il émane des photographies de Jean-François Jonvelle un très grand respect pour ses modèles. Elles ne sont jamais à son service. C'est plutôt lui qui se met à leur service, à leur écoute. Les femmes qu'on y voit ne sont pas de simples projections, réduites à n'exister que pour un consommateur, un mateur, ou un produit à vendre. Elles existent pleinement. En même temps, ce respect n'existe que parce que Jean-François Jonvelle ne fait pas de différence entre vie professionnelle et vie privée. Pour lui cette distinction ne tient pas. C'est pourquoi tout le tact qui se révèle dans ses photos a sa face cachée : une intrusion, une vie mêlée à celles de ses modèles.
Il émane des photographies de Jean-François Jonvelle un très grand respect pour ses modèles. Elles ne sont jamais à son service. C'est plutôt lui qui se met à leur service, à leur écoute. Les femmes qu'on y voit ne sont pas de simples projections, réduites à n'exister que pour un consommateur, un mateur, ou un produit à vendre. Elles existent pleinement. En même temps, ce respect n'existe que parce que Jean-François Jonvelle ne fait pas de différence entre vie professionnelle et vie privée. Pour lui cette distinction ne tient pas. C'est pourquoi tout le tact qui se révèle dans ses photos a sa face cachée : une intrusion, une vie mêlée à celles de ses modèles.


===la vérité singulière===
====la vérité singulière====
Jonvelle est un artiste parce qu'il montre dans chaque femme qu'il photographie une vérité qui n'appartient qu'à elle. Tout son art est de montrer avec une grande évidence un geste, un trouble, un regard. Dans ce mouvement saisi l'existence ne tient que dans un point d'une grande intensité. La beauté apparaît. Cet art est extrêmement difficile. Ce qu'il montre n'apparaît presque jamais sur les autres photographies, même si c'est l'élément sur lequel repose la vie amoureuse. Il donne à voir à tous une vérité que chacun ne connaît la plupart du temps que pour soi.
Jonvelle est un artiste parce qu'il montre dans chaque femme qu'il photographie une vérité qui n'appartient qu'à elle. Tout son art est de montrer avec une grande évidence un geste, un trouble, un regard. Dans ce mouvement saisi l'existence ne tient que dans un point d'une grande intensité. La beauté apparaît. Cet art est extrêmement difficile. Ce qu'il montre n'apparaît presque jamais sur les autres photographies, même si c'est l'élément sur lequel repose la vie amoureuse. Il donne à voir à tous une vérité que chacun ne connaît la plupart du temps que pour soi.


===un radicalisme libertaire===
====un radicalisme libertaire====
D'un point de vue politique, l'oeuvre et la vie de Jean-François ne sont possibles qu'à partir d'une éthique libertaire. Cette attitude est loin de tout engagement intellectuel, de prise de parole publique. Pourtant, elle manifeste en acte un refus, sinon une indifférence radicale pour les codes et institutions qui légitiment les rapports amoureux. La vie de Jean-François Jonvelle est un exemple ainsi qu'un témoin de la libération des codes sexuels de l'après-guerre.
D'un point de vue politique, l'oeuvre et la vie de Jean-François ne sont possibles qu'à partir d'une éthique libertaire. Cette attitude est loin de tout engagement intellectuel, de prise de parole publique. Pourtant, elle manifeste en acte un refus, sinon une indifférence radicale pour les codes et institutions qui légitiment les rapports amoureux. La vie de Jean-François Jonvelle est un exemple ainsi qu'un témoin de la libération des codes sexuels de l'après-guerre.



Version du 3 février 2010 à 19:26

Modèle:Serie photo Jean-François Jonvelle (1943, Cavaillon - , Paris) est un photographe de mode français. Il est mort à 58 ans d'un cancer foudroyant, 15 jours après qu'une tumeur ait été détecté. Il a réalisé de nombreux portraits de femmes, souvent ses amies. Son travail est marqué par une profonde sensualité, un grand respect pour ses modèles, et une impudeur qui permet de manifester une vérité.

Oeuvre de Jonvelle

Même si ce découpage est conventionnel et arbitraire, on traitera successivement des aspects techniques, puis des aspects esthétiques du travail de Jonvelle.

Technique

matériel utilisé

Il utilise un appareil lourd, peu maniable, mais avec un très large objectif. Cette large ouverture lui permet de travailler en lumière naturelle. Et sans trépied jusqu'à un temps de pose d'1/15 de seconde.

la lumière

Le photographe n'utilise jamais de flash. Il travaille uniquement avec la lumière naturelle. L'usage de cette lumière est remarquable.

le décor

Les éléments extérieurs au modèle sont généralement discrets, et très communs. Ils jouent cependant un rôle fondamental dans la composition du cadre.

Esthétique

le champ de la sensualité

Les photographies de Jean-François Jonvelle ne sont ni des photographies érotiques, « de charme », ni de simples nus distants. Elles baignent toutes dans une grande sensualité. Un désir puissant les traverse, pas un désir simple de posséder, mais plutôt un désir qui laisse la place au désir de l'autre, un désir amoureux. Elles donnent envie de désirer et d'aimer.

la question du respect

Il émane des photographies de Jean-François Jonvelle un très grand respect pour ses modèles. Elles ne sont jamais à son service. C'est plutôt lui qui se met à leur service, à leur écoute. Les femmes qu'on y voit ne sont pas de simples projections, réduites à n'exister que pour un consommateur, un mateur, ou un produit à vendre. Elles existent pleinement. En même temps, ce respect n'existe que parce que Jean-François Jonvelle ne fait pas de différence entre vie professionnelle et vie privée. Pour lui cette distinction ne tient pas. C'est pourquoi tout le tact qui se révèle dans ses photos a sa face cachée : une intrusion, une vie mêlée à celles de ses modèles.

la vérité singulière

Jonvelle est un artiste parce qu'il montre dans chaque femme qu'il photographie une vérité qui n'appartient qu'à elle. Tout son art est de montrer avec une grande évidence un geste, un trouble, un regard. Dans ce mouvement saisi l'existence ne tient que dans un point d'une grande intensité. La beauté apparaît. Cet art est extrêmement difficile. Ce qu'il montre n'apparaît presque jamais sur les autres photographies, même si c'est l'élément sur lequel repose la vie amoureuse. Il donne à voir à tous une vérité que chacun ne connaît la plupart du temps que pour soi.

un radicalisme libertaire

D'un point de vue politique, l'oeuvre et la vie de Jean-François ne sont possibles qu'à partir d'une éthique libertaire. Cette attitude est loin de tout engagement intellectuel, de prise de parole publique. Pourtant, elle manifeste en acte un refus, sinon une indifférence radicale pour les codes et institutions qui légitiment les rapports amoureux. La vie de Jean-François Jonvelle est un exemple ainsi qu'un témoin de la libération des codes sexuels de l'après-guerre.

Campagne Avenir 1981

En 1981, trois photographies servent de support à une campagne réalisée pour l'afficheur Avenir. C'est un grand scandale et succès grâce au procédé du teasing utilisé pour la première fois en France. Le nom du photographe demeure attaché aux deux slogans qui accompagnaient ses photographies : « Demain j'enlève le haut », « Demain j'enlève le bas ».

Lire l'article complet : Affiches Myriam

Bibliographie

publiées de son vivant

  • Celles que j’aime, 1983, Edition Filipacchi
  • Jonvelle Bis, 1989, Éditions de La Martinière, (et une édition japonaise)
  • Jonvelle à Venise, 1986, Editions du Chêne
  • Jonvelle à Saint Barthélemy, 1986, Editions du Chêne
  • Jonvelle à Marrakech, 1986, Editions du chêne
  • A la Parisienne, 1992, pour Nice Claup (Japon)
  • Avril Mai Juin, 1994, Éditions de La Martinière, (new cloth), Folio
  • Fou d'Elles, 1996, Editions de La Martinière, collection Petit Format
  • Seiko Matsuda in Paris, Suntex publications, 1997 (édité exclusivement au Japon) - 30 x 22 cm, approx. 80 p, photos couleur et n/b, couverture cartonnée
  • Jonvelle(s), 1998, Ipso Facto Publisher NYC, bilingue anglais-français
  • Balcons, 1999, Ipso Facto Publisher NYC, bilingue anglais-français, en collaboration avec Nathalie Garçon, 112p., 40 photos N&B

éditions posthumes

  • Photographies, 138 p., 208 photos N&B

Lien externe