« Lew Kowarski » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Orthopedix (discuter | contributions)
Fleguen (discuter | contributions)
Compléments multiples
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{ébauche|physicien}}
{{ébauche|physicien}}


'''Lew Kowarski''', né le {{date|10|février|1907}} à [[Saint-Pétersbourg]] ([[Russie]]) et mort le {{date|30|juillet|1979}} à [[Genève]], est un [[physicien]] et [[chimiste]] naturalisé [[France|français]]. Diplômé en ingénierie chimique à l'université de [[Lyon]], il passe sa maîtrise et son doctorat à [[Paris]] en faisant des recherches sur le comptage des [[neutron]]s.
'''Lew Kowarski''', né le {{date|10|février|1907}} à [[Saint-Pétersbourg]] ([[Russie]]) et mort le {{date|30|juillet|1979}} à [[Genève]], est un [[physicien]] et [[chimiste]] naturalisé [[France|français]]. Diplômé en ingénierie chimique à l'université de [[Lyon]] et docteur en sciences à l'université de Paris. Il participa au développement de la physique nucléaire et à la création des premiers réacteurs nucléaires canadien et français.


== Jeunesse ==
== Études, recherches et enseignements ==
Lew Kowarski est le fils d'un homme d'affaire russe Nicolas Kowarski de confession juive et d'une chanteuse d'origine ukrainienne de confession chrétienne Olga Vlassenko.
Dès [[1934]], Lew Kowarski travaille notamment sur la [[fission]] de l'[[uranium]], à l'[[Institut du radium]], puis au [[Collège de France]], avec [[Frédéric Joliot-Curie]] et [[Hans Halban]]. Ce dernier les a rejoints en 1937. Ainsi, dès [[1939]], se trouve démontrée la possibilité de produire des [[réactions nucléaires]] en chaîne<ref>H. von Halban, F. Joliot & L. Kowarski, Nature '''143''' (1939) 470 & 680.</ref>.


Ces parents ne purent se marier du fait, entre autres, du climat antisémite qui régnait alors dans l'empire Russe à l'époque et se séparèrent avant sa quatrième année.
Au cours de ces recherches, les événements de la [[Seconde Guerre mondiale]] les forcent à s'enfuir<ref> Voir [[Bataille de l'eau lourde]]</ref> en [[Angleterre]] en [[1940]], où ils poursuivent leurs travaux à [[Cambridge]] ([[commission MAUD]]).
Enfant, il se découvre des intérêts pour la musique et la science.


Lors la [[Révolution russe]] en 1918, il quitte Saint-Pétersbourg avec son père et s'installe à [[Vilnius]]. Il y reste cinq ans et décide en 1923 de partir étudier en Europe de l'ouest.
Lew Kowarski part ensuite au Canada, où il participe à [[Montréal]] aux débuts du [[Projet Manhattan]]. C'est là qu'il dirige la construction du premier réacteur nucléaire canadien en [[1945]]<ref>[http://www.cns-snc.ca/history/fifty_years/goldschmidt.html {{en}} How it All Began in Canada - The Role of the French Scientists], Bertrand Goldschmidt</ref>.
== Études et recherches ==
Il reste deux ans à [[Gand]] en Belgique, où il étudie la chimie puis arrive, en 1925, à Lyon où il rejoint l'[[École_supérieure_chimie_physique_électronique_de_Lyon|École Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon]].


Durant son séjour à Lyon, il obtient son baccalauréat en candidat libre puis son diplôme d'ingénieur chimiste en 1928.
Revenu en France, il participe ensuite, au [[commissariat à l'énergie atomique]], au développement des deux premiers réacteurs nucléaires français, en 1948 et 1952. Il participe également en [[1952]] à la création du [[CERN]], dont il fait partie dès [[1953]].
Il part ensuite pour Paris où il rejoint l'université tout en travaillant à mi-temps comme secrétaire de bureau d'étude dans une usine de production de tuyauterie de gaz.


Il obtient en 1931, un autre Baccalauréat en Sciences. Décidé à se consacrer à la science, il rejoint le laboratoire du prix Nobel [[Jean Perrin]] où il étudie et travaille bénévolement tout en conservant son emploi à mi-temps.
Depuis sa retraite en [[1972]], il se consacre à l'enseignement et est conseiller auprès des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]].


Il y soutient sa thèse sur la croissance des cristaux en 1935.
Professeur à l'[[université de Boston]], il y donne alors des enseignements sur les relations entre la Science et l'Humanité.

Avec l'appui de Jean Perrin, il rejoint ensuite, toujours à mi-temps et bénévolement, l'[[Institut du radium]] et plus tard le [[Collège de France]] sous la direction de [[Frédéric Joliot-Curie]]. Il étudie y la radioactivité et la physique nucléaire. En 1937, il obtient une bourse de la [[Caisse nationale de la recherche scientifique]] et commence à vivre partiellement de la science.

En 1938, Il travaille avec [[Hans von Halban]], ayant rejoint le groupe depuis l'année précédente, sur le comportement de divers éléments sous flux neutronique.

A partir de l'automne 1938, il est embauché à temps plein en tant que scientifique et quitte son emploi à mi-temps.

Le 6 janvier 1939, [[Otto Hahn]] publie les résultats de sa découverte de trace de [[baryum]] suite à un bombardement d'[[uranium]] par des neutrons. Frédéric Joliot-Curie comprend immédiatement que ces résultats sont dus à la [[fission|fission nucléaire]] du noyau d'uranium, conclusion tirée quelques jours plus tôt par [[Otto Frisch]] et [[Lise Meitner]].
En février 1939, Joliot, Kowarski et Halban réalise une expérience montrant la production de neutrons lors de la fission de noyau d'uranium et démontrant ainsi la possibilité de produire des [[réactions nucléaires]] en chaîne<ref>H. von Halban, F. Joliot & L. Kowarski, Nature '''143''' (1939) 470 & 680.</ref>.

Le 4 mai 1939 Joliot, Halban et Kowarski déposent via la Caisse nationale de la recherche scientifique trois brevets. Les deux premiers sont en vue de production d'énergie nucléaire, dits « Cas {{numéro|1}} » et « Cas {{numéro|2}} » ou encore « Cas A » et « Cas B ». Le dernier brevet, et le plus important, « Cas {{numéro|3}} » ou encore « Cas C », a pour titre « Perfectionnement aux charges explosives ». Ce brevet est le dépôt intellectuel de la [[bombe atomique]]<ref>André Bendjebbar, ''Histoire secrète de la bombe atomique française'', Le Cherche Midi Éditeur, Paris, 2000.</ref> et il est déposé sous le numéro provisoire {{numéro|445686}}.

Kowarski était depuis son arrivée en France dans une situation administrative particulière. Né à saint Pétersbourg dans ce qui était à l'époque l'empire russe, il avait fuit la révolution pour Vilnius qui avait été deux années plus tard intégrée au territoire de la Pologne suite à la [[Guerre soviéto-polonaise]]. Ses papiers d'identité datant de la Russie impériale n'étant plus valides, il avait quitté Vilnius avec un passeport polonais acquis illégitimement. En 1939, entre autres du fait qu'une opportunité de participer à une conférence à [[Liège]] s'était présenté à lui et nécessitait donc un voyage à l'étranger, il décida, avec l'appui de Joliot et de Jean Perrin, de régulariser sa situation.

Il fut naturaliser français le 16 Novembre 1939<ref>Décret n°13412-39 République Française. ''Naturalisation de KOWARSKI Lew né le 10-02-1907 à Petrograd (Russie) et HELLER épouse KOWARSKI né le 01-08-1906 à Bereskowice (Pologne)''</ref>.
== Deuxième guerre mondiale et développement de réacteurs nucléaires ==
Au cours de ces recherches, les événements de la [[Seconde Guerre mondiale]] forcent Halban et Kowarski à s'enfuir<ref> Voir [[Bataille de l'eau lourde]]</ref> en [[Angleterre]] en [[1940]], où ils poursuivent leurs travaux à [[Cambridge]] ([[commission MAUD]]) et apportèrent des preuves importantes que la construction d'un réacteur permettant une réaction en chaine controlé était possible en disposant de l'oxyde d'uranium dans une sphère contenant de l'eau lourde.

Lew Kowarski part ensuite au Canada en 1944, où il participe à [[Montréal]] aux débuts du [[Projet Manhattan]]. C'est là qu'il dirige la construction de [[ZEEP]], le premier réacteur nucléaire canadien et le premier réacteur nucléaire hors des états-Unis en [[1945]]<ref>[http://www.cns-snc.ca/history/fifty_years/goldschmidt.html {{en}} How it All Began in Canada - The Role of the French Scientists], Bertrand Goldschmidt</ref>.

Revenu en France en 1946, il participe ensuite, au [[commissariat à l'énergie atomique]], au développement du premier réacteur nucléaire français, [[Pile_Zoé|la pile Zoé]] en tant que directeur scientifique sous la supervision de Joliot-Curie. Il participe ensuite au développement du second réacteur nucléaire français EL-2 qui diverge en 1952.
== Carrière au CERN ==
Il participe également en [[1952]] à la création du [[CERN]], dont il fait partie dès [[1953]].

Il sera également professeur à l'[[université de Boston]], et y donna des enseignements sur les relations entre la Science et l'Humanité.

Après son départ à la retraite en [[1972]], il se consacra à l'enseignement et devient conseiller auprès des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]].
== récompenses ==


Il est [[officier de la Légion d'honneur]], membre de la Société Nucléaire américaine, et récipiendaire d'un prix d'honneur de la [[commission de l'énergie atomique des États-Unis]] (AEC), qui a précédé l'[[Autorité de sûreté nucléaire américaine]] (NRC).
Il est [[officier de la Légion d'honneur]], membre de la Société Nucléaire américaine, et récipiendaire d'un prix d'honneur de la [[commission de l'énergie atomique des États-Unis]] (AEC), qui a précédé l'[[Autorité de sûreté nucléaire américaine]] (NRC).
== décès ==
Il meurt le 27 juillet 1979 à Genève, d'une hémorragie cérébrale et des suites d'une longue maladie<ref>[http://cds.cern.ch/record/713884/files/PRESSCUT-1979-043.pdf Le Figaro - ''L'un des derniers aventuriers de l'atome'']</ref>.


== Documents récemment découverts ==
== Documents récemment découverts ==
Ligne 22 : Ligne 58 :


En [[2007]], la Société Royale découvre les documents au cours d'un audit de leurs archives<ref>[http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/6709855.stm {{en}} Nuclear reactor secrets revealed], BBC 1 June 2007</ref>.
En [[2007]], la Société Royale découvre les documents au cours d'un audit de leurs archives<ref>[http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/6709855.stm {{en}} Nuclear reactor secrets revealed], BBC 1 June 2007</ref>.

Les documents contenaient des résultats expérimentaux détaillés et indiquaient les composants nécessaire pour fabriquer un réacteur, comment produire du plutonium à partir d'uranium ainsi qu'une méthode pour stabiliser une réaction en chaine.


== Références ==
== Références ==
Ligne 27 : Ligne 65 :


* [http://scienceworld.wolfram.com/biography/Kowarski.html {{en}} Short biographical note]
* [http://scienceworld.wolfram.com/biography/Kowarski.html {{en}} Short biographical note]
{{Traduction/Référence|en|Lew Kowarski|182804568}}. Cette traduction complète largement l'article initial.


== Lien externe ==
== Lien externe ==

Version du 19 janvier 2013 à 02:37

Lew Kowarski, né le à Saint-Pétersbourg (Russie) et mort le à Genève, est un physicien et chimiste naturalisé français. Diplômé en ingénierie chimique à l'université de Lyon et docteur en sciences à l'université de Paris. Il participa au développement de la physique nucléaire et à la création des premiers réacteurs nucléaires canadien et français.

Jeunesse

Lew Kowarski est le fils d'un homme d'affaire russe Nicolas Kowarski de confession juive et d'une chanteuse d'origine ukrainienne de confession chrétienne Olga Vlassenko.

Ces parents ne purent se marier du fait, entre autres, du climat antisémite qui régnait alors dans l'empire Russe à l'époque et se séparèrent avant sa quatrième année.

Enfant, il se découvre des intérêts pour la musique et la science.

Lors la Révolution russe en 1918, il quitte Saint-Pétersbourg avec son père et s'installe à Vilnius. Il y reste cinq ans et décide en 1923 de partir étudier en Europe de l'ouest.

Études et recherches

Il reste deux ans à Gand en Belgique, où il étudie la chimie puis arrive, en 1925, à Lyon où il rejoint l'École Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon.

Durant son séjour à Lyon, il obtient son baccalauréat en candidat libre puis son diplôme d'ingénieur chimiste en 1928.

Il part ensuite pour Paris où il rejoint l'université tout en travaillant à mi-temps comme secrétaire de bureau d'étude dans une usine de production de tuyauterie de gaz.

Il obtient en 1931, un autre Baccalauréat en Sciences. Décidé à se consacrer à la science, il rejoint le laboratoire du prix Nobel Jean Perrin où il étudie et travaille bénévolement tout en conservant son emploi à mi-temps.

Il y soutient sa thèse sur la croissance des cristaux en 1935.

Avec l'appui de Jean Perrin, il rejoint ensuite, toujours à mi-temps et bénévolement, l'Institut du radium et plus tard le Collège de France sous la direction de Frédéric Joliot-Curie. Il étudie y la radioactivité et la physique nucléaire. En 1937, il obtient une bourse de la Caisse nationale de la recherche scientifique et commence à vivre partiellement de la science.

En 1938, Il travaille avec Hans von Halban, ayant rejoint le groupe depuis l'année précédente, sur le comportement de divers éléments sous flux neutronique.

A partir de l'automne 1938, il est embauché à temps plein en tant que scientifique et quitte son emploi à mi-temps.

Le 6 janvier 1939, Otto Hahn publie les résultats de sa découverte de trace de baryum suite à un bombardement d'uranium par des neutrons. Frédéric Joliot-Curie comprend immédiatement que ces résultats sont dus à la fission nucléaire du noyau d'uranium, conclusion tirée quelques jours plus tôt par Otto Frisch et Lise Meitner. En février 1939, Joliot, Kowarski et Halban réalise une expérience montrant la production de neutrons lors de la fission de noyau d'uranium et démontrant ainsi la possibilité de produire des réactions nucléaires en chaîne[1].

Le 4 mai 1939 Joliot, Halban et Kowarski déposent via la Caisse nationale de la recherche scientifique trois brevets. Les deux premiers sont en vue de production d'énergie nucléaire, dits « Cas no 1 » et « Cas no 2 » ou encore « Cas A » et « Cas B ». Le dernier brevet, et le plus important, « Cas no 3 » ou encore « Cas C », a pour titre « Perfectionnement aux charges explosives ». Ce brevet est le dépôt intellectuel de la bombe atomique[2] et il est déposé sous le numéro provisoire no 445686.

Kowarski était depuis son arrivée en France dans une situation administrative particulière. Né à saint Pétersbourg dans ce qui était à l'époque l'empire russe, il avait fuit la révolution pour Vilnius qui avait été deux années plus tard intégrée au territoire de la Pologne suite à la Guerre soviéto-polonaise. Ses papiers d'identité datant de la Russie impériale n'étant plus valides, il avait quitté Vilnius avec un passeport polonais acquis illégitimement. En 1939, entre autres du fait qu'une opportunité de participer à une conférence à Liège s'était présenté à lui et nécessitait donc un voyage à l'étranger, il décida, avec l'appui de Joliot et de Jean Perrin, de régulariser sa situation.

Il fut naturaliser français le 16 Novembre 1939[3].

Deuxième guerre mondiale et développement de réacteurs nucléaires

Au cours de ces recherches, les événements de la Seconde Guerre mondiale forcent Halban et Kowarski à s'enfuir[4] en Angleterre en 1940, où ils poursuivent leurs travaux à Cambridge (commission MAUD) et apportèrent des preuves importantes que la construction d'un réacteur permettant une réaction en chaine controlé était possible en disposant de l'oxyde d'uranium dans une sphère contenant de l'eau lourde.

Lew Kowarski part ensuite au Canada en 1944, où il participe à Montréal aux débuts du Projet Manhattan. C'est là qu'il dirige la construction de ZEEP, le premier réacteur nucléaire canadien et le premier réacteur nucléaire hors des états-Unis en 1945[5].

Revenu en France en 1946, il participe ensuite, au commissariat à l'énergie atomique, au développement du premier réacteur nucléaire français, la pile Zoé en tant que directeur scientifique sous la supervision de Joliot-Curie. Il participe ensuite au développement du second réacteur nucléaire français EL-2 qui diverge en 1952.

Carrière au CERN

Il participe également en 1952 à la création du CERN, dont il fait partie dès 1953.

Il sera également professeur à l'université de Boston, et y donna des enseignements sur les relations entre la Science et l'Humanité.

Après son départ à la retraite en 1972, il se consacra à l'enseignement et devient conseiller auprès des Nations unies.

récompenses

Il est officier de la Légion d'honneur, membre de la Société Nucléaire américaine, et récipiendaire d'un prix d'honneur de la commission de l'énergie atomique des États-Unis (AEC), qui a précédé l'Autorité de sûreté nucléaire américaine (NRC).

décès

Il meurt le 27 juillet 1979 à Genève, d'une hémorragie cérébrale et des suites d'une longue maladie[6].

Documents récemment découverts

En 1940, James Chadwick avait envoyé les travaux de Halban et Kowarski de Cambridge à la Royal Society, en lui demandant de garder les papiers, car il ne convenait pas de les publier pendant la guerre.

En 2007, la Société Royale découvre les documents au cours d'un audit de leurs archives[7].

Les documents contenaient des résultats expérimentaux détaillés et indiquaient les composants nécessaire pour fabriquer un réacteur, comment produire du plutonium à partir d'uranium ainsi qu'une méthode pour stabiliser une réaction en chaine.

Références

  1. H. von Halban, F. Joliot & L. Kowarski, Nature 143 (1939) 470 & 680.
  2. André Bendjebbar, Histoire secrète de la bombe atomique française, Le Cherche Midi Éditeur, Paris, 2000.
  3. Décret n°13412-39 République Française. Naturalisation de KOWARSKI Lew né le 10-02-1907 à Petrograd (Russie) et HELLER épouse KOWARSKI né le 01-08-1906 à Bereskowice (Pologne)
  4. Voir Bataille de l'eau lourde
  5. (en) How it All Began in Canada - The Role of the French Scientists, Bertrand Goldschmidt
  6. Le Figaro - L'un des derniers aventuriers de l'atome
  7. (en) Nuclear reactor secrets revealed, BBC 1 June 2007

Lien externe