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Henry Royce

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Henry Royce
Description de l'image Henry Royce.jpg.
Naissance
Alwalton, proche de Peterborough, Cambridgeshire
Décès (à 70 ans)
West Wittering, Sussex de l'Ouest
Nationalité Royaume-Uni
Profession

Frederick Henry Royce (Henri en français) (), 1er baronnet de la noblesse britanique, est un mécanicien anglais de génie, pionnier de l'histoire de l'automobile. Il est cofondateur de la prestigieuse marque automobile de luxe Rolls-Royce en 1904 avec Charles Rolls.

Biographie

L'enfance

Frederick Henry Royce naît le à Alwalton dans le Cambridgeshire en Angleterre, à 130 km au nord de Londres où il passe toute son enfance. Il est le fils de James et Mary Royce, une famille de modeste meunier, dernier né de cinq enfants. Dès son plus jeune âge, il se passionne pour l'ingénieuse mécanique du moulin à eau de son père.

En 1873, il a 10 ans et est vendeur de journaux à Londres puis il entre en apprentissage de mécanique sur les chantiers d'une des premières compagnies de chemin de fer britannique, la Great Northern Railway à Peterborough. Il s'initie en autodidacte à l'algèbre et aux principes fondamentaux de la mécanique. Il est ensuite employé dans une usine d'outillage de Leeds, où il devient rapidement formateur en mécanique pour ses collaborateurs.

L'électromécanique

En 1882, âgé de 19 ans, il se passionne pour une nouvelle invention : l'électricité et se fait engager dans une des toutes premières compagnies d'électricité d'Angleterre. En 1886, déçu du manque d'évolution et de qualité technique de son entreprise, il fonde sa propre société, Cook Street, avec son futur beau-frère Ernest Claremont à Manchester pour y fabriquer du matériel électromécanique « plus simple et plus sûr », des générateurs, des dynamos, des équipements électriques pour des usines. Ce matériel acquiert rapidement une notoriété de « qualité-fiabilité-solidité » et lui assure le succès et une notoriété commerciale nationale.

L'automobile

Première Rolls-Royce 10 HP 2 cylindres et 10 chevaux d'Henri Royce en 1904 (musée des Sciences et de l'Industrie (Manchester).

Au début des années 1900, une nouvelle invention excite la curiosité d'Henry Royce : l'automobile. Il se paye une Decauville (De Dion-Bouton) d'occasion pour se rendre à son travail. Sa voiture le déçoit profondément. Elle démarre très mal, surchauffe, est très bruyante, peu puissante, vibre de toute part, est difficile à manier, tombe souvent en panne, est peu confortable, etc.

En 1902, Royce fonde la Royce Company à Manchester et y fabrique sa première voiture : la Rolls-Royce 10 HP de 2 cylindres et 10 chevaux en y appliquant tout son génie, son esprit de simplification et de perfectionnisme. En 1903 le résultat est esthétique, luxueux, robuste, fiable, silencieux, confortable, souple, sans aucune vibration, démarre de façon fiable, etc. Il se fait vite une excellente réputation unanime dans tout le pays.

Rolls-Royce 15 HP de 1904 (seconde voiture d'Henry Royce)
Moteur deux cylindres et boîte de vitesses de Rolls-Royce 15 HP précédente

En mai 1904 Sir Charles Rolls, pilote pionnier de la compétition automobile et important importateur d'automobile d'Europe, est déçu par le faible niveau technique des voitures d'alors. Il rencontre sans optimisme Henri Royce alors âgé de 41 ans, dont tout le monde parle : il est emballé par les essais. Enfin une voiture anglaise digne de toutes les éloges qu'il s'engage à commercialiser sous son nom.

Fondation de Rolls-Royce

Association avec Charles Rolls en 1904

En décembre Rolls et Royce s'associent et fusionnent leurs entreprises en Rolls-Royce qui se fait immédiatement une réputation auprès des clients d'automobiles d'élite et aristocratiques de Charles Rolls. Ce sont les voitures les plus chères, mais aussi les meilleures du monde qui imposent un respect universel dès 1910. Malgré la notoriété et la fortune, Henri Royce reste cantonné à son atelier de mécanique seize heures par jour jusqu'à l'épuisement, à la recherche d'évolution avec un désir insatiable et maniaque de perfection. Les artisans de son entreprise le surnomment « papa Royce ».

Les premières Rolls-Royce sont présentées avec succès au Salon de L'Automobile de Paris en décembre 1904. Les voitures remportent de nombreuses courses des années 1900 où elles se distinguent par leur grande fiabilité. Charles Rolls gagne la course Tourist Trophy de l'île de Man de 1906 au volant d'une Rolls-Royce 30 HP et déclare « Comme je n'ai fait que rester assis à attendre que la voiture franchisse la ligne d'arrivée, le mérite revient à monsieur Royce qui en est le dessinateur et le constructeur. »

The Silver Ghost

Rolls-Royce Silver Ghost, un des chef-d’œuvre d'Henri Royce en 1906.

En 1906, Royce crée le chef-d’œuvre de sa vie pour le London Motor Show de novembre, la Rolls-Royce Silver Ghost (terme que l'on peut traduire par « Rolls-Royce Fantôme d'argent »).

Il s'agit de la meilleure voiture qu’il n’ait jamais fabriquée selon lui. C'est la voiture la plus prestigieuse du monde de l'époque, la plus célèbre de toutes les Rolls-Royce, avec un niveau de fiabilité technique jamais atteint depuis par la plupart des constructeurs d'aujourd'hui. Une des voitures les plus chères du monde qui bat le record d'alors du Scottish reliability Trials en couvrant 23 120 km sans un seul incident technique (l'originale appartient toujours à Rolls-Royce, en parfait état de fonctionnement avec 920 000 km au compteur).

Laurence d'Arabie en disait : « Une Rolls-Royce dans le désert vaut tout l'or du monde. »

Décès de Charles Rolls

En 1910 Charles Rolls se tue le 12 juillet lors d'un meeting aérien au-dessus de Bournemouth, neuf jour après avoir battu le record de traversée de la Manche en avion.

En 1911, Lord Montagu de Beaulieu, un fan de Rolls-Royce, présente à la direction le sculpteur Charles Sykes, qui sculptera la mascotte de la marque : « The Spirit of Ecstasy » (« L'Esprit d'extase » ), surnommée la Flying Lady (« Dame volante »), devenue célèbre emblème pour enjoliver tous les bouchons de radiateur de la marque.

The Spirit of Ecstasy (« L'Esprit d'extase ») sensation ressentie au volant d'une Rolls-Royce.

À partir de 1912 la santé d'Henry Royce décline, et ses médecins lui conseillent de se ménager ne lui donnant que quelques années à vivre. Sur le conseil de Claud Johnston, un des actionnaires fondateurs de la Sté Rolls-Royce, qui possède une villa sur la Côte d'Azur (alors bien moins fréquentée qu'aujourd'hui) Henry Royce se fait construire la Villa Mimosa au Canadel, près de Saint-Tropez[1]. Sa santé bénéficiant du climat, il décide alors de faire construire une autre villa à proximité, baptisée The Office (le bureau) où une équipe d'ingénieurs et de dessinateurs industriels s'installe pour faire la liaison avec l'usine de Derby. IL y passe le plus clair de son temps (à l'exception des années de guerre) et ne rentre en Angleterre que durant la saison d'été, arrangement qui durera jusqu'à son décès en 1933[2].

En 1914, la Rolls Royce plc (aéronautique) est créée. En 2009, c'est le deuxième fabricant mondial de moteurs d'avion derrière General Electric. En 1931, Rolls-Royce rachète et fusionne avec Bentley, son plus important concurrent industriel et sportif.

Le 22 avril 1933, Henry Royce décède à l'âge de 70 ans, à West Wittering, proche de Chichester dans le Sussex de l'Ouest. Contrairement à ce que raconte la légende urbaine, le logo Rolls-Royce avec un simple double R pour symboliser l’alliance des deux fondateurs Rolls et Royce, imprimé en rouge jusqu'en 1932, ne sera alors imprimé en noir que par choix esthétique[3] et non pour marquer la disparition de son dernier fondateur. Aujourd'hui, les voitures Rolls-Royce sont fabriquées à Goodwood, proche du lieu de la mort de Henry Royce.

Citations

  • Henri Royce : « La qualité tiendra longtemps après que le coût ait été oublié. »
  • Henri Royce : « Chercher la perfection en tout. Prendre le meilleur de ce qui existe et l'améliorer. Et quand rien n'existe, le concevoir. »
  • Laurence d'Arabie : « Une Rolls-Royce dans le désert vaut tout l'or du monde. »
  • Charles Rolls : « Comme je n'ai fait que rester assis à attendre que la voiture franchisse la ligne d'arrivée, le mérite revient à monsieur Royce qui en est le dessinateur et le constructeur. »

Notes et références

  1. Hervé Lauwick, grand papa était enragé (histoire de l'automobile), paris, Arthème fayard, 4° trimestre 1960, 238 p.
  2. « automobileweb2.net - royce villa le canadel », sur www.automobileweb2.net (consulté le )
  3. (en) « Rolls Royce Heritage Trust Museum »

Voir aussi

Articles connexes

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