Philippe Decouflé

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Philippe Decouflé
Description de cette image, également commentée ci-après
Philippe Decouflé en 2012 au festival du cinéma américain de Deauville.
Surnom Philipot
Naissance (62 ans)
Neuilly-sur-Seine
Activité principale Chorégraphe, danseur
Style Danse contemporaine
Lieux d'activité Saint-Denis, Paris
Années d'activité Debut des années 1980
Formation Centre national de danse contemporaine d'Angers
Enseignement Annie Fratellini, Alwin Nikolais, Merce Cunningham
Récompenses

Concours de Bagnolet 1983

Prix du ministère de la Culture 1983
Site internet www.cie-dca.com

Œuvres principales

Codex
Cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques d'Albertville
Decodex
Shazam !
IIris

Philippe Decouflé, né le à Neuilly-sur-Seine[1], est un danseur et chorégraphe français de danse contemporaine. Chorégraphe populaire, devenu célèbre grâce à la mise en scène des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques d'Albertville en 1992, il a constitué une compagnie de danse éclectique et inventive, rencontrant un grand succès auprès du public depuis les années 1990[2]. Fortement influencé par le travail d'Alwin Nikolais, Decouflé crée des « spectacles totaux », qui incluent souvent, outre l'aspect chorégraphique, un travail important plastique (costumes, lumières, etc.) ainsi que le recours à la vidéo.

Biographie

Fils d'André-Clément Decouflé et frère cadet de Pierre-François, Philippe Decouflé est formé à de nombreuses disciplines comme le mime avec Isaac Alvarez et le cirque avec Annie Fratellini[3]. Il travaille ensuite avec Merce Cunningham et Alwin Nikolais, notamment au Centre national de danse contemporaine d'Angers après avoir été recalé à l'audition d'entrée à l'École Mudra de Béjart[4].

De retour en France, il crée sa propre compagnie en 1983, à Bagnolet : la compagnie DCA (Diversité, Camaraderie, Agilité), et gagne la même année le premier prix de chorégraphie du concours de Bagnolet et le Prix du ministère de la Culture. Il a réalisé des clips, notamment pour le groupe New Order, ainsi que de nombreuses publicités marquantes des années 1980 dont la fameuse publicité pour Polaroïd, qui a obtenu un Lion d'argent à Cannes en 1989. L'aspect visuel, décalé et même ludique, voire burlesque de sa danse, est un élément important de son style, il apporte à ses chorégraphies un côté humain, artisanal, poétique.

En 1989, il est choisi pour organiser plusieurs spectacles, dont La Danse des sabots, lors du défilé du bicentenaire de la Révolution française à Paris mis en scène par Jean-Paul Goude. Fort de ce succès, Philippe Decouflé crée en 1992 la mise en scène très remarquée des festivités d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques d'Albertville avec le costumier Philippe Guillotel, qui lui donnera une renommée internationale. En 1993, la compagnie DCA s'installe à la Chaufferie à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) dans une ancienne usine réhabilitée à cet effet, et qui depuis est son lieu de résidence, et parfois de représentations. En 1993, son court métrage, "Le P'tit Bal" avec Pascale Houbin, rencontre un grand succès critique. Il a créé ensuite une série de pièces qui ont rencontré un très grand succès, en France et à l'étranger : Petites Pièces Montées (1993), Decodex (1995), Shazam (1997), puis une nouvelle version de Triton, Triton 2ter (1998), Iris (2003), Solo (2003), Sombrero (2006) etc.

En 1999, il réalise les habillages des pubs pour France 2 montrant différentes chorégraphies. Cependant, ces jingles ne seront utilisés qu'un an seulement.

En 2006, à l'occasion des Journées européennes du patrimoine, Philippe Decouflé met en scène un défilé de mode à La Villette, appelé L'Autre Défilé. Les vêtements exposés sont des costumes de scène de la Comédie-Française et de l'Opéra de Paris. Il fut également chargé, en 2005, d'une partie des cérémonies d'ouverture de la Coupe du monde de football 2006 en Allemagne[5],[2], avant que le projet ne soit abandonné, notamment pour des raisons budgétaires. Cependant, l'année suivante, Decouflé se voit confier l'organisation des festivités de l'ouverture de la Coupe du monde de rugby 2007 avec notamment une parade à Paris appelée La Mêlée des mondes, regroupant un millier de volontaires habitant la Seine-Saint-Denis[2].

Philippe Decouflé a signé la revue Désirs présentée au Crazy Horse à Paris, depuis , en revisitant les codes du strip-tease et du spectacle érotique notamment en y incorporant ses travaux sur la vidéo[6]. Depuis 2010, il est artiste associé au Théâtre national de Bretagne où il a créé Octopus (2010) puis Panorama (2012), un spectacle florilège de sa carrière de chorégraphe. En 2011, il crée Iris (sans lien avec le spectacle Iris qu'il avait créé au Japon en 2003) pour le Cirque du Soleil, spectacle permanent sur le thème du cinéma joué au Kodak Theater de Los Angeles. En 2012, il présente Opticon, une exposition d'installations interactives autour du thème de l'optique, à mi-chemin entre l'art contemporain et l'entresort forain, à la Grande Halle de la Villette à Paris. En 2014, il revient avec un nouveau spectacle, entre danse et comédie musicale : Contact.

En 2015, Philippe Decouflé est l'un des invités de marque de la Philharmonie de Paris. À l'occasion de l'exposition "Bowie is...", il s'offre un nouveau défi : mettre en scène et chorégraphier l’œuvre de David Bowie lors d'un concert performance intitulé Wiebo. Decouflé s’est entouré pour l’occasion des chanteuses Sophie Hunger, Jehnny Beth (Savages) et Jeanne Added.

En 2016, Philippe Decouflé est le premier metteur en scène français à présenter un spectacle à Broadway, Paramour, pour le Cirque du Soleil. Cette même année, il met en scène Watashi Wa Shingo, adaptation pour la scène du Manga du même nom de Kazuo Umezu.

De retour en France, il crée en 2017 pour sa compagnie, DCA, Nouvelles Pièces Courtes.

Filiation et caractéristiques artistiques

L'influence théorique de Merce Cunningham sur le travail de Philippe Découflé, comme sur celui de très nombreux chorégraphes contemporains, réside dans l'idée que tout mouvement a une valeur égale. Cependant, c'est principalement en ayant travaillé auprès d'Alwin Nikolais qu'il trouve ses sources d'inspiration, notamment dans l'utilisation de différentes techniques multimédias ou la volonté de créer des spectacles totaux mettant sur le même plan danse, scénographie, techniques et musiques[7],[8]. L'aspect technique de sa danse est marqué par l'enseignement de Peter Goss. L'univers circassien de certains de ses spectacles trouve ses origines dans sa formation auprès d'Annie Fratellini et de la parenté revendiquée par Decouflé avec le travail du mime Isaac Alvarez[7].

Enfin, il est à noter une grande influence du travail de Régine Chopinot, notamment de la pièce Rossignol (1985) créée à Angers[9], dans la « réinvention » du corps des interprètes passant par des prolongations (costumes allongeant les membres, la tête, etc.) du corps des danseurs, ou une contrainte (immobilisation d'une partie du corps, utilisation de prothèses, d'élastiques pour conquérir la troisième dimension...) qui obligent les interprètes à modifier leurs mouvements et attitudes. La collaboration avec le costumier Philippe Guillotel et le scénographe Jean Rabasse qui crée les objets et machines insolites et ludiques des spectacles de Decouflé n'est pas sans rappeler celle de Chopinot avec Jean Paul Gaultier durant dix ans.

Principales chorégraphies et spectacles

Philippe Decouflé en 2006 (photo studio Harcourt)
  • 1982 : La Voix des légumes
  • 1983 : Vague café
  • 1986 : Caramba
  • 1986 : Codex
  • 1987 : clip de True Faith du groupe New Order
  • 1988 : Technicolor
  • 1990 : Triton
  • 1992 : Cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques d'Albertville.
  • 1993 : Petites Pièces montées
  • 1993 : Le P'tit Bal perdu[10], court-métrage sur la chanson de Bourvil, devenu en 2006 le générique de l'émission Des mots de minuit [11]
  • 1995 : Decodex
  • 1998 : Abracadabra devenu Shazam !
  • 1999 : Triton 2ter, reprise du spectacle Triton, conçu avec une nouvelle équipe de danseurs acrobates[12]
  • 2003 : Iris
  • 2004 : IIris[13] évolution de Iris
  • 2006 : Solo : le doute m'habite
  • 2006 : Sombrero devenu Sombreros
  • 2007 : Cœurs croisés créé dans la cour d'Orléans du Palais-Royal dans le cadre du Festival Paris quartier d'été[14]
  • 2007 : La Mêlée des mondes, parade d'ouverture de la Coupe du monde de rugby 2007.
  • 2009 : Désirs, revue du Crazy Horse de Paris
  • 2010 : Octopus sur une musique de Labyala Nosfell et Pierre Le Bourgeois[15]
  • 2011 : Iris, pour le Cirque du Soleil (spectacle permanent consacré au cinéma) joué au Kodak Theater de Los Angeles
  • 2012 : Panorama, traversée du répertoire de la Compagnie DCA depuis sa création [16]
  • 2013 : Entrée interdite
  • 2013 : Duchamp mis à nu par sa célibataire, même (lecture de la correspondance de Marcel Duchamp avec son ami Henri-Pierre Roché, qui couvre la période de 1922 à 1952)[17]
  • 2014 : Contact sur une musique de Nosfell et Pierre Le Bourgeois[18],[19],[20]
  • 2015 : Wiebo Concert Performance en hommage à David Bowie (Commande Philharmonie de Paris)
  • 2016 : Paramour, pour le Cirque du Soleil (New York, Lyric Theater) ; Courtepointe (Théâtre National de Bretagne, Rennes) ; Watashi Wa Shingo, adaptation pour la scène du Manga de K . Umezu, pour Horipro (Yokohama, Kanagawa Arts Foundation)
  • 2017 : Nouvelles Pièces Courtes

Notes et références

  1. (en) Fifty Contemporary Choreographers, Martha Bremser, Lorna Sanders, éd. Taylor & Francis, 2011, (ISBN 9781136828324), p. 138.
  2. a b et c Decouflé va faire swinguer le rugby par Rosita Boisseau dans Le Monde du 31 août 2007.
  3. Philippe Decouflé, par Rosita Boisseau, éditions Textuel, Paris, 2003, p. 153.
  4. Maurice Béjart sous le regard de ses pairs par Rosita Boisseau dans Le Monde du 26 mai 2005.
  5. « Decouflé, chorégraphe du gala FIFA » dans La Lettre de l'économie du sport no 776 du 30 novembre 2005.
  6. « Decouflé déshabille joliment les filles du Crazy Horse » dans Le Monde du 26 septembre 2009.
  7. a et b Panorama de la danse contemporaine. 90 chorégraphes, par Rosita Boisseau, Éditions Textuel, Paris, 2006, p. 153-154.
  8. Le siècle d'Alwin Nikolais, la danse dans tous ses états dans Le Monde du 7 mai 2011.
  9. Rossignol de Régine Chopinot sur numeridanse.tv de la Maison de la danse de Lyon.
  10. Interprété par Philippe Decouflé et Pascale Houbin.
  11. voir la vidéo sur Dailymotion
  12. La fiche du spectacle sur le site de la Compagnie DCA. (lu le 04/10/14)
  13. voir un extrait vidéo sur TV5
  14. Présentation du spectacle sur le site du festival
  15. Le charme tentaculaire de Decouflé par Rosita Boisseau dans Le Monde du 13 octobre 2010.
  16. Le grand cirque de Decouflé, Le Point, le 15 juin 2012
  17. La fiche du spectacle sur le site de la Compagnie DCA. (lu le 04/10/14)
  18. "Contact", la dernière folie Decouflé flirte avec la comédie musicale par Linda Belhaoues dans Culturebox sur Francetvinfo le 1er octobre 2014.
  19. La fiche du spectacle sur le site de la Compagnie DCA. (lu le 04/10/14)
  20. « Decouflé et Faust : Prise de Contact à Chaillot », par thomas hahn, 15 janvier 2015

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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