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Normand de Bellefeuille

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Normand de Bellefeuille
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Biographie
Naissance
Décès
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Distinctions

Normand de Bellefeuille est un écrivain, critique littéraire, essayiste, romancier et poète québécois, né le à Montréal.

Notes biographiques

Né à Montréal, il obtient un D.E.C. au Cégep de Maisonneuve (1969), puis un baccalauréat spécialisé en lettres françaises à l'Université de Montréal (1971), où il obtient également une maîtrise (1971-1972). En 1972, il devient professeur au Cégep de Maisonneuve. Critique littéraire à La Presse (1976-1977), il collabore aussi à Voix et Images du Pays, La Barre du Jour, Hobo-Québec, la Revue de l'Université Laurentienne, Livres et Auteurs québécois et Spirale, dont il est le cofondateur.

Après avoir occupé le poste de directeur littéraire chez Québec Amérique pendant treize ans (1997-2010)[1], il exerce les mêmes fonctions aux Éditions Druide. Il participe à plusieurs reprises au festival littéraire Metropolis bleu.

Contexte historique et social de création

Normand de Bellefeuille produit une grande partie de son œuvre au cours d’une période mouvementée au Québec : les années 70. En effet, les tensions politiques entre francophones et Canadiens anglais s’aggravent en raison, notamment, de la création du Parti québécois en 1968 et de la montée du terrorisme, dont le point culminant est la crise d'octobre, en 1970. Des suites de la Révolution tranquille s’implantent des valeurs d’avant-garde. Les baby-boomers, jeune génération québécoise, rejettent désormais la tradition bourgeoise et le carcan religieux. Se substituent donc aux anciennes valeurs des revendications sociales de l’ordre de la contre-culture, de la libération sexuelle et des luttes syndicales. L’institution scolaire se réforme et les programmes de français incluent de plus en plus de textes d’auteurs québécois, dont certains véhiculent de nouvelles théories littéraires. Normand de Bellefeuille se joint à d’autres écrivains autour des revues La Barre du jour (1965) et Les Herbes rouges (1968), y faisant étal de poésie et de prose, fortes d’un de ces nouveaux courants : le formalisme.

L'auteur et le formalisme au Québec

Le formalisme est un courant qui s’attarde davantage à la forme d’une œuvre qu’à son contenu. Normand de Bellefeuille publie quatre recueils (Le Texte justement (1976), Les Grandes Familles (1977), La Belle Conduite (1973) et Dans la conversation et la diction des monstres (1980)) qui en font état, dans la revue Les Herbes rouges. Ces recueils sont formels en ce qu’ils contiennent entre autres des jeux de citations, des notes interpaginales, des constructions faites de parenthèses et de tirets et une syntaxe partiale. C’est en juxtaposant divers procédés ou plans narratifs que se crée un texte dont le sens demeure ouvert. De Bellefeuille fonde principalement ses écrits sur l’art de la répétition, parce qu’il la considère initiatrice du langage et représentante de la réalité. Cependant, malgré son intention d’éviter de donner un sens précis à ses œuvres, il consacre tout de même trois de celles-ci à la quête de l’origine. Ainsi, l’auteur recherche dans Les Grandes familles, dans Le Livre du devoir et principalement dans Lascaux, l’origine, non celle de son sujet, non celle de son œuvre elle-même, mais bien l’origine de toute origine, datant d’avant l’humanité.

Le rapport entre l’auteur et son œuvre

Lorsqu’il parle de son œuvre, Normand de Bellefeuille insiste sur l’importance de différencier le narrateur de l’auteur. Alors qu’il enseignait la littérature québécoise au Cégep de Maisonneuve, il ne cessait de rappeler à ses étudiants la nécessité de faire cette distanciation. Cependant, même si les ressemblances sont frappantes entre les narrateurs qu’il crée (par exemple, Simon, le narrateur de Votre appel est important) et lui-même, il précise qu’il ne fait pas de l’autofiction. Il ne s’agit donc pas d’un simple témoignage, mais d’un travail littéraire, d’un travail du texte, des formes et de la langue. Dans une entrevue donnée à Stéphane Plante à l’occasion de la sortie du recueil de nouvelles Votre appel est important, il explique qu’il « invente très peu de choses, [il] donne simplement à des évènements quotidiens réels une allure, une apparence littéraire ». Normand de Bellefeuille démonte également le mythe de l’auteur torturé : il n’écrirait pas lorsqu’il vit des périodes difficiles, mais bien lorsqu’il est heureux, lorsqu’il vit quelque chose de passionnel. Pour lui, l’acte d’écrire est un acte de plaisir, un acte jouissif, même s’il traite souvent de la mort et de la douleur.

Œuvres

Traduction

  • 1992 : Catégoriques un deux trois, traduction anglaise de Douglas Jones, Coach House Press

Honneurs

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Sources

  • BELLEFEUILLE (de), Normand. Elle était belle comme une idée, Montréal, Éditions Québec Amérique, 2003.
  • BELLEFEUILLE (de), Normand. Notte Oscura, St-Hippolyte, Éditions du Noroît, 1993.
  • BIRON, Michel, François DUMONT, Élisabeth NARDOUT-LAFARGE. Histoire de la littérature québécoise, Montréal, Éditions du Boréal, 2007.
  • GAUVIN, Lise, et Gaston MIRON. Écrivains contemporains du Québec, Anthologie, Montréal, Éditions L'Hexagone/Typo, 1998.
  • HAMEL, Réginald, John HARE et Paul WYCZYNSKI. Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord, Montréal, Éditions Fides, 1989.
  • MAILHOT, Laurent, et Pierre NEPVEU. La poésie québécoise, des origines à nos jours, Montréal, Éditions Typo, 2007.

Liens externes