Jacques Benveniste

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Jacques Benveniste
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Jacques Benveniste ( - ) est un médecin et immunologiste français.

En 1988, il publie des travaux de recherche sur une hypothétique mémoire de l'eau qui ont débouché sur une importante controverse scientifique.

Biographie

Il obtient le baccalauréat en 1951, et de 1953 à 1960 il étudie la médecine à la faculté de Paris.

À partir de 1965, il travaille à l'Institut de recherche sur le cancer du CNRS, puis, en parallèle, devient chef de clinique à la faculté de médecine de 1967 à 1969. Il exerce alors à la Scripps Clinic & Research Foundation en Californie.

En 1971, il découvre un facteur activateur des plaquettes sanguines, le PAF-Acether.

En 1973, il entre à l'INSERM où il poursuit sa carrière. Il y dirige plusieurs unités de recherche et est le conseiller de Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de la Recherche, de 1981 à 1983.

Jacques Benveniste meurt à l'âge de 69 ans lors d'une opération du cœur, le .

La « mémoire de l'eau »

Jacques Benveniste et son équipe affirment en 1988 être parvenus à activer la dégranulation de granulocytes basophiles avec des hautes dilutions d'anticorps IgE. La réponse biologique observée est interprétée comme la démonstration que l'eau avait conservé les propriétés d'une substance qui ne s'y trouvait plus. Ce résultat pouvait être vu, entre autres, comme validant le principe de l'action de la dilution en homéopathie.

Cette publication déclenche de fortes réactions dans la communauté scientifique internationale. Malgré la qualité de ses découvertes antérieures, Jacques Benveniste finit par être discrédité comme chercheur auprès d'une partie de la communauté scientifique. Il quitte alors l'INSERM en 1995 à l'âge de 60 ans.

Critiques et contestation

En 1991 et 1998, le prix parodique Ig Nobel de chimie est attribué à Jacques Benveniste pour son affirmation que l'eau a une mémoire et que ses propriétés pouvaient être transmises par des vecteurs ondulatoires appropriés et notamment via le téléphone et Internet[1].

Après son décès

Ses enfants publient, en 2005, son livre posthume Ma vérité sur la "mémoire de l'eau" que préface le prix Nobel de physique britannique Brian David Josephson. Ce livre éclaire sa vision de ses travaux, notamment leurs aspects méconnus (la « biologie numérique »), et dénonce ce qui serait un travers du milieu de la recherche. Les assistants du laboratoire créé par Jacques Benveniste poursuivent ses travaux après sa mort, surtout avec le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008, lui-même condamné par 44 autres prix Nobel de médecine et de chimie pour avoir créé ou propagé des théories fausses et/ou dangereuses[2].

Ses enfants créent l’Association Jacques Benveniste pour la Recherche avec « pour objet exclusif de susciter des vocations et de favoriser le développement de nouveaux champs d’observation dans le domaine des sciences du vivant, de la physique et de la chimie comme outils descriptifs des phénomènes qui affectent le vivant[3][réf. non conforme] ». Un comité scientifique lui est attaché, co-présidé par le Professeur Alfred Spira, le Dr Vincenzo Valenzi et Bernard Sudan, regroupant des scientifiques de plusieurs pays[4][réf. non conforme].

Le , lors d'une conférence à Lugano en Suisse, Luc Montagnier déclare publiquement avoir constaté, lors de ses travaux sur le VIH, des phénomènes décrits par Jacques Benveniste[5].

En , il écrit dans son livre Les Combats de la vie publié aux éditions Lattès :

« La biologie moléculaire […] a atteint des limites et elle n'explique pas tout. Certains phénomènes, comme l'homéopathie, restent mystérieux. Je fais allusion à certaines idées de Jacques Benveniste (le scientifique qui a inventé la « mémoire de l'eau ») car j'ai récemment rencontré des phénomènes que seules ses théories semblent pouvoir expliquer. Je parle d'observations, pas de croyances. Certaines choses nous échappent encore, mais je suis convaincu qu'on saura les expliquer de la manière la plus rigoureuse. Encore faut-il pouvoir mener des recherches à ce sujet ! Si l'on commence par nier l'existence de ces phénomènes, il ne se passera rien. »

Montagnier reprend les expériences de « transduction » de Benveniste, qu'il explique dans une émission de télévision, On a retrouvé la mémoire de l'eau, diffusée par France 5 en [6]. Ce documentaire est l'objet, dans la revue de vulgarisation Sciences et Avenir, de critiques l'accusant d'absence de rigueur scientifique et d'aspect partisan[7].

Publications

  • (en) Human basophil degranulation triggered by very dilute antiserum against IgE, E. Davenas, F. Beauvais, J. Amara, M. Oberbaum, B. Robinzon, A. Miadonnai, A. Tedeschi, B. Pomeranz, P. Fortner, P. Belon, J. Sainte-Laudy, B. Poitevin, J. Benveniste, Nature 333, 816-818, .
  • Techniques de diagnostic en allergologie, avec Corinne Théobald-Segalen, Masson, 1985.
  • Ma vérité sur la « mémoire de l’eau », Albin Michel, 2005.

Notes et références

  1. Deux prix pour rire, Brigitte Axelrad, Sciences & Pseudo-Sciences, .
  2. Éric Favereau, « Les propos sur les vaccins de Luc Montagnier lui valent un tollé », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. https://www.jacques-benveniste.org/journal.html.
  4. https://www.jacques-benveniste.org/comsci.html.
  5. Deux vidéos du professeur Montagnier sur la question.
  6. Amandine Deroubaix, « On a retrouvé la mémoire de l'eau », France 5 « L'Empire des sciences »,‎ (lire en ligne)
    Documentaire – durée 52 min ; auteur : Christian Manil , réalisation : Christian Manil et Laurent Lichtenstein ; production : Doc en Stock ; avec la participation de France Télévisions ; année 2013.
  7. Hervé Ratel, « On a retrouvé la mémoire de l’eau, vraiment ? », Sciences et Avenir,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes