Guitare

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Accordage standard

Les guitares à six cordes sont généralement accordées (du grave à l'aigu) avec les notes :

\new Staff \with { midiInstrument = "acoustic guitar (nylon)" \remove "Time_signature_engraver"} {\time 6/1\clef "G_8" {e,1 a, d g b e'}}
\midi {
    \context {
      \Score
      tempoWholesPerMinute = #(ly:make-moment 100 2)
   }}
  • mi1 (E1 noté E2) 82,4 Hz
  • la1 (A1 noté A2) 110,0 Hz
  • 2 (D2 noté D3) 146,8 Hz
  • sol2 (G2 noté G3) 196,0 Hz
  • si2 (B2 noté B3) 246,9 Hz
  • mi3 (E3 noté E4) 329,6 Hz

Cette combinaison de notes est appelée accordage standard.

Du fait de la popularité de la guitare dans les pays anglo-saxons, la notation « anglo-saxonne », qui identifie les notes par des lettres, est fréquemment utilisée à côté de la notation «latine».

Si une guitare possède plus ou moins de six cordes, l'accordage sera adapté. Ainsi, sur une guitare douze cordes où chaque corde d'une guitare standard est doublée (chaque couple de cordes étant appelé « chœur »), les quatre chœurs de cordes graves sont accordés à l’octave (une corde accordée normalement, l’autre à l’octave supérieure) et les deux chœurs les plus aigus à l’unisson.

Accordages alternatifs

Accord ouvert

Les musiques traditionnelles conservent plusieurs autres accordages, souvent en accord ouvert, autrement nommé « doigté ouvert » ou open tuning, c'est-à-dire tel que les cordes à vide donnent un accord de base majeur ou mineur, par exemple sol : DGDGBD (ré sol ré sol si ) ou  : DADF#AD (, la, , fa dièse, la, ). Un autre intérêt de certains accordages ouverts est que les cordes frottées à vide produisent un accord ; il suffit alors de barrer une case pour obtenir le même accord plus aigu. Les techniques de jeu avec une barre glissant sur les cordes (slide), comme dans la guitare hawaïenne, tirent profit de cet avantage.

Accords modaux

Les accords modaux sont adaptés à des tonalités et à des répertoires particuliers desquels ils facilitent l'exécution de jeu grâce à de plus petits écarts pour les doigts, la possibilité de faire des barrés partiels, et de jouer des « basses-bourdons ».

Exemples :

  • L'accord de modal DADGAD (, la, , sol, la, ) (D4 sans tierce), fréquent en musique celtique ou folk ;
  • L'accord de sol modal DGDGCD (, sol, , sol, do, ), adapté de l'accord dit sawmill tuning au banjo.

Accord DADGAD :

\new Staff \with { midiInstrument = "acoustic guitar (nylon)" \remove "Time_signature_engraver"}{\time 6/1\clef "G_8" {d,1 a, d g a d'}}
\midi {
    \context {
      \Score
      tempoWholesPerMinute = #(ly:make-moment 100 2)
   }}

Méthodes d'accordage

Pour accorder une guitare en accordage standard, il existe plusieurs méthodes : utiliser un accordeur électronique qui reconnaît les fréquences des notes (il est utilisé généralement pour sa facilité d'emploi) ou utiliser une note de référence (souvent le la (A) de la 5e corde) avec un diapason par exemple. Ensuite il suffit d'accorder les autres cordes en fonction de celle-ci. Voici les écarts entre les cordes à vide avec un accordage standard EADGBE :

  • E→A : 5 demi-tons ;
→ il suffit de bloquer la corde de mi en 5e case pour obtenir le la de la corde du dessous. En faisant vibrer les deux, on peut régler l'une sur le son de l'autre ; on peut répéter cette technique pour toutes les cordes.
  • A→D : 5 demi-tons ; plaquer la corde de la en 5e case donne un
  • D→G : 5 demi-tons ; la 5e case de la corde de donne un sol
  • G→B : 4 demi-tons ; plaquer la corde de sol en 4e case pour obtenir un si
  • B→E : 5 demi-tons ; la 5e case de la corde de si donne un mi.

Techniques de jeu

La guitare possède de très nombreuses techniques de jeu, adaptées aux différents types de guitare et aux différents styles de musique interprétés. Les deux principales manières d'utiliser l'instrument consistent à pincer les cordes (soit l'une après l'autre, soit simultanément) ou à les brosser simultanément. La première manière permet de jouer des mélodies, la deuxième est plus utilisée pour produire des accompagnements. Pour pincer les cordes, on utilise les doigts avec ou sans ongles, ou bien un plectre (ou médiator).

Notation musicale

Les partitions pour guitare sont écrites selon deux grands systèmes de notation. Certains musiciens valorisent l'apprentissage d'oreille et la production d'adaptations personnelles des œuvres entendues, et refusent d'écrire la musique, surtout dans la notation classique[réf. souhaitée].

Notation musicale classique

Partition pour guitare avec indications de cordes.

La guitare s'écrit en clé de sol, mais il s'agit d'une clé de sol à l'octave inférieure. On signale cette transposition par un petit « 8 » (octava bassa) en dessous de la clé. La guitare n'est un instrument transpositeur (instrument dont la notation musicale ne correspond pas au son produit) que parce que la clé de sol lui a été assignée. Ce n'aurait pas été le cas si l'on avait utilisé la clé d'ut quatrième ligne ; mais cette clé, moins connue et moins populaire, n'a probablement même pas été envisagée. Cette liberté dans le choix d'une clé fautive était sans grandes conséquences du fait que la guitare, étant un instrument de volume assez faible, ne fait pas partie de l'orchestre symphonique et échappe ainsi aux contraintes de notation musicale propres à ce type d'orchestre.

La musique classique pour guitare et souvent le jazz utilisent la notation musicale classique.

Avantages pour la guitare :

  • ce système est employé par la majorité des instruments de musique. Le guitariste est capable de jouer toute musique écrite sur une partition. La méthode, une fois acquise, permet de déchiffrer, c'est-à-dire lire très rapidement la musique ainsi notée ;

Inconvénients :

  • nécessite d'apprendre le solfège ;
  • plusieurs endroits du manche produisent la même note, le guitariste doit trouver le plus approprié pour jouer l'enchaînement correspondant à la musique.

Pour guider le musicien, une partition pour guitare peut être surchargée par des indications de doigté :

  • main (gauche pour les droitiers) sur le manche : 1 pour l'index, 2 pour le majeur, 3 pour l'annulaire, 4 pour l'auriculaire. Précision appréciable pour pouvoir jouer des accords complexes. Le pouce n'est pas utilisé à la main gauche avec les guitares classiques ;
  • case où placer ces doigts : en chiffres romains : I pour la première case, II pour la deuxième case, III pour la troisième case, , etc., jusqu'à XII pour la douzième case (rarement au-delà).
  • corde à utiliser : en chiffres entourés d'un cercle, de 1 (corde de mi aigu) à 6 (corde de mi grave)
  • main (droite pour les droitiers) qui pince ou brosse les cordes : p pour le pouce, i pour l'index, m pour le majeur, a pour l'annulaire. L'auriculaire (e), plus court, est rarement utilisé à la main droite pour la guitare ;

L'apprentissage du solfège est parfois jugé difficile, tout comme celui de la lecture. L'intérêt de cette compétence se manifeste une fois acquise.

Tablature

Une tablature est constituée de six lignes représentant les six cordes d'une guitare dans la position posée à plat sur les genoux cordes vers le haut. Les notes sont représentées par des numéros placés à même la ligne (la corde) représentant l'espace entre 2 frettes où placer le doigt. Le numéro zéro représente la note de la corde à vide. Le rythme est écrit de différentes façons.

Cette notation datant du XVIe siècle et seule utilisée pour la guitare jusqu'au XVIIIe siècle[1] a été abandonnée au début du XIXe siècle. Dans la seconde moitié des années 1960 des musiciens comme Steve Waring, Roger Mason et surtout Marcel Dadi la reprennent. Marcel Dadi publiait systématiquement les tablatures de ses morceaux dans chacun de ses albums.

Exemple de tablature sous une portée classique.

Avantages :

  • rapport direct avec l'instrument ;
  • évite l'apprentissage du solfège puisqu'il s'agit de placer les doigts de la main gauche sur la bonne case : notée 1, 2, 3, etc. sur la bonne corde ;
  • facilité à identifier les doigts de la main gauche qui préparent notes et accords (« p » pour le pouce puis « 1 », « 2 », « 3 » et « 4 » pour les autres doigts de l'index à l'auriculaire) ainsi que ceux de la main droite qui les font résonner (« p » pour le pouce puis « i » pour l'index, « m » pour le majeur et « a » pour l'annulaire) ;
  • identification aisée des effets de jeu (hammer on, pulling off, slide, tapping, harmonique).

Inconvénients :

  • rapport exclusif avec l'instrument, ne communique pas avec les autres instruments et ne débouche pas sur la théorie de la musique ;
  • présentation d'un seul doigté, alors que dans certains morceaux, on peut jouer la même chose à différents endroits du manche ;
  • difficulté à représenter la durée des notes (ronde, blanche en particulier).

Pour cette raison, beaucoup de tableurs ne cherchent plus à représenter la durée des notes à même la tablature mais préfèrent juxtaposer une portée classique.

Notation des accords par « diagrammes »

Exemple de diagramme pour l'accord G sus 4, chaque numéro correspond à un doigt.

Les accords de guitare sont utilisés dans la musique d'accompagnement, soit pour donner le rythme par battement (brosser plusieurs cordes simultanément en suivant un rythme), soit pour enrichir la ligne mélodique en jouant des arpèges (pincement régulier et consécutif des cordes).

Jouer un accord consiste à jouer simultanément trois notes ou plus. La description d'un accord revient donc à identifier pour les six cordes l'endroit où il faut placer les doigts et les cordes devant rester muettes. Sur une guitare, une même hauteur de note peut être obtenue de différentes manières, un même accord peut donc se réaliser de plusieurs façons (au moins trois ou quatre, au prix parfois de quelques extensions de doigts pouvant être difficiles). La disposition des cordes interdit de jouer certains accords, qui pourraient être exécutés par une section de voix. Un accompagnement pour guitare privilégie donc certaines positions d'accords ce qui donne souvent une couleur typique aux pièces écrites pour guitare.

Il existe un système de notation des accords, dérivé des tablatures, appelé diagramme, dans lequel les frettes sont représentées par des barres verticales ; il n'y a pas d'indication de rythme. Imprécise, cette notation, qui ne peut servir que pour l'accompagnement, a l'avantage de ne demander aucune connaissance musicale théorique, d'être facile à transcrire et de laisser une grande liberté d'interprétation. Il faut avoir entendu la mélodie et s'en souvenir. Dans les recueils de chansons, le nom des accords vient au-dessus du texte, donnant une indication de la durée.

Lecture d'un diagramme d'accord

Diagramme d'accord de Do Majeur (C), joué dans une forme de G à la 5e case.
Diagramme d'accord de Do Majeur (C), joué dans une forme de G à la 5e case.

Les diagrammes d'accords ne sont pas exactement standardisés, mais obéissent à plusieurs règles communes[2],[3].

La grille représente le manche de la guitare, et peut-être orientée horizontalement ou verticalement. Il est généralement possible d'identifier l'orientation à partir des dimensions de la grille ou encore du placement des différentes annotations. L'illustration ci-contre est un exemple d'un diagramme orienté verticalement, les cordes sont donc représentées par des traits verticaux (de la plus grave à la plus aigüe, de gauche à droite) et les frettes du manche par des traits horizontaux. Les points noirs symbolisent les endroits où doivent être posés les doigts, des chiffres sous chaque corde ou directement sur le point pouvant suggérer quel doigt utiliser selon la convention suivante : 1 - Index, 2 - Majeur, 3 - Annulaire, 4 - Auriculaire.

Toutes les cordes ne sont pas nécessairement jouées dans un accord, une corde qui ne doit pas être entendue sera alors surmontée d'un symbole X. Il peut également arriver qu'un accord contienne des cordes à vide (une corde jouée sans appuyer de doigt sur une case), c'est le cas des accords ouverts par exemple. Dans ce cas, la corde sera surmontée d'un symbole O.

Enfin, un accord n'est pas toujours joué en haut du manche. Le diagramme indiquera alors conventionnellement la case sur laquelle doit être positionné le doigt le plus haut (généralement l'index) à côté du diagramme, avec un chiffre arabe ou romain.

Accessoires

Un accordeur accroché sur la tête d'une guitare.

Quelques accessoires viennent compléter l'instrument :

  • le diapason est un instrument métallique à deux branches qui donne la note la (la3 à 440 Hz) lorsqu'on le frappe pour le faire vibrer, permettant par déductions successives d'accorder l'instrument à partir de cette note. On appelle aussi diapason une sorte de petit sifflet à six tuyaux donnant chacun une des notes de l'accord de base de la guitare ;
  • l'accordeur est un petit appareil électronique sensible aux fréquences sonores ; il indique la note la plus proche et si elle est plus grave ou plus aigue.
  • le repose-pied est un petit marchepied qui permet au guitariste assis de surélever la jambe qui supporte l'instrument, afin d'adopter, avec une meilleure assise, la position recommandée pour la guitare classique ;
  • la sangle, courroie ou lanière de guitare : attachée d'un côté au bas de la caisse et de l'autre sur le haut du manche ou sur le haut du corps, elle permet de jouer debout avec l'instrument en bandoulière ;
  • Différents types de médiators.
    le plectre, ou médiator ou encore pick en anglais (« pic » au Québec), est une lamelle (en plastique, ou plus rarement en écaille, en os, en bois) plus ou moins épaisse utilisée pour gratter ou pincer les cordes avec une attaque plus forte qu'avec les doigts ou les ongles ;
  • L'onglet est une version de plectre, parfois métallique, qui s'enfile au pouce ou aux autres doigts ;
  • Un capodastre sur une guitare.
    le capodastre bloque les cordes sur la touche pour jouer dans une tonalité différente en conservant les mêmes positions pour la main qui forme les accords ;
  • l'enrouleur de cordes est une petite manivelle qui permet de tourner rapidement les clefs actionnant les jambes de rouleau ou les axes sur lesquels sont attachées et enroulées les cordes. Ceci permet de changer plus rapidement les cordes d'une guitare. Il existe des enrouleurs manuels et des enrouleurs électriques, plus rapides.
  • le pied de guitare, ou trépied, permet de poser la guitare sur un support stable ;
  • la housse de guitare ou l'étui (parfois appelé caisse) servent à protéger l'instrument pendant le transport.

Célébrités

Guitaristes célèbres

La plupart des guitaristes jouent sur plusieurs types de guitare. Notamment les frontières entre « folk » et « électrique » sont poreuses : la touche est la même, et le guitariste choisit sa guitare en fonction du son qu'il veut rendre.

Voir Catégorie:Guitariste classique, Catégorie:Guitariste de jazz; Catégorie:Guitariste de flamenco, Guitariste de blues et Guitariste de rock.

Principaux luthiers de guitare classique, baroque ou romantique

Lyre-guitare française du début du XIXe siècle.

En ce qui concerne la guitare classique, baroque ou romantique en Europe, les principaux artisans luthiers sont :

  • la dynastie Voboam en France, Sellas en Italie et Tielke en Allemagne, pour le XVIIe siècle ;
  • Lambert, Saulnier, Renault & Chatelain à Paris au XVIIIe siècle ;
  • Pons, Lacote Laprevotte à Paris au XIXe siècle ;
  • d'innombrables ateliers de Mirecourt entre 1800 et 1860[4], dont : Petitjean, Coffe-Goguette, Roudhloff, Marcard et Aubry-Maire ;
  • en Italie on distingue deux écoles principales, Naples avec Filano, Fabricatore et Vinaccia, et le nord : Turin avec la dynastie des Guadagnini ;
  • en Autriche, les Stauffer et leurs continuateurs ont mis au point un modèle particulier qui s'exportera vers les États-Unis grâce à F. Martin qui créera ainsi la marque mondialement connue ;
  • en Angleterre, les Panormo seront la référence suprême de la lutherie guitare ;
  • après 1860 les guitares espagnoles de Torres seront le modèle suprême ;
  • enfin le XXe siècle est riche de luthiers connus et compétents, voir pour cela les dictionnaires de luthier, ou les luthiers en activité de nos jours.

Cette liste n'est qu'un aperçu de la richesse instrumentale du patrimoine "guitare" en Europe.

Notes et références

  1. Pujol 1927, p. 2001.
  2. Jon Chappel et Daniel Ichbiah, La guitare pour les nuls, First Ed, (ISBN 978-2-7540-0124-3 et 2-7540-0124-7, OCLC 1040080501, lire en ligne)
  3. Olivier Pain-Hermier, Le Nouveau Dictionnaire d'Accords de Guitare, Hit Diffusion,
  4. Daniel Sinier de Ridder et Françoise Sinier de Ridder, La guitare, tome 2 : Mirecourt, les provinces françaises, Les auteurs, (présentation en ligne)

Voir aussi

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Bibliographie

  • Document utilisé pour la rédaction de l’article Emilio Pujol, « La guitare », dans Albert Lavignac, Encyclopédie de la musique et dictionnaire du conservatoire, vol. 3, t. 2, (lire en ligne), p. 1997-2035
  • Hélène Charnassé et France Vernillat, Les instruments à cordes pincées, Paris, PUF, coll. « Que-Sais-Je? »,
  • Alain Miteran, Histoire de la guitare, ZurfluH, (1re éd. 1974).
  • Sinier de Ridder La guitare Paris 1650 – 1950. Edizioni Il Salabue, Torino 2007.
  • José L. Romanillos Vega & Marian Harris Winspear : The vihuela de mano and the spanish guitar Dictionary of the makers of plucked and bowed musical instruments of Spain 1200-2002. The Sanguino Press, 19263 Guijosa, Spain 2002.

Liens externes

Articles connexes