Récession sexuelle

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La récession sexuelle, ou sex recession en anglais, est un phénomène de baisse du nombre de rapports sexuels, notamment des milléniaux, par rapport aux générations précédentes.

Origines du terme

Cette expression est utilisée pour la première fois par la rédactrice en chef Kate Julian, dans un article paru en première page du journal The Atlantic en [1]. Julian, elle-même, reconnaît que la métaphore de la récession est imparfaite car la plupart des gens ont besoin d'un emploi, ce qui n'est pas le cas des relations et du sexe[1].

Études sur l'activité sexuelle

Aux États-Unis

Une étude, réalisée sous la direction de Jean Marie Twenge (en), professeure de psychologie à l'université d'État de San Diego, est publiée en 2017[1],[2]. Les milléniaux déclarent ainsi avoir moins de rapports sexuels en moyenne que les deux générations précédentes[1]. Pour les adultes, la moyenne du nombre de rapports sexuels par an, qui était de 62 à la fin des années 1990, passe à 54 en 2014[1].

En France

Dans le cadre de l'observatoire LELO de la sexualité des Français, une enquête est menée auprès d'un échantillon de 1 911 personnes représentatif de la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus via un questionnaire en ligne du au [3]. Il en ressort que l'activité sexuelle recule considérablement, la proportion des Français ayant eu une relation sexuelle au cours des douze derniers mois tombant à 76 %, contre 91% en 2006 (et 82 % en 1970)[3]. L'inactivité sexuelle touche notamment les jeunes de 18 à 24 ans initiés sexuellement, 28% d'entre eux admettant ne pas avoir eu de rapport en un an, soit cinq fois plus qu'en 2006 (5%)[3]. Toujours selon cette enquête, la fréquence hebdomadaire des rapports sexuels des Français a baissé, 43% d'entre eux déclarant avoir un rapport sexuel en moyenne par semaine, contre 58% en 2009[3].

Causes de ce phénomène

Selon diverses théories, le déclin du nombre de rapports sexuels peut s'expliquer par l'augmentation du nombre de femmes dans la population active, ou aux couples travaillant généralement de plus longues heures[1]. Mais ce dernier argument a été démonté, les couples les plus occupés ayant la fréquence sexuelle la plus élevée[1]. Par ailleurs, les chercheurs n'ont pas pu constater de corrélation entre la pornographie et la baisse de la fréquence sexuelle[1].

Les causes de cette récession sexuelles sont ainsi multiples[3],[4]. Les écrans en sont la principale cause selon le sondage de l'IFOP en 2024, une majorité de jeunes de moins de 35 ans ayant déjà préféré au sexe certains loisirs numériques comme regarder une série ou un film, jouer à un jeu vidéo ou aller sur des sites pornographiques[3],[4]. On constate également chez les femmes un désintérêt croissant pour l'activité sexuelle, se déclarant se déclarant ouvertes à l'idée d'une relation purement platonique[4]. Une « dissociation croissante entre conjugalité et sexualité » est aussi observée, le sexe au sein du couple étant dorénavant davantage centré sur la notion de consentement et de désir mutuels[4].

Notes et références

  1. a b c d e f g et h (en) Hope Reese, « Don't Fear the Sex Recession », JSTOR Daily,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Jean M. Twenge, Ryne A. Sherman et Brooke E. Wells, « Declines in Sexual Frequency among American Adults, 1989–2014 », Springer,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  3. a b c d e et f « La 'sex recession' : les Français font-ils moins l'amour ? », IFOP,‎ (lire en ligne).
  4. a b c et d Alice Pairo-Vasseur, « Pourquoi les Français font-ils moins l'amour ? », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).