Aller au contenu

Gaule narbonnaise

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 21 mars 2024 à 17:52 et modifiée en dernier par AUBRIANT (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Gaule narbonnaise
(la) Gallia Narbonensis

IIe siècle av. J.-C – 418

Description de cette image, également commentée ci-après
La province romaine de Narbonnaise vers l'an 120
Informations générales
Statut Empire romain d'Occident
Capitale Narbo Martius
Langue(s) Latin vulgaire
Gallo-roman
Histoire et événements
418 Fœdus de 418

Entités précédentes :

Entités suivantes :

L'expression Gaule narbonnaise (en latin Gallia narbonensis) désigne dans l'historiographie française la province romaine établie dans le sud-est de la Gaule après la fondation de la colonie romaine de Narbonne en 118 av. J.-C.. Elle s'étend de Toulouse à Vienne en passant par Narbonne, Nîmes et Orange.

Après la conquête de la Gaule chevelue par Jules César en 58-52 av. J.-C., cette province romanisée reste à part des Trois Gaules (Lyonnaise, Aquitaine, Belgique), dont les cités sont représentées chaque année à la cérémonie impériale qui a lieu au sanctuaire fédéral de Lyon, mais, à la suite des réformes de Dioclétien vers 300, elle est intégrée au diocèse de Vienne (chef-lieu : Bordeaux) et à la préfecture du prétoire des Gaules (capitale : Trèves).

« Province » romaine de Gaule par excellence, elle transmet ce nom à la Provence au début du Moyen Âge.

Noms successifs de la Narbonnaise

Juste après la conquête, cette province est d'abord nommée ou surnommée :

  • « Gaule transalpine » par opposition à la Gaule cisalpine, conquise par Rome vers -200 ;
  • Gallia Braccata, allusion aux braies (braccae) portées par les Gaulois, alors que les Gaulois de Gaule cisalpine sont déjà vêtus à la romaine ;

Après les conquêtes de Jules César, elle est dite :

Géographie

Telle qu'il apparait une fois la situation stabilisée, le territoire de la Narbonnaise va de l'est des Pyrénées aux Alpes et de Toulouse (inclusivement) sur la Garonne au lac Léman en contournant le Massif central.

Provinces et peuples limitrophes

Au sud des Pyrénées, en Hispanie, c'est la province de Tarraconnaise (Tarragone). La limite est à Port-Vendres et au col du Perthus.

À l'ouest de la Narbonnaise, se trouve la région de Gaule que les Romains appellent Aquitaine[1], au sud et à l'ouest de la Garonne, où le peuplement est marqué par la civilisation basque (cf. le nom ancien d'Auch : Elimberri), bien qu'il y ait aussi des Celtes (Lugdunum Convenarum, Saint-Bertrand-de-Comminges).

Au nord, s'étend la région que les Romains appellent Celtique (de la Garonne à la Seine), avec les peuples gaulois limitrophes des Cadurques, des Ruthènes, des Gabales, des Arvernes, des Ségusiaves, des Ambarres et des Helvètes (du sud-ouest vers le nord-est).

Les Alpes restent pour une large part hors de Narbonnaise, étant habitées par des populations que les Romains soumettront seulement à partir du règne d'Auguste et qui formeront ensuite les provinces des Alpes maritimes, des Alpes cottiennes, des Alpes grées et des Alpes pennines.

Relief, hydrographie et villes

La province de Narbonnaise inclut donc

  • la rive gauche du Rhône jusqu'au lac Léman, avec les villes de Vienne (Vienna), d'Orange (Arausio), de Vaison (Vasio) et une partie des Alpes ;
  • le littoral méditerranéen du Var à Port-Vendres, avec les villes grecques du littoral ;
  • les plateaux et plaines au sud du Massif central, avec les villes gauloises de Toulouse (Tolosa[2]), de Béziers (?), de Nîmes (Nemausus), et les villes romaines de Narbonne (Narbo Martius) et plus tard d'Arles (Arelate) (-45).

Histoire

Avant la conquête

Dans l'ensemble que les Romains appellent la Gaule (Gallia), qui s'étend des Pyrénées aux Alpes et au Rhin, les habitants, que les Romains appelle « Gaulois » est principalement d'origine celte ou celtisée. Cette population est divisée en de plusieurs entités politiques indépendantes (en général dirigées par une aristocratie guerrière), les cités gauloises, dont certains sont bien connues des Romains dès le IIe siècle avant notre ère (Arvernes, Éduens, notamment).

Un certain nombre des peuples de Gaule ne sont cependant pas celtes. En ce qui concerne la Narbonnaise d'avant la conquête, on trouve quelques cités grecques, issues de la colonisation de la période archaïque. La principale est Marseille (Massalia), colonie de la cité ionienne de Phocée, mais aussi Nice (Nikaia), Antibes (Antipolis), Agde (Agathè), Monaco (Monoïkos), anciennement colonie phénicienne, etc., dont le rôle économique est fondamental.

On trouve aussi des cités d'origine ligure. Mais la majorité des cités est celte : Volques Tectosages (Toulouse) ; Volques Arécomiques (Nîmes) ; Allobroges (Vienne), Élisyques (Béziers), etc.

Ces cités gauloises et ligures de cette régions sont très tôt influencées par la culture grecque. Les Romains interviennent assez peu en Gaule avant la fin des guerres puniques (-202).

La conquête

Origines

En -146, Rome conclut les guerres puniques par la destruction de la cité-État de Carthage. Les Romains s'installent en Afrique du Nord où ils créent la province d'Afrique (chef-lieu : Utique). Ils sont largement implantés en Hispanie, où les Carthaginois avaient de fortes positions. L'Italie du Nord, c'est-à-dire la Gaule cisalpine (de peuplement celte ou celtisé), au nord de l'Étrurie, est sous leur contrôle depuis -190.

Les relations entre l'Italie et l'Hispanie ont donc lieu par mer, le sud de la Gaule n'étant pas sûr.

La conquête et ses suites immédiates (de -125 à -118)

La Gaule narbonnaise avant la guerre des Gaules (-58/-52)
La Gaule narbonnaise (A.H. Dufour, La Gaule sous l'Empire romain, 1846).

Rome conquiert cette région entre 125 av. J.-C. et 121 av. J.-C., par une série de campagnes dirigées notamment par Gnaeus Domitius Ahenobarbus et Quintus Fabius Maximus Allobrogicus.

Marseille) n'est pas concernée et conserve son indépendance, mais doit conclure une alliance avec Rome.

La construction de la voie Domitienne (via Domitia, du nom de Domitius Ahenobarbus) est entreprise dès -118 afin d'établir une liaison terrestre entre l'Italie et l'Hispanie. Au sens strict, la voie Domitienne va des Pyrénées (deux branches : col du Perthus et Port-Vendres) au Rhône, fleuve dépourvu de pont[3] en passant par Nîmes. Au-delà du Rhône, le trajet principal suit la vallée de la Durance jusqu'à Briançon, puis franchit les Alpes par le col de Montgenèvre et redescend ensuite vers Plaisance, nœud routier en Italie du Nord. À cette époque en effet, la route du littoral (par Vintimille) n'est pas praticable, ces territoires étant encore insoumis, ce qui oblige à un assez long détour. Ce n'est que sous Auguste que la voie Aurélienne (de Rome à Gênes) sera prolongée jusqu'en Narbonnaise, aux environs d'Arles.

Dès la fin de la conquête, sont fondées des villes ou des colonies, parfois associées sur des sites celtes ou ligures :

Période de la République romaine (118-26 avant notre ère)

Organisation de la province

La province est confiée à un gouverneur, le premier étant Gnaeus Domitius. Le gouverneur réside à Narbonne.

L'armée romaine est présente dans un certain nombre de camps, notamment à Toulouse et à Narbonne.

Au-dessous du niveau de la province, les cités reconnues ne sont pas dirigées par un magistrat nommé par Rome. Elles s'administrent elles-mêmes, assurant le maintien de l'ordre en liaison avec l'armée et s'assurant que la cité réponde aux exigences fiscales ou autres de Rome. Les dirigeants des cités sont des notables locaux, dotés du statut de décurion. Les décurions se réunissent à la curie, située au chef-lieu de la cité, formant une sorte de petit Sénat romain. Un des devoirs des décurions est de doter la cité des bâtiments caractéristiques de la civilisation romaine : des basiliques, un temple de Rome, les thermes, un amphithéâtre, notamment.

Les habitants gaulois libres sont sujets de Rome (pérégrins), mais certains peuvent accéder à la citoyenneté romaine, notamment les décurions, s'ils font preuve de loyauté et de comptétence.

Période de troubles de 109 à 107 et rôle de Marius

En 109 av. J.-C., la province est ravagée par l'invasion des Cimbres, les Teutons et les Ambrons durant l'épisode de la guerre des Cimbres (115-101), qui s'achève par la défaite des Cimbres à Verceil face à Caius Marius.

En 107 av. J.-C., une révolte a lieu à Toulouse contre la garnison romaine.[réf. nécessaire] Elle est réprimée en 106 par Quintus Servilius Caepio. Selon la légende[pas clair], celui-ci aurait pillé les sanctuaires gaulois, où il aurait trouvé 70 tonnes d'or. Ce trésor, connu sous le nom de l’« or de Toulouse », contenait des objets pris lors des pillages en Grèce, notamment dans les sanctuaires de Delphes, lors de la « Grande Expédition » des Celtes dans les Balkans en 280 av. J.-C..

Vers 104 av. J.-C. est créé à l'embouchure du Rhône le port de Fos (Fossae Marianae), dont le nom connote un canal (fossae) creusé sur l'ordre de Caius Marius.

La Narbonnaise sous Jules César

Après avoir été consul à Rome, Jules César (Caius Julius Caesar), est nommé proconsul de Narbonnaise en 58 av. J.-C.. En conflit avec les conservateurs, il va utiliser ce poste pour son ambition politique : diriger Rome. Le moyen le plus évident est de faire la guerre (et de la gagner), afin d'acquérir la gloire, la richesse et la fidélité d'un grand nombre de soldats.

Il va donc utiliser la province comme base pour conquérir les régions de Gaule hors de Narbonnaise : l'Aquitaine, la Celtique et, au nord de la Seine, la Belgique.

À la suite de la guerre civile qu'il mène contre Pompée, vaincu à Pharsale en -48, il met fin à l'indépendance de Marseille, qui a pris le parti de son adversaire.

D'Auguste (-26) à l'avènement de Dioclétien (285)

Durant le principat d'Auguste, Narbo Martius (Narbonne) prend de l'importance. En 22 av. J.-C., il réorganise l'administration de la province de Gaule transalpine, qui devient une province sénatoriale, placée sous l'autorité du Sénat. Après avoir fixé la capitale à Narbo Martius, la province prend le nom de « Gaule narbonnaise », divisée en 22 cités (civitates) de taille très inégale. Les plus grandes reprennent, à peu de chose près, les limites des anciens peuples : il en est ainsi pour la cité des Allobroges (Vienne), la cité des Volques (Nîmes), la cité des Cavares (Avignon, Cavaillon et la colonie d’Orange), ou la cité fédérée des Voconces (Vaison).

Narbo Martius devient un des plus grands ports méditerranéens de commerce, au carrefour de deux grandes routes romaines, la via Domitia d'Italie en Espagne par la Gaule narbonnaise, construite en 118 av. J.-C., et la via Aquitania partant de Narbo Martius vers Tolosa (Toulouse) et Burdigala (Bordeaux). Les campagnes alentour sont partagées en de grands domaines agricoles, où on cultive le blé, l’olivier, qui fournit des huiles de qualité, et la vigne, qui produit des vins réputés. Narbo Martius connaît une période de splendeur aux deux premiers siècles de l'ère chrétienne, lorsque les ressources du terroir ainsi que les carrefours routiers et maritimes sont exploités intensivement.

Un texte de Pline l'Ancien décrit la Gaule narbonnaise, et nous donne des indications précieuses sur la manière dont elle était perçue à Rome au Ier siècle :

« Narbonensis provincia appellatur pars Galliarum quae interno mari adluitur, Bracata antea dicta, amne Varo ab Italia discreta Alpiumque vel saluberrimis Romano imperio iugis, a reliqua vero Gallia latere septentrionali montibus Cebenna et Iuribus, agrorum cultu, virorum morumque dignatione, amplitudine opum nulli provinciarum postferenda breviterque Italia verius quam provincia »[4].

« On appelle Province Narbonnaise la partie des Gaules sur le littoral de la Mer Intérieure. Autrefois nommée Bracata, elle est séparée de l'Italie par le fleuve Var et par les hauteurs des Alpes, rempart naturel le plus sûr pour l'Empire romain. Mais au nord, elle est séparée du reste de la Gaule par les montagnes des Cévennes et du Jura ; la Province Narbonnaise ne doit pas être considérée comme la dernière des provinces en raison de la qualité de ses cultures, de la respectabilité de ses habitants et de leurs traditions, et de l'abondance de ses ressources. Bref, la Narbonnaise ressemble plus à l'Italie qu'à une simple province ».

La réforme de Dioclétien et ses suites

Au IVe siècle, sous la tétrarchie, la Gaule narbonnaise est divisée en trois provinces, toutes rattachées à la préfecture du prétoire des Gaules :

Ces trois provinces relevaient du diocèse de Vienne, si bien que la Viennoise était parfois appelée Viennoise première (Viennensis prima) ; la Narbonnaise première, Viennoise seconde (Viennensis secunda) ; la Narbonnaise seconde, Viennoise troisième (Viennensis terta) ; les Alpes-Maritimes, Viennoise quatrième (Viennensis quarta).

Au Ve siècle, la Viennoise est divisée à son tour en deux provinces :

La période des invasions (Ve siècle)

Tracés des grandes invasions entre le IIe et le VIe siècle.

Lors des grandes invasions suivant l'année 406, la Narbonnaise première fut progressivement occupée par les Wisigoths, qui firent de Narbonne la capitale du royaume de Toulouse[5].

La Viennoise et la Narbonnaise seconde formèrent le dernier carré romain avec l’Italie, avant d’être partagées vers 476 entre le royaume burgonde et le royaume d’Odoacre. Celui-ci, maître de l'Italie et de la Dalmatie, l'abandonne bientôt au profit des Wisigoths.

Listes

Gouverneurs de Narbonnaise (de -18 à 235)

  • Cnaeus Pullius Pollio (-18/-16)
  • Titedius Labeo (sous Tibère)
  • Manius Vibius Balbinus (15/17)
  • Torquatus Novellius Atticus (30/34)
  • Titus Mussidius Pollianus (34/37)
  • Titus Vinius (sous Néron)
  • Lucius V(...)bius Bassus (vers 77)
  • Caius Iulius Cornutus Tertullus (avant 78)
  • Aulus Larcius Priscus (103/109)
  • Marcus Acilius Priscus Egrilius Plarianus (118/120)
  • Lucius Annius Sextius Florentinus (vers 124)
  • Lucius Aurelius Gallus (124/127)
  • Lucius Novius Crispinus Martialis Saturninus (144/145)
  • Caius Seius Calpurnius Quadratus Sitianus (avant 150)
  • Lucius Cestius Gallus (entre 165 et 183)
  • Cnaeus Cornelius Aquilius Niger (entre 138 et 192)
  • Lucius Fabius Cilo (entre 180 et 192)
  • (...)dius T.F. (IIe siècle)
  • Lucius Ranius Optatus Novatus (entre 193 et 217)
  • inconnu, exécuter pour son allégeance à Geta (vers 210)
  • (...)us (entre 210 et 230)
  • Titus Claudius Paullinus (216/217)
  • Caius Aemilius Berenicianus Maximus (entre 222 et 235)
  • Julianus (entre 222 et 235)

Villes de Narbonnaise

Sites archéologiques

Notes et références

  1. César, La Guerre des Gaules, 1. L'Aquitaine préromaine est plus petite que l'Aquitaine romaine, qui s'étend des Pyrénées à la Loire.
  2. Nom d'origine probablement basque.
  3. En aval de Vienne, le plus ancien pont est celui de Pont-Saint-Esprit, du XIIIe siècle. Les Romains ont par la suite installé un pont de bateaux à Arles, qui a duré plusieurs siècles (dates à préciser).
  4. (la) Pliny The Elder, Naturalis Historia, Livre 3, Chapitre 20.
  5. André Bonnery, « La Septimanie sème la zizanie », Historia,‎ , p. 26-30

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Bats, Bernard Dedet, Pierre Garmy, Thierry Janin, Claude Raynaud et Martine Schwaller, Peuples et territoires en Gaule méditerranéenne - Hommage à Guy Barruol, Montpellier, Revue archéologique de Narbonnaise - Suppl. 35, 2003, 586 p.
  • Michel Christol, Une histoire provinciale. La Gaule narbonnaise de la fin du IIe siècle av. J.-C. au IIIe siècle après J.-C., Paris, Publications de la Sorbonne, 2010, 702 p.
  • Dom Devis et Dom Vaisette, Histoire générale de Languedoc - tome premier, Éditions Privat et Claude Tchou pour la Bibliothèque des Introuvables, 2003, (1re édition au XIXe siècle), 1290 p.
  • Stéphane Drémont, M. David Louka (sous la direction de), Entre Rhône et Pyrénées : Aspects de la vie matérielle en Gaule Narbonnaise entre la fin du Ier siècle av. J.-C. et le VIe siècle apr. J.-C., à paraître aux Éditions M. Mergoil, coll. Archéologie et Histoire romaine, Montagnac.
  • Stéphane Drémont, « Romanisation et occupation du sol en Gaule Transalpine (IIe – Ier siècles av. J.-C.) », in M. Nier Benoit, M. Passelac, Ch. Pellecuer, P. Garmy dir., « Signes de la romanisation », chronique I, Revue arch. de Narbonnaise 31, 1998, p. 301-306.
  • M. Gayraud, « Le proconsulat de Narbonnaise sous le Haut-Empire », Revue des études anciennes, 72, 1970.
  • Pierre Gros, La Gaule Narbonnaise. De la conquête romaine au IIIe siècle apr. J.-C., Paris, Picard, 2008, 166 p.
  • Ella Hémon, « Le problème des sources de la conquête de la Gaule Narbonnaise », Dialogues d'histoire ancienne, 1978, p. 135-169. [1]
  • Stéphane Morabito, « Rome et la conquête des territoires du futur département des Alpes-Maritimes », in Carte Archéologique de la Gaule 06 : Les Alpes-Maritimes, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, 2010, p. 106-107.

Articles connexes

Antiquité romaine tardive

Liens externes