Yves de Nesle

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Yves de Nesle
monnaie d'Yves de Nesle émise entre 1146 et 1178.
Légende : Ivo Comes Svessionis[1].
Fonction
Comte de Soissons
-
Renaud III de Soissons (en)
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Décès
Père
Raoul de Nesle (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Yolande de Hainaut (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Yves de Nesle, ou Ives de Nesle, cité à partir de 1115 et mort en , est seigneur de Nesle et comte de Soissons de 1141 à sa mort.

Biographie

Seigneur de Nesle

Yves de Nesle est le fils de Raoul de Nesle[2],[3], lui-même fils d'un premier Yves de Nesle et d'une fille, dont on ignore le nom, du comte de Soissons Guillaume Busac[2].

Yves est cité pour la première fois en 1115. Il succède à son père Raoul comme seigneur de Nesle au plus tard en 1131[4].

Yves de Nesle, qualifié de baron, est l'un deux plus importants vassaux de la maison des comtes de Vermandois[5]. Il y apparaît dès 1133, mais est au début peu présent, notamment parce qu'il est occupé à diriger son comté de Soissons puis à cause de son départ en croisade[6].

Comte de Soissons

Yves II de Nesle devient comte de Soissons en 1141, investi par l'évêque de Soissons Josselin de Vierzy, qu'il paye et à qui il fait hommage[7],[8],[9]. En effet, le comté de Soissons, qui dépend de l'évêché de Soissons, est vacant à cause de l'entrée dans un monastère en 1141 du comte lépreux Renaud III, sans postérité[9]. Cette succession est approuvée par le roi de France Louis VII[10].

En 1151 ou 1152, Yves de Nesle épouse Yolande de Hainaut, fille du comte de Hainaut Baudouin IV[11]. Le , Il participe à l'assemblée convoquée à Soissons par le roi Louis VII, pendant laquelle ce dernier proclame la trêve de Dieu pour dix ans[12].

Au total, soixante-deux d'actes d'Yves de Nesle sont conservés. Il a surtout des rapports avec les comtes de Vermandois et les évêques de Soissons et de Noyon, beaucoup moins avec le roi de France Louis VII, sauf pendant leur croisade commune[10]. Yves de Nesle est le premier comte de Soissons qui fait frapper son nom sur ses monnaies[13].

Croisé

Yves de Nesle part en croisade en 1147 avec le roi Louis VII[14],[9]. En 1150, le roi de Jérusalem Baudouin III propose Yves de Nesle comme conjoint à Constance d'Antioche, princesse d'Antioche et veuve de Raymond de Poitiers. Celle-ci le refuse, comme d'autres prétendants, et choisit plus tard Renaud de Châtillon[15],[16].

Yves de Nesle est de retour en France dès la fin de l'année 1150[11].

Tuteur de Raoul II de Vermandois

En 1152, Yves de Nesle est désigné par le comte Raoul Ier de Vermandois comme tuteur de ses enfants[12],[6]. Par ce geste, ce dernier choisit à la fois un de ses vassaux pour ses possessions en Vermandois et l'un de ses égaux comme comte de Soissons. Yves de Nesle exerce sa tutelle du à 1158, mais reste présent dans la plupart des chartes de son pupille Raoul II de Vermandois jusqu'à la mort de ce dernier en 1167[6]. Yves de Nesle introduit dans l'entourage des comtes de Vermandois son jeune frère, Thierry de Nesle, archidiacre et prévôt de la cathédrale Notre-Dame de Cambrai en 1158/1159[17].

Yves de Nesle, en tant que tuteur, arrange les mariages des trois enfants de Raoul Ier de Vermandois : il marie le jeune comte Raoul II à Marguerite d'Alsace, sœur du comte de Flandre Philippe d'Alsace à qui il donne Élisabeth de Vermandois, sœur de Raoul II. Leur sœur Éléonore de Vermandois est mariée au frère de la femme d'Yves de Nesle, Godefroy de Hainaut[18].

Succession

En 1157, Yves de Nesle, qui n'a pas d'enfant de sa femme Yolande, désigne son neveu Conon comme héritier s'il reste sans postérité[12],[1], dans un acte confirmé ensuite par le roi Louis VII[10],[1]. Il associe Conon à l'administration de ses fiefs puisque ce dernier porte dès 1176 et 1177 les titres de comte de Soissons et de seigneur de Nesle[19],[1].

Yves de Nesle est ensuite régulièrement cité dans divers actes, jusqu'à sa mort en [20]. Comme prévu, son neveu Conon lui succède[1].

Références

  1. a b c d et e Hourlier et Dhénin 1998, p. 284.
  2. a et b Newman 1971, p. 23.
  3. Waroquier 2021, p. 574.
  4. Newman 1971, p. 24.
  5. Waroquier 2021, p. 572.
  6. a b et c Waroquier 2021, p. 575-576.
  7. Newman 1971, p. 25.
  8. Dominique Barthélemy, Les deux âges de la seigneurie banale : Pouvoir et société dans la terre des sires de Coucy, milieu XIe siècle- milieu XIIIe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Publications de la Sorbonne. Série Histoire ancienne et médiévale » (no 12), , 622 p. (ISBN 978-2-85944-073-2, lire en ligne), p. 100-101.
  9. a b et c Hourlier et Dhénin 1998, p. 283.
  10. a b et c Newman 1971, p. 32.
  11. a et b Newman 1971, p. 27.
  12. a b et c Newman 1971, p. 28.
  13. Hourlier et Dhénin 1998, p. 248.
  14. Newman 1971, p. 26-27.
  15. Claude Cahen, La Syrie du nord à l’époque des croisades et la principauté franque d’Antioche, Paris-Damas, Librairie orientaliste Paul Geuthner - Institut français de Damas, coll. « Bibliothèque orientale » (no 1), , 768 p. (ISBN 978-2-35159-418-6, DOI 10.4000/books.ifpo.6169, lire en ligne), p. 391.
  16. Pierre Aubé, Un croisé contre Saladin : Renaud de Châtillon, Paris, Fayard, , 304 p. (ISBN 978-2-213-63243-8), p. 53-54.
  17. Waroquier 2021, p. 568.
  18. Newman 1971, p. 29.
  19. Newman 1971, p. 35.
  20. Newman 1971, p. 30-31.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Michel Hourlier et Michel Dhénin, « Monnaies médiévales de Soissons », Revue numismatique, vol. 6, no 153,‎ , p. 245–295 (DOI 10.3406/numi.1998.2199, lire en ligne, consulté le ).
  • William Mendel Newman, Les seigneurs de Nesle en Picardie (XIIe – XIIIe siècle) : Leurs chartes et leur histoire, Philadelphie, The American Philosophical Society, coll. « Memoirs of The American Philosophical Society » (no 91), , 358 p. (lire en ligne).
  • Romain Waroquier, « Les hommes du pouvoir. L’entourage des comtes de Vermandois au XIIe siècle », Le Moyen Age, vol. CXXVII, nos 3-4,‎ , p. 559–604 (ISSN 0027-2841, DOI 10.3917/rma.273.0559, lire en ligne, consulté le ).

Liens externes