Yves de Nesle
Légende : Ivo Comes Svessionis[1].
Comte de Soissons | |
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Renaud III de Soissons (en) |
Comte |
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Décès | |
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Père |
Raoul de Nesle (d) |
Conjoint |
Yolande de Hainaut (d) |
Yves de Nesle, ou Ives de Nesle, cité à partir de 1115 et mort en , est seigneur de Nesle à partir de 1131 au plus tard et comte de Soissons de 1141 à sa mort.
Biographie
Seigneur de Nesle
Yves de Nesle est le fils de Raoul de Nesle[2],[3], lui-même fils d'un premier Yves de Nesle et d'une fille, dont on ignore le nom, du comte de Soissons Guillaume Busac[2].
Yves est cité pour la première fois en 1115. Il succède à son père Raoul comme seigneur de Nesle au plus tard en 1131[4].
Yves de Nesle, qualifié de baron, est l'un deux plus importants vassaux de la maison des comtes de Vermandois[5]. Il y apparaît dès 1133, mais est au début peu présent, notamment parce qu'il est occupé à diriger son comté de Soissons puis à cause de son départ en croisade[6].
Comte de Soissons
Yves II de Nesle devient comte de Soissons en 1141, investi par l'évêque de Soissons Josselin de Vierzy, qu'il paye et à qui il fait hommage[7],[8],[9]. En effet, le comté de Soissons, qui dépend de l'évêché de Soissons, est vacant à cause de l'entrée dans un monastère en 1141 du comte lépreux Renaud III, sans postérité[9]. Cette succession est approuvée par le roi de France Louis VII[10].
En 1151 ou 1152, Yves de Nesle épouse Yolande de Hainaut, fille du comte de Hainaut Baudouin IV[11]. Le , Il participe à l'assemblée convoquée à Soissons par le roi Louis VII, pendant laquelle ce dernier proclame la trêve de Dieu pour dix ans[12].
Au total, soixante-deux d'actes d'Yves de Nesle sont conservés. Il a surtout des rapports avec les comtes de Vermandois et les évêques de Soissons et de Noyon, beaucoup moins avec le roi de France Louis VII, sauf pendant leur croisade commune[10]. Yves de Nesle est le premier comte de Soissons qui fait frapper son nom sur ses monnaies[13].
Croisé
Yves de Nesle part en croisade en 1147 avec le roi Louis VII[14],[9]. En 1150, le roi de Jérusalem Baudouin III propose Yves de Nesle comme conjoint à Constance d'Antioche, princesse d'Antioche et veuve de Raymond de Poitiers. Celle-ci le refuse, comme d'autres prétendants, et choisit plus tard Renaud de Châtillon[15],[16].
Yves de Nesle est de retour en France dès la fin de l'année 1150[11].
Tuteur de Raoul II de Vermandois
En 1152, Yves de Nesle est désigné par le comte Raoul Ier de Vermandois comme tuteur de ses enfants[12],[6]. Par ce geste, ce dernier choisit à la fois un de ses vassaux pour ses possessions en Vermandois et l'un de ses égaux comme comte de Soissons. Yves de Nesle exerce sa tutelle du à 1158, mais reste présent dans la plupart des chartes de son pupille Raoul II de Vermandois jusqu'à la mort de ce dernier en 1167[6].
Yves de Nesle, en tant que tuteur, arrange les mariages des trois enfants de Raoul Ier de Vermandois : il marie le jeune comte Raoul II à Marguerite d'Alsace, sœur du comte de Flandre Philippe d'Alsace à qui il donne Élisabeth de Vermandois, sœur de Raoul II. Leur sœur Éléonore de Vermandois est mariée au frère de la femme d'Yves de Nesle, Godefroy de Hainaut[17].
Yves de Nesle introduit dans l'entourage des comtes de Vermandois son jeune frère, Thierry de Nesle, archidiacre et prévôt de la cathédrale Notre-Dame de Cambrai en 1158/1159[18].
Succession
En 1157, Yves de Nesle, qui n'a pas d'enfant de sa femme Yolande, désigne son neveu Conon comme héritier s'il reste sans postérité[12],[1], dans un acte confirmé ensuite par le roi Louis VII[10],[1]. Il associe Conon à l'administration de ses fiefs puisque ce dernier porte dès 1176 et 1177 les titres de comte de Soissons et de seigneur de Nesle[19],[1].
Yves de Nesle est ensuite régulièrement cité dans divers actes, jusqu'à sa mort en [20]. Comme prévu, son neveu Conon de Nesle lui succède[19],[1]. La veuve d'Yves de Nesle, Yolande, se remarie avec le comte de Saint-Pol Hugues IV[21].
Références
- Hourlier et Dhénin 1998, p. 284.
- Newman 1971, p. 23.
- Waroquier 2021, p. 574.
- Newman 1971, p. 24.
- Waroquier 2021, p. 572.
- Waroquier 2021, p. 575-576.
- Newman 1971, p. 25.
- Dominique Barthélemy, Les deux âges de la seigneurie banale : Pouvoir et société dans la terre des sires de Coucy, milieu XIe siècle- milieu XIIIe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Publications de la Sorbonne. Série Histoire ancienne et médiévale » (no 12), , 622 p. (ISBN 978-2-85944-073-2, lire en ligne), p. 100-101.
- Hourlier et Dhénin 1998, p. 283.
- Newman 1971, p. 32.
- Newman 1971, p. 27.
- Newman 1971, p. 28.
- Hourlier et Dhénin 1998, p. 248.
- Newman 1971, p. 26-27.
- Claude Cahen, La Syrie du nord à l’époque des croisades et la principauté franque d’Antioche, Paris-Damas, Librairie orientaliste Paul Geuthner - Institut français de Damas, coll. « Bibliothèque orientale » (no 1), , 768 p. (ISBN 978-2-35159-418-6, DOI 10.4000/books.ifpo.6169, lire en ligne), p. 391.
- Pierre Aubé, Un croisé contre Saladin : Renaud de Châtillon, Paris, Fayard, , 304 p. (ISBN 978-2-213-63243-8), p. 53-54.
- Newman 1971, p. 29.
- Waroquier 2021, p. 568.
- Newman 1971, p. 35.
- Newman 1971, p. 30-31.
- Newman 1971, p. 72.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Michel Hourlier et Michel Dhénin, « Monnaies médiévales de Soissons », Revue numismatique, vol. 6, no 153, , p. 245–295 (DOI 10.3406/numi.1998.2199, lire en ligne, consulté le ).
- William Mendel Newman, Les seigneurs de Nesle en Picardie (XIIe – XIIIe siècle) : Leurs chartes et leur histoire, Philadelphie, The American Philosophical Society, coll. « Memoirs of The American Philosophical Society » (no 91), , 358 p. (lire en ligne).
- Romain Waroquier, « Les hommes du pouvoir. L’entourage des comtes de Vermandois au XIIe siècle », Le Moyen Age, vol. CXXVII, nos 3-4, , p. 559–604 (ISSN 0027-2841, DOI 10.3917/rma.273.0559, lire en ligne, consulté le ).
Liens externes