Expansion de l'islam

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En Occident

Dès le VIIe siècle, de la péninsule arabique jusqu'en Espagne. l'expansion de l'Islam se fait selon le principe de la guerre juste ou Djihad, concept inventé par Augustin d'Hippone [1] selon lequel il est juste de combattre pour la vraie foi : on comprend là que le concept fauteur de guerre est celui de la vraie foi (le christianisme pour Augustin d'Hippone).

Cette terre alors chrétienne avait été usée par les luttes intestines contre l'hérétique (ariens dans la péninsule ibérique et donatistes dans le Maghreb) et, de ce fait, longuement persécutée par le pouvoir impérial. Ce qui explique l'accueil facile aux conquérants fait par la majorité d'entre eux au moins en Afrique du Nord.

Par contre, les courants du christianisme ont considéré d'abord très négativement l'émergence de l'Islam. Cette nouvelle religion faisait obstacle à leur prétention à l'universalisme (se prétendant elle-même universelle), et les références aux messages de la Bible leur apparaissait plus comme une hérésie schismatique (pour les courants qui utilisent ce concept) que comme une reconnaissance.

En effet, la référence au message chrétien utilisée dans le Coran était parvenue à Mahomet via des chrétiens monophysites, diocètes ou nestoriens, c'est-à-dire de courants réputés hérétiques depuis les conciles de Nicée et Constantinople.

Au mieux, l'Islam leur apparaîssait comme une forme de concurrence un peu évoluée, de part sa reconnaissance du Dieu unique, mais ayant encore besoin d'une évangélisation. Cette idée garde sa pertinence dans les courants conservateurs du christianisme.

Pendant de nombreux siècles, pour l'Occident, le mahométan est l'infidèle par excellence, et Mahomet (déformé par exemple en baphomet) celle d'un démon perfide, qui prêche au nom de dieu pour détourner les fidèles de la vraie foi.

En fait, la conquête, comme plus tard, les croisades est motivée

  • Pour les chefs de guerre, par l'envie d'étendre leur territoire
  • Ceux-ci motivent les populations sur la nécessité de répandre la vraie foi

L'acmé de la civilisation musulmane (en terme de développement scientifique et technique) se situe au VIIIe et IXe siècle et les bénéfices culturels et techniques retirés par les territoires occidentaux issus de l'expansion musulmane sont décrits dans Al-Andalus. Ces bénéfices s'entendent tant en termes de transfert technologique qu'en terme de création artistique et littéraire. On peut parler de 1ère Renaissance. Les conquérants n'en sont pas les auteurs, mais ils les ont reçus des pays de vieille civilisation qu'ils ont conquis par la force (Syrie, Liban, Egypte, Mésopotamie, province romaine d'Afrique).

Plus que la victoire de 732 par Charles Martel (qui repousse l'invasion à Poitiers) c'est l'echec du siège de Constantinople qui stoppe la progresion des armées arabes. Les établissements Maures perdureront longtemps comme en atteste la toponymie de Ramatuelle (sud de la France) issue de Ram At'llah, la grâce de Dieu.

On connaîtra le mouvement inverse de guerre juste, quelque siècles plus tard,

ensuite, dans la Reconquista de la péninsule ibérique qui débute véritablement à la bataille de Las Navas de Tolosa qui marque la première victoire et s'achève au XVe siècle par la conquête des derniers reinos de Taïfa en 1492

Entre temps par les croisades entreprises pour reconquérir le tombeau du Christ mais qui aboutirent aussi à ouvrir aux pays chrétiens le commerce des épices en s'emparant des échelles du Levant tel le port d'Ascalon, en Palestine (d'où vient le mot échalote).

Note [1] Attesté dans les travaux sur l'islam de l'équipe Henri Corbin et Christian Jambet

En Orient

Les conquérants arabes se frottent aussi à la Perse et vont jusque dans les royaumes moghols. En Inde se produiront nombre de syncrétismes dont la tentative de l'empereur Akbar, qui promulgue l'un des premiers édits de tolérance.