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Attentats de Madrid du 11 mars 2004

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Les attentats à Madrid du 11 mars 2004 se constituèrent d'une chaîne d'explosions de bombes sur des cercanías (trains de banlieue) à Madrid (Espagne) le matin du 11 mars 2004.

Au moins cent quatre-vingt-douze personnes périrent et mille deux cent quarante-sept furent blessées (Liste des blessés), faisant de ces attaques le pire acte terroriste survenu en Europe depuis l'explosion de Lockerbie le 21 décembre 1988.

On rapporte que treize bombes furent utilisées, dont dix explosèrent. Ce fut le pire attentat dans l'histoire d'Espagne, surpassant de loin l'attentat du groupe terroriste basque ETA dans un supermarché de Barcelone en 1987, qui tua vingt et un civils, le plus meurtrier jusqu'à ce jour.

Les attentats

Les explosions eurent lieu pendant l'heure de pointe matinale, entre 7 h 39 et 7 h 55 (heure locale), aux gares Atocha (trois bombes), El Pozo del Tío Raimundo (deux bombes) et Santa Eugenia (une bombe), ainsi que dans un train juste en-dehors d'Atocha à la Calle Téllez (quatre bombes). La plupart des morts survinrent à Atocha (quatre-vingt-neuf confirmées) et El Pozo (soixante-sept) avec dix-sept encore à Santa Eugenia.

Le train qui explosa à la Calle Téllez devait arriver à Atocha au même moment que celui qui y explosa en fait, mais fut retardé de quelques minutes et explosa hors de la gare. Il était muni de deux grandes bombes à la tête et au centre du train.

Les forces de sécurité ont par la suite trouvé et désamorcé trois autres bombes qui n'avaient pas explosé, dont deux à Atocha et une à El Pozo. Selon le gouvernement espagnol, ces bombes étaient des pièges devant exploser lors de l'arrivée des forces de secours. Ils s'agirait de sacs à dos remplis de trinitrotoluène.

Réactions

Mesures de sécurité

  • Renfe (l'exploitant des trains de banlieue) interrompit tous les services de trains de banlieue à Madrid ainsi que tous les trains régionaux et interurbains (dont le train à grande vitesse AVE) en provenance ou à destination de Madrid.
  • La ligne 1 du métro de Madrid fut fermée entre Atocha et Pacífico.
  • En France, le plan vigipirate est passé au niveau orange.

Responsabilité

En l'absence de revendications, le gouvernement a dans un premier temps attribué ces attentats à l'ETA. Selon le ministre espagnol de l'Intérieur, Ángel Acebes: «  Il est absolument clair que la formation terroriste ETA cherchait à faire une attaque avec de vastes répercussions. » La police espagnole avait désamorcé dernièrement d'autres bombes attribuées à ETA ; le 29 février, elle a aussi saisi 500 kg d'explosifs et arrêté deux membres présumés d'ETA.

Cependant le parti basque Batasuna branche politique de l'ETA, parti politique interdit, ne pense pas que l'ETA soit impliqué. De plus, le modus operandi ne correspond pas, l'ETA prévenant généralement quelques minutes avant ses attentats. D'autres pistes sont donc évoquées, dont celle du réseau terroriste Al-Qaïda. Un communiqué corroborant cette hypothèse a été reçu par le journal Al Qods Al Arabi situé à Londres en fin de journée.

Bien que l'hypothèse attribuant à l'ETA la responsabilité de l'attentat soit privilégiée, le gouvernement espagnol ne dit éliminer aucune possibilité.

En Espagne

Les attentats eurent lieu trois jours avant les élections générales nationales. Tous les partis politiques interrompirent leurs campagnes. Le premier ministre espagnol, José Maria Aznar, proclama trois jours de deuil national.

Le roi d'Espagne, Juan Carlos, prévoit de s'adresser à la nation pour la première fois depuis que fut déjoué le coup d'État du 23 février 1981. La reine Sofía, Felipe, prince des Asturies et sa fiancée rendirent visite aux blessés et au personnel médical à l'hôpital Gregorio Marañón. [1]

Des manifestations spontanées contre ETA apparurent spontanément à travers le pays, en avance des manifestations prévues pour le lendemain à 19h00. [2] Le président ou lehendakari du Pays basque, Juan José Ibarretxe, dénonça les attentats en disant que « quand ETA attaque, le coeur basque se brise en mille morceaux ». Il convoqua la population basque à des manifestations silencieux devant les hôtels de ville du Pays basque.

Communauté internationale

Les leaders mondiaux s'unirent pour condamner les attentats de Madrid. Le président des États-Unis, George W. Bush, appela le premier ministre espagnol pour offrir ses condoléances et pour condamner le « vicieux attentat terroriste ». Le président de l'UE, Romano Prodi, qualifica l'attaque de « féroce et insensée ». Le pape Jean-Paul II condamna les attentats dans un message aux chefs de l'Église catholique en Espagne. Plusieurs pays offrirent de l'aide matériel au gouvernement espagnol.

Le Parlement européen déclara le 11 mars une journée commémorant les victimes de terrorisme.

Liens externes