Immigration en France

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 3 septembre 2005 à 15:35 et modifiée en dernier par Nemios (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

L'intégration des immigrés est l'adaptation à la culture du pays où ils sont installés. La plupart des groupes immigrés sucitent des réaction de méfiance, d'exclusion, voire de violence. Ce groupes qui par le passé furent critiqués, injuriés, etc. sont aujourd'hui parfaitement intégrés. Selon Tribalat, le pourcentage de français ayant au moins un grand parent d'origine étrangère est égal à 20%, soit 12 millions de personnes. La France est le pays le plus fortement dépendant de l'immigration après les "Etats du Nouveau Monde", occupant le 6ème rang mondial.

I- Les causes et les formes de l'immigration

Le nombre de migrants en France est en hausse régulière avec cependant des cycles selon les époques.

  • de 1851 à 1931, les migrants passent de 380 000 à 2,7 millions, soit 6,5% de la population
  • de 1932 à 1946, ce nombre passse à 1,7 millions
  • depuis 1947, l'immigration est en hausse constante en valeur absolue, mais reste stable en valeur relative (7%)

1- Les causes

a- L'immigration du travail

L'immigration du travail est dûe au besoin français de main d'oeuvre non qualifiée, présent depuis le milieux du XIXème siècle. Ce besoin s'explique par la forte baisse de la natalité et est particulièrement important en période de croissance.

b- L'immigration politique

La France a été et est encore un lieu de refuge politique. Il y a eu en France des immigrés économiques et des immigrés politiques qui viennent parfois des mêmes zones, comme les adversaires de Mussolini, de Franco, des groupes comme les harkis algériens, ou d'une autre zone (rescapés du génocide arménien, européens de l'est fuyant le fascisme, juifs fuyant Hitler, adversaires de Staline, chiliens opposés à Pinochet, etc.). Mais l'immigation économique reste la plus importante, de tout temps.

2- Les formes de l'immigration

On distingue trois périodes d'immigration:

  • Du milieu du XIXème siècle à 1914, les immigrés sont originaires des pays limitrophes de la France; principalement de Belgique et d'Italie, qui consituent les 2/3 des immigrants, mais aussi d'Allemagn, de Suisse et d'Espagne, qui constituent de 7% à 9% des immigrants en France alors qu'on compte moins de 5% de britaniques, russes et autro-hongrois et que la part des étrangers non européens est quasiment nulle.
  • Durant l'Entre deux Guerres, les italiens constituent le groupe le plus important, alors que l'immigration des belges, des suisses et des allemands s'atténue et que celle des espagnols et des polonais s'intensifie. Ces derniers présentent une nouveauté: ils ne viennent pas d'un pays frontalier.
  • Après la Seconde Guerre Mondiale, jusqu'a la fin des années 60, les tendances précités se maintiennent alors que l'immigration en provenance du Portugal s'intensifie. En 1970, l'immigration connait une forte croissance non européenne et magrébine. En 1975, les algériens sont le second groupe d'étrangers le plus important en France, avec un taux de 20% des immigrants. Aujourd'hui, la France compte environ 4,5 millions d'immigrés, 55% d'origine européenne, 34% d'origine africaine, et 8% d'origine asiatique.

II- L'intégration des immigrés

1- Les difficultés de l'intégration

Elles sont accentuées par certains discours médiatiques et politiques qui notent que certains groupes d'origine étrangère concentrent un grand nombre de problèmes économiques et sociaux (chômage, scolarisation, délinquence, criminalité). Il faut cependant relativiser ces difficultés.

Tout d'abord parce qu'elles ne sont pas nouvelles. La concentration d'immigrés dans certaines zones urbaines, près des frontières ou des bassins industriels, a toujours existé. Ainsi la France de l'ouest et du centre compte peu d'immigrés alors que la France de l'est et du midi en compte beaucoup plus. La présence de ces groupes d'immigrés a toujours succité des manifestations de xénophobie, qui tendent à s'atténuer dans leurs excès avec le temps.

L'explication de cette intolérence a été fournit par plusieurs explications:

  • Le seuil de tolérance: à partir d'un certain niveau, l'immigration serait insupportable. Or la xénophobie ne touche pas tous les groupes avec la même intensité. L'explication est donc refutable.
  • La différence culturelle: si culturellement, les immigrants sont très différents de la population française, cela génère des manifestations de xénophobie. Cette explication est elle aussi réfutée, les asiatiques immigrants n'ayant pas eu à subir des manifestations de xénophobies aussi atroces que celles qui touchèrent les immigrants italiens, pourtant bien plus proches culturellement.
  • Le caractère ancien ou récent de l'immigration: plus celle-ci est récente, plus elle est succeptible de donner lieu à des actions xénophobes.
  • Les relations passées/présentes entre le pays de départ et la France sont aussi connues comme le ferment des relations conflictuelles entre la France et les immigrants de ce pays.

2- Les facteurs de l'intégration

Toutes les populations d'immigrants ont réussi à s'adapter à la société française.

a- les raisons du succès passé

Ces raisons sont dues:

  • au travail industriel, qui constitua un puissant facteur d'intégration sociale
  • à l'école, par l'éducation à travers les normes et les valeurs françaises et par la formation professionnelle
  • par l'engagement syndical et politique
  • par les associations de migrant, telles que les associations religieuses ou sportives, qui jouent le rôle d'intermédiaires entre les nouveaux arrivants et la société française. Ce facteur est d'ailleurs le plus important facteur de la réussite de l'intégration sociale des immigrants.

Cependant les trois premiers facteurs sont dits en crise même s'il n y a pas de crises des associations et que l'intégration est un proscessus de long terme, dans lequel il faut envisager 3 génération avant assimilation complète. D'autre part, les enfants des familles immigrées ont, de façon très générale, une profession d'un niveau supérieur à celui de leur parents, signe de mobilité sociale. De même, l'organisation familiale des enfants d'immigrés converge vers l'organisation familliale des enfants français, leurs pratiques religieuses sont quasiment identiques et les enfants d'immigrés vivent dans une large proportion avec des enfants de français. Ainsi par exemple, 1/2 des fils d'algériens qui vivent en couple vivent avec une fille de français, 1/4 des filles d'algériens qui vivent en couple vivent avec des fils de français.

L'intégration se poursuit.