Hôtel de la Païva

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Façade de l'hôtel en juin 2009.


L'hôtel de la Païva est un hôtel particulier construit entre 1856 et 1865 au 25, avenue des Champs-Élysées par la Païva (Thérèse Lachman, 1819-1884, aventurière russe d'origine polonaise très modeste, devenue marquise portugaise, puis comtesse prussienne). Elle y donnait des fêtes restées célèbres. Il est classé au titre des monuments historiques[1].

L'histoire

Épouse du comte prussien Henckel von Donnersmarck multimillionnaire et cousin de Bismarck, elle possédait déjà un luxueux hôtel au 28, place Saint-Georges à Paris. Mais elle put réaliser son rêve de construire un somptueux hôtel avenue des Champs-Elysées. Selon la légende, pendant sa jeunesse difficile, cette rousse flamboyante avait été poussée hors de la voiture par un client pressé (son amant) et s'était légèrement blessée. Elle se serait alors promis de faire construire « la plus belle maison de Paris » en face du lieu où elle était tombée[2].

La Païva fit appel à l'architecte Pierre Manguin pour construire l'hôtel dans le style de la renaissance italienne avec un jardin suspendu. Son coût de 10 millions de francs or défraya alors la chronique. Elle y reçut des gens célèbres : les Goncourt, Théophile Gautier, Gambetta, Renan, Taine... En 1882, soupçonnée d'espionnage, elle dut quitter la France et se retirer en Silésie où elle décéda deux ans plus tard.

L’hôtel de la Païva abrite le Travellers Club (cercle privé anglais) depuis 1903, avec son grand escalier d'onyx jaune, sa salle de bains de style mauresque, ses sculptures, peintures, et le plafond de Paul Baudry.

La double entrée de la cour de l'hôtel a été conservée : il y avait une porte pour l'entrée des équipages et une autre pour leur sortie, leur évitant d'avoir à se croiser. Par contre la cour de l'hôtel a été remplacée par des établissements commerciaux : un guichet de change, puis un restaurant.

Le bâtiment et son ameublement

L'architecte Manguin s'est entouré des sculpteurs Léon Cugnot, Eugène Delaplanche, Eugène Legrain, Ernest Carrier-Belleuse et Jules Dalou[3].

Deux baignoires particulières

Une baignoire de style Napoléon III a été sculptée par Donnadieu, marbrier à Paris, dans un bloc d'onyx jaune (1,85 m - 900 kg). Ce matériau, appelé marbre onyx d'Algérie, provient d'une carrière romaine redécouverte en 1849 près d'Oran par Delmonte, marbrier de Carrare. Cet onyx fut essentiellement exploité à l'époque Napoléon III dans le domaine de l'aménagement de constructions les plus prestigieuses. A l'Exposition universelle de 1867, Donnadieu reçut une distinction pour les « marbres onyx dessinés avec cette élégance qui est le suprême attribut des ouvriers parisiens » (extrait de L'Algérie à l'Exposition universelle de Paris de 1867 par O. McCarthy). La marquise, dit-on, y prenait des bains de lait, tilleul et même de champagne[4].

Une autre baignoire en argent est installée avec trois robinets, le troisième étant utilisée pour verser du lait ou du champagne[5].

Anecdote

Pendant la construction de l'hôtel, on s'interrogeait sur l'avancement de l'ouvrage : « La construction est bien avancée : on vient de poser le trottoir ». (Augustin Scholl)

Notes

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