Écorégion terrestre du WWF
Les écorégions terrestres du WWF sont des subdivisions de la surface terrestre émergée en fonction de critères biogéographiques, établies formellement par le Fonds mondial pour la nature (WWF) en 2001. Elles sont définies comme des « unités relativement importantes de terres contenant un assemblage distinct de communautés et d'espèces naturelles, avec des limites qui se rapprochent de l'étendue originelle des communautés naturelles avant les grands changements d'utilisation du sol [par l'humain] ». Ces écorégions dressent une cartographie globale de la biodiversité terrestre, reflétant la répartition complexe de la faune et de la flore, et conçue comme un outil pour les programmes de conservation de la nature[1].
Cette classification reconnait 867 unités, organisées en 14 biomes terrestres et 8 écozones.
Origines
La classification en écorégions tire son origine du constat que les tentatives de divisions de la surface terrestre en fonction des critères géophysique uniques (température, pluviométrie, végétation, etc.) ne représentent pas suffisamment les variations dans la distribution des espèces. Ces approches classiques omettent en effet plusieurs paramètres, comme l'endémisme des genres et des familles ou l'empreinte de l'histoire géologique sur la répartition géographique, et échouent ainsi à reconnaitre la place de nombreux biotes d'importance majeure pour les programmes de conservation.
De plus, le WWF estime que les systèmes similaires proposés dans le passé ne sont pas des outils effectifs en raison de leur résolution trop faible. La mise en place de zones protégées ou la délimitation d'aires de répartition des espèces endémiques s’appuient souvent sur des critères demandant une connaissance approfondie de régions de taille restreinte. Avec 867 unités de base, la cartographie établie par le WWF présente une moyenne de 150 000 km2 par écorégion (pour une médiane de 50 000 km2), contre 750 000 km2 environ dans les classifications antérieures.
Délimitation
Dans sa structure générale, la classification du WWF reprend telle quelle la division en « royaumes biogéographiques » établie par Miklos Udvardy en 1975[2] et adapte le système de biomes utilisé pour le continent américain par Dinerstein et al. (1995)[3] et Ricketts et al. (1999)[4]. Les écorégions sont elles-mêmes basées sur les unités décrites précédemment par plusieurs ouvrages biogéographiques à dimension régionale, notamment :
- les « régions phytogéographiques » de White (1983)[5] pour l'Afrotropique ;
- La « régionalisation biogéographique de l'Australie » de l'Australian Nature Conservation Agency[6] ;
- Les écorégions des États-Unis[7] et de l'Alaska[8] de l'Environmental Protection Agency, les écorégions du Canada[9] de Environnement Canada, et les travaux de Rzedowski sur la végétation du Mexique[10], pour le Néarctique ;
Classification
À chaque écorégion terrestre est associé le biome majoritaire sur le territoire géographique considéré.
Le WWF répertorie les écorégions terrestres selon un classement en 14 biomes :
- 1. Forêts tropicales et subtropicales humides caducifoliées (forêts ombrophiles)
- 2. Forêts tropicales et subtropicales sèches caducifoliées (forêts tropophiles)
- 3. Forêts tropicales et subtropicales conifériennes
- 4. Forêts tempérées caducifoliées et mixtes
- 5. Forêts tempérées conifériennes
- 6. Forêts boréales, taïga
- 7. Prairies, savanes et broussailles tropicales et subtropicales
- 8. Prairies, savanes et broussailles tempérées
- 9. Prairies et savanes inondées
- 10. Prairies et broussailles de montagnes (pelouses alpines)
- 11. Toundra
- 12. Forêts, bois et broussailles méditerranéens (forêts sclérophylles)
- 13. Déserts et broussailles xérophytes
- 14. Mangroves
Notes et références
- (en) D.M. Olson, E. Dinerstein, E.D. Wikramanayake, N.D. Burgess, G.V.N. Powell, E.C. Underwood, J.A. D'Amico, I. Itoua, H.E. Strand, J.C. Morrison, C.J. Loucks, T.F. Allnutt, T.H. Ricketts, Y. Kura, J.F. Lamoreux, W.W. Wettengel, P. Hedao et K.R. Kassem, « Terrestrial Ecoregions of the World: A New Map of Life on Earth », BioScience, vol. 51, no 11, , p. 935-938.
- (en) M. D. F. Udvardy, « A classification of the biogeographical provinces of the world », IUCN Occasional Paper, Morges (Suisse), Union internationale pour la conservation de la nature et ressources naturelles, no 18, (lire en ligne).
- (en) E. Dinerstein, D. M. Olson, D. J. Graham, A. L. Webster, S. A. Primm, M. P. Bookbinder et G. Ledec, A Conservation Assessment of the Terrestrial Ecoregions of Latin America and the Caribbean, Washington (DC), World Bank, , 129 p.
- (en) Taylor H. Ricketts, Eric Dinerstein, David M. Olson, Colby J. Loucks, William Eichbaum, Dominick DellaSalla, Kevin Kavanagh, Prashant Hedao, Patrick Hurley, Karen Carney, Robin Abell et teven Walters, Terrestrial Ecoregions of North America : A Conservation Assessment, Washington (DC), , 508 p.
- (en) F. White, The Vegetation of Africa : A Descriptive Memoir to Accompany the UNESCO/AETFAT/UNSO Vegetation Map of Africa (3 plates), 1:5 000 000, Paris, UNESCO, .
- (en) R. Thackway et I. D. Cresswell, An Interim Biogeographic Regionalization for Australia : A Framework for Establishing a National System of Reserves, Canberra (Australie), Australian Nature Conservation Agency, .
- (en) J. M. Omernik, Level III Ecoregions of the Continental US : Map 1:7 500 000 Scale, Washington (DC), National Health and Environment Effects Research Laboratory, US Environmental Protection Agency, (lire en ligne).
- (en) A. L. Gallant, E. F. Binnian, J. M. Omernik et M. B. Shasby, « Ecoregions of Alaska », US Geological Survey Professional Paper, Washington (DC), US Government Printing Office, vol. 1567, . Voir aussi les Écorégions de l'Alaska sur le site de l'EPA.
- (en) E. B. Wiken, C. D. A. Rubec et G. R. Ironside, Terrestrial Ecoregions of Canada : Provisional Map 1:7 500 000, Ottawa (Canada), Sustainable Development Branch, Environment Canada, .
- (es) J. Rzedowski, Vegetación de Mexico, Mexico DF (Mexique), Editorial Limusa, .