Aller au contenu

Marie de Jésus Lopez de Rivas

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 14 février 2013 à 10:44 et modifiée en dernier par FERNANDES Gilbert (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Marie de Jésus
Image illustrative de l’article Marie de Jésus Lopez de Rivas
Bienheureuse
Ordre religieux Ordre des Moniales déchaussées de la bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel (d)

Maria López de Rivas, ( - ). Religieuse Carmélite Déchaussée sous le nom de Marie de Jésus. Elle entre au Carmel de Tolède en 1577 recommandée par Sainte Thérèse d'Avila. Elle devient maîtresse des novices à 24 ans, prieure à 31 ans. Elle est écartée suite à des accusations d'une religieuse qui s'avèreront infondées. Vingt ans plus tard la vérité sera rétablie et elle est réélue prieure du monastère de Tolède[1]. Elle est béatifiée le à Rome par Paul VI.

Biographie

Son enfance

Maria López de Rivas est né le à Tartanedo dans la Province de Guadalajara (Espagne). Elle est encore très jeune quand son père décède. Elle est alors confiée à ses grands-parents paternels situés à Molina d'Aragon, où elle a grandit et reçoit sa première formation spirituelle. Guidé par le père jésuite A. Castro, elle décide d'entrer au Carmel[2].

Au Carmel

Sainte Thérèse d'Avila l'accepte et l'envoie au monastère de Tolède le . Elle lui donne une lettre de recommandation contenant ce texte : « Je l'envoie vers vous avec une dote de 5 000 écus. Mais je vous assure que je donnerais très volontiers la même somme pour l'avoir de nouveau avec moi. Qu'elle ne soit pas considéré comme les autres, parce que j'espère qu'en Dieu elle sera un prodige. » Marie reçoit l'habit dès sont arrivée le . Sa santé fragile rend son avenir incertain[3], elle fait cependant sa profession le [2].

La communauté de Tolède étant hésitante à l'accueillir comme religieuse (du fait de sa santé fragile), Thérèse d'Avila lui écrit une lettre pour ne pas s'attarder sur ses problèmes de santé : « Réfléchissez bien à ce que vous faites, parce que si vous n'admettez pas Sœur Marie de Jésus à la profession, je devrais la faire venir à Avila, et le monastère qui bénéficiera de sa présence sera le plus heureux de tous. Pour ma part, je voudrais l'avoir toujours avec moi dans mon monastère, même si elle a devait rester au lit toute sa vie ».

Malgré la souffrance physique et morale que Marie de Jésus a dû supporter, elle s'adapte à la vie carmélitaine et y vécue longtemps. Afin de la distraire, Thérèse d'Avila souhaitait la voir affectée à la mission de sacristain, puis d'infirmière. Elle a toujours été très chère à sainte Thérèse, qui lors de ses visites à Tolède montrait des signes d'un amour spécial envers elle. Elle lui a toujours consacré sa sollicitude maternelle - non pas tant sur ses maux physiques que sur la "maladie d'amour" qu'elle avait pour Dieu. Thérèse d'Avila, au cours de son séjour à Tolède 1580, a sollicité, à plusieurs reprises, la jeune religieuse pour avoir ses conseils et éclairages, y compris sur des problèmes de théologie mystique.[4]

En 1583, alors que Marie a 23 ans, elle est nommée maîtresse des novices, un poste qu'elle avait rempli durant six mois à Cuerva et qu'elle assurera encore à plusieurs reprises dans son propre monastère. Elle est également choisie comme sous-prieure à plusieurs reprises (1587-1591; 1607-1619) mais aussi prieure (1591-1595; 1598; 1624-1627). Elle dirige son monastère avec sérénité et douceur, et en forme tous les novices selon l'enseignement et l'exemple de sainte Thérèse d'Avila.

Accusée par une religieuse, elle est déposée de son rôle de prieure. Durant de nombreuses années, elle subit l'opposition de son provincial, qui plus tard sera nommé général de l'ordre. Accusée injustement (les faits seront rétablis 20 ans plus tard), elle reste paisible et respectueuse envers l'autorité. Elle est appréciée par son responsable direct, qui, bien qu'elle ait été déposée, a voulu qu'elle exerce la fonction de maîtresse des novices.

Marie de Jésus meurt à Tolède le . Sa dépouille in-corrompue se trouve dans l'église du Carmel de Tolède.

Béatification

Déjà au cours de sa vie elle était reconnue comme étant une sainte. Même avant 1580, sainte Thérèse a pu écrire: « Non seulement Marie de Jésus sera une sainte, mais elle en est déjà une ». Le père Jérôme Gratien, dans son ouvrage Le pèlerinage de saint Athanase, rédigé avant 1614, a parlé d'elle ouvertement, alors qu'elle était encore vivante.

Il disait qu'elle était une « religieuse très cher à la sainte Mère Thérèse d'Avila, parce qu'en plus d'être une sainte dès l'enfance et d'avoir de grandes vertus héroïques, lorsqu'elle a demandé à notre Seigneur de lui accorder quelque chose qui pourrait lui faire sentir sa passion, même physiquement, Jésus lui est apparu, et elle reçut du Rédempteur une couronne d'épines sur la tête. Ceci produisit une douleur tellement grande, qu'elle ne la quitta jamais.

C'est un mystère qu'elle puisse vivre avec une telle douleur et ne pas faillir à ses devoirs envers l'Ordre. Après cela, d'ailleurs, Notre Seigneur a répondu à son désir continuel de souffrir pour le Christ dans la mémoire de sa passion, et lui a donné des douleurs tellement aiguës dans ses pieds, ses mains, et son côté que cela provoque l'émerveillement. Je connais bien cette religieuse. Elle est native de Molina (d'Aragon), Marie de Jésus par son nom, anciennement prieure de Tolède, et je pourrais raconter beaucoup de choses merveilleuses à son sujet »[5].

Le grand historien Silvère de Sainte Thérèse dit, « après sainte Thérèse elle-même, aucune religieuse carmélite déchaussée en Espagne n'a atteint une telle renommée populaire et une célébrité comme Marie de Jésus »[2].

Dans le mois qui suit sa mort, par la volonté de l'Ordre, les moniales ont été tenues de fournir leur témoignage sous serment à l'égard de vertus héroïques de leur mère Marie. Le véritable processus de béatification n'a cependant commencé qu'en 1914. La cause de béatification a été introduite le 10 décembre 1926[6]. Repris récemment, il a suivi le cours normal, avec la préparation d'un nouveau dépôt (positio), fruit d'une longue recherche.

Soeur Marie de Jésus a été béatifiée le à Rome par Paul VI[1]. Elle est fêtée le 12 septembre dans l'église catholique et le Carmel.

Ses écrits

Encore novice au couvent de Tolède, elle voit arriver Saint Jean de la Croix tout juste évadé de sa prison. Elle l'entend déclamer ses poèmes mystiques et raconter son emprisonnement. Elle prend des notes le jour même de son évasion, et nous laisse le récit de cet épisode célèbre dans l'histoire du Carmel. Tenant Marie de Jésus en très grande estime, Sainte Thérèse de Jésus lui soumet ses manuscrits des Fondations et le livre des Demeures pour les "réviser"[7].

Sa spiritualité

Les témoins et contemporains d'Anne de Jésus nous indiquent qu'était une âme d'une candeur et d'une simplicité extraordinaire, qu'elle avait des charismes et des grâces de contemplation.

Dans ses écrits, il y a de fréquentes références au Sacré-Cœur de Jésus, à partir de laquelle, dans ses contemplations, elle dit « avoir vu plusieurs fois des torrents de grâces qui en jaillissent ». Elle a intimement liée cette dévotion, avec celle du Saint-Sacrement et du Précieux Sang. Elle a également eu une dévotion particulière pour l'Enfant Jésus, qu'elle appelait «le docteur de la maladie d'amour», et à la Très Sainte Vierge, spécialement dans le mystère de son Assomption[2].

Notes et références

  1. a et b Bienheureuse Marie de Jésus Lopez de Rivas sur nominis
  2. a b c et d (en) biographie de MARY OF JESUS sur le site carmelnet.org
  3. La vie austère dans les monastères de carmélites déchaussées exigeait un minimum de santé physique, Anne de Jésus étant de santé fragile, ne semblait pas avoir ce minimum vital
  4. Une fois Thérèse lui dira même : « Cela doit être vraiment comme vous le dites, mon letradillo (petit théologien). »Le mot de "letradillo" est entré dans l'histoire et il est devenu le nom communément utilisé pour Marie de Jésus
  5. Le pèlerinage de saint Athanase (éd. Burgos, 1905, p. 321)
  6. voir AAS, XIX / 1927 /, pp 102-5
  7. Bienheureuse Marie de Jésus sur le site du monastère du Carmel St Saulve