Anton Janša

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Anton Janša
Anton Janša sur un timbre yougoslave de 1973. Dessin de Božidar Jakac.
Biographie
Naissance
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Breznica (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 39 ans)
VienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Plaque commémorative

Anton Janša, baptisé le à Breznica (en), en Carniole et mort le à Vienne (Autriche), est un apiculteur et un peintre carniolien. Janša est reconnu comme un pionnier de l'apiculture moderne et comme un grand expert sur le terrain. Il a reçu un enseignement d'artiste peintre, mais travaillait en tant que professeur d'apiculture à la cour des Habsbourg à Vienne.

Biographie

Anton Janša naît de parents slovènes à Breznica (Žirovnica), Carniole (aujourd'hui en Slovénie) dans une famille de neuf enfants[1]. Il est baptisé le [note 1]. Dès son jeune âge, avec ses frères Tine et Lovro, Janša montre un grand intérêt pour la peinture. Les trois installèrent un atelier dans la grange familiale[1]. En 1766, bien qu'ils n'avaient pas une bonne maîtrise de l'allemand parlé et écrit ― le site touristique pour la ville natale d'Anton[3] et Cord magazine[4] les disent « illettrés »[note 2] ― les trois frères entrent à l'Académie de peinture de Vienne[1]. Anton réussit très bien les cours[note 3] et, selon Alexandra Ceferin, il gagne la prestigieuse bourse d'État pour un voyage d'étude en Italie, attribuée uniquement aux étudiants exceptionnels[1]. Ses deux frères relevèrent aussi le défi : après avoir terminé leurs études à l'académie, ils y sont devenus professeurs[6].

Anton, malgré un réel talent pour la peinture, choisit une autre voie. Son intérêt et ses aptitudes dans le domaine de l'apiculture sont venus tôt, son père possédant plus d'une centaine de ruches et les paysans voisins se réunissant au village pour discuter d'agriculture et d'apiculture[1],[6]. En 1769, il répond à un appel à candidatures d'une société de Basse-Autriche à la recherche de deux maîtres apiculteurs et il est accepté[6]. Selon Eva Crane[7] et un site du gouvernement de la Slovénie[note 4], sa tâche première consiste à être instructeur dans l'école d'apiculture créée par l'impératrice Marie-Thérèse. Selon Aleksandra Ceferin, cela est un évènement marquant pour Anton, car l'impératrice a créé cette école en s'appuyant sur des propositions venant de partout dans l'empire, surtout sur celle de Peter Pavel Glavar en 1768[note 5]. Sa tâche consiste aussi à voyager à travers l'Autriche pour « diffuser et promouvoir l’apiculture »[4]. En 1770, sa position est rendue permanente par un décret de l'impératrice. Il meurt à Vienne en 1773, du typhus selon Eva Crane.

Importance pour l'apiculture

Son rôle d'enseignant à l'école d'apiculture de l'impératrice le rend célèbre pour sa connaissance théorique et pratique des abeilles. Ses étudiants furent des messagers de sa pratique apicole dans d'autres écoles qu'ils créèrent à Wiener Neustadt, Prague, Brno, Graz, Lviv et ailleurs[6]. En plus, il écrit un livre sur la reproduction des abeilles en 1771[9],[10] et un traité sur l'apiculture publié post mortem en 1775[11],[12]. L'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche publie un décret après la mort de Janša pour s'assurer que tous les professeurs d'apiculture utilisent ses livres.

Pour Aleksandra Ceferin, « Anton Janša est le mieux décrit comme l'homme qui aimait les abeilles »[1]. Dans son traité sur l'apiculture, le « Guide complet », Janša note : « Les abeilles sont un type de mouches, travailleuses, créées par Dieu pour fournir à l'homme tout le miel et la cire nécessaires. Parmi toutes les créatures de Dieu, il n'y en a aucune travaillant aussi durement et aussi utile à l'homme, nécessitant aussi peu d'attention de sa part ».

Peintures de fronton de ruche, rucher de Janša.

En tant qu'artiste, perpétuant une coutume notoire chez les apiculteurs de la Haute-Carniole[13], il décore l'avant des ruches avec des œuvres peintes[14].

Janša a combattu la croyance populaire selon laquelle les mâles sont des porteurs d'eau[15] et expliqua, comme il l'avait appris dans sa famille, en y rajoutant ses observations personnelles, que la reine est fécondée en plein vol[16]. Il a préconisé de déplacer les ruches vers les pâturages. Il est connu pour avoir changé la taille et la forme des ruches de manière à ce qu'elles puissent être empilées comme des blocs[7].

Postérité

Le rucher de Janša est préservé par des apiculteurs slovènes et, en 1984, une plaque est apposée sur la maison de sa naissance. Le musée de l'apiculture à Radovljica est aussi nommé en son souvenir.

L'Organisation des Nations unies, lors de son assemblée générale du 20 décembre 2017, adopta unanimement la proposition de la république de Slovénie qu'une journée mondiale des abeilles (World Bee Day) ait lieu à l'anniversaire de naissance d'Anton Janša[17],[14].

Ses deux Livres

  • (de) Anton Janscha, Abhandlung vom Schwärmen der Bienen, gedruckt bey Joseph Kurzböck k.k. illirisch- und orientalischen Hof- wie auch N. Oest Landschafts- und Universitäts-Buchdruckern, (lire en ligne)
    (si) Anton Janša (trad. August Bukovic), Razprava o rojenju čebel, Izd. Slovensko osred. cebel. drustvo, (lire en ligne).
  • (de) Anton Janscha (publié post mortem par Joseph Munzberg), Anton Janscha, gewesenen K.K. Lehrers der Bienenzucht ("Le cours complet sur l'Apiculture par Anton Janša, ancien professeur d'apiculture impérial-royal à Vienne"), (lire en ligne).
    (si) Anton Janscha, Popolnoma podvučenje za vse čebelarje/Popolni nauk o čebelarstvu, (lire en ligne).
    (si) Andrej Šalehar (auteur, photographe, traducteur), France Baraga (photographe, traductrice), Pavla Salehar (photographe) et Jasmina Šivic (traductrice du résumé), Anton Janša, prvi učitelj čebelarstva, (lire en ligne).

Notes

  1. Dans son livre Anton Janša, prvi učitelj čebelarstva: Druga dopolnjena izdaja[2], Andrej Šalehar écrit : « L'anniversaire exact d'Anton Janša n'est pas connu. La date du baptême est inscrite dans les registres de la paroisse de Radovljica : 20 mai 1734 - c'est désormais la date d'anniversaire par défaut. »
  2. Selon Aleksandra Ceferin, une mauvaise maîtrise de la langue allemande était normale pour des jeunes garçons slovènes de l'époque[1].
  3. Le site edurank.org le liste parmi 100 anciens élèves notoires de l'académie[5].
  4. « [Anton] répondit à un appel à candidatures (Ekonomie Gesselschaft) à la recherche d'un professeur diplômé d'apiculture »[8].
  5. En 1768, Peter Pavel Glavar, un professeur slovène, auteur de publications apicoles et enseignant, considéré comme un « innovateur agricole et un exceptionnel agriculteur », écrit l'important Predlog za izboljšanje čebelarstva v c.k. dednih deželah (Proposition pour l'amélioration de l'apiculture dans les terres héréditaires impériales-royales)[1].

Références

Bibliographie

  • (en) Aleksandra Ceferin, « Anton Janša », sur thezaurus.com, Institute for Slovenian Studies of Victoria, .
  • Andrej Salehar, « Anton JanSa, a Beekeeping Teacher », dans Peter Kozmus, Bostjan Noë and Karolina Vrtacnik, No Bees, No Life, Beebooks l.l.c., (ISBN 9789619425114, lire en ligne).
  • Andrej Šalehar et Franc Šivic, Records (Manuscripts and Publications) on the Mating of the Queen with Drones in the Air in the Years 1763 - 1776 from Slovenia, samozal, (lire en ligne).
  • (en) Erkan Topal, Leonora Adamchuk, Ilaria Negri et Mustafa Kösoğlu, « Traces of Honeybees, Api-Tourism and Beekeeping: From Past to Present », Sustainability, vol. 13, no 21,‎ , p. 11659 (ISSN 2071-1050, DOI 10.3390/su132111659, lire en ligne, consulté le )

Liens externes