Cet article recense les élections ayant eu lieu durant l'année 1952. Il inclut les élections législatives et présidentielles nationales dans les États souverains, ainsi que les référendums au niveau national.
C'est la période de la guerre froide. Derrière le rideau de fer, les élections en Europe de l'Est se déroulent à parti unique (Pologne en octobre, Roumanie en novembre) : aucune opposition au gouvernement communiste n'est acceptée. La République dominicaine demeure également une dictature à parti unique particulièrement brutale, où le Parti dominicain (droite) est seul autorisé à se présenter aux simulacres d'élections en mai. Au Venezuela (décembre), le dictature militaire autorise certains partis d'opposition mais falsifie le résultat des élections. Le Salvador (mars) connaît des élections où les candidats de la dictature sont seuls en lice, tandis que le Mexique (juillet) n'est pas réellement non plus une démocratie. En Asie, les élections en Corée du Sud (août) se déroulent en pleine guerre, et sous un régime autoritaire et répressif.
À l'inverse, dans plusieurs États d'Europe de l'ouest, aux États-Unis et au Japon ont lieu des élections multipartites et démocratiques. Elles entraînent une défaite du gouvernement et une alternance du pouvoir aux États-Unis (novembre), où le républicain Dwight D. Eisenhower accède à la présidence.
La Libye, l'Inde, la Birmanie et le Ceylan organisent leurs premières élections nationales depuis leurs indépendances respectives. En Inde, où le long processus électoral s'achève en février, le parti du Congrès national indien dispose d'une large majorité des sièges, permettant à Jawaharlal Nehru de conserver la direction du gouvernement.
Premières élections après l'indépendance du pays en 1947. (Les précédentes élections avaient eu lieu en 1945.) Elles se déroulent sur une période de quatre mois.
Le Salvador à cette date est une dictature militaire. Aucun candidat d'opposition ne se présente à cette élection, que l'opposition considère comme truquée.
Premières élections après l'indépendance du pays en 1948. (Les précédentes élections avaient eu lieu en 1947.) En raison d'insurrections ethniques et communistes, le scrutin se déroule sur une période de neuf mois.
Ces élections font suite au coup d'État orchestré par la police nationale en 1951 pour renverser le dictateur corrompu Arnulfo Arias.
Alternance. Le général José Antonio Remón Cantera (Coalition patriotique nationale : droite nationaliste) est élu avec 62,4 % des voix, face à deux autres candidats dont notamment Roberto Francisco Chiari Remón (Alliance civique : union de partis de gauche et du centre). La Coalition patriotique nationale remporte une majorité absolue des sièges à l'Assemblée nationale. Le président José Rémon sera assassiné en 1955.
Le pays à cette date est une dictature à parti unique.
Le Parti dominicain (droite) conserve mécaniquement tous les sièges au Parlement. Son candidat Héctor Trujillo est élu automatiquement président avec 100 % des voix. Il n'est toutefois qu'un président de façade, le pouvoir réel étant exercé par son frère Rafael Trujillo.
Premières élections nationales depuis l'indépendance du pays en 1948. Les précédentes avaient eu lieu en 1947. Les Tamouls, d'origine indienne, sont privés du droit de vote par des lois très controversées adoptées en 1948 et 1949, ce qui réduit l'électorat des partis d'opposition.
Le Parti national uni (conservateur, libéral), qui disposait d'une majorité relative des sièges, remporte cette fois la majorité absolue. Dudley Senanayake demeure premier ministre.
Première élection présidentielle en Islande, car c'est la première fois qu'il y a plusieurs candidats. Cette élection fait suite au décès du président en exercice, Sveinn Björnsson (sans étiquette).
Le Mexique à cette date est sous un régime autoritaire, qui permet officiellement les partis d'opposition mais réprime toute dissension réelle. Le gouvernement est également entaché de corruption.
L'élection se déroule durant la guerre de Corée. Le pays est sous loi martiale, et sous un régime autoritaire. Le gouvernement, responsable de plusieurs massacres à l'encontre de militants de gauche, a fait arrêter les députés d'opposition quelques mois avant le scrutin.
Syngman Rhee (Parti libéral : droite à extrême-droite, conservateur, autoritaire) est réélu avec 74,6 % des voix face à trois autres candidats.
La Pologne à cette date est un État à coalition unique. Aucun parti d'opposition n'est toléré. Les autorités présentent une liste unique de candidats, avec autant de candidats qu'il y a de sièges à pourvoir. Les citoyens sont appelés à approuver cette liste.
Alternance. Dwight D. Eisenhower (Parti républicain : conservateur) est élu président avec 55,2 % des suffrages populaires, face notamment à Adlai Stevenson (Parti démocrate). Les républicains remportent la majorité absolue des sièges à la Chambre des représentants et la majorité relative au Sénat.
Alternance. Le nouveau parti Rassemblement grec (droite) obtient une très large majorité des sièges. Le maréchal Aléxandros Papágos devient premier ministre.
La Roumanie à cette date est un État à coalition unique. Aucun parti d'opposition n'est toléré. Les autorités présentent une liste unique de candidats, que les citoyens sont invités à approuver ou à rejeter.
Élection d'une assemblée constituante. Le pays à cette date est une dictature militaire. Le parti Action démocratique (socialiste), principal parti d'opposition, a été interdit, de même que le Parti communiste. Les partis d'opposition tolérés n'ont pas accès aux médias pour faire campagne.
Les premiers résultats indiquent que le parti Union républicaine démocratique (centre-gauche, libéral), parti d'opposition, est en tête devant les candidats de la junte. Le gouvernement interrompt le décompte des voix, puis publie des résultats qui accordent à ses propres candidats une majorité relative des sièges. Les partis d'opposition boycottent l'assemblée constituante qui en découle.