Jacques Cardoze

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Jacques Cardoze
Naissance (54 ans)
Bordeaux (Gironde)
Nationalité Français
Profession journaliste, animateur de télévision
Autres activités Directeur de la communication de l'Olympique de Marseille (2021-2022)
Récompenses Prix Bayeux des correspondants de guerre. Prix de la presse internationale.
Médias actuels
Fonction principale journaliste, chroniqueur
Historique
Radio France Inter
Télévision France Télévisions (1994-2021)
C8 (depuis 2023)

Jacques Cardoze, né le à Bordeaux, est un journaliste et directeur de la communication français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Il est le petit-fils d'Edmond Cardoze, personnalité bordelaise auteur d'ouvrages sur Bordeaux et l'Aquitaine[1]. Son père, Michel Cardoze, est un célèbre journaliste de presse écrite, de radio et de télévision[2] et un ex-dirigeant du Parti communiste français qui a été à la fin des années 1950, membre du bureau national de l'UEC puis salarié permanent de la "section de la propagande" du PCF pendant quatre ans[3]. Directeur du grand journal communiste de Bordeaux Les Nouvelles, Michel Cardoze fut ensuite chef du service culturel de L'Humanité, puis parmi les journalistes communistes embauchés à TF1 après l'élection en 1981 de François Mitterrand, devenant en 1984 rédacteur en chef adjoint puis responsable du service « société-culture ».

Formation[modifier | modifier le code]

Jacques Cardoze étudie à l’École de danse de l’opéra de Paris, puis au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris dans la classe d'Attilio Labis.

Plus tard, alors qu'il a déjà été embauché pour présenter les journaux des sports (1992-1995) chez Radio France, il suit une formation continue au journalisme, dans cette entreprise[4].

Danseur professionnel[modifier | modifier le code]

Engagé comme danseur à la Comédie-Française à 16 ans, avant de poursuivre sa carrière de danseur en Belgique au Ballet royal de Flandre puis au Ballet français de Nancy dirigé par Patrick Dupond[4], il est danseur professionnel pendant cinq ans[4],[5].

Carrière dans le journalisme[modifier | modifier le code]

Sports sur France Inter et France2[modifier | modifier le code]

En 1992, il est embauché pour présenter les journaux des sports (1992-1995) sur France Inter.

En 1994, il intègre France Télévisions, où il participe à l'émission rebaptisée Tout le sport, qui prend la suite du Journal des Sports[4].

Correspondant de France2 à Marseille, Londres et Washington[modifier | modifier le code]

En 1995, il devient reporter au service France de France 2 puis correspondant à Marseille de 1997 à 1999[4]. En mars 2003, Olivier Mazerolle, directeur de la rédaction, l'envoie réaliser un reportage pour Envoyé spécial sur la Libération de Bagdad par les Américains puis doit téléphoner à son père Michel Cardoze car il ne donne plus signe de vie, mais il réapparaît dès le lendemain[6]. Il fait peu après partie des premiers journalistes à entrer dans la prison d'Abou Ghraib, aux abord de laquelle après la chute du régime de Saddam Hussein, plusieurs fosses communes sont découvertes et où, quelques années après, les humiliations des prisonniers irakiens par les Américains seront dénoncées par des ONG.

Il couvre également des "évènements majeurs"[7] comme les attentats de Madrid du 11 mars 2004[7] et les attentats de Londres du 7 juillet 2005[7] puis l'ouragan Katrina d'août 2005[7]. Il est ensuite nommé chef adjoint du service étranger, puis successivement directeur des bureaux de Londres et de Washington, où il reste de 2013 à 2018.

Au cours du quart de siècle passé chez France2 à la tête des bureaux de Marseille, Londres et Washington, il réalise pour Envoyé spécial une vingtaine de reportages[4].

Complément d'enquête, de septembre 2018 à juin 2021[modifier | modifier le code]

Il est présentateur et rédacteur en chef du magazine d'investigation Complément d'enquête sur France 2, de septembre 2018 jusqu'en juin 2021. Alors que plusieurs autres candidats "se pressaient" pour être nommés à ce poste prestigieux[8], "aucun n’aura droit à un entretien"[8] et la décision d'embaucher Jacques Cardoze est prise en deux jours[8].

Au cours de ces trois années, des tensions apparaissent régulièrement entre l'animateur et ses équipes. Pour un collaborateur, « c’était un peu le choc des cultures entre un journaliste d’actu et de plateau très pressé et des journalistes d’enquête habitués au temps long et à l’ombre »[8]. Candidat au poste de directeur de la rédaction nationale de France 2, il ne l'obtient pas[8].

Olympique de Marseille, de juin 2021 à février 2023[modifier | modifier le code]

Il quitte la présentation de Complément d'enquête en juin 2021 pour être nommé directeur de la communication de l'Olympique de Marseille[9]. Son influence grandit au sein du club[réf. nécessaire]. L'OM traverse cependant une crise importante, quand à la 5ème minute du match Lyon-Marseille du 21 novembre 2021, un jet de bouteille atteint en pleine tête son joueur Dimitri Payet, déjà victime le 22 août, trois mois avant, lors d'un autre déplacement, à Nice, d'un autre jet de bouteille d'eau qui l'avait atteint au dos.

Sans attendre la décision de la commission de discipline, qui devait recevoir les dirigeants de l'OL mais pas de l'OM, Cardoze dénonce « une parodie de justice » et juge « illégitime » cette commission[10]. Cette précipitation est regrettée par Pablo Longoria et l'équipe dirigeante de l'Olympique de Marseille[8], tandis que l'Olympique lyonnais l'accuse d’avoir voulu faire pression sur la commission de discipline. Dans un communiqué, l’Olympique Lyonnais fustige « un discours aux relents populistes, pour ne pas dire nauséabond, qui témoigne d’une totale méconnaissance des procédures »[11]. Peu après, le médecin lui prescrit un arrêt maladie, qui va durer deux mois[8], et il négocie un an après son départ du club, en décembre 2022[12].

StudioFact Media de février à septembre 2023[modifier | modifier le code]

En février 2023, il rejoint l'agence de presse du groupe StudioFact Media[13], où il est chargé de vendre des programmes aux chaînes. Au cours de cette mission, Cardoze rétablit le contact avec France Télévisions[8].

Touche pas à mon poste ! depuis septembre 2023[modifier | modifier le code]

En septembre 2023 il rejoint Touche pas à mon poste ! sur C8 en tant que chroniqueur[14]. StudioFact le licencie après cette embauche, jugeant l'exercice incompatible avec ses fonctions dans l'entreprise[8].

Controverses[modifier | modifier le code]

Affaire du Complément d'enquête sur Cyril Hannouna[modifier | modifier le code]

Lorsque Michel Cardoze arrive chez Cyril Hanouna en septembre 2023, le magazine Complément d'enquête a démarré une investigation sur les fake news lancées ou relayées par son émission[15] et il interdit à ses chroniqueurs d'y répondre[16], alors que des témoignages anonymes déjà recueillis assureront à cette enquête 3 millions de téléspectateurs. Dès son arrivée chez Hanouna, Cardoze annonce la création pour "janvier ou février" 2024[17] d'"Enquête de complément", consacrée aux coulisses de Complément d’enquête[17], qu'il accuse de ne jamais faire d'enquêtes sur les partis de gauche. Tristan Waleckx lui répond qu'une sur Sophia Chikirou et les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon[18] est déjà programmée pour les jours suivants et le remercie d'en avoir fait la publicité[18]. Diffusée le 5 octobre 2023, elle fera une audience de 14,4%[19]. Le Complément d'enquête sur Hanouna est brocardé par Jacques Cardoze dans les quotidiens nationaux et sur le plateau de l'animateur, rapidement soupçonné de l'avoir recruté dans ce seul but, même si Cardoze dément[17]. "Fasciné" par Donald Trump[8] et entré en « guerre ouverte » à l'hiver 2023-2024 contre France Télévisions[20], pour présenter la chaîne comme très à gauche[8], il "étrille le JT de 20h" de France2, les magazines d'investigation dÉlise Lucet[8], ou encore Envoyé spécial[21]. Ses ex-collègues le décrivent eux comme "caractériel"[8], avec "un problème d’ego"[8] au point d'avoir multiplié à Washington les colères « à faire trembler les murs »[8] contre des collègues "liés par des contrats américains précaires"[8], dont deux affirment avoir hésité à porter plainte pour harcèlement moral[8].

Mise en demeure de C8 le 19 mars 2024 par l’ARCOM[modifier | modifier le code]

Jacques Cardoze est à l'origine d'une mise en demeure de C8 par l'ARCOM en mars 2024, pour une émission qui contrevenait au « respect de la dignité »[22], où il s’était adressé à Loana en lui demandant : « vous le faites exprès de parler comme ça ? »[22], malgré la « situation manifeste de profonde détresse » de l'ex-star de la téléréalité qui venait de raconter en direct son viol[22]. L'ex-chroniqueur Mathieu Delormeau lui reproche le lendemain ses propos[23] mais aussi d'avoir fait preuve, dans une autre émission de Cyril Hanouna, le 26 septembre 2023, de tolérance à l'homophobie au sujet des chants des supporters entendus lors d'un PSG-Marseille[23]. Jacques Cardoze lui répond "d'arrêter de dire n'importe quoi", sous peine d'"attaque en diffamation"[23]. C8 n'ayant "pas mis fin à la séquence, pas même de manière provisoire" le temps de permettre à Loana "de se ressaisir"[22], l'ARCOM signifie le 19 mars 2024 une mise en demeure à C8.

Attaque du fourgon pénitentiaire de mai 2024[modifier | modifier le code]

Le 14 mai 2024, jour de l'évasion de Mohamed Amra d'un fourgon pénitentiaire attaqué au péage d'Incarville (Eure), Jacques Cardoze déclare, sur son compte X, anciennement Twitter, «selon mes informations, Mohamed Amra aurait bénéficié de la complicité d'un surveillant de prison lequel aurait donné des détails sur le parcours et la composition de l'escorte. En fuite, Mohamed Amra bénéficierait de deux planques dans les environs de Incarville»[24]. Le lendemain, il précise chez Cyril Hanouna que sa source «n’est pas un petit gradé, mais quelqu’un qui compte»[25] et que cette source lui a procuré une vidéo complète du drame, qu'il a proposé gratuitement à des médias «sans demander à être cité»[25], mais sans que ceux-ci ne la diffuse. Il ne réitère pas ses "informations" de la veille et ne parle plus que de la vidéo, pour reprocher aux médias de ne pas l'avoir diffusée[25] mais reconnaît que l'utilisation du mot «scoop» qui accompagnait ses messages twitter «n’était pas très adroite»[25].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Jacques Cardoze », sur www.gala.fr (consulté le ).
  2. « OM. Le journaliste Jacques Cardoze futur directeur de la communication ? », sur www.ouest-france.fr, (consulté le ).
  3. « Tête de file des staliniens locaux » selon Hervé Hamon et Patrick Rotman (Génération I. Les années de rêve, Seuil, 1987, p. 234).
  4. a b c d e et f François-Guillaume Lemouton, « Jacques Cardoze - En quête de foot », L'Équipe, no 24379,‎ , p. 26 (ISSN 0153-1069, lire en ligne Accès limité, consulté le ).
  5. « Exclu. Ce danseur de ballet est devenu un célèbre journaliste de France 2 ! Le reconnaîtrez-vous ? », sur programme-tv.net, (consulté le ).
  6. « Jacques Cardoze : le jour où sa famille l'a cru mort », sur www.telestar.fr, (consulté le ).
  7. a b c et d Biographie [1]
  8. a b c d e f g h i j k l m n o p et q De “Complément d’enquête” à “TPMP”, à quoi joue Jacques Cardoze ? par Etienne Labrunie et François Rousseaux sur telerama.fr du 5 octobre 2023
  9. Ligue 1 - Avec "Bienvenue sur Mars", l'OM a passé la seconde sur le numérique, eurosport.fr, 30 août 2022, par Sasha Beckermann.
  10. Incidents OL-OM : Jacques Cardoze, furieux contre la LFP, fustige une "parodie de justice" sur eurosport.fr du 8 décembre 2021
  11. Incidents OL-OM: Lyon dénonce le verdict et s’en prend violemment à Cardoze sur rmcsport.bfmtv.com du 8 décembre 2021
  12. « OM: Jacques Cardoze, directeur de la communication, annonce son départ » Accès libre, sur RMC Sport, (consulté le ).
  13. Florian Guadalupe, « Après "Complément d'enquête" et l'Olympique de Marseille, Jacques Cardoze rebondit dans un nouveau média », sur ozap.com, .
  14. « Jacques Cardoze, ex-présentateur de "Complément d'enquête", rejoint Cyril Hanouna et "TPMP" à la rentrée », sur ozap.com, (consulté le ).
  15. « ENQUETE FRANCE 2. "Complément d'enquête" révèle les dessous de la séquence des faux policiers de la Brav-M invités par Cyril Hanouna dans "Touche pas à mon poste" », sur Franceinfo, (consulté le )
  16. Par Benoît Daragon Le 27 novembre 2023 à 20h20 et Modifié Le 29 Novembre 2023 À 07h18, « France 2 : l’émission « Complément d’enquête » sur Cyril Hanouna sera diffusée ce jeudi à 23 heures », sur leparisien.fr, (consulté le )
  17. a b et c "Jacques Cardoze dévoile les coulisses de Complément d’enquête" Télé Sept jours le 20 septembre 2023 [2]
  18. a et b «Merci pour la promo !» : Tristan Waleckx répond aux critiques de Jacques Cardoze sur «Complément d’enquête» sur tvmag.lefigaro.fr du 22 septembre 2023
  19. « Audiences : Quel score pour le numéro de "Complément d'enquête" sur Sophia Chikirou ? » (consulté le ).
  20. « Chroniqueur à « TPMP », danseur, journaliste sportif : l’insaisissable Jacques Cardoze », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  21. Juliette Delage, «Complément d’enquête» sur Cyril Hanouna : «C’est l’enquête la plus compliquée de toute ma carrière», sur Libération (consulté le ).
  22. a b c et d "Loana chez Cyril Hanouna : la chaîne C8 de nouveau mise en demeure par l’autorité de tutelle de l’audiovisuel", dans Le Monde le 19 mars 2024 [3]
  23. a b et c "«Qui est cet énorme beauf ?» : Matthieu Delormeau s’en prend ouvertement à Jacques Cardoze" par Damien Mercereau, dans Le Figaro le 12/02/2024 [4]
  24. Article dans Le Figaro le 14 mai [5]
  25. a b c et d «C'est d'utilité publique» : Jacques Cardoze s’explique après avoir diffusé la vidéo de l'attaque du fourgon dans l'Eure", article par Laura Terrazas, dans Figaro [6]

Liens externes[modifier | modifier le code]