Voir la source de Jean de La Fontaine

{{Semi-protection longue}}
{{Voir homonymes|Jean Fontaine|La Fontaine}}
{{Infobox Biographie2
 | charte            = écrivain
 | image             = Jean de La Fontaine.PNG
 | légende           = Jean de La Fontaine par [[Hyacinthe Rigaud]], en 1690.
 | date de naissance = {{date de naissance|8|juillet|1621}}
 | lieu de naissance = [[Château-Thierry]], [[Champagne (province)|Champagne]], <br>{{France monarchie}}
 | date de décès     = {{date de décès|13|avril|1695}}
 | lieu de décès     = [[Paris]], {{France monarchie}}
 | sépulture         = [[Cimetière du Père-Lachaise]]<br>(depuis le {{date|06|mars|1817}})
 | activités         = [[Poète]], [[moraliste]], [[dramaturge]], [[librettiste]], [[romancier]] et [[fabuliste]]
 | langue            = [[Français]]
 | mouvement         = [[Classicisme]]
 | formation         = [[Collège de Juilly]]
 | père              = [[Charles de La Fontaine]]
 | mère              = [[Françoise Pidoux]]
 | genre             = [[Fable]], [[conte]]
 | membre de         = [[Académie française]] {{Petit|(1684-1695)}}
 | œuvres principales = *''[[Contes et nouvelles en vers]]'' (1665, 1666)
* ''[[Fables de La Fontaine|Fables]]'' (1668-1694)
 | complément        = 
 | signature         = 
}}

'''Jean de La Fontaine''', baptisé le {{date|8|juillet|1621}} en l'[[Église Saint-Crépin de Château-Thierry|église Saint-Crépin-hors-les-murs]] à [[Château-Thierry]] et mort le {{date|13|avril|1695}} à [[Paris]], est un [[homme de lettres]] du [[Grand Siècle (histoire de France)|Grand siècle]] et l'un des principaux représentants du [[classicisme français]]. Outre ses ''[[Fables de La Fontaine|Fables]]'' et ses [[Conte]]s libertins, qui ont établi sa célébrité dès les années 1660, on lui doit divers poèmes, pièces de théâtre et livrets d'opéra qui confirment son ambition de [[moraliste]].

Proche de [[Nicolas Fouquet]], Jean de La Fontaine reste à l'écart de la cour royale, mais fréquente les salons parisiens, notamment celui de [[Marguerite Hessein de La Sablière|Madame de La Sablière]]. Malgré des oppositions, il est reçu à l'[[Académie française]] en [[1684]]. Dans la fameuse [[Querelle des Anciens et des Modernes]], il se range avec ses collègues [[Jean Racine|Racine]] et [[Nicolas Boileau|Boileau]] dans le parti des Anciens.

C'est en effet en s'inspirant des [[fabuliste]]s de l'[[Grèce antique|Antiquité gréco-latine]] et en particulier d'[[Ésope]], qu'il écrit les ''Fables'' qui font sa renommée. Le premier recueil, qui correspond aux livres I à VI des éditions modernes, est publié en [[1668]], le deuxième (livres VII à XI) en [[1678]], et le dernier (livre XII actuel) est daté de [[1694]]. Le brillant maniement des [[vers]] et la visée morale des textes, beaucoup plus complexes qu'il n'y paraît à la première lecture, ont déterminé le succès de cette œuvre à part et les ''[[Fables de La Fontaine]]'' sont toujours considérées comme un des chefs-d’œuvre de la [[littérature française]]. Le [[fabuliste]] a éclipsé le conteur, d'autant que le souci moralisant a mis dans l’ombre les [[conte]]s licencieux publiés entre 1665 et 1674.

== Biographie ==
Jean de La Fontaine est le fils de [[Charles de La Fontaine]] (1594-1658), [[Table de marbre#Les juridictions spécialisées des Eaux et Forêts|maître des Eaux et Forêts]] et capitaine des chasses du duché de Château-Thierry, et de [[Françoise Pidoux]] (1582-1644), fille de [[Jean Pidoux]], seigneur de la Maduère (1550-1610). Il a un frère cadet, Claude, né en 1623, et une demi-sœur, Anne de Jouy, née en 1611 d'une première union de leur mère avec Louis de Jouy, un riche marchand de [[Coulommiers (Seine-et-Marne)|Coulommiers]]<ref name=":1">{{Ouvrage | langue=fr | titre=Œuvres de J. de La Fontaine | éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]] | année=1883 | passage=IX | lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=41sNAAAAQAAJ&pg=PR9&dq=Pidoux+Louis+de+Jouy+marchand}}.</ref>.

Issu d'une famille de marchands-drapiers en voie d'anoblissement<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Roger Duchêne]]|titre=La Fontaine|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=1995|passage=13|isbn=}}.</ref>, il passe ses premières années à [[Château-Thierry]], dans l'hôtel particulier que ses parents ont acheté en 1617 au moment de leur mariage. Jean de La Fontaine exercera d'ailleurs la charge de maître particulier jusqu'en 1671<ref>{{harvsp|M. Devèze, « La grande réformation des forêts royales sous Colbert (1661-1680) »,''ANNALES DE L'ÉCOLE NATIONALE DES EAUX ET FORêTS'', Tome XIX, ler Trimestre 1962|1962|p=19}}.</ref>. Le poète gardera cette maison jusqu'en 1676, époque où il connaît des embarras pécuniaires après avoir dilapidé la fortune paternelle<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[André Martel]]|titre=La Fontaine n'est pas un imbécile|éditeur=La Soleil dans la tête|année=1960|passage=62}}.</ref>. Classée monument historique en 1887, la demeure du fabuliste abrite aujourd’hui le [[musée Jean-de-La-Fontaine]]<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=[[Conseil départemental de l'Aisne]]|titre=Jean de La Fontaine|année=2017|mois=octobre|url=http://aisne.com/Fabuleux|site=aisne.com|consulté le=30 octobre 2017|brisé le = 2023-11-19}}.</ref>.

=== Années de formation (1641-1658) ===
[[Fichier:Maisonjdlfwiki.jpg|vignette|Sa maison à Château-Thierry.]]
On sait peu de choses sur les études de La Fontaine. On sait qu’il a fréquenté jusqu'en troisième le collège de sa ville natale, qu'il s'y est lié d'amitié avec [[François de Maucroix]] et qu'il a appris le [[latin]], mais pas le [[grec ancien|grec]]{{sfn|Dodeller|2017|p=9|loc=|id=}}. Un mouvement de ferveur lui inspire d’être ecclésiastique, et il entre le 27 avril [[1641]] au couvent de l’[[Congrégation de l'Oratoire|Oratoire]]. Comme il est le fils aîné, il est très douteux qu’il ait été encouragé par sa famille dans cette vocation (d’autant plus que son frère cadet le rejoint bientôt dans cette institution) ; cependant son père ne s’y oppose pas{{sfn|Orieux|1976|p=37-38|loc=|id=}}. Mais dès [[1642]] il renonce à l'état clérical, préférant lire ''[[L'Astrée]]'', d’[[Honoré d'Urfé]], et [[François Rabelais|Rabelais]], plutôt que [[Augustin d'Hippone|saint Augustin]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Maurice|nom1=Rat|lien auteur1=Maurice Rat|titre=Le bonhomme Jean de La Fontaine|éditeur=[[Brepols]]|année=1964|passage=25}}.</ref>{{,}}{{sfn|Dodeller|2017|p=14-17|loc=|id=}}.

Il reprend des études de droit à Paris et fréquente un cercle de jeunes poètes : les [[Chevaliers de la table ronde (cercle littéraire)|Chevaliers de la table ronde]], où il rencontre [[Pellisson|Paul Pellisson]], [[François Charpentier]], [[Tallemant des Réaux|Gédéon Tallemant des Réaux]], et Antoine de Rambouillet de La Sablière, qui épousera la future protectrice du poète, [[Marguerite Hessein de La Sablière|Marguerite de La Sablière]]{{sfn|Dodeller|2017|p=25|loc=|id=}}. Il obtient en [[1649]] un diplôme d’[[Avocat (métier)|avocat]] au [[parlement de Paris]]{{sfn|Rat|1964|p=27|loc=|id=}}.

Entretemps, en [[1647]], son père a organisé pour lui un [[Mariage blanc|mariage de complaisance]] avec la très jeune Marie Héricart (1633-1709), fille de Louis Héricart (1605-1641), lieutenant civil et criminel du [[bailliage]] de [[La Ferté-Milon]], d’Agnès Petit de Heurtebise (1606-1670). Le contrat de mariage est signé chez le notaire Thierry François, le {{date-|10 novembre 1647}}. Le marié a 26 ans, la mariée 14 et demi{{sfn|Dodeller|2017|p=30|loc=|id=}}.

S'il faut en croire ce que [[Tallemant des Réaux]] écrira dix ans plus tard dans l'historiette qu'il consacre à quelques « rêveurs » notoires du temps, La Fontaine ne tarde pas à se lasser de son épouse et à la délaisser pour des amours éphémères :
{{citation|''Sa femme dit qu'il resve tellement qu'il est quelque fois trois semaines sans croire estre marié. C'est une coquette qui s'est assez mal gouvernée depuis quelque temps : il ne s'en tourmente point. On luy dit : mais un tel cajolle vostre femme. — Ma foy ! répond-il, qu'il fasse ce qu'il pourra ; je ne m'en soucie point. Il s'en lassera comme j'ay fait. Cette indifférence a fait enrager cette femme, elle seiche de chagrin. Lui est amoureux où il peut…''<ref>{{Harvsp|texte=|Tallemant des Réaux|1960|p=392|loc=|id=Tallemant_des_Réaux1960}}</ref>}}

Ses fréquentations parisiennes, pour ce que l’on en sait, sont celles des sociétés [[précieuses]] et libertines de l’époque.

Son attitude pendant les troubles de la [[Fronde (histoire)|Fronde]], de 1648 à 1653, est inconnue. L'instabilité politique et les revirements continuels de cette période ont pu lui inspirer la morale désabusée de certaines fables comme ''[[Conseil tenu par les rats]]'' ou ''[[La Chauve-souris et les Deux Belettes]]'' : {{citation|Le Sage dit, selon les gens, Vive le Roi, vive la Ligue}}<ref>Hubert Carrier, ''Les muses guerrières'', Klincksieck, 1996, p.308.</ref>.

En [[1652]], La Fontaine acquiert la charge de maître particulier triennal des [[Histoire de l'Administration des Eaux et Forêts en France|eaux et des forêts]] du duché de Château-Thierry, à laquelle se cumule celle de son père à la mort de celui-ci. Tâche dont on soupçonne La Fontaine de ne guère s’occuper avec passion ni assiduité et qu’il revend intégralement en [[1672]]. En [[1652]], sa femme lui donne un fils, Charles (1652-1722), dont l'éducation est confiée à son parrain, le chanoine [[François de Maucroix|François Maucroix]], le plus grand ami du poète tout au long de sa vie.

À cette époque, La Fontaine se consacre entièrement à la littérature. Sa première œuvre imprimée, l'adaptation en vers de ''[[L'Eunuque (Térence)|L’Eunuque]]'' de [[Térence]], paraît en [[1654]] chez le célèbre libraire Augustin Courbé, sans susciter d'intérêt dans les milieux littéraires de la capitale<ref name="Plessy p87">{{Ouvrage|auteur1=Bernard Plessy|titre=Lugd|éditeur=[[Brepols]]|année=1995|passage=87|isbn=}}.</ref>{{,}}{{sfn|Dodeller|2017|p=36|loc=|id=}}.

=== Au service de Nicolas Fouquet (1658-1663) ===
En [[1658]], après que La Fontaine et sa femme ont demandé la séparation de biens par mesure de prudence, il entre au service de [[Nicolas Fouquet]], [[procureur général au Parlement de Paris]] et [[Surintendant des finances|surintendant des Finances]], auquel, outre une série de poèmes de circonstances prévus par contrat {{incise|une « pension poétique »}}, il dédie le poème épique ''Adonis'', tiré d’[[Ovide]], et élabore un texte composite à la gloire du domaine de son patron, ''Le Songe de Vaux'', qui restera inachevé, car Fouquet est arrêté sur ordre de [[Louis XIV]]{{sfn|Dodeller|2017|p=40|loc=|id=}}. Cette arrestation survient au lendemain des fêtes fastueuses que Fouquet avait organisées, au cours de l'été 1661, en son [[château de Vaux-le-Vicomte]] et dont La Fontaine donne un compte rendu détaillé à son ami [[François de Maucroix|Maucroix]]<ref>[https://books.google.ca/books?hl=fr&id=0vaE-vvC-J0C&q=22+aout+1661#v=snippet&q=22%20aout%201661&f=false « Lettre à M. De Maucroix. Relation d'une fête donnée à Vaux. 22 août 1661 »].</ref>{{,}}{{sfn|Dodeller|2017|p=44|loc=|id=}}.

Fidèle en amitié, La Fontaine écrit en faveur de son protecteur en [[1662]], ''l’Ode au Roi'' puis l’''Élégie aux nymphes de Vaux''{{sfn|Dodeller|2017|p=48|loc=|id=}}. Certains biographes ont soutenu que cette défense de Fouquet, alors arrêté, avait valu à La Fontaine la haine de [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]], puis celle de Louis XIV lui-même, sans que l’on dispose de témoignages clairs à ce sujet{{sfn|Dodeller|2017|p=49|loc=|id=}}.

On ne sait pas exactement si son voyage en [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]] en [[1663]] résulte d'un exil ordonné par l’administration de Louis XIV ou de la décision librement consentie de faire accompagner l'oncle de sa femme Jannart, exilé, qui l'avait présenté à [[Nicolas Fouquet|Fouquet]] en 1658. Il tire de ce déplacement une ''Relation d’un voyage de Paris en Limousin'' : il s’agit d’un [[récit de voyage]] sous forme de lettres en vers et en prose adressées à son [[épouse]], publié de façon posthume. Dans ce récit, il mentionne sa rencontre avec une servante d'auberge à [[Bellac]], ce qui permettra à [[Jean Giraudoux]], originaire de ce lieu, de s'imaginer une affiliation avec ce poète, pour qui l'écrivain noue une grande passion.

=== L’apogée de l’activité littéraire (1664-1679) ===
En juillet [[1664]], La Fontaine entre au service de la [[Marguerite de Lorraine|duchesse douairière d’Orléans]]{{sfn|Dodeller|2017|p=50|loc=|id=}}. Il partage alors son temps entre [[Paris]] et [[Château-Thierry]], en qualité de [[gentilhomme]] {{incise|ce qui assure son [[anoblissement]]|stop}}{{sfn|Dodeller|2017|p=52|loc=|id=}}.

En décembre de la même année, il fait une entrée remarquée sur la scène littéraire publique, avec la publication par le libraire [[Claude Barbin (libraire)|Claude Barbin]] d'un mince recueil de ''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1520521t.r=Nouvelles%20en%20vers%20tir%C3%A9e%20de%20Bocace%20et%20de%20l%27Arioste%20par%20M.%20de%20L.%20F.?rk=21459;2 Nouvelles en vers tirées de Boccace et de l'Arioste]'', dont la plus longue, intitulée "Joconde ou l'infidélité des femmes" et tirée du chant XXVIII du ''[[Orlando furioso|Roland furieux]]'', raconte les plaisantes [[aventure|aventures]] du roi Astolphe et de son ami Joconde (Giocondo en italien), tous deux trompés par leurs épouses et partis courir le monde pour vérifier s'il existe des femmes fidèles. L'histoire avait déjà fait l'objet de deux adaptations en français<ref>L'une par [[Nicolas Rapin]], en 1572, l'autre par [[Estienne Durand]], en 1611. </ref>, quand La Fontaine a composé la sienne en vers irréguliers et en prenant de grandes libertés avec le récit de l'Arioste. Dans le même temps, un certain Jean de Bouillon, secrétaire de [[Gaston de France|Gaston d'Orléans]], en donnait, en [[Octosyllabe|octosyllabes]], une version plus proche, dans la narration, de l'original italien, mais moins nettement licencieuse que celle de La Fontaine<ref>"Histoire de Joconde, traduite et imitée de l'Arioste", dans ''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k131256s?rk=21459;2 Œuvres de feu Monsieur de Bouillon]'', Paris, 1663, p. 1 à 29.</ref>. La comparaison des deux textes et de leurs manières différentes d'"imiter" une même source a suscité dans les salons parisiens une querelle littéraire, qui a connu son point d'orgue dans une étonnante gageure (un pari de cent pistoles) opposant deux représentants de chacun des "partis". Sollicitée par l'un des parieurs de lui fournir un argumentaire en faveur de la nouvelle de La Fontaine, une plume experte, hélas restée anonyme, s'en est acquittée dans un brillant essai de critique comparative, qui sera publié en 1669 sous le titre de ''Dissertation sur la Joconde''<ref>Anonyme, « Dissertation sur la Joconde ''»,'' dans ''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k322786t.r=Contes%20et%20nouvelles%20en%20vers%20de%20Mr.%20de%20La%20Fontaine.%20Nouvelle%20Edition%20reveu%C3%AB%20%26%20augment%C3%A9e?rk=21459;2 Contes et nouvelles en vers de Mr. de La Fontaine. Nouvelle Edition reveuë & augmentée de plusieurs Contes du mesme Auteur, & d'une Dissertation sur la Joconde]'', À Leyde, chez Jean Sambix le jeune, 1669, p. 191 à 218.</ref> et dont, sur ses vieux jours, [[Nicolas Boileau]] s'attribuera la paternité<ref>Cette attribution est reprise par toutes les éditions des œuvres de Boileau depuis 1716 jusqu'aujourd'hui. Voir, par exemple, les [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k408793d/f145.item Œuvres complètes de Boileau accompagnées de notes historiques et littéraires, procurées par A. Ch. Gidel en 1873, tome III, p. 141 et suivantes].</ref>.

Deux recueils des ''[[Contes et nouvelles en vers]]'' se succèdent alors, en [[1665]] et [[1666]], dont les canevas licencieux sont tirés notamment de [[Boccace]] et des ''[[Cent nouvelles nouvelles]]''{{sfn|Dodeller|2017|p=54-55|loc=|id=}}. Continuation de cette expérience narrative, mais sous une autre forme brève, cette fois de tradition morale, les ''[[Fables de La Fontaine|Fables choisies et mises en vers]]'', dédiées au [[Louis de France (1661-1711)|Grand Dauphin]], paraissent en [[1668]]{{sfn|Dodeller|2017|p=60|loc=|id=}}.

En [[1669]], La Fontaine ajoute un nouveau genre à son activité en publiant le [[Roman (littérature)|roman]] ''Les Amours de Psyché et de Cupidon'', qui suscite une relative incompréhension au vu de sa forme inédite : mélange de prose et de vers, de récit mythologique {{incise|cette fois tiré d’[[Apulée]]}} et de conversations littéraires, le texte contrevient à des principes élémentaires de l’esthétique classique.

C’est à partir de la fiction des «quatre amis» que met en scène ce roman que s'est développée, dans la critique du {{XIXe}} siècle, chez [[Charles-Augustin Sainte-Beuve|Sainte-Beuve]] et [[Émile Faguet]] notamment, la théorie d'une « école de 1660 » née de l'amitié entre La Fontaine, [[Molière]], [[Nicolas Boileau|Boileau]] et [[Jean Racine|Racine]], qui auraient posé ensemble les principes d'une [[esthétique]] nouvelle. Cette idée, cependant, n'a jamais été prouvée de façon concluante<ref>{{Ouvrage |prénom1=Georges |nom1=Mongrédien |lien auteur1=Georges Mongrédien |titre=La Vie littéraire au {{XVIIe}} siècle |éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]] |année=1947 |passage=p.135-140 }}. </ref>. Les relations entre [[Molière]] et La Fontaine sont très limitées : selon Charles-Henri Boudhors, éditeur de Boileau, ce fut La Fontaine qui présenta ce dernier à Molière<ref>Charles-Henri Boudhors, notes aux Œuvres complètes de Boileau, Paris, Les Belles Lettres, 1939</ref>, mais [[Georges Mongrédien]] rappelle que, vers 1665, Boileau est un poète débutant pratiquement inconnu{{sfn|Mongrédien|1947|p=139|loc=|id=}}. La ''Dissertation sur la Joconde'', composée au début des années 1660 et que [[Nicolas Boileau|Boileau]] s'est attribuée quarante ans plus tard, constitue la première analyse, très élogieuse, de l'art de La Fontaine<ref>René Bray, ''Boileau, L'homme et l'œuvre'', Paris, Le livre de l'étudiant, Boivin et Cie, 1942, p. 122-123.</ref>, mais Boileau ne fait aucune mention de La Fontaine dans son ''[[L’Art poétique|Art poétique]]'' publié en 1674. Et, en 1683 il se présente contre lui à l'[[Académie française]]{{sfn|Mongrédien|1947|p=138|loc=|id=}}. Racine et La Fontaine ont eu une correspondance amicale mais où n'apparaît aucune discussion d'ordre littéraire{{sfn|Mongrédien|1947|p=139|loc=|id=}}.

Après sa participation à un ''Recueil de poésies chrétiennes et diverses,'' édité en [[1670]] par [[Port-Royal des Champs|Port-Royal]], La Fontaine publie successivement, en [[1671]], un troisième recueil de ''Contes et nouvelles en vers'', et un recueil bigarré, contenant des contes, des fables, des [[Poème|poèmes]] de l’époque de Fouquet, des [[Élégie|élégies]], sous le titre de ''Fables nouvelles et autres poésies''.

En [[1672]], meurt la [[Marguerite de Lorraine|duchesse d’Orléans]] : La Fontaine connaît alors de nouvelles difficultés financières ; [[Marguerite Hessein de La Sablière|Marguerite de La Sablière]] l’accueille et l’héberge quelques mois après, probablement en [[1673]]{{sfn|Dodeller|2017|p=70|loc=|id=}}.

En [[1674]], La Fontaine se lance dans un nouveau genre : l’[[opéra]], avec un projet de collaboration avec [[Jean-Baptiste Lully]]. C’est l’occasion d’une violente [[satire]] de La Fontaine contre Lully, registre rare dans son œuvre, dans un poème intitulé ''Le Florentin'' (Lully était originaire de [[Florence]]){{sfn|Orieux|1976|p=360-376|loc=|id=}}. La même année, un recueil de ''Nouveaux Contes'' est publié, sans privilège ni permission. Le roi est, dit-on, indigné (mais surtout assiégé par le parti dévot depuis l'affaire du ''[[Tartuffe ou l'Imposteur|Tartuffe]]''), et le 5 avril 1675 l’édition est saisie et sa vente interdite. Pourtant, si La Fontaine avait chargé le trait anticlérical et la licence, ces contes demeuraient dans la tradition du genre et dans un topique qui rendait relativement inoffensive leur charge{{sfn|Orieux|1976|p=376-388|loc=|id=}}.

[[Fichier:Lafontaine manuscr 02.jpg|thumb|Fac-similé d'un des très rares autographes de Jean de La Fontaine.]]

Après deux recueils de ''Contes'', c’est à nouveau un recueil de ''Fables choisies et mises en vers'' que publie La Fontaine en [[1678]] et [[1679]], cette fois-ci dédié à [[Madame de Montespan]], maîtresse du Roi : ce sont les livres VII à XI des ''Fables'', à l'époque numérotés de I à V.

=== Les années 1680, autour de l’Académie ===
Période moins faste, où les productions sont quantitativement moins importantes, mais non moins diverses : ainsi, en [[1682]], La Fontaine publie un « Poème du Quinquina », poème philosophique dans la manière revendiquée de [[Lucrèce]] à l’éloge du nouveau médicament, et accompagné de deux nouveaux contes.

L’activité littéraire des années 1665-1679 se solde en 1684 par une élection, néanmoins tumultueuse, à l’[[Académie française]], sans qu’on puisse préciser les exactes raisons de cette difficulté : on a pu faire l’hypothèse que l’administration louis-quatorzième gardait rancune au poète qui avait publié deux poèmes en faveur de [[Nicolas Fouquet|Fouquet]] lors du procès de celui-ci ; le discours des opposants à cette entrée de La Fontaine à l’Académie s’appuie quant à lui sur l’accusation d’immoralité lancée contre les recueils de Contes et nouvelles en vers{{sfn|Dodeller|2017|p=74-79|loc=|id=}}. Toujours est-il que La Fontaine, après une vague promesse de ne plus rimer de contes, est reçu le {{date|2 mai 1684}} à l’Académie, où, en sus du remerciement traditionnel, il prononce un ''Discours à [[Marguerite Hessein de la Sablière|Madame de La Sablière]]'' où il se définit, en une formule fameuse, comme « papillon du Parnasse ».

L’année suivante, l’Académie est encore le cadre d’une nouvelle affaire dans laquelle est impliqué La Fontaine : [[Antoine Furetière]], qui, en composant son propre [[dictionnaire]], a passé outre le privilège de la compagnie en cette matière, est exclu, et lance une série de pamphlets, notamment contre La Fontaine, son ancien ami, qu’il accuse de trahison, et contre lequel il reprend l’accusation de [[libertinage]].

C’est une autre vieille amitié, elle sans rupture, qui donne jour, la même année, aux ''Ouvrages de prose et de poésie des sieurs de [[François de Maucroix|Maucroix]] et de La Fontaine'' ; le recueil contient des traductions de [[Platon]], [[Démosthène]] et [[Cicéron]] par [[François de Maucroix]] et de nouvelles fables et de nouveaux contes de La Fontaine, qui aura peu attendu pour trousser quelque nouvelle licencieuse.

Nouveau scandale, de plus grande ampleur, à l’Académie : la lecture du poème ''Le siècle de Louis Le Grand'' de [[Charles Perrault]] déclenche la [[Querelle des Anciens et des Modernes]], dans laquelle La Fontaine se range, non sans ambiguïtés, du côté des Anciens, par une ''Épître à Monsieur de Soissons'', prétexte à une déclaration de principes littéraires, dont la plus fameuse reste « Mon imitation n’est point un esclavage »{{sfn|Dodeller|2017|p=81|loc=|id=}}.

=== Les dernières années et les dernières fables (1689-1695) ===
[[Fichier:B514546101 PC La Fontaine BMR96 044bis.jpg|vignette|Autre portrait, 1695.]]
[[Fichier:Tombe de La Fontaine (2) (division 25).JPG|vignette|Cénotaphe de Jean de La Fontaine (cimetière du Père Lachaise, division 25).]]

Une série de fables est publiée en revue entre [[1689]] et [[1692]], qui est rassemblée en [[1693]] avec des inédites et celles de [[1685]], dans un ultime recueil, notre actuel livre XII, dédié au [[duc de Bourgogne]], fils aîné du Grand Dauphin, et à ce titre héritier présomptif de la Couronne{{sfn|Dodeller|2017|p=88|loc=|id=}}.

La Fontaine tombe gravement malade fin 1692, vraisemblablement de la tuberculose. Il demande alors à voir un prêtre, et le curé de l'[[église Saint-Roch de Paris|église Saint-Roch]] lui envoie le jeune abbé Pouget, qui vient d'obtenir son [[doctorat de théologie]]{{sfn|Dodeller|2017|p=91|loc=|id=}}. Celui-ci s'applique à lui faire abjurer sa vie épicurienne et ses écrits anticléricaux, et le soumet quotidiennement à des exercices religieux. Il reçoit l'[[extrême-onction]] le {{date|12|février|1693}}. Sont présents des membres de l'[[Académie française]], des amis, et des prêtres. La Fontaine annonce renoncer à l'écriture et à la publication de ses contes et fables. Cet événement est en particulier rapporté par un récit de l'abbé Pouget, en [[1718]], mais ne figure pas sur les registres de l'Académie. Il promet également de n'écrire que des ouvrages pieux. Il traduira ainsi le ''[[Dies iræ]]'', qu'il fera lire devant l'Académie, le jour de l'introduction de [[Jean de La Bruyère]].

Il meurt le {{date|13|avril|1695}} au [[Rue Jean-Jacques-Rousseau (Paris)|61 rue Platrière]]. En procédant à sa toilette mortuaire, on trouve sur son corps un [[cilice]], pénitence que l'abbé Pouget jure ne pas avoir ordonnée. Il est inhumé le lendemain au [[cimetière des Saints-Innocents]]<ref name="a">{{lien web |titre=Cimetière des INNOCENTS (disparu) - Cimetières de France et d'ailleurs<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article275 |site=landrucimetieres.fr |consulté le=04-10-2021}}.</ref> comme le stipule son acte de décès, reconstitué après l'incendie de l'Hôtel de Ville en 1871<ref>{{Lien web|titre=AD75 {{!}} 1530 - 1792 {{!}} Paris (Paris, France) - Geneanet|url=http://www.geneanet.org/archives/registres/view/34915/39|site=geneanet.org|consulté le=2018-07-24}}.</ref>. Son tombeau, ainsi que celui de [[Molière]], inhumé au cimetière Saint-Joseph<ref name=":0">{{Ouvrage |auteur1=Jean de La Fontaine |titre=Contes et nouvelles en vers |tome=2 |éditeur=Barraud |année=1874 |passage=317 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5415984k/f496.image}}.</ref>, est transporté au [[Musée des monuments français (1795)|musée des monuments français]], lors de la démolition de la chapelle et du cimetière, au commencement de la [[Révolution française]]. Les restes supposés de La Fontaine sont transférés en [[1817]] avec ceux de [[Molière]] au [[cimetière du Père-Lachaise]]<ref name=Charlet/>.

[[Fichier:1 Epitaphe.jpg|thumb|Dessin de Grandville en tête de son édition illustrée des ''Fables'', où apparaît le début de l'épitaphe.]]
La Fontaine avait composé lui-même son [[épitaphe]]<ref name=":0"/>, où il s'attribue un caractère désinvolte et paresseux. Cette paresse revendiquée peut être associée à la facilité de ses œuvres, qui n'est pourtant qu'apparente :
<poem>Jean s'en alla comme il était venu,
Mangeant son fonds après son revenu ;
Croyant le bien chose peu nécessaire.
Quant à son temps, bien sçut le dispenser :
Deux parts en fit, dont il souloit passer
L'une à dormir, et l'autre à ne rien faire.</poem>

=== Chronologie ===
En 1617 a lieu le mariage des parents du fabuliste, [[Charles de La Fontaine]], d’origine champenoise, et [[Françoise Pidoux]]. La même année verra l'assassinat de [[Concini]], puis la fin de la régence de [[Marie de Médicis]].

Jean de La Fontaine est baptisé à [[Château-Thierry]] le {{date-|8 juillet}} 1621, où il est né le jour même ou la veille dans l’hôtel particulier de ses parents. Son père porte le titre de « Conseiller du Roi et Maître des Eaux et Forêts du duché de Chaury » (Château-Thierry). Il est aussi capitaine des chasses. Louis XIII fait face aux soulèvements protestants. La fièvre pourpre emporte [[Charles d'Albert, duc de Luynes]], le 15 décembre 1621. Le {{date-|26 septembre}} 1623 est célébré le baptême de Claude, frère du fabuliste. Publication à Paris de l’Adonis du [[Cavalier Marin]], avec préface de [[Jean Chapelain]]. En 1623 se tient le Procès de [[Théophile de Viau]].

Vers 1630, les études de La Fontaine restent mal connues. Probablement les commence-t-il au [[Lycée Jean-de-La-Fontaine (Château-Thierry)|collège de Château-Thierry]], un établissement réputé, pour les achever vers 1635, dans un collège parisien où il a [[Antoine Furetière]] pour condisciple.

La Fontaine entre le {{date-|27 avril}} 1641 à la maison mère de l’Oratoire à [[Paris]], où il est rejoint par son frère Claude. Il poursuit ses études peut-être à [[Collège de Juilly|Juilly]] et revient à Paris à la maison de Saint-Magloire pour étudier la [[théologie]] jusqu'en 1642. En 1643, au bout de {{nobr|18 mois}}, La Fontaine quitte l’Oratoire pour rentrer à [[Château-Thierry]], et sa vocation poétique s’éveille alors semble-t-il. La mort de Richelieu survient en 1642, puis [[Louis XIII]] disparaît à son tour le {{date-|14 mai}} 1643. Cinq jours plus tard le {{date-|19 mai}}, Louis de Bourbon, [[Duc d'Enghien]] est victorieux à [[Rocroi]].

La Fontaine vient étudier le droit à Paris vers 1646 ; il acquiert le titre d’[[Avocat (métier)|avocat]] en la Cour du Parlement. Avec d’autres jeunes poètes, habitués du Palais, il fait partie d’une petite académie littéraire et amicale dite de la « Table Ronde ». Ces palatins sont Pellisson, [[Antoine Furetière|Furetière]], Maucroix, Charpentier, Cassandre. Il fait la connaissance d’autres hommes de lettres : [[Valentin Conrart]], Jean Chapelain, [[Olivier Patru]], [[Nicolas Perrot d'Ablancourt|Nicolas Perrot d’Ablancourt]], les Tallemant, Antoine de La Sablière…

Le {{date-|10 novembre 1647}}, signature du contrat de [[mariage]] entre le poète et Marie Héricart à [[La Ferté-Milon]]. « Son père l’a marié, et lui l’a fait par complaisance »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Tallemant des Réaux|titre=Historiettes|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=[[Bibliothèque de la Pléiade]]|numéro dans collection=142 ; 151|année=1960|pages totales=392|format livre=2 Vol.|isbn=978-2-07-010547-2|isbn2=978-2-070-10548-9}}.</ref>. La mère du poète, vivante en 1634, est morte à la date du contrat. En avril, Maucroix avait acheté une prébende de chanoine à [[Reims]]. Il restera l’ami de La Fontaine jusqu’à la mort de celui-ci. Parution de l'édition originale ''De Vita et Moribus Epicuri de'' Gassendi.

En 1649 Claude, son frère, confrère de l’Oratoire, renonce en faveur de Jean à sa part d’[[Héritage (droit)|héritage]], moyennant pension.

En 1652, La Fontaine achète la charge de maître particulier triennal des [[Eaux et Forêts]]. Naissance de son fils Charles, baptisé le {{date-|30 octobre}} 1653 à [[Château-Thierry]]. Maucroix est choisi pour parrain. Le père ne s’occupera jamais beaucoup de son fils. Entre-temps, en août 1653, La Fontaine vend une propriété sise à [[Oulchy-le-Château]].

En août 1654, sa première œuvre est publiée : ''L'Eunuque'', comédie en vers imitée de [[Térence]], dramaturge et poète romain.

Le père du poète disparaît en 1658, laissant à son fils ses charges, peu lucratives, et une succession embrouillée comportant de lourdes [[Dette|dettes]]. Par mesure de prudence, La Fontaine et sa femme demandent la séparation de biens. Le ménage lui-même n’est guère uni, par la faute probable du poète, mari indifférent. Après juin, La Fontaine offre à Fouquet son ''Adonis''. Jannart, oncle de Marie Héricart, est substitut de Fouquet au Parlement et Pellisson, ami de La Fontaine, est au service du surintendant.

Entre 1659 et 1661, La Fontaine reçoit de [[Nicolas Fouquet|Fouquet]] une pension en espèces, en échange d'une « pension poétique ». Il doit aussi composer un ouvrage en l’honneur de [[Château de Vaux-le-Vicomte|Vaux-le-Vicomte]] : il entreprend le ''Songe de Vaux''. Le couple habite tantôt à Paris, chez Jannart, tantôt à Château-Thierry pour les devoirs de ses charges, mais il fréquente le château de Fouquet, se lie avec [[Charles Perrault]], [[Saint-Evremond]], [[Madeleine de Scudéry]].

''Les Rieurs de Beau Richard'' sont joués au carnaval de [[Château-Thierry]] en 1660. Dans cette ville existe une Académie, à laquelle s’intéresse La Fontaine et encore plus sa femme. En 1660-1661, La Fontaine se lie avec Racine débutant, cousin de Marie Héricart.

Le {{date-|17 août}} 1661 a lieu la fête de Vaux au cours de laquelle La Fontaine assiste à la première représentation des ''Fâcheux'' de Molière. Vers mars 1662, publication anonyme de l’''Élégie aux Nymphes de Vaux''. La Fontaine devient « gentilhomme servant » de la duchesse douairière d'Orléans au Luxembourg, mais il loge toujours chez Jannart.

La Fontaine entre au service de [[Marguerite de Lorraine]], duchesse douairière d'Orléans, en juillet 1664. Le {{date-|10 décembre}}, achevé d'imprimer les ''Nouvelles en vers'', contenant les deux premiers contes de La Fontaine. 1665 : le {{date-|10 janvier}}, achevé d'imprimer le livre premier des [[Contes et nouvelles en vers]]. Le {{date-|30 juin}}, achevé d'imprimer d’une traduction de [[La Cité de Dieu|la ''Cité de Dieu'']] de saint Augustin, dont les citations poétiques ont été rendues en vers français par La Fontaine ; le deuxième tome paraîtra en 1667.

1666 : achevé d'imprimer le livre second des [[Contes et nouvelles en vers]]. Parution en 1669 : ''Les Amours de Psyché et Cupidon'', roman suivi de l'''Adonis'', imprimé pour la première fois.

Le {{date-|21 janvier}} 1671 La Fontaine quitte ses charges rachetées par le duc de Bouillon, et perd cette source de revenus. Publication du recueil de ''Poésies chrétiennes et diverses'', dédié au prince de Conti. La Fontaine a beaucoup contribué à la préparation de ce recueil janséniste (achevé d'imprimer le {{date|20 décembre 1670}}). Le {{date-|27 janvier}}, Troisième partie des Contes. Le {{date-|12 mars}} : ''Fables nouvelles et autres poésies'' (huit fables). En janvier a été représentée la ''Psyché'' de [[Molière]] et [[Pierre Corneille|Corneille]], Quinault et [[Jean-Baptiste Lully|Lulli]], inspirée du roman de La Fontaine.

La Fontaine perd sa dernière charge à la mort de la duchesse douairière d'Orléans en 1672. Deux fables : ''Le Soleil et les Grenouilles'', ''Le Curé et le mort'' sont publiées séparément cependant que la France est engagée dans l'[[Guerre de Hollande|Invasion de la Hollande]]. Paraît cette même année le ''Discours de la connaissance des bêtes'' par P. Pardies.

C'est sans doute à partir de 1673 que [[Marguerite Hessein de la Sablière|Marguerite de La Sablière]] héberge Jean de La Fontaine. Jusqu’à ce qu'elle meure  en 1693, elle pourvoira à ses besoins. Dans son hôtel, il peut rencontrer [[Charles Perrault]], Bernier qui a longuement séjourné en [[Inde]] est médecin et disciple de Gassendi, bon nombre de savants tels que [[Gilles Personne de Roberval|Roberval]] et Sauveur. Publication du ''Poème de la captivité de Saint-Malc'', sujet sans doute suggéré par des amis jansénistes. Le {{date-|17 février}}, mort de Molière, pour qui La Fontaine rédige une épitaphe.

[[Madame de Montespan]] et sa sœur Madame de [[Thianges]] lui accordent leur protection en 1674. En contrepartie La Fontaine a pour mission d'écrire un livret d'opéra sur [[Daphné (opéra)|Daphné]] pour [[Jean-Baptiste Lully|Lully]], qui le refuse : d'où la satire du ''Florentin'', restée manuscrite pendant {{nobr|17 ans}}. Publication des ''Nouveaux Contes'', très licencieux. ''Épîtres'', destiné à [[Henri de La Tour d'Auvergne (1611-1675)|Turenne]], membre de la famille de Bouillon, qui tient personnellement La Fontaine en amitié. En juillet, l'''Art poétique'' de Boileau n'accorde aucune mention à la fable, ni à La Fontaine.

En 1675, les ''Nouveaux Contes'' sont interdits à la vente, par ordonnance de [[Gabriel Nicolas de La Reynie|La Reynie]], lieutenant de police. Le {{date-|27 juillet}}, [[Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne|Turenne]] est tué à la [[bataille de Salzbach]]. Bernier publie l'''Abrégé de la Philosophie'' de Gassendi.

En 1676, La Fontaine vend à son cousin Antoine Pintrel sa maison natale, et il achève de payer les dettes paternelles.

La [[duchesse de Bouillon]], protectrice de La Fontaine, et son frère le [[duc de Nevers]] cabalent contre la ''[[Phèdre (Racine)|Phèdre]]'' de Racine en 1677. La [[Traités de Nimègue|paix de Nimègue]] (août 1678) est célébrée par La Fontaine dans plusieurs pièces, tandis qu'entre 1678 et 1679 paraît une nouvelle édition des ''Fables choisies'', dédiées à Madame de Montespan.

1680 voit l'exil à [[Nérac]] de la duchesse de Bouillon, compromise dans l'[[affaire des poisons]], la mort de [[François de La Rochefoucauld|La Rochefoucauld]], la mort de Fouquet à la forteresse de Pignerol. [[Marguerite Hessein de la Sablière|Marguerite de La Sablière]] se convertit au [[catholicisme]]. Veuve, ayant marié ses trois enfants, abandonnée par La Fare, son amant, elle se consacre au soin des malades et va loger rue Saint-Honoré, et elle installe La Fontaine près de sa nouvelle demeure.

Le {{1er}} août 1681 : achevé d'imprimer des Épîtres de Sénèque (les lettres à Lucilius) traduites par Pierre Pintrel, cousin de La Fontaine, qui lui-même a traduit en vers les citations poétiques et a fait publier l'ouvrage.

En janvier 1682, ''Poème du Quinquina'', dédié à la duchesse de Bouillon, suivi de deux contes, de Galatée, et de Daphné, livrets d'[[opéra]]. Vers cette époque, La Fontaine entreprend une tragédie, Achille, restée inachevée. Naissance du duc de Bourgogne.

Première représentation à la [[Comédie-Française|Comédie Française]] du ''Rendez-vous,'' le 6 mai 1683, comédie de La Fontaine qui n'a aucun succès, et dont le texte est perdu. Le {{date-|6 septembre}}, à la mort de [[Jean-Baptiste Colbert]], La Fontaine brigue son siège à l'Académie française, alors que Louis XIV souhaite voir élire [[Nicolas Boileau|Boileau]], son historiographe. Le {{date-|15 novembre}}. L'Académie, en majorité hostile au satirique, propose La Fontaine par seize voix contre sept. La séance a été agitée, en raison de la colère manifestée par [[Toussaint Rose]], secrétaire du roi. Louis XIV en prend prétexte pour refuser l'autorisation de « consommer » l'élection. Boileau est élu à l'unanimité le {{date-|17 avril}} 1684, et le roi accorde alors l'autorisation de recevoir La Fontaine. Le fabuliste est reçu le {{date-|2 mai}}, réception pour une lecture du ''Discours à [[Marguerite Hessein de la Sablière|Madame de La Sablière]]''. A la demande du prince de Conti, La Fontaine écrit ''La Comparaison d'Alexandre, de César et de Monsieur le Prince'' (de Condé). Condé lui-même estime La Fontaine et le voit volontiers à [[Chantilly]].

En janvier 1685, l'Académie exclut [[Antoine Furetière|Furetière]], coupable d'avoir obtenu par surprise un privilège pour son ''Dictionnaire'', achevé avant celui de l'Académie. La Fontaine vote l'exclusion et subit les virulentes attaques de son ancien ami, auquel il réplique par des épigrammes. Le {{date-|28 juillet}}, achevé d'imprimer des ''Ouvrages de prose et de poésie des seigneurs de Maucroix et de La Fontaine'' en deux volumes, dont le premier contient de nouveaux contes, et le second de nouvelles fables et d’autres pièces.

En 1686 début de la [[guerre de la Ligue d'Augsbourg]]. Perrault lit son poème du Siècle de Louis Le Grand, protestation de Boileau. La Querelle des Anciens et des Modernes éclate. En février, l’Epître à Huet est imprimée en plaquette à tirage restreint, le fabuliste soutient les Anciens. En juillet, Marie-Anne, duchesse de Bouillon doit se réfugier en [[Angleterre]] auprès de sa sœur Hortense, amie de [[Charles de Saint-Évremond|Saint-Evremond]], exilé. La Fontaine entretient une correspondance suivie avec eux, et quelques amis du groupe de Londres, qui comprend, entre autres, les diplomates Bonrepaux et Barrillon.

[[Marguerite Hessein de la Sablière|Marguerite de La Sablière]] se retire aux Incurables en 1688 mais continue à assurer le logis de La Fontaine. Le poète devient un familier du prince François-Louis de Conti dans le milieu très libre du Temple des Vendôme, chez qui il retrouve Chaulieu. Il chaperonne un moment la scandaleuse [[Madame Ulrich]]. Les caractères de La Bruyère : le portrait de La Fontaine n’y entrera qu’à la {{6e|édition}}, en 1691.

[[Création (arts scéniques)|Création]] ''d’Astrée le'' {{date-|28 novembre}} 1691 à l’''[[Académie royale de musique de Paris|Académie de musique]]'', une [[Tragédie lyrique|tragédie]] en musique de [[Pascal Collasse]] gendre de  [[Jean-Baptiste Lully|Lully]], sur un [[Livret (musique)|livret]] de Jean de La Fontaine d'après [[L'Astrée]] d'[[Honoré d'Urfé]] ; il n'y eut que 6 représentations.

Gravement malade  en décembre 1692, La Fontaine est converti par l’abbé Pouget, jeune vicaire de l'église St Roch. Il renie les ''Contes'' devant une délégation de l’[[Académie française|Académie]] le {{date-|12 février}} 1693, reçoit le viatique et il se rétablit. Sa bienfaitrice, Marguerite de La Sablière est morte en janvier, Pellisson le {{date-|7 février}}. Ses amis d’Angleterre tentent de persuader La Fontaine de venir s’installer à [[Londres]]. Il refuse obstinément et devient l’hôte d’Anne d’Hervart, maître des requêtes au [[Parlement de Paris]], fils de banquier et extrêmement riche, marié à Françoise de Bretonvilliers.

Le {{1er}} septembre, achevé d’imprimer des ''Fables choisies'', portant la date de 1694, et constituant le livre XII. En octobre-novembre, La Fontaire adresse des remarques à Maucroix sur sa traduction d’Astérius. 1694 est aussi l'année de naissance de [[Voltaire]].

La Fontaine est pris de faiblesse, en revenant de l’Académie le 8 février 1695. Il meurt le {{date-|13 avril}} chez les d’Hervart, dans l’[[Hôtel d'Armenonville|hôtel du même nom]] situé dans la rue de la Plâtrière, actuelle [[Rue Jean-Jacques-Rousseau (Paris)|rue Jean-Jacques-Rousseau]]. En procédant à la toilette mortuaire, on trouve sur lui un [[cilice]]. Il est inhumé au [[cimetière des Saints-Innocents]]<ref name="Plessy p87" /> ou au [[Rue Montmartre|cimetière de la chapelle Saint-Joseph]]<ref name="Tynna">[https://books.google.fr/books?id=TEgCT9QznygC&pg=PA241&lpg=PA241 Dictionnaire des rues de Paris accompagné d'un plan de Paris Par J. de La Tynna page 240 à lire en ligne].</ref>.

Par suite d’une erreur commise sur ce point par d’Olivet dans l’Histoire de l’Académie, les commissaires de la Convention exhumeront en 1792, des ossements anonymes pour leur élever un mausolée au [[cimetière du Père-Lachaise]]. Son tombeau ainsi que celui de [[Molière]] inhumé au même endroit, furent transportés au [[Musée des monuments français (1795)|musée des monuments français]] lors de la démolition de la [[chapelle]] et du cimetière au commencement de la [[Révolution française]]<ref name="Tynna" />.

En 1696 paraissent les ''Œuvres posthumes'' contenant une dédicace signée par [[Madame Ulrich]].

En 1709 meurt Marie Héricart, veuve du poète, et en 1723 Charles, fils unique du poète.

== Regards sur l’œuvre ==
=== Les Fables ===
[[Fichier:LaFontaineTwoPigeons.jpg|thumb|upright=.75|Illustration des ''Deux pigeons'' par [[Gustave Doré]].]]
{{Article détaillé|Fables de La Fontaine|Liste des Fables de La Fontaine}}

Ses [[s:Fables de La Fontaine|Fables]] constituent la principale œuvre poétique de la [[classicisme|période classique]]<ref name=":1" />, et l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la [[littérature française]]. Le tour de force de La Fontaine est de donner par son travail une haute valeur à un genre qui jusque-là n’avait aucune dignité littéraire et n'était réservé qu'aux exercices scolaires de rhétorique et de latin.

Les ''Fables choisies, mises en vers par M. de La Fontaine'' (ou plus simplement ''Les Fables'') est une œuvre écrite entre [[1668]] et [[1694]]. Il s’agit, comme son nom l’indique, d’un recueil de [[fable]]s écrites en vers, la plupart mettant en scène des animaux [[Anthropomorphisme|anthropomorphes]] et contenant une [[morale]] au début ou à la fin.

Le premier recueil des Fables publié correspond aux livres I à {{VI}} des éditions actuelles. Il a été publié en 1668, et était dédié au [[Dauphin (titre)|Dauphin]]. La Fontaine insiste sur ses intentions morales : « je me sers d’animaux pour instruire les hommes. »

Le deuxième recueil des fables correspond aux livres {{VII}} à {{XI}} des éditions modernes. Il est publié en 1678, et était dédié à [[Madame de Montespan]], la maîtresse du roi.

Le dernier recueil publié correspond au livre {{XII}} actuel. Il est publié en 1693, mais daté de 1694. Il est dédié au duc de Bourgogne, le petit-fils du roi.

Travail de réécriture des fables d’[[Ésope]] (par exemple ''[[La Cigale et la Fourmi]]''), de [[Phèdre (écrivain)|Phèdre]], [[Abstémius]], de [[Pañchatantra]] (Pilpay), mais aussi de textes d’[[Horace]], de [[Tite-Live]] (« les Membres et l’estomac »), de lettres apocryphes d’[[Hippocrate]] (« Démocrite et les Abdéritains »), et de bien d’autres encore, elles constituent une somme de la culture classique latine et grecque, et s’ouvrent même dans le second recueil à la tradition indienne.

Au début du {{s-|XIX}}, elles influenceront à leur tour le fabuliste russe [[Ivan Krylov]].

=== Les Contes ===
{{Article détaillé|Contes et nouvelles en vers}}
Le fabuliste a éclipsé le conteur, dont les textes sont ici en vers. La crispation religieuse de la fin du règne de [[Louis XIV]], et plus tard la pudibonderie du {{s-|XIX}}, ont mis dans l’ombre ces [[Conte licencieux|contes licencieux]], dont le défi poétique consiste à jouer de l’implicite pour (ne pas) nommer la sexualité, à « dire sans dire », dans un jeu de dérobade et de provocation reposant sur la complicité du lecteur{{sfn|Dodeller|2017|p=54|loc=|id=}}. La Fontaine connaît ses premiers succès littéraires grâce à ces ''[[Contes et nouvelles en vers]]'' qualifiés de licencieux, [[Libertin|libertins]], coquins, grivois, lestes, érotiques ou encore gaillards<ref>{{lien web |titre=! Les contes grivois de Jean de Lafontaine !<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.micheloud.com/FXM/Lafontaine/index.htm |site=micheloud.com |consulté le=04-10-2021}}.</ref>. La Fontaine s'inscrit dans une vieille tradition littéraire, mais il le fait à sa manière, en transformant les contes grossiers en œuvres plus raffinées{{sfn|Dodeller|2017|p=55|loc=|id=}}. Il prend ainsi soin d'emprunter des détours, de suggérer, de voiler ses propos pour les rendre plus amusants. Dès la sortie de son recueil de conte, les critiques applaudissent. Et le succès est tel qu'il faut réimprimer l'ouvrage par deux fois au cours de l'année{{sfn|Dodeller|2017|p=56|loc=|id=}}. La Fontaine est enfin célèbre, avec une réputation particulière : il est qualifié d'excellent conteur doublé d'un esprit libre et original{{sfn|Dodeller|2017|p=56|loc=|id=}}.

La Fontaine a mené simultanément ces deux activités, jusqu’à joindre des contes à l’ultime recueil de fables de [[1693]] : bien plus qu’un laboratoire de la narration enjouée des ''Fables'', les ''Contes'' pourraient bien participer d’une même entreprise, celle d’une narration poétique sous le signe d’une gaieté sans illusions.

L’œuvre de La Fontaine offre la figure, exemplaire, d’une sagesse désabusée : elle choisit, comme le [[Démocrite]] de la fable ''Démocrite et les Abdéritains'', la retraite méditative plutôt que la vie de la cité d’Abdère soumise aux pensées du vulgaire, et, face à la violence forcenée du réel, elle préfère, contre l’[[Héraclite]] de l’Histoire, le rire plutôt que les pleurs.

<gallery mode="packed" heights="220" caption="Différentes versions d'une même gravure">
Fichier:La Fontaine - Contes - Le Cas de conscience.jpg|''Le Cas de conscience'' (version couverte)
Fichier:La Fontaine - Contes - Le Cas de conscience 2.jpg|''Le Cas de conscience'' (version dénudée)
Fichier:La Fontaine - Contes - Le Diable de Papefiguière.jpg|''Le Diable de Papefiguière'' (version couverte)
Fichier:La Fontaine - Contes - Le Diable de Papefiguière 2.jpg|''Le Diable de Papefiguière'' (version dénudée)
</gallery>

=== Quelques vers de Jean de La Fontaine devenus proverbes ===
* Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. (''[[:s:Le Corbeau et le Renard|Le Corbeau et le Renard]]'', l, 2)
* La raison du plus fort est toujours la meilleure. (''[[:s:Le Loup et l’Agneau|Le Loup et l’Agneau]]'', l, 10)
* Si ce n’est toi, c'est donc ton frère. (''[[:s:Le Loup et l’Agneau|Le Loup et l’Agneau]]'', l, 10)
* Plutôt souffrir que mourir, c’est la devise des hommes. (''[[:s:La Mort et le Bûcheron|La Mort et le Bûcheron]]'', l, 16)
* Garde toi, tant que tu vivras, de juger les gens sur la mine. (''[[:s:Le Cochet, le Chat et le Souriceau|Le Cochet, le Chat et le Souriceau]]'', Vl, 5)
* Je plie et ne romps pas. (''[[:s:Le Chêne et le Roseau|Le Chêne et le Roseau]]'', l, 22)
* Il faut autant qu’on peut obliger tout le monde : On a souvent besoin d’un plus petit que soi. (''[[:s:Le Lion et le Rat|Le Lion et le Rat]]'', II, 11)
* Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. (''[[:s:Le Lion et le Rat|Le Lion et le Rat]]'', II, 11)
* Est bien fou du cerveau qui prétend contenter tout le monde et son père. (''[[:s:Le Meunier, son Fils et l’Âne|Le Meunier, son Fils et l’Âne]]'', III, 1)
* Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats. (''[[:s:Le Renard et les Raisins|Le Renard et les Raisins]]'', III, 11)
* La méfiance est mère de la sûreté. (''[[:s:Le Chat et un vieux Rat|Le Chat et un vieux Rat]]'', III, 18)
* Petit poisson deviendra grand. (''[[:s:Le Petit Poisson et le Pêcheur|Le Petit Poisson et le Pêcheur]]'', V, 3)
* Un tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l’auras. (''[[:s:Le Petit Poisson et le Pêcheur|Le Petit Poisson et le Pêcheur]]'', V, 3)
* Le travail est un trésor. (''[[:s:Le Laboureur et ses Enfants|Le Laboureur et ses Enfants]]'', V, 9)
* Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. (''[[:s:Le Lièvre et la Tortue|Le Lièvre et la Tortue]]'', VI, 10)
* Aide-toi, le Ciel t’aidera. (''[[:s:Le Chartier embourbé|Le Chartier embourbé]]'', VI, 18)
* Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. (''[[:s:Les Animaux malades de la Peste|Les Animaux malades de la peste]]'', VII, 1)
* Tel est pris qui croyait prendre. (''[[:s:Le Rat et l’Huître|Le Rat et l'Huître]]'', VIII, 9)
* Amour, Amour, quand tu nous tiens / On peut bien dire : Adieu prudence. (''[[Le Lion amoureux]]'', IV, 1)
* Mais les ouvrages les plus courts sont toujours les meilleurs… (''Discours à M. le duc de La Rochefoucauld'', X, 14)
* Que de tout inconnu le sage se méfie. (''[[:s:Le Renard, le Loup et le Cheval|Le Renard, le Loup et le Cheval]]'', XII, 17)
* Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours / Qu’on ne l’ait mis par terre (''[[:s:L'Ours et les deux Compagnons|L'Ours et les deux Compagnons]]'', V, 20)
* Qu’on me rende impotent, cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu’en somme je vive, c’est assez, je suis plus que content. « Ne viens jamais, ô Mort; on t’en dit tout autant. » (''[[:s:La Mort et Le Malheureux|La Mort et Le Malheureux]]'', I, 15)
* Les délicats sont malheureux : rien ne sauroit les satisfaire. (''[[:s:Contre Ceux Qui Ont Le Goût Difficile|Contre Ceux Qui Ont Le Goût Difficile]]'', II, 1)
* Si Dieu m’avait fait naître propre à tirer marrons du feu, certes marrons verraient beau jeu. (''[[:s:Le Singe et le Chat|Le Singe et le Chat]]'', IX, 17)
*Ventre affamé n'a point d'oreilles (''[[Le Milan et le Rossignol]]'', IX, 18)
*À l’œuvre on connaît l'artisan (''[[Les Frelons et les Mouches à miel]]'', I, 21)

== Œuvres ==
* ''[[L'Eunuque (La Fontaine)|L’Eunuque]]'' (1654), imité de ''[[L'Eunuque (Térence)|L'Eunuque]]'' de [[Térence]] {{lire en ligne|lien=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70783v|consulté le=}}
* ''[[s:Adonis|Adonis]]'' (1658, publié en 1669)
* ''[[s:Les Rieurs du Beau-Richard|Les Rieurs du Beau-Richard]]'' (1659)
* ''Élégie aux nymphes de Vaux'' (1660)
* ''Ode au roi'' (1663)
* ''[[Contes et nouvelles en vers]]'' (1665, 1666)
* ''[[Fables de La Fontaine|Fables]]'' (1668, 1678, 1693)
* ''Les Amours de Psiché et de Cupidon'' (et Adonis) (1669) {{lire en ligne|lien=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8623311v/f5.item|consulté le=}}
* ''Recueil de poésies chrétiennes et diverses'' (1671) (lire en ligne [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57603c t.1], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57604q t.2] et [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k576052 t.3])
* ''[[Clymène (conte)|Clymène]]'' (1671)
* ''Poème de la captivité de saint Malc'' (1673) {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=61dmAAAAcAAJ&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false|consulté le=}}
* ''Daphné'' (1674)
* ''Poème du Quinquina'' (1682) {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=J882-jFKqowC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false|consulté le=}}
* ''Ouvrages de prose et de poésie'' (1685) {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=uRFAAAAAcAAJ&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false|consulté le=}}
* ''Astrée'' (1691) {{lire en ligne|lien=https://archive.org/details/case_ml50_2_a887_l25_1691_1/page/n5/mode/2up|consulté le=}}

== Iconographie, adaptations, filmographie ==
*1838 : ''Les Deux Pigeons'', comédie-vaudeville en quatre actes de [[Saintine]] et [[Michel Masson]], créée au [[Théâtre du Palais-Royal]]
*1936 : Peintures murales du groupe scolaire Jules Ferry à [[Conflans-Sainte-Honorine]] par un peintre inconnu
*1953 : Fresque peinte dans l'école maternelle Bel Air à [[Saint-Servan]], aujourd'hui [[Saint-Malo]], par l'artiste peintre [[Geoffroy Dauvergne]], (1922-1977) partiellement recouverte de toile de verre.
*2007 : ''[[Jean de la Fontaine, le défi]]'', film réalisé par [[Daniel Vigne]].

== Musique ==
La Fontaine de son vivant a collaboré avec trois compositeurs, mais il n'obtient pas la reconnaissance escomptée. Le livret de ''Daphné'' (présenté en 1674, publié en 1691'')'' a été refusé par [[Jean-Baptiste Lully|Lully]]. La postérité seule va lui rendre justice et être à l'origine de nombreuses créations musicales. En voici quelques-unes :
* ''[[Acis et Galatée|Les Amours d'Acis et de Galatée]]'' H.499, opéra en 3 actes de [[Marc-Antoine Charpentier]] (perdu), livret de La Fontaine (incomplet, {{3e}} acte non rédigé) 1682
* ''« Brillantes fleurs, naissez »'' H.449, air, extrait des ''Amours d'Acis et de Galatée'' de Marc-Antoine Charpentier 1689
* ''Astrée, tragédie (lyrique'') en 3 actes et 1 prologue (1691) de [[Pascal Collasse]], livret de La Fontaine https://fr.wikisource.org/wiki/Astr%C3%A9e_(La_Fontaine)
* ''[[L'Huître et les Plaideurs|L'Huitre et les Plaideurs]] ou le Tribunal de la Chicane'', opéra-comique, livret de [[Michel-Jean Sedaine]] de [[François-André Danican Philidor]] (1759)
* ''[[Les Paladins (opéra)|Les Paladins]], opéra tiré du conte « Le petit chien qui secoue de l'argent et des pierreries », de'' [[Jean-Philippe Rameau]] (1760)
* ''L'Ivrogne corrigé'' (1760), opéra-comique inspiré de la fable « ''[[L'Ivrogne et sa femme]] » ; L'Arbre enchanté ou Le Tuteur dupé'' (1759), opéra-comique inspiré du conte « ''La Fiançée du Roi de Garbe'' » de [[Christoph Willibald Gluck]]
*''Les deux chasseurs et la laitière,'' Comédie en 1 acte. Livret de Louis Anseaume. {{1re}} représentation : Paris, 21 juillet (1763)
* ''Les Femmes et le Secret, comédie en un acte meslée d'ariettes'' de [[Pierre Vachon]] (1767)
* ''[[Le Savetier et le Financier|Le Savetier et le financier]]'', opéra comique de [[Henri-Joseph Rigel]] (1778)
* ''[[Le Magnifique, opéra-comique|Le Magnifique]],'' opéra comique d'après le conte du même nom, de [[André Grétry]] (1773)
*[[L’Eclipse totale ou l'Astrologue|''L’Éclipse totale'' ou ''l’Astrologue'']], une comédie en un acte mêlée d’ariettes de [[Nicolas Dalayrac]] d'après la fable ''[[L'Astrologue qui se laisse tomber dans un puits]]'' (1782)
* ''6 Fables'', de [[Jacques Offenbach]] (1842)
* ''« [[Le Chêne et le Roseau|Le Chène et le Roseau]] »'', de [[Pauline Viardot]] (1843)
*''« La Cigale et la Fourmi »'', de [[Camille Saint-Saëns]] (1850 ?)
* ''Le Financier et le Savetier'', opérette-bouffe en 1 acte ''de'' [[Jacques Offenbach]] (1856)
* [[La Colombe (Gounod)|La Colombe]], opéra-comique en 2 actes d'après la fable ''[[Le Faucon et le Chapon]]'', de Charles Gounod (1860)
* ''[[Philémon et Baucis (Gounod)|Philemon et Baucis]]'', opéra-comique en 2 actes d'après la fable du même nom, de Charles Gounod (1860)
* ''La Fiançée du Roi de Garbe, opéra d'après le conte du même nom'', de [[Daniel-François-Esprit Auber|Daniel François Esprit Aubert]] (1864)
* ''6 Fables'', de [[Benjamin Godard|Benjamin Louis Paul Godard]] (1872)
* 6 Fables, de [[Charles Lecocq (compositeur)|Charles Lecoq]] (1872)
* ''Fables de La Fontaine'' (''Les deux Pigeons, La Cigale et la Fourmi''), de [[Charles Gounod]] (1882)
* ''« [[Les Deux Pigeons|Les deux Pigeons]] »'', ballet de [[André Messager]] (1886)
*''Petits airs français du {{s-|XVII}} sur des fables choisies dans le goût de Mr de la Fontaine,'' de [[Dauphin Léopold]] (1886)
* ''« [[Conseil tenu par les rats|Conseil tenu par les Rats]] »'', de [[Isaac Albéniz|Isaac Albeniz]] (1890)
* ''Le Chêne et le Roseau'', poème symphonique de [[Camille Chevillard]] (1890)
* ''3 Fables de Jean de La Fontaine'', (''[[Le Corbeau et le Renard]], La Cigale et la Fourmi, [[Le Loup et l'Agneau]]''), de [[André Caplet]] (1919)
* ''« [[La Cigale et la Fourmi (La Fontaine)|La Cigale et la Fourmi]] » (Strekosa i Muravej)'', de [[Dmitri Chostakovitch]] (1921)
* ''« [[L'Oiseau blessé d'une flèche]] »'', « ''[[Le Chat et le Rat]]'' », de [[Heitor Villa-Lobos]] (1922)
* ''Les Deux Pigeons, [[Un Animal dans la Lune]]'', de [[Stefan Wolpe]] (1925)
* ''3 Fables, « La Cigale et la Fourmi », « [[L'Oiseau blessé d'une flèche]] », « [[La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf|La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf]] »'', de [[Marcelle de Manziarly]] (1935)
* [[Les Animaux modèles]], de [[Francis Poulenc]] (1940 - 1941)
* ''La Cigale et la Fourmi'', de [[Joseph Jongen]] (1941)
* ''« Conseil tenu par les Rats », « [[La Femme noyée]] »'', de [[Florent Schmitt]] (1948 et 1953)
* ''« [[Le Coq et le Renard]] »'', de [[Jean Françaix]] (1963)
* ''Épitaphe de La Fontaine, [[Le Loup et l'Agneau]]'', de [[René Berthelot]] 1969
*''Notations sur La Fontaine'', de [[Pierre Henry]] (1995)
* ''Hommage à Jean de La Fontaine : Chantefables'', pour chœurs d'enfants, chœurs mixtes et orchestre, de [[Ida Gotkovsky|Ida Gotgovsky]] (1997)
* ''7 Fables de La Fontaine'', de [[Xavier Benguerel i Godó|Xavier Benguerel]] (1998)
* ''La Fontaine incognito'', de [[Isabelle Aboulker]], sur un livret de [[Bernard Deletré]] (2005)
*''Les deux chasseurs et la laitière'', [[Emmanuel Clerc|d'Emmanuel Clerc]], opéra en un acte (2021)

== Télévision ==
* ''[[Secrets d'histoire]]''  ''[[Saison 13 (2019) de Secrets d'Histoire#Jean de La Fontaine, l'homme à fables|Jean de La Fontaine, l'homme à fables]]'', sur [[France 3]] du {{date|22 août 2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Secrets d'Histoire - Jean de La Fontaine, l'homme à fables...|url=https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/programme/secrets-d-histoire-f156458008|site=[[Le Figaro]]|consulté le=2020-10-16}}.</ref>.
*''Jean de la Fontaine, l'homme qui aimait les fables'', [[Zadig productions]], [[Arte France]], [[Pascale Bouhénic]], 2020<ref>{{Lien web |auteur=Pascale Bouhénic |titre=Jean de la Fontaine, l'homme qui aimait les fables, |url=https://www.arte.tv/fr/videos/098139-000-A/jean-de-la-fontaine-l-homme-qui-aimait-les-fables/ |site=arte.tv |date=29/08/2021 |consulté le=19/09/2021|brisé le = 2023-11-19}}.</ref>.

== Postérité ==
En 2015, Jean de La Fontaine est le quatorzième personnage le plus célébré au fronton des {{Unité|67000|établissements}} publics français : pas moins de 335 écoles, collèges et lycées lui ont donné son nom, derrière [[Joseph (Nouveau Testament)|Joseph]] (880), [[Jules Ferry]] (642), Notre-Dame (546), [[Jacques Prévert]] (472), [[Jean Moulin]] (434), [[Jean Jaurès]] (429), [[Jeanne d'Arc]] (423), [[Antoine de Saint-Exupéry]] (418), [[Marie (mère de Jésus)|Sainte Marie]] (377), [[Victor Hugo]] (365), [[Louis Pasteur]] (361), [[Marie Curie]] (360), [[Pierre Curie]] (357), [[Paul Langevin]] (296)<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/04/18/de-jules-ferry-a-pierre-perret-l-etonnant-palmares-des-noms-d-ecoles-de-colleges-et-de-lycees-en-france_4613091_4355770.html#partie1|titre=De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en France|date=18 mai 2015|site=[[lemonde.fr]]|consulté le=octobre 2017}}.</ref>.

À Paris, il existe une statue de lui [[jardin du Ranelagh]] ([[16e arrondissement de Paris|{{16e}} arrondissement]]).

== Galerie ==
<gallery>
LaFontaineMontserat.jpg|Portrait par [[Hyacinthe Rigaud]] (1690, au [[musée de Montserrat]]).
Jean de la Fontaine.jpg|Gravure d'[[Étienne Jehandier Desrochers]]
La Fontaine cour Napoleon Louvre.jpg|Statue de [[Jean-Louis Jaley]] au [[Musée du Louvre|Louvre]] à [[Paris]].
La cigale et la fourmi illustration dore.jpg|''La cigale et la fourmi'', par [[Gustave Doré]].
Grandville leLoup Et Le Chien.jpg|[[Grandville]] : ''Le loup et le chien''.
La Fontaine 10.jpg|''[[La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf|La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf]]'' (1936).
La Fontaine 03.jpg|''Le lièvre et la tortue'' (1936).
La Fontaine 12.jpg|''[[Le Loup devenu berger]]''.
Bibliothèque_Royale_de_l'Hôtel_de_Bourvallais_001.JPG|Mobilier avec [[Tapisserie d'Aubusson|tapisseries d'Aubusson]].
Chauveau_-_Fables_de_La_Fontaine_-_01-07.png|''La besace'', par [[François Chauveau]].
La Fontaine, Le chien qui lâche la proie pour l'ombre.jpg|''La chien qui lâche la proie pour l'ombre'', par [[Benjamin Rabier]].
La Fontaine Louvre.jpg|Statue de [[Pierre Julien]] au [[musée du Louvre]] à [[Paris]].
Jean de La Fontaine - Statue a Chateau-Thierry.jpg|Statue de [[Charles-René Laitié]] à [[Château-Thierry]].
</gallery>

== Notes et références ==
{{Références|références=
<ref name=Charlet>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Christian Charlet|titre=Le Père-Lachaise : Au cœur du Paris des vivants et des morts|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=2003|pages totales=127|isbn=2-07-030155-9}}.</ref>
}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
| commons=Category:Jean de La Fontaine
| wikisource=Jean de La Fontaine
| wikiquote=Jean de La Fontaine
}}

=== Bibliographie ===
* ''Jean de La Fontaine de l'Académie française'', dans [[Charles Perrault]], ''Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle'', chez Antoine Dezallier, 1697, tome 1, {{p.|83-84}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96422473/f189.item.zoom (''lire en ligne'')]
*I. Salesse, ''Un coin de la Champagne et du Valois au {{s-|XVII}} : Jean de la Fontaine-Marie Héricart'', Château-Thierry : Lacroix, 1894. ([https://www.google.fr/books/edition/Un_Coin_de_la_Champagne_et_du_Valois_au/ezJAAAAAYAAJ?hl=fr&gbpv=1&printsec=frontcover lire en ligne])
*Louis Roche, [https://archive.org/details/laviedejeandelaf00roch/page/n5/mode/2up?ref=ol&view=theater ''La Vie de Jean de La Fonatine'', Paris, Librairie Plon, 1913].
* [[Augustin Cabanès]], ''[[s:La Fontaine (Augustin Cabanès)|La Fontaine]]'', Albin Michel, 1931.
* [[Pierre Clarac]], ''La Fontaine'', Bordas, 1949. Nouvelle édition revue et corrigée, Paris, Hatier, 1959.
* Pierre Clarac, ''La Fontaine'', Paris, Le Seuil, coll. Écrivains de toujours, 1961.
* [[René Jasinski]], ''La Fontaine et le Premier Recueil des Fables'', Nizet, 1966.
* Jean-Pierre Collinet, ''Le Monde littéraire de La Fontaine'', Presses universitaires de Grenoble, 1970.
* [[Jean Orieux]], ''La Fontaine ou La vie est un conte'', Paris, Flammarion, 1976.
* [[Louis Marin (philosophe)|Louis Marin]], ''Le récit est un piège'', Minuit, 1978.
* [[Pierre Boutang]], ''La Fontaine politique'', J.-E. Hallier, Albin Michel, 1981.
* Revue ''Le Fablier'', depuis 1989, annuelle.
* [[Patrick Dandrey]], ''La Fabrique des Fables'', Klincksieck, 1992 ; troisième édition revue et remaniée, 2010.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Roger Duchêne]] |titre=La Fontaine |lieu=Paris |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=1990 |pages totales=559 |isbn=2-213-02364-6 |bnf=35074480}}.
* {{Ouvrage| langue=fr| auteur1=[[Gaston Compère]]| auteur2=Yves-Marie Lucot| auteur3=[[Gérard Gréverand]]| titre=Au pays de La Fontaine| sous-titre=un homme, une œuvre, un lieu| lieu=Paris| éditeur=Castermann| collection=Beaux livres du patrimoine| année=1994| pages totales=173| isbn=2-203-60213-9| oclc=32432070| bnf=35728165g| id=Compère/Lucot/Gréverand1994}}Emmanuel Bury, ''L'Esthétique de La Fontaine'', Sedes, 1995.
* [[Marc Fumaroli]], ''Le Poète et le Roi : Jean de La Fontaine en son siècle'', édition de Fallois, 1997, puis Le Livre de poche, références.
* Raymond Josse, ''Jehan de La Fontaine vu par un homme de son pays'', Château-Thierry, Société historique et archéologique de Château-Thierry,1987.
* Olivier Leplatre, ''Le Pouvoir et la Parole dans les Fables'', PUL, 2000.
* [[Jean-Charles Darmon]], ''Philosophies de la fable : La Fontaine et la Crise du lyrisme'', PUF, 2002.
* Marc Escola, ''Lupus in fabula : Six façons d'affabuler La Fontaine'', Presses universitaires de Vincennes, 2003.
* [[Philippe Collas]], ''Jean de La Fontaine Détective, Les Fables sont des crimes'' (5 volumes), Plon, 2004/2007
* [[Valère Staraselski]], ''Le Maître du jardin, dans les pas de La Fontaine'', Le Cherche-midi, 2011.
* [[Yves Le Pestipon]], ''Je plie et ne romps pas : Essai de lecture ininterrompue du premier livre des Fables'', [[Presses universitaires de Rouen et du Havre]], 2011.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Erik Orsenna]]|titre=La Fontaine|sous-titre=une école buissonnière|éditeur=[[Éditions Stock|Stock]]|année=2017|pages totales=198|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|6QAtDwAAQBAJ}}}}
* Anne-Marie Le Bon, ''Jean de La Fontaine'', Le petit salon, Invitation à la découverte, carnet {{n°|2}}, Musée des beaux-arts de Carcassonne, 2021  {{ISBN|979-10-91148-74-0}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Sylvie|nom1=Dodeller|titre=La Fontaine|sous-titre=En vers et contre tout !|lieu=Paris|éditeur=[[L'École des loisirs]]|année=2017|pages totales=108|isbn=978-2-211-23739-0}} {{Plume}}

=== Articles connexes ===
* [[Littérature française]] - [[Littérature française du XVIIe siècle|Littérature française du {{s-|XVII}}]]
* [[Ésope]]
* [[Phèdre (fabuliste)|Phèdre]]
* [[Fable]]
* [[Pañchatantra]]
* La Fontaine a sa statue parmi les [[Hommes illustres (Louvre)|Hommes illustres]]
* [[Musée Jean-de-La-Fontaine]]
* Astéroïde [[(5780) Lafontaine]]

=== Liens externes ===
* [http://www.lesfables.fr Toutes les Fables de La Fontaine, actualités, quiz : lesfables.fr]
* [http://www.musee-jean-de-la-fontaine.fr/ Site officiel du musée Jean-de-La-Fontaine]
* {{lien web|titre=La Fontaine|url=http://www.gutenberg.org/ebooks/search/?query=La+Fontaine|site=gutenberg.org}} <small>livre gratuit, disponible en : html, epub, kindle, texte.</small>
* {{Lien web|langue=fr|titre=Fables de La Fontaine|url=https://www.gutenberg.org/ebooks/56327|site=gutenberg.org}}, illustrées par [[Grandville|J. J. Grandville]], <small>livre gratuit, disponible en : html, epub, kindle, texte.</small>
* [http://cesar.org.uk/cesar2/people/people.php?fct=edit&person_UOID=100750 Ses pièces de théâtre et leurs représentations] sur le site [http://cesar.org.uk CÉSAR]
* {{it}} [http://www.intratext.com/Catalogo/Autori/AUT866.HTM Œuvres] : textes avec concordances et liste de fréquence
* Victor Lefèvre (1822-1904) : [http://www.miscellanees.com/l/lefevr01.htm Fables de La Fontaine interprétées par Coco Lulu] (1898) dans la langue populaire du quartier de Marolles (Bruxelles).
* Imagerie populaire : [http://www.miscellanees.com/l/lafont01.htm ''Fables de La Fontaine''] (19..).
* lastree.net : analyses sur la composition du premier livre des ''Fables'' : [http://www.lastree.net/log/la_fontaine/index.php]
* {{lien web|auteur=Véronique Goncerut |titre=Un célèbre portrait de Jean de La Fontaine pour fêter son 400ème anniversaire |url=https://blog.bge-geneve.ch/un-celebre-portrait-de-jean-de-la-fontaine-pour-feter-son-400eme-anniversaire/ |site=[[Bibliothèque de Genève]] Le Blog |date=7 juillet 2021 |consulté le=12 août 2022}}

=== Notices et ressources ===
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}

{{Palette
 |Fables de La Fontaine
 |{{Palette Succession/Académie française|avant=[[Jean-Baptiste Colbert]]|Numéro=24|Période=1684-1695|après=[[Jules de Clérambault]]}}
}}
{{Portail|littérature française|poésie|contes, fables, mythes et légendes|théâtre|Académie française|Aisne|France du Grand Siècle|royaume de France}}

{{DEFAULTSORT:Lafontaine, Jean de}}
[[Catégorie:Jean de La Fontaine|*]]
[[Catégorie:Écrivain français du XVIIe siècle]]
[[Catégorie:Poète français du XVIIe siècle]]
[[Catégorie:Membre de l'Académie française]]
[[Catégorie:Fabuliste français]]
[[Catégorie:Moraliste]]
[[Catégorie:Écrivain ayant évoqué les chats dans son œuvre]]
[[Catégorie:Auteur publié dans la Bibliothèque de la Pléiade]]
[[Catégorie:Personnalité liée à Louis XIV]]
[[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
[[Catégorie:Élève du collège de Juilly]]
[[Catégorie:Famille Pidoux]]
[[Catégorie:Naissance en juillet 1621]]
[[Catégorie:Naissance à Château-Thierry]]
[[Catégorie:Naissance dans la province de Picardie]]
[[Catégorie:Décès en avril 1695]]
[[Catégorie:Décès à 73 ans]]
[[Catégorie:Décès à Paris]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 25)]]