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| légende = Portrait de Pierre Ansay en 1998
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| date de naissance = 10 octobre 1947
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| lieu de naissance = Herbeumont, Belgique
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== Biographie ==
== Biographie ==


Il est né en 1947 à Herbeumont, en Wallonie. Son père Alexandre Ansay, éleveur, est mort peu après sa naissance. Sa mère, Marceline Tinant, était l'institutrice de l'école du village. Il habite la ville de Namur avant d'étudier la philosophie et le droit à l'[[Université catholique de Louvain]] de 1969 à 1973. Il y découvre le philosophe [[Jean Ladrière]] qui deviendra son maître à penser.
Il est né en 1947 à Herbeumont, en Wallonie. Son père Alexandre Ansay, éleveur, est mort peu après sa naissance. Sa mère, Marceline Tinant, était l'institutrice de l'école du village. Il habite la ville de Namur avant d'étudier la philosophie et le droit à l'[[Université catholique de Louvain]] de 1969 à 1973. Il y découvre le philosophe [[Jean Ladrière]] qui sera son maître à penser.


Le 12 février 1969, il est décoré de la médaille d'argent du ''Carnegie Hero Fund'' pour avoir sauvé un homme tombé avec sa voiture dans les eaux glacées de la Meuse. Au cours des années 1970, il devient jeune père de famille et enseigne au Lycée de Molenbeek et puis à l'Athénée d'Ixelles. Il préside le MOC ([[Mouvement ouvrier chrétien]]) de Bruxelles pendant 2 ans<ref>{{Article|auteur1=Christophe|titre=Pierre Ansay philosophe propagandiste par l'écrit|périodique=Le monde libertaire|date=21 février 2020|lire en ligne=https://monde-libertaire.net/?articlen=4533&article=Pierre_Ansay_philosophe_propagandiste_par_lecrit|consulté le=29 juin 2023}}</ref>.
Le 12 février 1969, il est décoré de la médaille d'argent du ''Carnegie Hero Fund'' pour avoir sauvé un homme tombé avec sa voiture dans les eaux glacées de la Meuse. Au cours des années 1970, il devient jeune père de famille et enseigne au Lycée de Molenbeek et puis à l'Athénée d'Ixelles. Il préside le MOC ([[Mouvement ouvrier chrétien]]) de Bruxelles pendant 2 ans<ref>{{Article|auteur1=Christophe|titre=Pierre Ansay philosophe propagandiste par l'écrit|périodique=Le monde libertaire|date=21 février 2020|lire en ligne=https://monde-libertaire.net/?articlen=4533&article=Pierre_Ansay_philosophe_propagandiste_par_lecrit|consulté le=29 juin 2023}}</ref>.
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De 1984 à 1989, il travaille à l'ARAU ([[Atelier de recherche et d'action urbaines]]) auprès de [[René Schoonbrodt]] qui l'invite à systématiser un ensemble de réflexions sur le droit à la ville. Ils publient ensemble le livre ''Penser la ville.'' Par la suite, il dirige la fédération D.É.F.I.S., un organisme qui rassemblait les opérateurs d'insertion sociale et professionnelle de Bruxelles.
De 1984 à 1989, il travaille à l'ARAU ([[Atelier de recherche et d'action urbaines]]) auprès de [[René Schoonbrodt]] qui l'invite à systématiser un ensemble de réflexions sur le droit à la ville. Ils publient ensemble le livre ''Penser la ville.'' Par la suite, il dirige la fédération D.É.F.I.S., un organisme qui rassemblait les opérateurs d'insertion sociale et professionnelle de Bruxelles.


En février 1990, il obtient son doctorat en philosophie et lettres de l'[[Université catholique de Louvain]]. Sa thèse, intitulée ''Approches d'une situation de dépendance sociale: matériaux philosophiques pour une analyse de la servitude,'' dégage un modèle conceptuel de la servitude à partir de situations sociales résurgentes en utilisant divers acquis de la philosophie politique et de la philosophie du langage. À partir de 1992, il est nommé fonctionnaire à la COCOF ([[Commission communautaire française de la région de Bruxelles-Capitale|Commission communautaire française]]) et publie ses premiers livres sur la ville, le capitalisme et la solidarité sociale.
En février 1990, il obtient son doctorat en philosophie et lettres de l'[[Université catholique de Louvain]]. Sa thèse, intitulée ''Approches d'une situation de dépendance sociale: matériaux philosophiques pour une analyse de la servitude,'' dégage un modèle conceptuel de la servitude à partir de situations sociales résurgentes en utilisant divers acquis de la philosophie politique et de la philosophie du langage.<ref>{{Article|auteur institutionnel=Chronique de l'Institut supérieur de philosophie|titre=Inscriptions et examens
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Pierre Ansay obtient le poste de conseiller à la Délégation générale [[Wallonie-Bruxelles International|Wallonie-Bruxelles]] au [[Québec]] en 2002 et y exerce la fonction de Délégué de 2003 à 2008<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Disparition de M. Pierre Ansay |url=http://www.wallonie-bruxelles.ca/fr/actualites/disparition-de-m-pierre-ansay |site=Wallonie-Bruxelles au Canada |date=04.10.2022 |consulté le=2023-02-03}}</ref>. Il termine son travail diplomatique à Bruxelles, au département ''Asie, C.E.I. et Russie'' de l'administration [[Wallonie-Bruxelles International]]. Dans le cadre de ce travail, il soutient des partenariats dans les domaines culturel et académique et se rend en mission en Inde ainsi qu'en Arménie.
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Version du 22 août 2023 à 02:33

Pierre Ansay
Pierre Ansay en 1998
Biographie
Naissance

Herbeumont, Belgique
Décès
(à 74 ans)
Ixelles, Belgique
Nationalité
Domicile
Formation
Activité
Auteur, philosophe
Conjoint
Cécile Baird
Enfants et beaux-enfants
Alexandre et Frédéric Ansay (Jacqueline Stokart) Julien Ansay (Thérèse Nyst) Florence et Mathieu Martin (Cécile Baird)
Autres informations
Distinction
Carnegie Hero Fund (en) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Pierre Ansay est un auteur, philosophe et diplomate belge[1], né le [2] et mort le [3]. Spécialiste de Spinoza, il laisse une œuvre considérable faite d'essais autour de l'action sociale et de la philosophie, et de nombreux articles publiés notamment dans la Revue Nouvelle et la revue Politique[4], dont il était membre du comité de rédaction depuis 2007[5].

Biographie

Il est né en 1947 à Herbeumont, en Wallonie. Son père Alexandre Ansay, éleveur, est mort peu après sa naissance. Sa mère, Marceline Tinant, était l'institutrice de l'école du village. Il habite la ville de Namur avant d'étudier la philosophie et le droit à l'Université catholique de Louvain de 1969 à 1973. Il y découvre le philosophe Jean Ladrière qui sera son maître à penser.

Le 12 février 1969, il est décoré de la médaille d'argent du Carnegie Hero Fund pour avoir sauvé un homme tombé avec sa voiture dans les eaux glacées de la Meuse. Au cours des années 1970, il devient jeune père de famille et enseigne au Lycée de Molenbeek et puis à l'Athénée d'Ixelles. Il préside le MOC (Mouvement ouvrier chrétien) de Bruxelles pendant 2 ans[6].

De 1984 à 1989, il travaille à l'ARAU (Atelier de recherche et d'action urbaines) auprès de René Schoonbrodt qui l'invite à systématiser un ensemble de réflexions sur le droit à la ville. Ils publient ensemble le livre Penser la ville. Par la suite, il dirige la fédération D.É.F.I.S., un organisme qui rassemblait les opérateurs d'insertion sociale et professionnelle de Bruxelles.

En février 1990, il obtient son doctorat en philosophie et lettres de l'Université catholique de Louvain. Sa thèse, intitulée Approches d'une situation de dépendance sociale: matériaux philosophiques pour une analyse de la servitude, dégage un modèle conceptuel de la servitude à partir de situations sociales résurgentes en utilisant divers acquis de la philosophie politique et de la philosophie du langage.[7] À partir de 1992, il est nommé fonctionnaire à la COCOF (Commission communautaire française) et publie ses premiers livres sur la ville, le capitalisme et la solidarité sociale.

Pierre Ansay obtient le poste de conseiller à la Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Québec en 2002 et y exerce la fonction de Délégué de 2003 à 2008[8]. Il termine son travail diplomatique à Bruxelles, au département Asie, C.E.I. et Russie de l'administration Wallonie-Bruxelles International. Dans le cadre de ce travail, il soutient des partenariats dans les domaines culturel et académique et se rend en mission en Inde ainsi qu'en Arménie.

Retraité en 2012, il rédige une centaine d'articles pédagogiques et parfois polémiques, portant sur des thèmes tels l'espace public, la mobilité, l'écoféminisme, l'anarchisme ou encore, sur l'œuvre d'auteurs aussi variés que Martha Nussbaum, Ayn Rand, Nicolas Machiavel, Hartmut Rosa, Matthew Crawford ou Susan Moller Okin. Il publie également une dizaine de livres visant à faire connaître des concepts élaborés par Baruch Spinoza, Maître Eckhart, Épictète et Gilles Deleuze ainsi que par une sélection de philosophes contemporains de la gauche américaine.

Œuvres

  • Penser la ville: Choix de textes philosophiques, en collaboration avec René Schoonbrodt, Bruxelles, Editions AAM Archives d'architecture moderne, 1989
  • Le capitalisme dans la vie quotidienne, Bruxelles, EVO Éditions Vie ouvrière, 1994
  • L’homme résistant, Bruxelles, EVO Éditions Vie ouvrière, 1996
  • Le désir automobile, Bruxelles, Maison CFC Éditions, 1997
  • Le dictionnaire des solidarités, en collaboration avec Alain Goldschmidt, Lyon-Bruxelles, Chronique sociale et EVO, 1998
  • La ville des solidarités: Exclusions, ghettos et insécurités: bâtir la ville sociale de demain, Bruxelles, EVO Éditions Vie ouvrière, 2000[9]
  • Les politiques de santé ambulatoire à Bruxelles, en collaboration avec Thierry Lahaye, Bruxelles, Maison CFC Éditions, 2003
  • Nouveaux penseurs de la gauche américaine, Bruxelles, Éditions Couleur livres, 2010[10]
  • Spinoza peut nous sauver la vie: Traité de philosophie pratique, Bruxelles, Éditions Couleur livres, 2011
  • Gaston Lagaffe philosophe: Franquin, Deleuze et Spinoza, Bruxelles, Éditions Couleur livres, 2012[11],[12],[13]
  • Nos devenirs spinoziens, fraternels et anarchistes, Bruxelles, Éditions Couleur livres, 2013[14]
  • Petite plomberie spirituelle, philosophique et politique: Se détacher avec Spinoza et Maître Eckhart, Bruxelles, Éditions Couleur livres, 2014
  • 36 outils conceptuels de Gilles Deleuze: Pour mieux comprendre le monde et agir en lui, Bruxelles, Éditions Couleur livres, 2015[15]
  • Vie spirituelle et engagement, Bruxelles, Éditions Couleur livres 2016[16]
  • Spinoza au ras de nos pâquerettes, Bruxelles, Éditions Couleur livres, 2016[17]
  • Restons stoïques face à ce monde inquiétant: Épictète et Spinoza peuvent nous y aider, Bruxelles, Éditions Couleur livres, 2017
  • Lucky Luke, la justice et la philosophie, Bruxelles, Éditions Couleur livres, 2018[18]
  • Le cœur de Spinoza: Vivre sans haine, Bruxelles, Éditions Couleur livres, 2019[19]
  • Adieu à la cigarette: Chemin d'un philosophe pour s'affranchir des dépendances, Bruxelles, Éditions Couleur livres, 2021
  • La philosophie communautarienne américaine: Laïcité, diversité culturelle et reconnaissance des traditions communautaires, Bruxelles, Éditions Couleur livres, 2022[20]

Notes et références

  1. « Pierre Ansay », sur Babelio (consulté le )
  2. Décès de Pierre Ansay, Le carnet et les instants ((4 octobre 2022).
  3. « Avis de décès », sur memoria.ca (consulté le )
  4. « Hommage à Pierre Ansay, philosophe à vélo », sur Politique, (consulté le )
  5. Gabrielle Lefèvre, « Pierre Ansay, le résistant philosophe », sur Entre les lignes, (consulté le )
  6. Christophe, « Pierre Ansay philosophe propagandiste par l'écrit », Le monde libertaire,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Chronique de l'Institut supérieur de philosophie, « Inscriptions et examens Pierre ANSAY », Revue philosophique de Louvain, quatrième série, vol. 88, no 80,‎ , page 656 (www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1990_num_88_80_7255)
  8. « Disparition de M. Pierre Ansay », sur Wallonie-Bruxelles au Canada, (consulté le )
  9. Nathalie Cobbaut, « La ville des solidarités de Pierre Ansay », ...bis (...bruxelles informations sociales),‎ , p. 53 (lire en ligne [PDF])
  10. Igor Martinache, « Pierre Ansay, Nouveaux penseurs de la gauche américaine », Lectures,‎ (ISSN 2116-5289, lire en ligne, consulté le )
  11. Jean-Paul gavard-perret, « Pierre Ansay, Gaston Lagaffe philosophe, Franquin, Deleuze et Spinoza », sur lelitteraire.com, (consulté le )
  12. Catherine François, « Gaston Lagaffe était un philosophe, selon un auteur belge », sur Radio-Canada.ca, (consulté le )
  13. Voir l'entretien de Pierre Ansay, Gaston Lagaffe "pourrait être un modèle à suivre au travail", RTBF.be (28 février 2017).
  14. Jean Cornil, « Nos devenirs spinoziens, fraternels et anarchistes », sur Agir par la culture, (consulté le )
  15. Compte rendu de Vincent Tholomé, Où l’on nous donne des bouées pour mieux plonger dans le monde, Le carnet et les instants (29 mars 2016).
  16. Alter Échos, « "Pierre Ansay : pour une éthique solidaire de la ville" », sur Alter Echos, (consulté le )
  17. Vincent Tholomé, « De Pierre Ansay et des passeurs en général », sur Le Carnet et les Instants, (consulté le )
  18. René Begon, « Lucky Luke, un justicier blanc dans le lointain Ouest », sur Le Carnet et les Instants, (consulté le )
  19. Compte rendu de V. Bergen, L’éthique de Spinoza, Le carnet et les instants (30 juin 2020).
  20. « Pierre Ansay, Janus philosophique et bienveillant », sur Politique, (consulté le )

Liens externes