Michel Sydor
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| Michel Sydor | ||
| Tueur en série | ||
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| Information | ||
| Nom de naissance | Michel Sydor | |
| Naissance | Corbeil-Essonnes, (Essonne) |
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| Décès | (à 85 ans) Maison centrale d'Ensisheim, (Haut-Rhin) |
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| Nationalité | Française | |
| Surnom | Le « Légionnaire » Le « Monstre » |
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| Condamnation | années 1950 |
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| Sentence | 5 ans de réclusion criminelle Réclusion criminelle à perpétuité (deux fois) |
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| Actions criminelles | Meurtres, viol | |
| Victimes | au moins 3 | |
| Période | - | |
| Pays |  France
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| Régions | Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes | |
| Ville | Lens, Vacheresse | |
| Arrestation | Vers |
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Michel Sydor, né le à Corbeil-Essonnes et mort le à Maison centrale d'Ensisheim, est un tueur en série français[1].
Sydor est un tueur multirécidiviste qui a été condamné pour le meurtre d'une prostituée (vers 1950) et celui de son épouse (1961, près de Lens), ainsi que pour le viol et le meurtre de Jessica Blanc, 7 ans (, Vacheresse en Haute-Savoie). Pendant cette affaire, il fut surnommé « Le Légionnaire » et « Le Monstre ».
Biographie[modifier | modifier le code]
Jeunesse et premiers meurtres[modifier | modifier le code]
Michel Sydor naît le à Corbeil-Essonnes[1]. Sydor vit une enfance douloureuse, marquée par la maltraitance et la Seconde Guerre mondiale. Durant sa jeunesse, il prend plaisir à torturer et tuer des animaux. Grandissant dans un environnement mal-saint, il tombe rapidement dans la marginalité et erre dans les rues. Il s'invente une personnalité de légionnaire comme surnom (il ne l'a jamais été, mais il s'identifie comme tel)[2],[3].
Vers 1950, Sydor est arrêté et placé en détention provisoire, après avoir tué une prostituée. Pour ces faits, il est condamné à 5 ans de réclusion criminelle devant la Cour d'assises. Après sa libération, il refait sa vie près de Lens et se marie[3].
En 1961, Sydor tue son épouse alors que celle-ci menace de le quitter. Il est inculpé de meurtre et placé en détention provisoire. Après trois ans d'incarcération et d'instruction, il est jugé en 1964 devant la Cour d'assises du Pas-de-Calais, où il encourt la peine de mort. Bien qu'il plaide le crime passionnel, la Cour lui refuse la peine de 20 ans de réclusion criminelle et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité[3],[4].
En 1972, alors qu'il est détenu depuis 11 ans, Sydor bénéficie d'une grâce présidentielle qui réduit sa peine à 20 ans de réclusion criminelle[5].
Sydor est libéré en 1976, après 15 ans de détention[6]. Après sa libération, il déménage à Neuvecelle, dans le département de la Haute-Savoie. Sydor est de nouveau surnommé « le légionnaire » par ses amis et ses voisins — ceux-ci ignorent qu'il s'agit d'une pure invention de sa part — et recommence à torturer des animaux. Il vit une vie que ses voisins qualifieront d'« étrange », proche du marginalisme[2].
Il se passe 17 ans avant que Sydor ne recommence à tuer, bien qu'on le soupçonne fortement d'avoir commis d'autres crimes entre 1976 et 1993.
Meurtre de Jessica Blanc[modifier | modifier le code]
Dans la soirée du , Sydor enlève Jessica Blanc, 7 ans, lors d'une kermesse au village de Vacheresse, situé entre Evian et Morzine. Il l'accoste dans sa voiture, la viole, l'assassine puis abandonne son corps sans vie et martyrisé près de son domicile à Neuvecelle. Les parents de Jessica, alertés par son absence, signalent sa disparition et identifient le ravisseur comme étant Michel Sydor, 64 ans. Celui que l'on surnomme le « le légionnaire » est arrêté le lendamain et placé en garde à vue. Les enquêteurs retrouvent, près de son domicile de Neuvecelle, le corps nu et tuméfié de Jessica. Sydor finit par avouer avoir tué la fillette, mais affirme qu'il s'agit d'un accident. Il est mis en examen pour meurtre accompagné de viol sur mineure de moins de 15 ans et commis en état de récidive, puis placé en détention provisoire[7].
Après l'arrestation de Sydor pour le meurtre de Jessica, une femme avocate est commise d'office. Refusant ses services, Sydor réclame d'être défendu par Maître Georges Rimondi, jeune avocat qui l'avait déjà défendu par le passé.
Sydor comparaît en , devant la Cour d'assises d'Annecy, pour le meurtre accompagné du viol de Jessica Blanc. L'athmosphère est très lourd au cours du procès, à tel point que le père de Jessica lance une chaise sur Sydor. Les policiers interviennent et stoppent l'incident. Au terme du procès, Sydor est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans. Le condamné est transféré à la maison centrale d'Ensisheim[3],[6].
Contacté par téléphone, Maître Rimondi parlera plus tard d'un homme « d'une rudesse extrême », qui « n'arrivait pas à faire sa place dans la société ». Ce défenseur, reconnu notamment lors de l'affaire Flactif et du drame d'Allinges, avoue que « ce dossier et cet homme l'ont marqué à vie ». « J'ai défendu le pire des criminels pour le pire des crimes », avoue-t-il, « mais il fallait une décision de justice, un verdict pour que, justement, justice soit rendue pleinement. »[8].
Procédure de remise en liberté et mort en détention[modifier | modifier le code]
En 2012, Sydor et son avocat, Me Yüksel Demir, font appel à la loi Kouchner et demandent une remise en liberté pour raison médicale. La famille de Jessica, fortement opposée à cette éventuelle libération, signe une pétition pour son maintien en détention. À 82 ans, Sydor souffre d'une maladie cardiaque et de problèmes d'incontinence urinaire[6],[9].
Le , le tribunal d'application des peines de Colmar rejette la demande de remise en liberté, les experts estimant qu'il demeure dangereux et qu'il doit rester derrière les barreaux. Sydor et Me Demir font appel de cette décision[6],[10],[11].
En , la cour d'appel rejette de nouveau sa demande de libération, estimant un risque élevé de récidive malgré ses 83 ans[12],[13].
« La demande a été rejetée, le juge a suivi les conclusions des expertises médicales et psychologiques et a proposé un transfert vers un établissement carcéral adapté, ce que mon client a refusé. Le tribunal est allé au-delà des textes, en expliquant dans ses attendus que les habitants du village s'étaient mobilisés pour empêcher la remise en liberté de M. Sydor, alors que le maire de la commune a dit craindre un trouble à l'ordre public en cas de libération. Quant au transfert vers une prison médicalisée, c'est inacceptable pour mon client qui considère ce genre d'établissement comme un mouroir »
— Yüksel Demir, avocat de Michel Sydor.
L'avocat de la famille de la victime, Frédéric Noetinger-Berlioz, s'est au contraire félicité de la décision du tribunal, estimant que la loi Kouchner doit s'appliquer si l'état d'un condamné est incompatible avec la peine et que celui-ci ne présente pas de risque de récidive[11].
« Le Code de procédure pénale est clair : pour qu'une telle demande ait une chance d'aboutir, il faut qu'il n'y ait aucun risque de récidive, et que l'état du condamné soit incompatible avec la détention. Or, ici, aucune des deux conditions n'était remplie »
— Frédéric Noetinger-Berlioz, avocat de la famille Blanc.
Michel Sydor meurt le , à la maison centrale d'Ensisheim, à l'âge de 85 ans. En détention depuis , il aurait pu demander une libération conditionnelle à partir de [11],[13],[14],[15],[16].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « SYDOR : tous les avis de décès » (consulté le )
- Par Jean-Marc Ducos Le 4 mars 2001 à 00h00, « Si la justice avait fait son travail notre fille serait encore là », (consulté le )
- « Pays de Savoie : le crime cruel du «légionnaire» Michel Sydor », jeu, 12/21/2023 - 14:40 (consulté le )
- « Vacheresse : le meurtrier de la petite Jessica est mort », sur ledauphine.com,
- « Crimes sexuels: enquête sur les récidivistes », (consulté le )
- « HAUTE SAVOIE/JUSTICE/. Le meurtrier de Jessica doit attendre » (consulté le )
- « EN BREF Michel Sydor avoue le meurtre de Jessica », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Georges Rimondi, ténor du barreau de Thonon », mer, 05/19/2021 - 17:50 (consulté le )
- « Haute-Savoie/Haut-Rhin. L'assassin violeur de Jessica demande sa remise en liberté » (consulté le )
- « Rejet de la demande de remise en liberté d'un meurtrier de 82 ans » (consulté le )
- « Meurtre Jessica : Michel Sydor reste en prison », (consulté le )
- « Affaire Jessica: le meurtrier demande à nouveau la suspension de sa peine », (consulté le )
- « Michel Sydor, le meurtrier de la petite Jessica est mort », (consulté le )
- « HAUTE-SAVOIE. Vacheresse : le meurtrier de la petite Jessica est mort » (consulté le )
- « chablais/Ensisheim - Michel Sydor, alias “le légionnaire”, avait enlevé et violé la fillette âgée de 7 ans. Le meurtrier de Jessica est mort en prison » (consulté le )
- « Jessica, violée et torturée à mort : son assassin est mort en prison » (consulté le )
Articles de presse[modifier | modifier le code]
- « Michel Sydor avoue le meurtre de Jessica » Article publié le dans Le Monde.
- « Si la justice avait fait son travail notre fille serait encore là » Article de Jean-Marc Ducos publié le dans Le Parisien.
- « Vacheresse : le meurtrier de la petite Jessica est mort » Article publié le dans Le Dauphiné libéré.
Documentaires télévisés[modifier | modifier le code]
- « Un meurtrier dans le village » (premier reportage) dans « ... en Haute-Savoie » le dans Crimes sur NRJ 12.
