Maison du Roi de Bavière

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Maison du Roi de Bavière
Présentation
Type
Destination actuelle
Style
Construction
1699
Patrimonialité
Localisation
Pays
Région
Commune
Adresse
Grand-Place no 12A
Rue des Chapeliers no 2-4
Coordonnées
Carte

La « Maison du Roi de Bavière »[1],[2],[3] (néerlandais : Koning van Beieren), parfois appelée « Maison d'Alsemberg »[4], est une maison de style baroque située au no 12A de la Grand-Place de Bruxelles en Belgique et aux no 2-4 de la rue des Chapeliers, à droite de la « Maison des Ducs de Brabant ».

Son nom fait référence à Gambrinus, roi de la bière[3] et mythique roi de Bavière.

Bien que située au début de la rue des Chapeliers, cette maison appartient à l'ensemble architectural de la Grand-Place[2] et représente la dernière image qu'en garde le visiteur qui quitte la place par cette rue.

Histoire[modifier | modifier le code]

Après la destruction des maisons de la Grand-Place lors du bombardement de Bruxelles par les troupes françaises commandées par le maréchal de Villeroy en août 1695, la maison est reconstruite en 1699[1], comme l'attestent les cartouches qui ornent le haut de la façade.

La maison a été reconstruite sur l'emplacement de deux maisons adjacentes : à gauche « Den Coninck van Beieren » et à droite « Den Alsembergh ». Au XVIIIe siècle, la nouvelle maison était appelée « Den Alsembergh »[5], mais les auteurs du XXe siècle l'ont rebaptisée « Au roi de Bavière ».

Sa belle façade de style baroque tardif est restaurée en 1906-1907 sous la direction de l'architecte J.Segers au moyen de pierre blanche de Gobertange et d'Euville et de pierre bleue[1],[4].

En 1987, des travaux de rénovation sont effectués par la Ville de Bruxelles[1],[4].

Le , le Hard Rock Cafe Brussels ouvre ses portes dans la Maison du Roi de Bavière[6],[7], achetant ainsi un des emplacements les plus chers de la capitale, sur la Grand-Place[8].

Cartouche.

Classement[modifier | modifier le code]

Les façades et les toitures de toutes les maisons qui bordent la Grand-Place font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques en tant qu'ensemble depuis le 19 avril 1977 sous la référence globale 2043-0065/0[2].

Le classement a été étendu à d'autres parties de l'édifice le 7 novembre 2002, sous la référence 2043-0175/01[2].

Architecture[modifier | modifier le code]

Rez-de-chaussée et entresol[modifier | modifier le code]

La « Maison du Roi de Bavière », édifiée en pierre de taille, présente une façade de style baroque tardif composée de quatre travées et de deux niveaux[1] surmontés d'un pignon à volutes baroque.

Le rez-de-chaussée et l'entresol sont percés de baies rectangulaires, à traverse horizontale en pierre bleue au rez-de-chaussée et à meneau au niveau de l'entresol.

Le rez-de-chaussée est percé d'une porte dont l'encadrement de pierre bleue à bossages se termine par un arc surbaissé à clé d'arc à volute[1]. La porte est surmontée d'une baie d'imposte flanquée de volutes à godron. Cette porte présente la marque du tailleur de pierre Pierre Wincqz de Feluy (1635-1728)[1],[4].

Les allèges des fenêtres latérales du demi-étage en entresol sont ornées chacune d'un beau cartouche bleu à bords dorés réalisé par F. Cosemans en 1907[1].

Premier étage[modifier | modifier le code]

Le premier étage est percé de grandes fenêtres à croisée de pierre bleue.

Sa base est ornée de cinq bustes, réalisés par Alphonse Gilis en 1896-1899[1], qui représentent autant d'allégories que Pol Meirsschaut décrivait ainsi en 1900 dans son ouvrage Les sculptures de plein air à Bruxelles: Guide explicatif[3], de gauche à droite :

  • le Feu (Vulcain qui crache des flammes) ;
  • le Blé (Cérès ornée de fleurs des champs et d'épis de blé) ;
  • Gambrinus (le jovial roi de la bière) ;
  • le Houblon (une Flamande de riche nature) ;
  • l'Eau (un vieillard à barbe fluviale).

Ces bustes sont soutenus par des consoles à volute dorée qui prennent appui sur les trumeaux de l'entresol.

Les bustes ont été remis en état en 1907 par G. Vanden Berg, puis à nouveau restaurés en 1987[1].

Pignon[modifier | modifier le code]

La façade est sommée d'un élégant pignon de style baroque à deux niveaux[1], exécuté en pierre blanche. La partie centrale du pignon est percée d'un grand oculus circulaire, surmontée d'un fronton courbe et sommée de boules dorées[1].

Le pignon est flanqué de deux ailerons à volute et boule dorée, percés chacun d'un petit oculus ovale dont l'allège est ornée d'un cartouche rouge à bords dorés.

Ces deux cartouches, séparés par les balustres des deux travées axiales, composent ensemble le millésime « 1699 », année de reconstruction de la maison.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1A, Pentagone A-D, Pierre Mardaga éditeur, 1989

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k et l Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1A, Pentagone A-D, Pierre Mardaga éditeur, 1989, p. 237
  2. a b c et d Registre du patrimoine protégé en Région de Bruxelles-Capitale (catalogue illustré)
  3. a b et c Pol Meirsschaut, Les sculptures de plein air à Bruxelles: Guide explicatif, éditions Émile Bruylant, 1900, p. 105.
  4. a b c et d (nl) Bouwen door de eeuwen heen in Brussel, Stad Brussel 1B, Binnenstad H-O, Pierre Mardaga éditeur, 1993, pp. 50-51
  5. De volkstelling van 1702 in Brussel en omgeving, 2018, II, p. 944 : « 136. Den Alsembergh. Van twee huijsen éen gemaeckt. P(roprietaris) Adriaen de Vleeschouwer. Nu Glaude de Winckel. 300 Gul(den)s. 1-10 », « 137. Den kelder onder den Alsembergh. H(uerlinck) Hendrick Adriaens. 100 Gul(den)s. 0-10 ».
  6. J.R., « Le Hard Rock Café Brussels est enfin ouvert au 12A Grand-Place », L'Avenir,
  7. « Un Hard Rock Cafe sur la Grand-Place de Bruxelles dès cet été », SudInfo,
  8. « Bruxelles: le Hard Rock Café célèbre ses cinq années », NordEclair,