« Drogue » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Croquemort Nestor (discuter | contributions)
m →‎filmographie : {référence à confirmer}
Balises : Contenu remplacé Révoqué Suppression de contenu Éditeur visuel
Ligne 12 : Ligne 12 :


== Étymologie ==
== Étymologie ==
bite
L'[[étymologie]] du terme est imprécise.


Le [[Lexicographie|lexicographe]] espagnol Federico Corriente-Córdoba documente dès le {{s-|XV}} la racine [[Arabe andalou|arabe-andalouse]] {ḥṭr}<ref>{{ouvrage|titre=Dictionary of Andalusi Arabic|nom=Corriente Córdoba|prénom=Federico|éditeur=[[Éditions Brill|Brill]]|année=1997|isbn=978-90-04-09846-6|pages=130|lieu=Leiden|langue=en-UK}}</ref> (qu'il est possible de transcrire approximativement comme حطروكة ou ''hatruka''<ref>{{lien web|langue=es |prénom=V |nom=Anders |titre=Droga |url=http://etimologias.dechile.net/?droga |website=Etimologías de Chile |date=2001-2020 |consulté le=2023-02-17 |et al.=oui}}</ref>) comme ayant été romanisée en {{Citation |''adroqua''}} puis ''{{Citation |''(a)drogua''}}'' dans le nord-est de la [[Péninsule Ibérique|péninsule ibérique]]<ref>{{article|langue=es|auteur1=Federico Corriente|titre=Reflejos iberorromances del Andalusí (ḥṭr)|traduction titre=Reflets ibéro-romans de l'Andalou (ḥṭr)|journal=Al-Andalus Magreb|volume=I|date=1993|url=https://revistas.uca.es/index.php/aam/article/view/7710/7646|pages=77-87}}</ref>. Au {{s-|XVI}}, le terme [[néerlandais]] {{Citation étrangère |lang=nl |droog}} (« matière sèche ») est documenté<ref name="hachette">{{Ouvrage| titre=Dictionnaire Hachette encyclopédique, Grand format| éditeur=Hachette| année=2001| isbn=}}</ref>{{,}}<ref name="pelicier" />.

Pour [[Claude Saumaise]] et [[Gilles Ménage (grammairien)|Gilles Ménage]] ce mot dérive de « droga » fait à partir du [[persan]] « ''droa'' » (« odeur aromatique »)<ref name="pelicier">{{Ouvrage |auteur1=Yves Pélicier |auteur2=Guy Thuillier |titre=La drogue |éditeur=Presses universitaires de France |collection=Que sais-je ? |année=1972 |numéro d'édition=7 |pages totales=127 |isbn=2-13-044843-7}}</ref>. Certains pensent que ce mot pourrait venir aussi de l'[[hébreu]] « ''rakab'' » (« parfum »)<ref>[http://www.drogues.gouv.fr/lexique107.html MILDT]: définitions tirées du site de la [[MILDT]] (gouvernement français)</ref> ou de l'[[arabe]] « ''drâwa'' » (« balle de blé »)<ref name="pelicier" />.

En [[1752]], dans le ''[[Dictionnaire de Trévoux]]'', le terme drogue est défini comme {{Citation |un terme général de marchandise d'épicerie de toute sorte de nature, et surtout des pays éloignés, lesquelles servent à la médecine, aux teintures et aux artisans}}. Selon ce dictionnaire, le terme désigne aussi {{Citation |des choses de peu de valeur qu'on veut mettre en commerce}}<ref name="pelicier" />. Les drogues étaient donc des [[matière première|matières premières]] (plantes exotiques, c’est-à-dire [[épice]]s, produits pharmaceutiques ou autres) mises en vente par les herboristeries et les drogueries. Pour l'[[Académie nationale de pharmacie]], une drogue est tout produit ayant quelque propriété médicamenteuse, employé à l'état brut, tel qu'il existe dans la nature, ou après des opérations matérielles qui n'exigent aucune connaissance pharmaceutique. Selon l'origine de la drogue, il sera question de [[drogue végétale]] ou de drogue animale.

== Notions intégrées ==
[[Fichier:Papierosa 1 ubt 0069.jpeg|vignette|gauche| La [[cigarette]] est également une drogue, dérivée du [[tabac]].]]

L'usage du terme « drogue » peut prêter à confusion car il relève d'une [[sémantique]] multiple<ref name="chouvy DEA">Chouvy, ''Des plantes magiques au développement économique'', {{p.|12-14}}</ref>. La prise en compte de plusieurs paramètres permet de mieux cerner la notion de drogue. Pour Pierre-Arnaud Chouvy, « la drogue est tout d'abord un produit d'origine [[animal]]e, [[végétal]]e ou [[synthèse chimique|synthétique]], qui, introduit dans l'organisme par quelque moyen que ce soit, a sur celui-ci des effets biodynamiques, et qui peut, dans certains cas, créer une [[accoutumance]] plus ou moins grave »<ref name="chouvy DEA"/>.

La notion de drogue, en plus d'être caractérisée par des éléments [[biochimique]]s, est également caractérisée par la [[législation]] internationale sur les [[stupéfiant]]s. La première [[Convention internationale de l'opium|convention internationale]] sur le sujet s'est tenue en [[1909]] à [[Shanghai]] et concernait surtout l'[[opium]] et ses dérivés. De nombreuses conférences internationales se sont tenues (conventions internationales de [[Convention unique sur les stupéfiants de 1961|1961]], [[Convention sur les substances psychotropes de 1971|1971]] et [[Convention contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988|1988]]), et ont permis de réguler la [[production]], le [[commerce]] et la consommation des produits définis comme « stupéfiants ». Cependant, des évolutions importantes ont eu lieu depuis, avec notamment un mouvement qui tend, dans nombre de pays, à la légalisation et/ou un usage thérapeutique de quelques produits, au premier rang desquels - mais pas exclusivement - le cannabis. C'est ce que le médecin addictologue [[Bertrand Lebeau Leibovici]] qualifie de « longue marche »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Bertrand Lebeau Leibovici|titre=Drogues : la longue marche|lieu=Paris|éditeur=éditions Pepper / L'Harmattan|date=2022|pages totales=304 p.|isbn=978-2-14-030111-7}}</ref>. Les contours du terme « drogue » restent donc flous, puisque la nature de l'emploi d'une même substance peut déterminer son caractère licite ou illicite<ref name="chouvy DEA"/>.

Dans certains pays, la peine de mort est appliquée pour les trafics de drogue, les harcèlements, les violences. En France, ces actes font l'objet de peines d'amende et d'emprisonnement.

Le terme « drogue » recouvre donc plusieurs aspects : la nature des effets biologiques que la drogue induit d'une part, et d'autre part les rapports que celui qui la consomme entretient avec elle. Il faut qu'un composé chimique donné soit consommé pour qu'il puisse répondre à l'appellation de « drogue ». Le mode et la fréquence de consommation créent l'[[accoutumance]] ou la [[dépendance (toxicologie)|dépendance]] au produit. Il peut être donc pensé que c'est le consommateur (à travers ses modes de consommation), plus que le produit qui détermine quelle substance sera, pour lui, une drogue<ref>Pelt, {{p.|14}}</ref>. Un troisième élément permettant de définir une drogue sont les normes imposées par une société donnée. Ces trois éléments permettent d'appréhender la drogue comme un phénomène de société<ref name="chouvy DEA"/>.

Grâce à ces éléments, un même produit peut occuper des places très différentes dans des systèmes de valeurs et de modes de vie variés à travers le monde et les époques<ref>{{Ouvrage|auteur1=Alessandro Stella, Anne Coppel, (dir.)|titre=Vivre avec les drogues|lieu=Paris|éditeur=L'Harmattan|date=2021|pages totales=318|isbn=978-2-343-23390-1}}</ref>. En conséquence, le même produit peut devenir une panacée ou un fléau pour une [[Société (sociologie)|société]]. Le cas de la [[coca]] permet d'illustrer ce propos : elle représente une menace pour les [[États-Unis]], alors qu'elle symbolise l'identité culturelle [[bolivie]]nne pour les boliviens<ref>Hector Cordova Eguivar, Centre tricontinental, 1996, {{p.|25-36}}</ref>.

Cette différence d'approche d'un même produit est liée à la notion de tolérance socioculturelle, selon laquelle dans un pays où une substance est produite, un état d'équilibre relatif s'installe entre cette substance et les usagers où elle est intégrée dans un rituel social, mystique ou religieux. Ce rituel s'accompagne d'une tradition de l'usage du produit véhiculant des prescriptions d'utilisation, les quantités à utiliser, les dangers relatif à l'usage<ref name="pelicier" />.

Au vu de ces éléments [[anthropologique]]s, il est donc nécessaire de prêter attention aux divers systèmes de valeurs dans lesquels sont intégrés les produits psychoactifs. Chouvy pense que les différentes utilisations et perceptions des drogues sont caractérisées par des recours à des références à la [[tradition]] et à la [[modernité]] qui peuvent être contradictoires<ref name="chouvy DEA"/>. Tradition et modernité désignent ici des mouvements historiques ; ce qui impose également de faire preuve d'un relativisme historique quand on souhaite traiter des problématiques liées à la drogue. Ce relativisme historique est aussi important que le relativisme culturel évoqué plus haut<ref name="chouvy DEA"/>.

=== Représentations collectives ===
Dans les [[années 1960]] et notamment dans les sociétés occidentales, le terme ''drogue'' prend progressivement un sens péjoratif synonyme du terme [[stupéfiant]]<ref name="hachette"/>{{,}}<ref name="masson">{{Ouvrage |langue=fr |auteurs=L. Manuila, A. Manuila, M. Nicoulin |titre=Dictionnaire médical |éditeur=[[Éditions Masson|Masson]] |lieu=Paris/Milan/Barcelone |année=1991 |numéro d'édition=4 |pages totales=532 |isbn=2-225-81957-2}}.</ref>{{,}}<ref name="larousse">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Denis Richard |auteur2=Jean-Louis Senon |auteur3=Marc Valleur |titre=Dictionnaire des drogues et des dépendances |éditeur=Larousse |lieu=Paris |année=2004 |pages totales=626 |isbn=2-03-505431-1}}.</ref>{{,}}<ref name="Quillet">{{Ouvrage |titre=Dictionnaire encyclopédique Quillet |éditeur=Quillet |année=1962 }}.</ref> se limitant aux [[psychotrope]]s illégaux<ref name="masson"/>{{,}}<ref>[http://www.parl.gc.ca/37/1/parlbus/commbus/senate/com-f/ille-f/rep-f/Summary-f.htm Lexique du rapport du comité spécial du sénat (canadien) sur les drogues illicites, septembre 2002].</ref> (par exemple dans « [[Trafic de stupéfiants|trafic de drogue]] »). Ce glissement du [[sens (linguistique)|sens]] du terme est attribué à la mise en place des législations internationales et à l'émergence d'un phénomène massif de [[toxicomanie]]. Dans cette vision légaliste, l'[[boisson alcoolisée|alcool]] ou le [[tabac]] ne sont donc pas considérés comme des drogues malgré les comportements compulsifs qu'ils peuvent induire.

Ce sens péjoratif est renforcé par un imaginaire populaire nettement différent entre l'[[boisson alcoolisée|alcool]], les [[médicament psychotrope|médicaments psychotropes]] et les drogues où l'usage ancestral et [[chamanique]] des psychotropes s'efface en quelques décennies au profit d'une imagerie négative symbolisée par quatre représentations : déchéance, compulsion, irresponsabilité et animalité<ref>Représentations du mot « drogue » dans l'imaginaire populaire selon des études sociologiques dans {{Ouvrage| auteurs=A. Ehrenberg| titre=Drogues et médicaments psychotropes| éditeur=| année=1998| isbn=}}.</ref>.

L'évolution linguistique décrite précédemment témoigne d'une rupture culturelle quant au rapport aux [[substance]]s [[psychotrope]]s<ref name="larousse"/>. En effet, le rapport entre l'[[homme]] et les drogues est considéré comme un phénomène anthropologique majeur<ref name="chouvy DEA"/>.

Pour [[Richard Evans Schultes|R.E. Schultes]] et [[Albert Hofmann|A. Hofmann]], il semble évident que l'utilisation des « plantes à drogue »<ref>Terme utilisé ici pour les [[Plante psychotrope|plantes hallucinogènes]].</ref> remonte aux premiers pas de l'homme dans la connaissance de son environnement végétal. Ces plantes permettent alors à l'homme d'entrer en contact avec un autre monde, le monde des [[esprit]]s, un royaume surnaturel<ref>''Les Plantes des dieux'' {{p.|9}}.</ref>. C'est de cette division que naitra une division entre le monde [[sacré]] et le monde [[profane]]. Les rapports qu'entretient l'homme avec les drogues ont influencé l'élaboration de [[système de valeurs|systèmes de valeurs]], en établissant par exemple {{Citation|un ordre spatial à la surface de la terre en correspondance avec un ordre cosmique, surnaturel, idéologique qui fait partie intégrante de leur patrimoine culturel}}<ref>P. et G. Pinchemel, ''La face de la Terre'', Paris, Armand Colin, 1988.</ref>.

Les traces d'utilisation de [[Plante psychotrope|plantes hallucinogènes]] remontent si loin dans la [[Préhistoire]] que certains auteurs estiment que l'idée de [[Dieu]] aurait pu apparaître chez les hommes à la suite d'expériences hallucinatoires<ref name="chouvy DEA"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Peter T. |nom1=Furst |titre=Introduction à la chair des dieux |éditeur=[[Esprit frappeur (maison d'édition)|Édition L'esprit frappeur]] |lieu=Paris |année=2000 |pages totales=28 |isbn=2-84405-097-2}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Weston |nom1=La Barre |lien auteur1=Weston La Barre |titre=Les plantes psychédéliques et les origines chamaniques de la religion |éditeur=[[Esprit frappeur (maison d'édition)|Édition L'esprit frappeur]] |lieu=Paris |année=2000 |pages totales=44 |isbn=2-84405-105-7}}.</ref>.

La notion de drogue ne peut être séparée des contextes culturels au sein desquels elle évolue. En effet, les [[représentations collectives]] que des sociétés culturelles se font d'un seul et même produit peuvent se révéler diamétralement opposées. Chouvy souligne de plus que le relativisme est de rigueur lorsque la notion de drogue est abordée, et qu'il faut distinguer les [[représentations collectives]], qui sont partiales, partielles et contradictoires, des réalités objectives, qui se traduisent par des données objectives, mais qui sont insuffisantes<ref name="chouvy DEA"/>.

''Remarque'' : il peut exister un manque et une {{Citation|addiction sans drogue}}, par exemple {{Citation|quand le cerveau a le goût du jeu}}, explique le psychologue Mark Griffiths en 2012 à propos par exemple des jeux d’argent, jeux vidéo et jeux sur Internet. Selon lui, néanmoins {{Citation|le jeu excessif et le jeu dépendant sont deux phénomènes différents. Quelle est la différence entre un enthousiasme excessif et la dépendance ? (…) l’enthousiasme ajoute à la vie, alors que la dépendance retire. S’il n’y a pas de conséquences négatives sur la vie de la personne, le comportement excessif n’est pas un comportement dépendant (…) Il convient donc de distinguer très nettement les addictions exercées sur Internet et l’addiction à Internet (…) Dans le cadre de l’étude la plus importante à laquelle j’ai participé, le comportement de plus de {{unité|7000 joueurs}} a été analysé à partir des critères de l’Organisation mondiale de la santé. 12 % d’entre eux présentaient au moins trois critères de diagnostic de la dépendance. En revanche, nous n’avons pas identifié de cas réunissant les six critères que j’ai précédemment évoqués ''[1) Repli sur soi, 2) modification de l’humeur, 3) augmentation irrésistible du temps de jeu, 4) manque, 5) génération de conflits, 6) risque de rechute]''. Je considère par conséquent que la dépendance aux jeux vidéo en ligne n’existe pratiquement pas dans la réalité.}}<ref name=Griffiths2012/> ; des mécanismes proches pourraient expliquer que le [[shopping en ligne]] devienne une addiction chez certains, encouragé par la publicité d'une part, et facilité par la simplicité d'accès et l'anonymat parmi par l'Internet d'autre part.

=== Différentes acceptions ===
La notion de drogue peut être utilisée pour recouvrir plusieurs réalités, qui prennent en compte la relation particulière qu'entretient un individu ou une nation avec un produit considéré<ref name="chouvy DEA"/>.

Certains organismes définissent la drogue comme étant un [[synonyme]] du terme scientifique substance psychoactive, expression neutre sans connotation juridique<ref>[http://www.cite-sciences.fr/lexique/definition1.php?idmot=215&rech_lettre=d&num_page=8&habillage=glp&lang=fr&id_expo=37&id_habillage=57 Cité des Sciences et de l'Industrie] : organisme scientifique français.</ref>.

En France, l'[[Académie nationale de médecine]] adopte la définition suivante du terme drogue : {{début citation}}Substance naturelle ou de synthèse dont les effets [[psychotrope]]s suscitent des sensations apparentées au plaisir, incitant à un usage répétitif qui conduit à instaurer la permanence de cet effet et à prévenir les troubles psychiques (dépendance psychique), voire physiques (dépendance physique), survenant à l'arrêt de cette consommation qui, de ce fait, s'est muée en besoin.[…] En aucun cas le mot drogue ne doit être utilisé au sens de médicament ou de substance pharmacologiquement active<ref>Pierre Delaveau, [https://www.academie-medecine.fr/definition-du-mot-drogue/ Communiqué portant sur la définition du mot « drogue »], Académie Nationale de Médecine, Paris, {{date-|28 novembre 2006}}.</ref>.{{fin citation}}

L'[[Observatoire français des drogues et des toxicomanies]] (OFDT) propose la définition suivante pour le terme « drogues » :
{{début citation}} Produit psychoactif naturel ou synthétique, utilisé par une personne en vue de modifier son état de conscience ou d'améliorer ses performances, ayant un potentiel d'usage nocif, d'abus ou de dépendance et dont l'usage peut être légal ou non<ref>[http://www.caat.online.fr/toxicomanie/toxicointro.htm Drogue et toxicomanie].</ref>.{{fin citation}}

Cet observatoire publie ses données dans un rapport « Drogues, Chiffres clés »<ref name=OFDT2012>{{pdf}} OFDT, [http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/dcc2012.pdf "Drogues, Chiffres clés" ], {{4e|édition}}, 2012.</ref>.

Les professeurs David Cohen et Guilhème Pérodeau rappellent que :
{{début citation}}En d'autres termes, aucune caractéristique chimique ne peut distinguer entre un psychotrope appelé « drogue » et un autre appelé « médicament »<ref>[http://www.personnalitelimite.org/droguesmedicaments.html "Drogues" et "médicaments" mis en contexte].</ref>.{{fin citation}}

Pour l'[[Institut de santé publique]] [[Belgique|belge]] une drogue est une substance psychoactive utilisée à des fins non-médicales<ref>Marc Roelands, [http://www.iph.fgov.be/Keywords.asp?Keyword=drogues&Syn=&cTaal=FR&Newquery=Y&Lang=FR Définition du mot « drogue »], [[Institut de santé publique]], Bruxelles (Belgique).</ref>.

Juridiquement, le terme « drogue » renvoie aux substances illicites par opposition à d'autres substances telles l'alcool, la [[nicotine]] ou les médicaments psychotropes<ref>[http://www.parl.gc.ca/37/1/parlbus/commbus/senate/com-f/ille-f/rep-f/Summary-f.htm Rapport du comité spécial du sénat (canadien) sur les drogues illicites], présidé par Pierre Claude Nolin, septembre 2002.</ref>.

Le terme ''drogue'' est parfois utilisé par extension pour qualifier produit causant un comportement compulsif incluant une [[dépendance (toxicologie)|dépendance]] et/ou pour désigner l'objet d'une [[addiction]] (des comportements répétés et supposés par le sujet prévisibles, maîtrisables). Par exemple, les achats compulsifs, la [[dépendance à Internet]], les [[dépendance au jeu vidéo]], le [[jeu pathologique]], la [[Dépendance à la pornographie|sexualité]] ou le [[surentraînement]] sportif<ref>Marc Valleur, Dan Velea, [http://www.toxibase.org/Pdf/Revue/Valleur_Velea2002.pdf « Les addictions sans drogue(s) »], ''[[Toxibase]]'', {{numéro|6}}, juin 2002.</ref>{{,}}<ref>voir aussi : [[Addiction#Exemples|Exemples d'addictions]].</ref>, ou encore la [[boulimie]]<ref>Rengifo F (2010) La boulimie : une toxicomanie sans drogue ?. La clinique lacanienne, (2), 157-162.</ref> ou l'[[anorexie]]<ref>{{Article |prénom1=Vincent |nom1=Dodin |titre=L’anorexie ou la recherche du manque : une drogue pour lutter contre l’angoisse de la solitude |périodique=Médecine et Nutrition |volume=45 |numéro=3 |date=2009 |issn=0398-7604 |doi=10.1051/mnut/2009453147 |lire en ligne=http://www.medecine-nutrition.org/10.1051/mnut/2009453147 |consulté le=2022-06-05 |pages=147–153}}.</ref> qui évoquent un phénomène de toxicomanie ou d'addiction sans drogue.

Selon Mark Griffiths (2012), on peut parler de drogue et de dépendance à une drogue quand les six symptômes ou effets suivant sont réunis<ref name=Griffiths2012>{{Article |langue=fr |prénom1=Mark D. |nom1=Griffiths |titre=Addiction sans drogue, quand le cerveau a le goût du jeu |périodique=Adolescence |volume=79 |numéro=1 |date=2012 |issn=0751-7696 |issn2=1969-6736 |doi=10.3917/ado.079.0051 |lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-adolescence-2012-1-page-51.htm |consulté le=2022-06-05 |pages=51}}.</ref> :
# Repli sur soi ;
# Modification de l'humeur ;
# Augmentation irrésistible du temps consacré à l'activité ;
# Manque ;
# Génération de conflits ;
# Risque de rechute.

=== Expressions dérivées ===
Le [[dictionnaire de Trévoux]] définit aussi le [[substantif]] « drogueur » (qui fournit, qui vend des drogues), disparu depuis, et le [[verbe]] « droguer » (donner ou prendre des médicaments)<ref name="pelicier"/>.

Les nombreux glissements successifs du champ sémantique du terme « drogue » indiquent que son usage renvoie à des notions subjectives. Ainsi, le glissement sémantique de la [[locution (linguistique)|locution]] « être drogué », qui induit l'idée que c'est le produit qui dirige l'usager - même s'il a pu ''être drogué'' à son insu - vers la locution « être ''un'' drogué » qui assimile l'usager à son « vice », montre le passage d'un qualificatif (être quoi ? drogué) à un substantif (être qui ? un drogué). Cette évolution montre comment l'usager ne devient qu'une représentation de son produit, réduit à un simple objet, il est plus facile à stigmatiser<ref name="larousse"/>.

==== Drogues perceptuelles et cognitives ====
Il existe des substances qui ne sont pas considérées comme des substances psychoactives, mais qui ont cependant un effet non-fonctionnel et direct sur le [[système nerveux]] qui affecte l'état mental d'une personne ; ces substances sont appelées « drogues perceptuelles »<ref name="lea">Stephen E. G. Lea, Paul Webley, « Money as tool, money as drug : The biological psychology of a strong incentive », ''[[Behav. Brain Sci.]]'', Cambridge University Press, [http://www.bbsonline.org/Preprints/Lea/Referees/Lea.3.pdf Lire en ligne]</ref>. Un exemple de drogue perceptuelle peut être la [[saccharine]], qui a les mêmes effets sur le système nerveux que le [[fructose]] ou le [[lactose]], mais sans être un [[glucide]] (il n'a donc pas de valeur nutritionnelle).

En étendant la notion de drogue perceptuelle, on peut se rendre compte que nombre d'autres [[stimuli]] peuvent produire des effets perceptuels qui ne sont pas associés à un bénéfice de la personne qui perçoit ces stimuli, comme c'est le cas de la [[pornographie]] par exemple<ref name="lea"/>.

Lorsqu'un individu est motivé pour lire un texte, qui peut alors lui procurer certaines sensations (comme cela peut être le cas avec la lecture de textes pornographiques), il peut être question de drogue cognitive. L'effet de cette drogue dépend alors de ce qui est lu et de ce qui est compris<ref name="lea"/>.

==== Drogue récréative ====
Le terme de ''drogue récréative'' est un terme dérivé de l'expression ''usage récréatif'', qui désigne avant tout l'environnement de consommation. L'usage intervient alors dans une optique festive, l'effet désinhibant des [[psychotrope]]s étant recherché par les usagers.

Ce terme désigne une consommation occasionnelle et modérée n'entraînant aucune complication pour la santé ou le comportement<ref name="toxicomanie-quebec">« Usage récréatif, abus et dépendance », ''Drogues : Savoir plus, risquer moins'', Comité permanent de lutte à la toxicomanie du Québec [http://www.toxquebec.com/livre_drogues/fr/index_usage_recreatif.html Lire en ligne]</ref>. Cette consommation récréative s'oppose ainsi à la notion de ''consommation problématique'' qui définit la [[toxicomanie]].

Le fait de présenter les [[psychotrope]]s illégaux comme des substances ''récréatives'' est considéré comme incitatif car occultant les problèmes de marginalisation qu'un usage abusif de ces produits peut induire{{référence nécessaire}}. C'est le cas notamment en [[France]] où l'''incitation à l'usage'' de psychotrope illégaux est pénalement répréhensible<ref>Article L3421-4 du [[code de la santé publique]] : {{citation|La provocation au délit prévu par l'article L. 3421-1 ou à l'une des infractions prévues par les articles 222-34 à 222-39 du code pénal, alors même que cette provocation n'a pas été suivie d'effet, ou le fait de présenter ces infractions sous un jour favorable est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.

Est punie des mêmes peines la provocation, même non suivie d'effet, à l'usage de substances présentées comme ayant les effets de substances ou plantes classées comme stupéfiants.}}</ref>.

==== Usage détourné ====
Le terme ''usage détourné'' désigne l'utilisation d'un [[médicament]] en dehors d'indications thérapeutiques. Il s'applique à l'usage de médicaments dans le cadre du [[Dopage (Sport)|dopage]] mais aussi à l'utilisation de [[psychotrope]]s pour modifier volontairement l'état de conscience. Ce terme induit un jugement moral.

L'usage détourné désigne souvent l'usage de [[sédatif]]s, d'[[opiacé]]s ou de [[stimulant]]s à des fins non-médicales, comme ce peut être le cas avec la [[buprénorphine]], la [[kétamine]], la [[morphine]] ou d'autres.

== Typologie ==
{{Article détaillé|Classification des psychotropes}}
Il existe de nombreuses classifications des drogues. Ces classifications ont été établies au cours du {{XXe siècle}} en prenant en compte leurs effets, leur famille pharmacologique, leur activité sur le système nerveux, leur dangerosité (en fonction de la dépendance physique, psychique et de l'accoutumance), leurs implications sociales ou leur statut juridique.

En fonction des facteurs pris en compte, on verra donc certains produits réglementés et ayant une action [[psychotrope]] ([[boisson alcoolisée|alcool]], [[tabac]] ou [[médicament psychotrope|médicaments psychotropes]] par exemple) peuvent être considérés ou pas comme étant des drogues.

Aux [[Pays-Bas]], en [[1972]], le ''rapport Baan'' définit les drogues en termes de ''potentialité d'un risque d'usage'' et non en termes de ''nocivité d'une substance''. Cette définition est considérée comme l'élément fondateur de la politique hollandaise en matière de drogue considérant qu'un produit n'est pas par nature une drogue mais peut le devenir de par son usage<ref>Hélène Martineau et Émilie Gomart, [http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/paysbas.pdf Politiques et expérimentations sur les drogues aux Pays-Bas], [[OFDT]], 2000</ref>.

Une liste de critères est établie pour juger des effets positifs et négatifs de l’usage du produit pour l’usager et pour la société afin de déterminer un ''risque acceptable'' :
# Les propriétés pharmacologiques du produit (existence ou non de [[tolérance]]) ;
## Le mode de consommation (ingestion, injection, inhalation),
## La fréquence d'usage,
## La personnalité de l'usager ;
# La possibilité de fractionner les doses ;
# Le groupe d'usagers (âge, situation sociale) ;
# Les risques de danger pour autrui (travail, conduite automobile) ;
# La possibilité de réglementer la production et de normaliser l'usage ;
# La possibilité d'évaluer l'usage (dosage dans le sang, les urines{{etc.}}).

C'est cette notion de ''risque acceptable'' qui est considérée comme à l'origine de la différenciation ''drogue douce''/''drogue dure''. Les ''drogues douces'' qui présenteraient un ''risque acceptable'' étant moins pénalisées que celles présentant un ''risque inacceptable''.

=== Opposition drogues ''douces'' et ''dures'' ===
{{Voir aussi|Classification des psychotropes}}
''Drogue dure'' est un terme qui qualifie des substances à même de provoquer une [[dépendance (toxicologie)|dépendance]] psychique et physique forte<ref name="eyrolles"/>{{,}}<ref>Les cas de décès par abus de drogue dure sont donc plus fréquents.</ref>. Ce terme désigne généralement les dérivés de [[cocaïne]] et d'[[héroïne]]<ref>[http://www.senat.fr/rap/r02-321-1/r02-321-1.html Rapport de la commission d'enquête] sur la politique nationale (française) de lutte contre les drogues illicites du 3 juin 2003</ref>.

Ces termes sont apparus lors de la mise en place des réglementations internationales concernant les drogues. Ils ont un sens historique fortement attaché à la réglementation de l'époque où seuls les dérivés [[morphine|morphiniques]], [[cocaïne|cocaïniques]] et [[cannabis|cannabiques]] étaient visés par les lois<ref name="larousse"/>, même si leur définition stricte peut s'adapter à d'autres produits.

Le terme de ''drogue douce'' désigne presque exclusivement le [[cannabis]], du fait que celui-ci induise une dépendance mentale très faible et que le risque de décès par surdose soit nul. On a cependant découvert un lien entre [[Schizophrénie#Cannabis|schizophrénie et cannabis]]. On notera néanmoins que certains décès peuvent être indirectement liés à la consommation, par exemple un accident de la route<ref name="eyrolles">{{Ouvrage| langue=fr| auteurs=Yasmina Salmandjee| titre=Les drogues, Tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation| éditeur=[[Eyrolles]]| collection=[[Eyrolles Pratique]]| lieu=Paris| année=2003| pages totales=223| isbn=2-7081-3532-5}}</ref>. On oppose cette expression à ''drogue dure''.

L'appellation « drogue douce » est contestée par certains, dans la mesure où il peut exister dans certains cas un {{citation|''usage dur des drogues douces''}}<ref>J.P. Couteron. L'usage dur des drogues douces. La mise en place d'un outil d'autoévaluation de la consommation. ''Cahiers de Profession Banlieue (Les)'', 2001, (décembre) : 51-69</ref>. Dans de tels cas, la prise d'un produit habituellement qualifié de ''drogue douce'' peut conduire à la [[toxicomanie]]. L'ambiguïté du qualificatif « douce » pour une drogue conduit parfois à choisir l'expression « drogue lente ». Selon le docteur Nora Volkow, directrice du ''National Institute on Drug Abuse'', la « distinction entre drogue douce et drogue dure est une fumisterie »<ref name=":3">{{Lien web |langue=fr|titre=La consommation de cannabis chez les jeunes adultes altère le développement du cerveau |url=https://atlantico.fr/article/decryptage/la-consommation-de-cannabis-chez-les-jeunes-adultes-altere-le-developpement-du-cerveau-impact-consequences-drogue-douce-legalisation-prevention-dan-velea |site=Atlantico |date=2022-09-05 |consulté le=2022-09-05}}</ref>. Ce qui importe avant tout, c'est le type de rapport que l’individu entretient avec ces stupéfiants et le type de consommation<ref name=":3" />.

C'est à la suite notamment des travaux en France des professeurs psychiatres Philippe-Jean Parquet et [[Michel Reynaud]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Michel Reynaud]]|titre=Usage nocif de substances psychoactives. Identification des usages à risque. Outils de repérage. Conduites à tenir|éditeur=La Documentation française|année=2002|pages totales=278|isbn=}}.</ref> dans les années 2000 que s'est substituée, à la distinction drogue douce/drogue dure prévalant des années 1960 aux années 1990, la distinction usage doux/usage dur englobant des paramètres nombreux et intriqués, associant l'action pharmacologique de la drogue, les modalités pratiques de son usage, la personnalité de l'usager et le contexte de l'usage<ref>{{Ouvrage|auteur1=Denis Richard|titre=Le cannabis et sa consommation|éditeur=Armand Colin|année=2009|passage=17-18|isbn=}}.</ref>.

{{Tableau drogues}}

=== Opposition drogues de synthèse et naturelles ===
Le terme de ''[[drogue de synthèse]]'' s'emploie surtout par opposition au terme ''drogue naturelle''. La drogue naturelle est issue de ''produits naturels'' ayant subi peu ou pas de transformations comme les [[champignon hallucinogène|champignons hallucinogènes]] ou le [[cannabis]] ; alors que la drogue de synthèse désigne principalement des substances comme l'[[ecstasy]], le [[LSD]] ou les [[Drogue sur mesure|drogues sur mesure]] qui nécessitent une synthèse en laboratoire.

Cette distinction est contestée par certains auteurs, dans la mesure où la [[résine de cannabis]], généralement considérée comme ''naturelle'', peut parfois subir des manipulations chimiques visant à en augmenter le principe actif (le [[Tétrahydrocannabinol|THC]])<ref>{{Ouvrage| langue=fr| auteurs=Amine Benyamina| titre=Le cannabis et les autres drogues| éditeur=Solar| lieu=Paris| année=2005| pages totales=197| isbn=2-263-03904-X}}</ref>. De plus, ces auteurs considèrent que l'usage du terme ''naturel'' peut prêter à confusion quant à la dangerosité du produit.

=== Opposition drogues légales et illégales ===
Les termes [[Drogues légales|drogue légale]] et drogue illicite sont utilisés depuis la mise en place des diverses législations sur les psychotropes<ref name="toxicomanie-quebec" />.

Une drogue illicite est une drogue dont la consommation et la vente sont interdites par la loi d'un pays. Le caractère illicite de certaines drogues varie d'une législation (et donc d'un pays) à l'autre. Le [[cannabis]], par exemple, est illicite en France mais autorisé sous réglementation stricte à la vente et à la consommation aux Pays-Bas.

Cette distinction entre les deux termes s'attache aux substances [[Psychotrope|psychotropes]] consommées dans un but non thérapeutique et susceptible d'induire une [[Dépendance (toxicologie)|dépendance]] en les différenciant sur leur statut légal.

Les drogues appelées [[drogues légales]] désignent les substances [[Psychotrope|psychotropes]] dont la consommation et la vente ne sont pas interdites par la loi d'un pays. Par drogue légale, en général l'[[Boisson alcoolisée|alcool]], le [[tabac]], le [[café]], les [[médicaments psychotropes]] ou les [[solvants organiques]] sont désignés.

La distinction « drogues illicites » et « drogues légales » introduite ci-dessus ne saurait induire en aucune manière une distinction de fait entre « drogue dangereuse » (et/ou potentiellement létale) et « drogue inoffensive » (et/ou non potentiellement létale). En d'autres termes, une drogue légale peut être tout aussi dangereuse (ou pas) qu'une drogue illicite : il doit être bien clair que la distinction de ce paragraphe n'aborde en aucun cas cette distinction ni ne la sous-entend.

==== Alcool ====
L’[[boisson alcoolisée|alcool]] est considéré comme un des plus anciens produits psychoactifs. Dès l’[[Antiquité]], sa consommation était synonyme de célébration et de rituel. Il fut également utilisé comme anesthésiant lors des campagnes napoléoniennes. Les médecins étaient autorisés à en prescrire pendant la [[prohibition]]<ref name=":0" />.

D’un point de vue scientifique, l’alcool ou [[éthanol]] est une petite [[molécule]] connue pour sa rapidité de diffusion, seulement quelques minutes après l’absorption.

L’alcool est connu pour sa capacité à détendre et désinhiber les consommateurs. Il y a deux phases : une première phase d’[[euphorie]] et d’excitation suivie d’une phase de [[sédation]] et d’endormissement<ref name="Poret 2006">{{Article|langue=fr|auteur1=Sylvaine Poret|titre=Vers une analyse économique des politiques publiques des drogues ?|périodique=Revue Française d’Économie|date=2006|lire en ligne=|pages=167-199}}</ref>.

==== Tabac ====
Actuellement, le [[tabac]] est une plante cultivée dans le monde entier<ref name=":0" />. Le tabac que l’on fume s’obtient par séchage et fermentation des feuilles. Autrefois, le tabac était consommé par les Amérindiens, pour son côté thérapeutique, spirituel ou bien par simple plaisir. Il fit son apparition en Europe au {{s-|XVI}}. Ses côtés psychostimulant, coupe-faim et antidépresseur l’ont vite rendu indispensable, d’autant plus que le manque de [[nicotine]] provoque une humeur négative. L’effet du tabac est de courte durée, c’est pourquoi sa consommation devient plus fréquente et répétée. En plus de la nicotine, des milliers de composés contenus dans le tabac favoriseraient la dépendance<ref name="Poret 2006" />.

==== Médicaments psychotropes ====
Il y a plusieurs catégories de médicaments : les [[Hypnotique|hypnotiques]] (somnifères et sédatifs), les [[anxiolytique]]s (tranquillisants), les [[antidépresseur]]s, les [[Neuroleptique|neuroleptiques]] (médicaments utilisés dans le traitement des psychoses), les [[Stimulant|stimulants]] et les [[Corticoïde|corticoïdes.]] Parmi les plus connus, le [[Fluoxétine|Prozac]], le [[Flunitrazépam|Rohypnol]], [[Diazépam|Valium]], ou l’Artane (antiparkinsonien).Il existe donc des médicaments à toutes les « souffrances » de la vie<ref name=":0" />.

==== Solvants organiques ====
Les solvants organiques sont des produits chimiques, volatiles ou gazeux qui, inhalés, agissent sur le système nerveux et provoquent une forme d’ivresse<ref name=":0" />. On retrouve certains gaz comme le [[Protoxyde d'azote|protoxyde d’azote]] (dit gaz hilarant)<ref>[https://www.illicit-trade.com/fr/2019/10/trafic-protoxyde-d-azote/ Drogues récréatives : le protoxyde d’azote ne fait plus rire], illicit-trade.com, 22 octobre 2019, par Valentine Leroy</ref>, le [[Agent anesthésique volatil|gaz anesthésique]] (utilisé généralement dans les fêtes techno), l’[[oxygène]] pur, le gaz des briquets (riche en [[propane]] et en [[butane]]<ref name="Poret 2006" />).

== Implications socio-sanitaires ==
{{Article détaillé|Psychotrope|Toxicomanie}}

Les effets des drogues sont qualifiés de [[psychotrope]] ; ils peuvent modifier l'[[esprit]], la [[Volonté (philosophie)|volonté]], le [[jugement (philosophie)]], etc. En effet, les drogues agissent généralement grâce à un ou plusieurs [[Alcaloïde|alcaloïdes]] et modifient les [[Transmission synaptique|transmissions synaptiques]].

La consommation de drogues est associée à des problèmes sociaux et de [[santé]] qui varient selon le type, la quantité et le mode d'absorption de la [[substance]] mise en cause. La consommation répétée de drogue peut conduire à la [[toxicomanie]] et avoir des conséquences sanitaires.

Il est cependant important de préciser que toutes les drogues n'ont pas les mêmes effets. Ce qui remet d'ailleurs en cause la classification drogues douces/dures. Ce classement a été établi en prenant comme seul critère les effets négatifs que les drogues peuvent entraîner sur l'organisme, or il y a d'autres critères à prendre en compte : certaines drogues comme le cannabis sont faciles à se procurer ; de plus elle ne coûtent pas cher, c'est un critère important car il est plus facile de s'en procurer. Seulement, l'addiction physique est bien plus faible que pour la cocaïne qui même si elle est prise ponctuellement fait facilement déraper vers l'addiction totale.

Bien que certaines soient réglementées, notamment [[Anesthésique|anesthésiques]] et les [[antidépresseurs]], les drogues dites légales peuvent être achetées librement dans tous les commerces, en pharmacie, sur internet…

=== Alcool ===
La consommation chronique d’[[boisson alcoolisée|alcool]]<ref name=":0" /> est susceptible de causer de lourds dommages sur le système digestif, le système neurologique et le système cardiovasculaire. Les conséquences varient selon le consommateur, la fréquence, les contextes environnementaux… Selon l’[[Organisation mondiale de la santé|OMS]], une consommation moyenne supérieure ou égale à quatorze verres standard par semaine pour les femmes et {{nobr|21 verres}} par semaine pour les hommes augmente les risques à moyen terme.

De toutes les substances psychoactives, l’alcool est la plus largement consommée puisque seuls 3,5 % des Français déclarent n’en avoir jamais bu. En 2002, L’alcool représente 8,9 % du budget alimentaire des ménages français (vs 12,4 % en 1960). En général, la consommation est principalement masculine et augmente considérablement avec l’âge. Dès l’âge de {{nobr|20 ans}}, plus d’un Français sur deux consomme de l’alcool au moins une fois par semaine. Ils ne boivent pas forcément quotidiennement, mais sont enclins aux ivresses répétées : 40 % des hommes de {{nobr|20 à 25 ans}} et 24 % des femmes déclarent plus de trois ivresses par an.

En France, c’est près de cinq millions de personnes qui souffrent de problèmes médicaux, psychologiques ou sociaux en relation avec une consommation excessive d’alcool. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 14 % de la population générale (de {{nobr|12 à 75 an}}s) et 15 % des consommateurs d’alcool présentent un symptôme d’abus ou de dépendance (20 % des hommes et 8 % des femmes). Parmi les personnes dépendantes, 14 % présentent un autre trouble mental).

Ces chiffres sont simples à expliquer. L’alcool est toujours synonyme de fête, de convivialité et de rituel. C’est une des substances les plus simples à acheter. Que ce soit en centre-ville ou en campagne, chez les petits épiciers ou dans la grande distribution, l’alcool est disponible partout.

De nos jours, de nombreuses campagnes de prudence, des centres et des aides sont mises en place pour lutter contre le fléau que peut être l’alcool. Quelle que soit l’ampleur de l’[[alcoolisme]], chaque malade peut bénéficier d’un traitement. Des molécules permettant de maintenir l’abstinence après sevrage ont été découvertes : l’[[acamprosate]] et la [[naltrexone]]. Mais c’est une approche psychothérapique qui reste le plus efficace pour les alcoolo-dépendants<ref>{{Article|langue=fr|auteur=Aude Lalande|titre=L"addictologie, pour quoi faire ?|périodique=Association Vacarme|lieu=Paris|date=2910|numéro=51|passage=70-73|isbn=978-2-35480-072-7|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-vacarme-2010-2-page-70.htm?1=1&DocId=186273&hits=142%20134%20127%207}}.</ref> (psychothérapies, thérapies familiales, thérapies cognitivo-comportementales). Mais cela reste encore malheureusement insuffisant. En effet, moins de 20 % des personnes présentant une dépendance à l’alcool consultent un professionnel dans un délai de dix ans après l’apparition des premiers symptômes. Contrairement à certaines drogues illicites, l’alcool reste un problème insuffisamment traité{{vague}}<ref name="Guichard 2002">{{Article|langue=fr|auteur1=Anne Guichard|titre=Tensions sociales et usages de drogues|périodique=Revue Internationale des toxicomanies et des addictions|date=2002|volume=8|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-psychotropes-2002-1-page-43.htm?|pages=43-63}}.</ref>.

=== Tabac ===
La consommation de [[tabac]]<ref name=":0" /> se répercute sur la sphère ORL ([[cancer]], [[dysplasie]], anomalies de la muqueuse), sur le système pulmonaire (bronchites chroniques, cancer du poumon) et sur le [[système cardiovasculaire]] (infarctus du myocarde). C’est une des premières causes de mortalité évitable, étant responsable d’un cancer sur trois.

Comme pour les autres substances, les risques et conséquences varient d’un individu à l’autre. Le fait d’être dépendant au tabac dépend de facteurs génétiques pour 61 % des hommes et pour 63 % des femmes. Mais pour 95 % des fumeurs, la dépendance commence au cours de l’année suivant le début de la consommation quotidienne. L’arrêt de la cigarette dépend beaucoup des variables psychologiques et psychosociologiques.

Chez les jeunes, la réaction à la première cigarette dépend à 70 % de facteurs environnementaux, d’où l’importance de la prévention à cet âge. Les garçons comme les filles débutent au même âge, généralement vers les 14 ans. À cet âge, la consommation de tabac augmente le risque d’être dépendant d’autres substances psychoactives. Le début du [[tabagisme]] commence parfois de manière significative, à la suite d'événements marquants, de maltraitances, etc.

Les inégalités sociales jouent également sur la consommation du tabac :
* chômeurs : 52 % de fumeurs ;
* employés fumeurs chez les hommes : 45 % des ouvriers, 37 % des employés et 31 % des cadres.

Autre chiffres marquants, 14 millions de Français (18 à 75 ans) sont fumeurs et près de 12 millions d’entre eux sont des fumeurs réguliers (fumant au moins une cigarette par jour) dont 33 % d’hommes et 26 % de femmes.

La façon d’arrêter le tabac varie aussi en fonction de l’individu. L’arrêt du tabac sans aucune aide médicalisée reste la situation la plus fréquemment rencontrée. Il y a différents traitements disponibles, comme les substituts nicotiniques, la prescription du bupropion (antidépresseur) et l’utilisation de thérapies cognitivocomportementales. Ces traitements multiplient par deux les chances d’abstinence de plus d’un an<ref name="Guichard 2002" />.

=== Médicaments psychotropes ===
La consommation de [[Médicament psychotrope|médicaments psychotropes]] est due à diverses raisons, notamment les prescriptions médicales inappropriées, automédication ou détournements d’usage. Elle existe davantage chez les femmes et les personnes âgées. La France est le pays le plus consommateur d’Europe. En général, plus le médicament est efficace, plus la tentation d’en abuser est forte. Il est d’ailleurs difficile de distinguer les consommations révélatrices d’une [[Addiction|dépendance]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Aude Lalande|titre=L'addictologie, pour quoi faire ?|éditeur=Association Vacarme|lieu=Paris|année=2010|pages totales=93|passage=70-73|isbn=978-2-35480-072-7|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-vacarme-2010-2-page-70.htm?1=1&DocId=186273&hits=142%20134%20127%207}}</ref> des autres. La consommation de ces produits n’est évidemment pas sans risque, par exemple sur la conduite ou sur le comportement. Les plus consommés sont généralement les [[Anxiolytique|anxiolytiques]]. La consommation de « produits stimulants pour affronter un obstacle réel ou ressenti et améliorer ses performances physiques ou intellectuelles », que ce soit pour des compétitions, des entretiens, des examens, etc., est une grande part de ce problème de société.

Cette consommation entraîne une forte dépendance physique et psychique. Le sevrage lors de l’arrêt est relativement douloureux<ref name="Guichard 2002" />.

=== Solvants organiques ===
[[Fichier:Toxicoman - Substance abuse.jpg|vignette|Inhalation de colle depuis un sac plastique.]]
La plupart des [[Solvant|solvants]] sont aujourd’hui presque tous disponibles en grande surface, du fait de leur usage banal et quotidien : produits de nettoyage, colles, carburants, antigel, détachants, solvants pour peinture et vernis, produits cosmétiques… Leur faible coût les rend particulièrement attractifs pour les adolescents. En France, 4,4 % des jeunes de {{nobr|17 à 19 ans}} en ont déjà fait l’expérience. En cas d’usage fréquent, la [[toxicité]] neurologique, cardiologique et pneumologique peut-être très dommageable, à court terme comme à long terme. Des risques de problèmes psychiatriques graves sont également à craindre<ref name="Guichard 2002" />.

== Prohibition ==
{{Article détaillé|Prohibition des drogues}}

Une des caractéristiques des drogues et de leur marché est la prohibition et la répression dont elles font l'objet à l'échelle mondiale. Ce sont historiquement les [[États-Unis]] qui en sont les premiers financiers et promoteurs<ref name="chouvy"/>. La répression et la prohibition sont basées sur le présupposé que l'usage de drogues (stupéfiants) est moralement répréhensible car lié à la recherche de plaisir. Les considérations de santé publique, qui justifient officiellement la politique de prohibition, sont alors subordonnées à ce présupposé émanant d'une culture dominante à l'éthique protestante<ref name="chouvy"/>. C'est à la fois pour protéger la société dominante des effets délétères de l'abus de drogues que pour permettre à la société de profiter des bienfaits thérapeutiques des substances psychoactives que sera votée en [[1906]] la première loi fédérale de régulation des médicaments aux États-Unis, le ''Pure Food and Drug Act''. Les débats à ce sujet, portant principalement sur l'[[opium]] et ses produits dérivés, ont débouché sur l'adoption du ''[[Harrison Narcotics Tax Act]]'' en [[1914]]<ref>E. Bertram, ''Drug War Politics, The Price of denial'', University of California Press, Berkeley, 1996, ch. 4</ref>, et la philosophie de cette loi a été appliquée à d'autres produits par la suite<ref>{{lang|en|R.Bonnie, ''The Marijuana conviction : A History of Marijuana Prohibition in the United States'', Lindesmith Center, New York, 1999, ch. 1 et 2}}</ref>.

Au début du siècle, les substances étaient importées depuis l'étranger, les colonies et anciennes colonies européennes, territoires soumis à des puissances politiques, industrielles et marchandes qui tiraient des bénéfices du commerce de l'opium et du cannabis comme la [[Grande-Bretagne]] via la [[Compagnie anglaise des Indes orientales]] et qui ira jusqu'à déclarer des guerres au nom du libre commerce de l'[[opium]] dans ce qui ont été nommées les [[guerres de l'opium]]. Les puissances européennes ont contesté la position prohibitionniste des États-Unis jusque dans les [[années 1950]], époque où celles-ci ont cessé de tirer des profits du commerce des drogues dans leurs colonies<ref>Guillermo Aureano, « L'État et la prohibition de (certaines) drogues », ''in Cemoti'', {{numéro|32}} - Drogue et politique, juillet-décembre 2001, [http://cemoti.revues.org/document686.html Lire en ligne]</ref>.

Le régime prohibitionniste est donc partiellement fondé sur des bases conflictuelles sociales, ethniques et géopolitiques, ces trois dimensions étant inextricables selon Pierre-Arnaud Chouvy et Laurent Laniel. Ces auteurs considèrent également que la classification des substances et la législation afférente ne reposent pas sur un fondement scientifique mais sur des bases idéologiques, morales et politiques<ref name="chouvy"/>.

Les politiques actuellement en vigueur mettent l'accent sur les propriétés chimiques des produits et nient que les effets des drogues dépendent aussi des représentations sociales liées à leur usage<ref>N. Zinberg, ''Drug, Set and Setting : The basis for Controlled Intoxicant Use'', Yale University Press, New Haven, 1984</ref>. Les orientations politiques prises par rapport aux drogues donnent lieu à des débats controversés, qui débouchent sur des représentations partielles et partiales<ref name="chouvy"/>. Chouvy et Laniel soulignent que ce qu'ils appellent « déterminisme pharmacologique » sert les intérêts d'institutions puissantes telles la médecine, la presse, la police et le gouvernement ; ce qui explique la prééminence de cette approche sur les politiques publiques<ref name="chouvy"/>.

=== Politiques publiques dans le contrôle du commerce et de l’usage des drogues ===
Dans le domaine des drogues, le grand public a une expérience ordinaire, intime, directe ou indirecte, dont il faut tenir compte. C’est d’ailleurs l’évidence de cette expérience qui lui a fait aussi rapidement admettre en France, en 1999, que l’alcool et le tabac étaient également des drogues susceptibles d’abus et de dépendance<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nicole Maestracci|titre=Les drogues|éditeur=Presses universitaires de France|année=2005|pages totales=128|passage=Chapitre 3 - p. 71-120|isbn=978-2-13-053374-0|lire en ligne=http://www.cairn.info/les-drogues--9782130533740.htm}}</ref>.

Cela exige beaucoup de transparence et l’élaboration d’une culture commune partagée, aussi bien par les professionnels et les experts, que par le grand public. Ce préalable ne peut se construire que dans la durée, une durée souvent peu compatible avec le calendrier politique. Faute d’une telle démarche, les pouvoirs publics sont condamnés à n’adopter que des mesures parfois spectaculaires, mais toujours superficielles et peu crédibles. Les politiques de lutte contre les drogues ne peuvent pas se résumer à la loi ou à l’énumération des substances interdites. Elle doivent agir sur l’ensemble des leviers, l’éducation, la prévention, l’insertion sociale, les traitements et la répression<ref name=":0" />.

=== Rôle de l’État dans la proposition d’un environnement sécuritaire pour les citoyens ===
L’[[État]] devra garantir un contexte sécuritaire de consommation de drogue légale en réglementant la qualité, la distribution et la mise en marché des drogues. Dans le cas de l’alcool, des experts dans ce domaine, œnologues ou autres, permettent de contrôler la qualité des produits et justifier de son efficience. Pour les médicaments et le tabac, l’État est incapable de pénétrer l’industrie du tabac afin d’y exercer un réel contrôle, malgré la grande nocivité de ce produit à l’égard de la population. De plus, il est vrai que les producteurs manipulent le produit afin d’en augmenter la « [[pharmacodépendance]] » et donc accroître ses profits. Le marché des médicaments est également un marché puissant qui cherche à maximiser ses profits. La réglementation actuelle ne permet pas de limiter la [[surprescription]], la mise en marché des produits<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Line Beauchesne|titre=Éthique publique et politique en matière de drogues|éditeur=|année=2003|passage=Chap "Rôle de l’État et libéralisme juridique"|isbn=|lire en ligne=https://ethiquepublique.revues.org/2111}}</ref>…

=== Législation ===
==== Relative à l'alcool ====
Sous le Second Empire, les ouvertures de Café étaient soumises à une autorisation préfectorale, autorisation qui a été supprimée à la suite de la loi du 17 juillet 1880. Cette préoccupation d’ordre public se manifeste également à l’égard de l’alcoolisme et de l’ivresse publique qui est sanctionnée depuis 1873. La santé des consommateurs de vin et d’alcool est au centre des préoccupations des [[pouvoirs publics]]. La consommation d’alcool est légale mais le commerce et l’usage sont réglementés, pour essayer de limiter les abus ou les usages nocifs.

La consommation abusive dans un lieu public est désormais punissable par la loi d’une contravention de {{2e|classe}}, passible d’une amende de {{euro|150}}.

La conduite en état d’ivresse, ou sous l’empire d’un état alcoolique, est un délit passible de deux ans d’emprisonnement et {{euro|4500}} d’amende. Et ceci si le contrôle par éthylomètre révèle plus de {{nobr|0,40 milligramme}} d’alcool par litre d’air expiré, ou si l’analyse de sang révèle plus de {{nobr|0,80 gramme}} d’alcool par litre de sang.

Des peines complémentaires, notamment la suspension ou l’annulation du permis de conduire, ainsi que la perte de points (six, sur un total de douze, pour le délit, trois pour la contravention), sont également prévues. La loi du {{date-|12 juin 2003}} renforçant la lutte contre la violence routière prévoit la responsabilité du conducteur qui, en état d’ivresse ou sous l’empire d’un état alcoolique, commet une maladresse, une imprudence, une négligence ou un manquement à une obligation de sécurité ou de prudence. Si la conséquence en est un homicide involontaire, le conducteur encourt sept ans d’emprisonnement et {{euro|100000}} d’amende (art. 221-6-1 du code pénal).

L’alcool est souvent un facteur déclenchant ou aggravant de comportements délictueux ou criminels (criminalité routière, violences, meurtres, abus sexuels, etc.) On estime que plus de {{unité|4000 morts}} par an sont imputables directement à l’alcoolisation des conducteurs de véhicules, et que la moitié des violences et des crimes est liée à l’alcool<ref>cf. rapport d’évaluation sur la loi Evin, 1999.</ref>. La loi Evin a donné aux associations, dont l’objet social comporte la lutte contre l’alcoolisme (L.3355-1 du code de la santé publique), et qui sont régulièrement déclarées depuis cinq ans, la possibilité de se constituer partie civile pour déclencher l’action publique, dans les cas d’infractions aux dispositions du code de la santé publique concernant l’alcool<ref name=":1">{{Lien web|langue=fr|titre=Drogues - Savoir plus : livret juridique|url=https://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/livret.pdf|site=ofdt.fr|date=Avril 2004|consulté le=16 février 2020}}.</ref>.

==== Relative au tabac ====
===== Applicable aux fabricants =====
Plusieurs dispositions européennes adoptées dans le domaine de la [[santé publique]] ont eu pour objectif d’améliorer l’information et la protection du consommateur en faisant peser sur les fabricants un certain nombre de contraintes.

La directive européenne du 13 novembre 1989 prévoit certaines mentions obligatoires, réellement lisibles, sur les emballages de produits du tabac. La [[Loi Évin|loi Evin]] du 10 janvier 1991 avait transposé en droit interne cette obligation en imposant la mention « Nuit gravement à la santé » sur chaque paquet de cigarettes (ancien article L.3511-6 du code de la santé publique). Sur les paquets de cigarettes, la mention du taux de nicotine et de goudron fut rendue également obligatoire.

Une directive du 5 juin 2001 a introduit des normes plus sévères en matière d’avertissement sanitaire. Les modalités d’inscription de ces avertissements sont prévues en France par un arrêté du ministre de la Santé du 5 mars 2003 (JO du 9 mars 2003), applicable depuis le {{1er}} octobre 2003. Les paquets doivent comporter sur leur partie la plus visible une des deux mentions suivantes : « Fumer tue » ou « Fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage ».

Depuis le 30 septembre 2003, les textes, dénominations, marques, images et signes figuratifs tels que « à faible teneur en goudron », « léger », « ultra-léger», « mild » ou tout autre terme similaire laissant entendre une moindre nocivité d’un produit par rapport à un autre, sont interdits sur l’emballage des produits du tabac (art. 3511-6 du CSP).

Chaque paquet de cigarettes doit porter mention de la composition intégrale et de la teneur moyenne en goudron, nicotine et monoxyde de carbone (art. 3511-6 du CSP). Depuis le {{1er}} janvier 2004, les teneurs en goudrons, nicotine et monoxyde de carbone doivent être inscrites en caractères gras noir sur fond blanc.

La sanction du non-respect des dispositions relatives au conditionnement est de {{unité|75000|euros}} d’amende (article L.3512-2 du code de la santé publique). Cette sanction peut être prononcée à l’encontre des personnes morales (c’est-à-dire les entreprises ayant fabriqué ou conditionné le produit)<ref name=":1" />.

===== Applicable aux consommateurs =====
Quelques textes anciens imposaient déjà des restrictions à la consommation de tabac dans des lieux précis (salles d’éducation physique de l’Éducation nationale, établissements des PTT). La [[loi Veil]] du 9 juillet 1976 relative à la lutte contre le tabagisme a encadré la liberté des fumeurs dans les locaux affectés à un usage collectif autres que ceux qui étaient à usage exclusif d'habitation personnelle, lorsqu'ils ne satisfaisaient pas à certaines normes de volume et de ventilation. Mais les restaurants échappaient à cette interdiction. La [[Loi Évin|loi Evin]] du {{date-|10 janvier 1991}} a renforcé la protection des non-fumeurs en instituant l’interdiction totale de fumer dans tous les lieux affectés à un usage collectif et dans tous les moyens de transport collectif (article L.3511-7 du code de la santé publique), sauf dans les espaces réservés aux fumeurs.

Les sanctions visent :
* les responsables de lieux qui ne respectent pas leurs obligations (par exemple en matière de signalisation ou de normes de ventilation des espaces fumeurs) ou qui réservent aux fumeurs des espaces non conformes. Ils encourent alors l’amende prévue pour les contraventions de la {{5e}} classe ({{unité|1500|euros}} par infraction) ;
* les fumeurs qui fument dans l'un des lieux mentionnés à l'article R. 3511-1 du code de la santé publique, hors d'un emplacement mis à la disposition des fumeurs, sont punis de l'amende prévue pour les contraventions de la {{3e}} classe ({{unité|450|euros}} par infraction)<ref name=":1" />.

==== Relative aux médicaments ====
Comme les drogues illicites, les médicaments peuvent être détournés de leur usage et recherchés par les usagers pour leurs effets psychoactifs, alimentant ainsi un trafic. Le statut juridique du médicament sera déterminant dans la réponse pénale apportée à la répression du trafic<ref name=":1" />.

===== Trafic des médicaments classées stupéfiants =====
Le cadre juridique de l’usage et du trafic de stupéfiants posé par le code pénal (trafic) et le code de la santé publique (usage) s’applique aux médicaments classés stupéfiants ([[Méthadone]], [[Morphine|Skénan]], etc.).

Rappel :
* usage interdit hors prescription médicale (puni d’un emprisonnement d’un an et/ou d’une amende de {{unité|3750|euros}}) ;
* répression graduée du trafic, selon l’incrimination retenue (ainsi la « cession ou l’offre à une personne en vue de sa consommation personnelle » est passible de 5 ans d’emprisonnement et {{unité|75000|euros}} d’amende, le « transport, la détention, l’offre, la cession, l’acquisition ou l’emploi illicites » sont punis de 10 ans d’emprisonnement et {{unité|7500000|euros}} d’amende).

De nouvelles drogues font leur apparition de façon très prononcée sur le marché, notamment les drogues de synthèses. Contrairement aux autres drogues, ce ne sont pas des substances naturelles mais une association de molécules chimiques synthétisées dans le but d’obtenir un effet stimulant. Ce sont des substances psychoactives qui imitent les effets des drogues illicites « traditionnelles ».

Entre 2008 et 2015, près de 400 [[Nouveau produit de synthèse|nouveaux produits de synthèse]] (NPS) ont été répertoriés en Europe, 176 en France. Le développement des [[drogue de synthèse|drogues de synthèse]] a marqué la fin de la séparation artificielle entre les pays producteurs et les pays consommateurs. Produits faciles à fabriquer à proximité des lieux de consommation, elles sont également facile à commercialiser sur Internet<ref name=":1" />.

== Prévention ==
{{Article détaillé|Réduction des risques liés à la toxicomanie}}
{{...}}

L’addiction aux drogues, que ce soit à l’alcool, au tabac, aux psychotropes ou aux autres drogues, est un véritable enjeu de [[santé publique]]. Des solutions pour prévenir et lutter contre les conduites addictives existent.

== Géoéconomie ==
{{Article détaillé|Trafic de stupéfiants}}
La consommation, la production, le trafic et le commerce des drogues sont entrées dans la modernité au {{XXe siècle}} et ont renforcé les clivages existant entre le Riche et le Pauvre à l'échelle mondiale. Les pays Pauvres étaient plutôt considérés comme producteurs et les pays Riches comme consommateurs<ref name="chouvy"/>. Les évolutions récentes de la géoéconomie des drogues bouleversent toujours les rapports Nord-Sud. Les pays du sud sont toujours les principaux producteurs/exportateurs de drogue, mais sont également devenus des consommateurs majeurs. Parallèlement, le Nord n'est plus uniquement consommateur mais produit aussi des drogues de synthèse et du cannabis dans des proportions parfois importantes (aux États-Unis par exemple)<ref name="chouvy"/>. Tous les pays sont donc devenus à la fois producteurs, consommateurs et pays de transit, dans des proportions qui sont très variables d'un pays à l'autre.

Les écarts grandissants entre le Nord et le Sud à l'échelle mondiale continuent de dynamiser la production et le [[Trafic de stupéfiants|trafic de drogue]]. Dans certains pays, les paysans n'ont souvent d'alternative économique que de cultiver [[pavot]], [[cannabis]] ou [[coca]]. En effet, ces cultures de rente leur permettent de survivre à des déficits alimentaires souvent structurels dans des contextes économiques et politiques difficiles<ref>C'est notamment le cas en [[Afghanistan]], en [[Colombie]] ou au [[République démocratique du Congo|Congo]], voir Pierre-Arnaud Chouvy et son site [http://www.pa-chouvy.org Geopium] pour plus de précisions.</ref>.

Ethan A. Nadelmann explique que l'économie des drogues illicites à l'échelle mondiale est clairement le résultat de l'intervention étatique à l'échelle mondiale<ref>Ethan A. Nadelmann, « Régimes globaux de prohibition et trafic international de drogue », ''Revue Tiers Monde'', t. XXXIII {{numéro|131}}, « Drogues et développement », 1992, {{p.|537-552}}</ref>. Il précise que {{citation|la construction des normes internationales constitue un enjeu et un instrument de pouvoir, notamment du Nord sur le Sud}}<ref>Ethan A. Nadelmann, ''op. cit.'' {{p.|538}}</ref>.

Les drogues illicites et leur commerce font partie, plus que jamais, du processus de [[mondialisation]], qu'il s'agisse des trafiquants bénéficiant de la prohibition ou des États menant une « guerre à la drogue »<ref name="chouvy"/>. {{citation|Les années 1980 ont été marquées par le développement des productions et la prise en main de leur distribution par diverses organisations criminelles nationales à travers le monde, les années 1990 auront (quant à elles) été placées sous le signe de l'internationalisation de ces activités}}<ref name="larousse"/>.

Selon le rapport annuel de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] DC, l'année 2005-2006 a vu le marché des drogues illicites stagner. À l'échelle mondiale, 42 % des cargaisons de cocaïne, 26 % de celles d'héroïne auraient été interceptées. Selon le même rapport, en [[Afghanistan]] la production d'[[opium]] en 2006 aurait cru de 45 % en un an, représentant 49 % de la production mondiale, le [[Triangle d'or (Asie)|Triangle d'or]] reste devant avec 50 % de la production mondiale, le dernier pour cent est une production dispersée dans le monde, souvent à usage privée.

=== Commerce des drogues sur Internet ===
Les drogues légales ont également leur propre commerce. De nos jours, la consommation de ces drogues est intensifiée par le biais d’internet. Une étude, réalisée par l’association « The Global Drug Survey », montre que, sur un échantillon de {{formatnum:100000}} personnes, 12 % avouent se fournir de la drogue sur Internet. C’est un phénomène qui se développe de plus en plus et devient courant dans les pratiques d’achat<ref>{{Article|langue=fr|titre=Les résultats de la Global Drug Survey 2016 sont disponibles !|périodique=Eurotox asbl|date=2016-06-14|lire en ligne=https://eurotox.org/2016/06/14/les-resultats-de-la-global-drug-survey-2016-sont-disponibles/|consulté le=2017-10-12}}</ref>.

On parle notamment de plateforme d’échange et de réseaux illégaux, en d’autres termes, le [[Darknet]]. C’est un réseau qui fonctionne avec des « routeurs en Oignons » (« The Onion Route » : [[Tor (réseau)|TOR]]) et se différencie des réseaux classiques. On se connecte à des sites relais sur lesquels il est très difficile de remonter jusqu’aux utilisateurs. Plus de la moitié des utilisateurs se connectant à ce type de réseau sont à la recherche de drogue. Les trafiquants préfèrent donc utiliser ces plateformes non traditionnelles afin de vendre leurs produits<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Inquiétant : de la drogue livrée à domicile en deux clics !|périodique=France Inter|date=12 juin 2015|lire en ligne=https://www.franceinter.fr/emissions/l-enquete/l-enquete-12-juin-2015|consulté le=2017-10-12|pages=}}</ref>.

Dans le cas d’un achat sur internet, les utilisateurs de ces réseaux ne paient évidemment pas en liquide, ni en chèque, ni en carte bancaire mais en monnaie virtuelle ou [[cryptomonnaie]].

En soi, la monnaie numérique n’est pas illégale, c’est l’utilisation que l’on fait de ce système qui peut l’être.

De nombreux sites de ventes de biens illicites sont apparus sur Internet facilités notamment par l’utilisation de la monnaie virtuelle.

C’est le cas par exemple du site « Silk Road »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Erwan Jonchères|titre=Encadrement juridique des monnaies numériques|sous-titre=Bitcoin et autres cryptomonnaies|éditeur=|date=Avril 2015|pages totales=197|passage=72|isbn=|lire en ligne=https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/13991/Joncheres_Erwan_2015_memoire.pdf?sequence=4&isAllowed=y}}</ref> qui a été fermé définitivement par les autorités américaines en octobre 2014 après une seconde tentative de réouverture. Le site a été saisi par le FBI puisqu’il favorisait un important trafic de drogue, qui aurait généré environ 1,2 milliard de dollars américains, pour un montant total de commission de 80 millions empoché par le site Silk Road. Le créateur du site, [[Ross Ulbricht|Ross William Ulbricht]], un Américain de 28 ans, a été condamné à la réclusion à perpétuité le 29 mai 2015.

=== Monnaies virtuelles et leurs implications criminelles et fiscales pour les États ===
À l’instar du BitCoin, les monnaies virtuelles posent de nombreux problèmes aux États, notamment du fait de leur potentiel criminogène. En effet, elles favoriseraient les transactions d’objets criminels illicites à travers le monde<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Erwan Jonchères|titre=Encadrement juridique des monnaies numériques|sous-titre=Bitcoin et autres cryptomonnaies|éditeur=|date=avril 2015|pages totales=197|passage=70|isbn=|lire en ligne=https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/13991/Joncheres_Erwan_2015_memoire.pdf?sequence=4&isAllowed=y}}</ref>.

==== États-Unis ====
Pour le moment, aux États-Unis, aucune loi n’a été actée concernant spécifiquement le bitcoin ou l’utilisation d’une quelconque monnaie virtuelle. Néanmoins, ils se renseignent sur les bénéfices que pourraient engendrer ce système pour son état. Tous les crimes, commis dans la vie réelle ou virtuelle (ex : loi contre le trafic de drogue), sont considérés comme des actes blâmables et punissables, par la loi, qu’ils aient été facilité ou non par le Bitcoin<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Erwan Jonchères|titre=Encadrement juridique des monnaies numériques|sous-titre=Bitcoin et autres cryptomonnaies|éditeur=|date=Avril 2015|passage=1-197|isbn=|lire en ligne=https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/13991/Joncheres_Erwan_2015_memoire.pdf?sequence=4&isAllowed=y}}</ref> ou tout autre monnaie virtuelle.

Les monnaies virtuelles, en particulier le Bitcoin, sont des innovations financières qui seront essentielles et bénéfiques pour le monde entier. Selon le FinCEN247, les monnaies virtuelles sont légales tant que les utilisateurs agissent dans le cadre de la loi.

Le texte plus important s’appliquant sur les monnaies virtuelles, Bank Secrecy Act de 1970 interdit son utilisation dans le but de blanchiment d’argent.

L’[[Département de la Sécurité intérieure des États-Unis|US Homeland Security]] poursuit en identifiant 3 types d’infrastructures facilitateurs de crimes en ligne :
* utilisation des forums criminels où les organisations échangent des techniques et des contacts ;
* utilisation de bulletproof hostings (hébergeurs web permettant aux utilisateurs d’uploader et distribuer des fichiers sans regard et surveillance du contenu) ;
* utilisation de monnaies virtuelles pour effectuer des opérations en ligne.
Un rapport du FinCEN a été transmis devant le Sénat américain expliquant les ambitions des utilisateurs à l’utilisation de ce système monétaire :
* anonymat ;
* flexibilité quant à la récupération des fonds (rapidité et confidentialité) ;
* faible volatilité dans les transactions ;
* potentielle réserve de valeur ;
* monnaie digne de confiance.

== Coûts socioéconomiques ==
Un certain nombre d'accidents, de crimes et délits se font sous l'emprise de drogues diverses, facilitatrices. La lutte contre la drogue, et la prévention ont aussi des coûts importants<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=63TtZFAFdUM Quel est le coût de la consommation de drogues ? Interview de Jacques Bichot par l'Institut pour la justice]</ref>. À titre d'exemple pour la France, pour 2012, l'État et l'[[Assurance maladie]] ont budgété un montant total de 1,5 milliard € pour lutter contre la drogue<ref>Document de politique transversale, projet de loi de Finances pour 2012</ref>. Le budget d'impulsion et de coordination de la MILDT est (hors fonctionnement courant) de 20 millions €<ref>MILDT, Projets annuels de performance</ref>), répartis en {{Citation|soutien aux projets de prévention des ministères}} (0,5 million), {{Citation|information et communication}} (0,5 million), recherche (1 million), action internationale (1 million), financement des opérateurs OFDT et CIFAD (3,8 millions), crédits déconcentrés chefs de projet (13,2 millions)<ref name=OFDT2012/>

Le trafic et la consommation de drogues légales influencent elles aussi des coûts à la collectivité. Elles engendrent des économies sur le plan budgétaire liées à la consommation et la production. On parle de coût social des drogues ou coût d’opportunité des drogues.

Le « coût social des drogues »<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Philippe Fenoglio - Veronique Parel - Pierre Kopp|titre=Le coût social de l’alcool, du tabac et des drogues
illicites en France|périodique=ACTUALITE ET DOSSIERS EN SANTE PUBLIQUE|date=2000|lire en ligne=https://hal-paris1.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/263399/filename/Cout_social_4_avril.pdf|pages=10}}</ref> mesure donc le coût pour la collectivité des conséquences du trafic et de la consommation de drogue. Il constitue un [[agrégat]] important car c’est à l’aune de sa réduction que l’on peut mesurer l’efficacité de la politique publique<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Coût et bénéfices économiques des drogues. juin 2004|url=https://www.ofdt.fr/publications/collections/rapports/rapports-d-etudes/rapports-detudes-ofdt-parus-en-2004/cout-et-benefices-economiques-des-drogues-juin-2004/|site=ofdt.fr|consulté le=2017-10-12}}</ref>.

La consommation et le trafic de drogue entraînent des coûts privés pour les individus et génèrent en contrepartie du bien-être due à cette consommation. À partir du moment où une personne paye un produit à un certain prix, c’est qu’il estime qu’il y a une nécessité à la consommation et un surplus. L’alcool est généralement excessivement taxé. Il procure ainsi des recettes supplémentaires à l’État. Ce gain dépasse généralement le milliard d’euros.

Également, la consommation et le trafic de drogue engendrent des coûts qui peuvent toucher de tierces personnes (ex : le [[tabagisme passif]], les victimes des accidents provoqués par des conducteurs alcoolisés…). C’est ce que l’on appelle une [[externalité]].

Mais la frontière entre cette économie publique et légale et [[Économie souterraine|l'économie souterraine]] est parfois très fine. Aborder le thème du trafic de drogues légales sur internet peut renvoyer, en effet, à certaines caractéristiques propres à l’économie souterraine, telles que la non obéissance aux règles de l’État ou le gain d’argent provenant d’activités criminelles<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Kopp|prénom2=Philippe|nom2=Fenoglio|titre=Les drogues sont-elles bénéfiques pour la France ?, Résumé, Are drugs beneficial for France ?|périodique=Revue économique|volume=62|numéro=5|date=2011-10-04|issn=0035-2764|lire en ligne=https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=RECO_625_0899|consulté le=2017-10-12|pages=899–918}}</ref>.

== Histoire ==
En tout temps et en tout lieu l'homme semble avoir fait usage de drogues<ref name="chouvy">Pierre-Arnaud Chouvy et Laurent Laniel, « De la géopolitique des drogues illicites », ''Hérodote'' {{numéro|112}}, {{p.|7-26}}, {{1er|trimestre}} 2004, La Découverte, [http://geopium.org/236/de-la-geopolitique-des-drogues-illicites Lire en ligne]</ref>. La culture du [[Pavot somnifère|pavot à opium]] était par exemple connue en [[Mésopotamie]] {{formatnum:4000}} ans avant l'ère chrétienne, l'utilisation de la feuille de [[coca]] est attestée en [[Équateur (pays)|Équateur]] et au [[Pérou]] en {{formatnum:2100}} et {{formatnum:2500}} av. J.-C. et la référence la plus ancienne connue aux usages psychoactifs du [[cannabis]] date de {{formatnum:2700}} av. J.-C. en [[Chine]]<ref name="chouvy DEA 2">Chouvy, ''Des plantes magiques au développement économique'', {{p.|18-24}}</ref>.

L'extension géographique des plantes [[alcaloïde]]s a en partie déterminé leur utilisation par les hommes, qui ont pu découvrir ou répandre leur utilisation au cours des migrations. Ainsi, même les régions les moins pourvues en plantes psychoactives ont tout de même connu très tôt l'offre de drogues diverses et variées par le mécanisme des échanges<ref name="chouvy"/>.

Au {{XVIIe siècle}} apparait la notion de « substance vicieuse », proposée par l'économiste [[Jean-Baptiste de Montyon]], qui, au cours d'une réflexion sur la fiscalité, propose de taxer les comportements immoraux<ref>René Stourm, ''Systèmes généraux d'impôts'', Lib. Felix Alcan, Paris, {{3e}} éd., 1912, {{p.|38-39}}</ref>. À la fin du {{XIXe siècle}}, Thomas Larchevêque, dans une thèse consacrée au monopole du [[tabac]], définit les substances vicieuses comme des biens dont « la consommation nuisible ou au moins inutile ne procure aucun avantage à l'organisme et qui ne sont que des excitants pernicieux du système nerveux »<ref>Thomas Larchevêque, ''Droit français du monopole des tabacs'', thèse, Paris, 1887, Lib. nouvelle de droit et de jurisprudence, Arthur Rousseau éd., {{p.|121}}.</ref>.

Ce qui est qualifié de drogue au cours du {{XXe siècle}} ressort de la catégorie des « substances vicieuses », définies pour la première fois au siècle précédent<ref>Yann Bisiou, « Le contrôle de l'offre des drogues » ''in Addictions, Santé, Droits et devoirs'', contributions d'un atelier organisé par la FFA dans le cadre des 23{{exp|es}} journées nationales de l'ANIT à Nantes les 6 et 7 juin 2002.</ref>.

L'histoire, la géographie, la localisation, la diffusion et la consommation des drogues changent brusquement à partir du {{XIXe siècle}} avec les progrès de la pharmacologie et de la médecine conventionnelle, ainsi que l'expansion de la civilisation industrielle et de l'internationalisation des échanges<ref>Anne Coppel, « Consommation : les paradis artificiels sont-ils éternels ? », in Guy Delbrel, ''Géopolitique de la drogue'', CEID, Paris, La Découverte Documents, 1991:16</ref>.

La notion de drogue s'applique alors aux [[principe actif|principes actifs]] et conserve ce sens en [[pharmacologie]] (préparations des apothicaires puis [[médicament]]s)<ref name="masson"/> et reste d'ailleurs ainsi employé par certaines personnes âgées. En [[anglais]], ''drug'' est une traduction de ''médicament''.

La mise en œuvre au tournant du {{XIXe siècle}}-{{XXe siècle}} d'un système de contrôle international des drogues instaurant des mécanismes de régulation de la production, du commerce et de la consommation de certaines drogues introduit une séparation entre les drogues dites « licites », désignées par le terme « [[médicament]]s », qui sont contrôlés, et les drogues « illicites », désignées par le terme « [[stupéfiant]]s »<ref name="dudouet">F.X. Dudouet, « De la régulation à la répression des drogues. Une politique publique internationale », ''Les cahiers de la sécurité intérieure'', {{numéro|52}}, {{2e|trimestre}} 2003.</ref>. Ainsi un même [[composé chimique]] peut être appelé ''médicament'' ou ''drogue'', selon son usage<ref>{{Ouvrage| langue=fr| auteurs=Collectif FTP| titre=Petit dico des drogues| éditeur=[[Esprit frappeur (maison d'édition)|Édition L'esprit frappeur]]| lieu=Paris| année=1997| pages totales=105| isbn=2-84405-002-6}}</ref>.

La régulation mise en place à partir du {{XIXe siècle}} créa alors deux marchés transnationaux, interconnectés mais disposant cependant chacun de leur fonctionnement et de leurs acteurs propres : pour les médicaments, c'est l'industrie pharmaceutique et les médecins conventionnels ; pour les stupéfiants, c'est la police, les tribunaux ou la douane d'un côté et les [[Trafic de stupéfiants|trafiquants]] de l'autre<ref name="chouvy"/>. Selon le rapport 2015 de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies<ref name=Rapport2015>[http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/OEDT2015EDR.pdf Rapport européen EMCDDA 2015 sur les drogues : tendances et évolutions], et [http://www.federationaddiction.fr/rapport-europeen-emcdda-2015-sur-les-drogues-tendances-et-evolutions/#sthash.74DPGGgw.dpuf suppléments] sur le site de la [[Fédération addiction]], avec synthèses interactives (en anglais) et tableaux de données</ref>, qui synthétise {{nobr|20 ans}} d'évolutions des marchés et utilisations de drogues, on constate une tendance à la croissance de la teneur et de la pureté des drogues et au développement des marchés virtuels des drogues<ref name=Rapport2015/>.

Au {{s-|XXI|e}}, de nombreuses drogues, regroupées sous l'appellation [[Nouveaux Produits de Synthèse]], feront leur apparition (détectées au rythme de deux par semaine vers 2014-2015)<ref name=Rapport2015/>.

== Illustrations ==
<gallery>
Image:Bright-Field Lighting.jpg|[[Martini (cocktail)|Martini]], un [[cocktail]] contenant de l'[[Ethanol|alcool]]
Image:CocaineHydrochloridePowder.jpg|Poudre de [[cocaïne]]
Image:Ecstasy-02.jpg|Comprimés de [[MDMA]] ou "ecstasy"
Image:Heroin.JPG|Preparation d'[[héroïne]] pour injection
Image:Sabah010.jpg|Inhalation de [[colle]] depuis un sac plastique
Image:Crack street dosage.jpg|[[Crack (stupéfiant)]] (cocaïne fumable)
Image:Adderallrx.jpg|Comprimés contenant des [[amphétamines]]
Image:Papaver somniferum 2021 G3.jpg|Latex d'[[opium]]
Image:Crystal Meth.jpg|[[Méthamphétamine]] sous sa forme cristalline
Image:Ketamine.JPG|Poudre de [[kétamine]]
Image:Lexotanil 6 mg.png|[[Bromazépam]], un anxiolytique de type [[benzodiazépine]]
</gallery>

== Cinéma ==
Les [[Psychotrope au cinéma|films mettant en scène de la drogue]], c'est-à-dire aussi bien sa [[consommation]] que son [[Trafic de stupéfiants|trafic]], sont présents sur le grand écran dès le début du cinéma<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Eric Corbobesse|auteur2=Francis Vergne|titre=Dictionnaire des drogues et des dépendances|passage=179|lieu=Paris|éditeur=Larousse|date=2009|consulté le=22 mai 2023}}</ref>. Ainsi les films promeuvent-ils tout d'abord une vision moralisatrice condamnant leur usage avant d'adopter à partir des années 1970 une approche contre culturelle<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Erwan Pointeau-Lagadec|titre=Les écrans de fumée - Film et cannabis en France (1969-2002)|passage=Chapitre I L'ancien régime des représentations du cannabis (années 1930-1969)|lieu=Paris|éditeur=L'Harmattan|date=2021|consulté le=22 mai 2023}}</ref>.

== Annexes ==
{{Autres projets
| commons = Category:Drugs
| wiktionary = drogue
| wiktionary2 = Catégorie:Drogues en français
| wikiversity = Drogues et dépendance
| wikiversity titre = Drogues et dépendance
| wikibooks = Drogues et Expériences
| wikibooks titre = Drogues et Expériences
| wikiquote = Drogue
| wikinews = Catégorie:Drogue
}}

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage| langue=fr| auteurs=Collectif FTP| titre=Petit dico des drogues| éditeur=[[Esprit frappeur (maison d'édition)|Édition L'esprit frappeur]]| lieu=Paris| année=1997| pages totales=105| isbn=2-84405-002-6}}
* [[Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives]], [[Institut national de prévention et d’éducation pour la santé]], ''Drogues et conduites addictives'', Inpes éditions, décembre 2014, 224 pages ({{pdf}} [http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1573.pdf lire en ligne])
* {{Ouvrage| langue=fr| auteurs=Yasmina Salmandjee| titre=Les drogues, Tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation| éditeur=[[Eyrolles]]| collection=[[Eyrolles Pratique]]| lieu=Paris| année=2003| pages totales=223| isbn=2-7081-3532-5}}
* Schultes, R. E., Hofmann A., ''Les plantes des dieux'', Paris, Les Éditions du Lézard, 1990.
* Jean-Marie Pelt, ''Drogues et plantes magiques'', Paris, Fayard, 1983.
* Patrick Peretti-Watel, François Beck, Stéphane Legleye, ''Les usages sociaux des drogues'', Le lien social, PUF, Paris, 2007, 226 p.
* Pierre-Arnaud Chouvy, ''Des plantes magiques au développement économique. Le recours à l'économie de la drogue dans les pays du sud'', Mémoire de DEA, Université de Paris X / Université de Paris I / Institut National Agronomique Paris Grignon, 1997, {{fr}} [http://www.geopium.org/dea.html Lire en ligne]
* Wadih Fayad, ''Aperçu sur les drogues, les anesthésiques… et leurs origines''
* « Le Marché des drogues illicites », ''Bulletin des stupéfiants'' vol. {{LVI}}, {{numéro|1}} et 2, 2004, Office contre la drogue et le crime, Nations unies, [http://www.unodc.org/pdf/bulletin/Bulletin_2004_French.pdf Lire en ligne]
* [[Max Milner]], ''L’imaginaire des drogues : de Thomas de Quincey à Henri Michaux'', Paris, Gallimard, 2000 [les drogues à travers la littérature].
* Jerôme Ferret, ''L'autre Europe des drogues : politiques des drogues dans cinq pays d'Europe : Espagne, Portugal, Hongrie, Pologne et Bulgarie'' Paris, la Documentation française, 2000 {{OCLC|466512608}} {{ISBN|9782110044761}}
* {{Ouvrage| langue=fr| auteur1=Emmanuelle Retaillaud-Bajac| titre=Les drogues| sous-titre=Une passion maudite| éditeur=[[Éditions Gallimard]]| collection=[[Découvertes Gallimard]]| lieu=Paris| numéro dans collection=[[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (2e partie)|423]]| année=2002| pages totales=127| isbn=2-07-076557-1}}
* [https://www.sfsp.fr/content-page/item/3114-drogues-et-addictions Dossier documentaire de la Société Française Santé Publique]

=== Articles connexes ===
* [[Lutte contre la drogue]]
* [[Drogues légales]]
* [[Drogue sur mesure]]
* [[Liste des nouveaux produits de synthèse]]
* [[Bibliographie sur les psychotropes]]
* [[Enthéogène]], {{Lien|langue=en|trad=Entheogenic drugs and the archaeological record|fr=Drogues enthéogéniques et archives archéologiques}}
* [[Drogue végétale]]

=== Liens externes ===
* [http://www.drogues-info-service.fr/ Drogues info service]
* [http://www.emcdda.europa.eu The European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction ]
{{Liens}}

=== Filmographie ===
''My Beautiful Boy'' ou ''Un garçon magnifique'' au [[Québec]] (''Beautiful Boy'') est un [[Drame (cinéma)|drame]] [[Film biographique|biographique]] [[Cinéma américain|américain]] coécrit et réalisé par [[Felix Van Groeningen]], sorti en [[2018 au cinéma|2018]]. Il s’agit de l’[[Adaptation cinématographique|adaptation]] des mémoires ''Beautiful Boy: A Father's Journey Through His Son's Addiction'' de [[David Sheff]] et ''Tweak: Growing Up on Methamphetamines'' de Nic Sheff<ref>{{Chapitre|prénom1=Horst|nom1=Enzensberger|titre chapitre=Vom Universitäts-Professor zum Wikipedia-Administrator. Wie ich zu Wikipedia kam …|titre ouvrage=Wikipedia und Geschichtswissenschaft|éditeur=DE GRUYTER|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1515/9783110376357-013|consulté le=2024-05-07}}</ref>{{Référence à confirmer}}.

== Notes et références ==
{{Références}}

{{Palette |Drogues et addiction}}
{{Portail|société|chimie|santé|droit|psychotrope}}
{{Portail|société|chimie|santé|droit|psychotrope}}



Version du 14 mai 2024 à 20:15

Graphique montrant le classement des préjudices de la drogue pour 19 drogues récréatives courantes d'après une enquête de 2011 auprès de 292 experts cliniques en Écosse[1] (voir aussi à ce sujet : Classification des psychotropes).
Roche de cocaïne (ou « crack »), une substance considérée comme un stupéfiant.

Une drogue est un composé chimique, biochimique ou naturel, capable d'altérer une ou plusieurs activités neuronales et/ou de perturber les communications neuronales. La consommation de drogues par l'homme – afin de modifier ses fonctions physiologiques ou psychiques, ses réactions physiologiques et ses états de conscience – n'est pas récente. Certaines drogues peuvent engendrer une dépendance physique ou psychologique. L'usage de celles-ci peut avoir pour conséquences des perturbations physiques ou mentales. Pour désigner les substances ayant un effet sur le système nerveux, il est plus généralement question de psychotrope.

Le terme « drogue » recouvre essentiellement deux aspects : la nature des effets biologiques que la drogue induit d'une part et, d'autre part, les rapports que celui qui la consomme entretient avec elle. Il faut qu'un composant chimique donné soit consommé pour qu'il puisse répondre à l'appellation de « drogue ». Le mode et la fréquence de consommation influe directement sur l'accoutumance ou la dépendance au produit.

Un système de régulation de la production, du commerce et de la consommation des drogues a été mis en place au cours du XXe siècle. Les règles édictées par les États tiennent compte des implications politiques, sociales et sanitaires de la consommation de drogues et déterminent la réglementation de leur usage ou leur interdiction. Une politique de prohibition plus ou moins généralisée a également été mise en place pour les produits stupéfiants. La législation mise en place permet donc elle aussi de préciser la notion de drogue.

De façon plus générale, toute chose ou situation faisant l'objet d'une addiction est souvent appelée « drogue ».

Étymologie

bite

  1. (en) M. Taylor, K. Mackay, J. Murphy, A. McIntosh, C. McIntosh, S. Anderson et K. Welch, « Quantifying the RR of harm to self and others from substance misuse: results from a survey of clinical experts across Scotland », BMJ Open, vol. 2, no 4,‎ , e000774–e000774 (DOI 10.1136/bmjopen-2011-000774, lire en ligne, consulté le )