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Comadres

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Comadres, en français : Camarades, abréviation de Comite de Madres, en français : Comité des mères[1], est le comité des mères et des proches des prisonniers, des disparus et des assassinés politiques du Salvador. Il a été créé en , avec l'aide de l'archidiocèse catholique de San Salvador et celle de l'archevêque Óscar Romero, qui va inciter les futurs membres à cesser les luttes éparses et à se réunir[2],[3], pour découvrir la vérité pour les familles des disparus.

Parmi leurs activités figurent la distribution de tracts pour faire passer le message et l'occupation de bureaux gouvernementaux pour obtenir l'aide de pays étrangers afin de faire pression sur le gouvernement salvadorien[4]. Comadres s'emploie aussi à l'éducation aux droits de l'homme, à aider économiquement les femmes ayant perdu un proche mais aussi à obtenir une compensation financière du gouvernement[1].

En 1993, le comité compte environ 550 membres[5]. María Teresa Tula (en) est une dirigeante de cette organisation [6].

Les bureaux du comité ont fait l'objet de descentes policières de la part du gouvernement et les membres auraient été victimes de viols systématiques afin de détruire l'organisation[7]. Au total, environ 48 membres ont été enlevés par des escadrons de la mort et ont été soumis à la torture et au viol. Cinq d'entre eux ont été assassinés[8].

En 1984, Comadres reçoit le premier Prix Robert F. Kennedy des droits de l'homme, pour « s'être battu pour obtenir l'amnistie des prisonniers politiques, des informations sur le lieu où se trouvaient les soldats disparus et la sanction des responsables d'assassinats politiques[9] ».

En 1986, Bono du groupe de rock U2 rend hommage à leur cause, mais aussi à un groupe similaire au Nicaragua, en écrivant la chanson Mothers of the Disappeared, qui sort en 1987 sur l'album The Joshua Tree[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (es) « Page d'accueil de Comadres », sur le site Comadres (consulté le ).
  2. (en) Batstone David B., Liberation theologies, postmodernity, and the Americas, Psychology Press, (ISBN 0-415-91659-3).
  3. (es) « Historia », sur le site Comadres (consulté le ).
  4. (en) Tompkins Cynthia et Foster David William, Notable twentieth-century Latin American women : a biographical dictionary, Greenwood Publishing Group, , 324 p. (ISBN 978-0-313-31112-3 et 0-313-31112-9, lire en ligne), p. 285.
  5. (en) Radcliffe Sarah A. et Westwood Sallie, "Viva" : women and popular protest in Latin America, International studies of women and place, Psychology Press, , 270 p. (ISBN 978-0-415-07313-4 et 0-415-07313-8, lire en ligne), p. 32-33.
  6. (en) « Tula, María Teresa (1951–) », sur le site encyclopedia.com, (consulté le ).
  7. (en) Langer Beryl, Mothers of the disappeared in the diaspora : globalization and human rights, Psychology Press, , 240 p. (ISBN 978-0-415-19173-9 et 0-415-19173-4), p. 199–200.
  8. (en) Aldama Arturo J., Violence and the body : race, gender, and the state, Bloomington, Indiana university press, , 452 p. (ISBN 0-253-34171-X), p. 414.
  9. (en) « 1984: CoMadres, El Salvador », sur le site Robert F Kennedy Center (lien archivé) (consulté le ).
  10. (en) Luerssen John D., U2 FAQ, Milwaukee, Backbeat Books, (ISBN 978-0-87930-997-8), p. 185.

Source de la traduction[modifier | modifier le code]