Coop Vidéo de Montréal

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Coop Vidéo de Montréal
Histoire
Fondation
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Pays
Organisation
Fondateurs
Robert Morin, Jean-Pierre St-Louis, Gilbert Lachapelle (d), Yves Chaput (d), Lorraine DufourVoir et modifier les données sur Wikidata
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La Coop Vidéo de Montréal (ou La Coop) est une coopérative d’artistes fondée à Montréal en mars 1977. Ses principaux fondateurs sont Robert Morin, Jean-Pierre St-Louis, Gilbert Lachapelle, Yves Chaput et Lorraine Dufour. Cet organisme à but non lucratif a pour mandat de développer, produire et promouvoir les films de ses membres. Dès son origine, la coopérative se démarque en conjuguant fiction et documentaire[1],[2],[3],[4].

Historique[modifier | modifier le code]

Fondation et mission[modifier | modifier le code]

La Coop Vidéo de Montréal, initialement appelée la Coopérative de production vidéoscopique de Montréal, est fondée par huit membres en mars 1977 dans un contexte où la vidéo connait un essor au Québec. L’organisme est reconnu pour son « goût du risque pour les sujets abordés ainsi que pour leur traitement »[1],[5]. Sa principale mission est de permettre à ses membres de créer, de soutenir leur vision et ce, peu importe le format, le genre ou le support. Ainsi, les créateurs et créatrices discutent, commentent les projets des uns et des autres ; lorsqu'ils sont prêts à être tournés, ces projets, même avec un petit budget, peuvent être réalisés grâce à l'aide des membres, ce qui permet de ne pas attendre le financement des institutions publiques[1].

Bien que la vidéo soit leur médium de prédilection, la Coop Vidéo de Montréal produit également des films sur support film. Requiem pour un beau sans-cœur est leur premier film tourné en 35 mm[1].

En février 1991, avec huit autres centres d'artistes (Agent Orange, la Bande Vidéo, le Groupe d'intervention Vidéo GIV, Vidéographe, Vidéo Femmes, Productions réalisations indépendantes de Montréal PRIM, Groupe de recherche en art audiovisuel GRAAV et Zone Productions), la Coop Vidéo fonde l'Association de la vidéo indépendante du Québec (AVIQ)[6]. Toutefois, cette association, par manque de financement, n'arrive pas à assurer son fonctionnement. À sa disparition, la plupart des membres, dont la Coop Vidéo, rejoignent le pendant canadien, l'Alliance des arts médiatiques indépendants (AAMI)[7].

Autour des années 2010, l'arrivée d'une nouvelle directrice générale, Marie-Anne Raulet, permet d'alléger la charge de travail de Lorraine Dufour qui, depuis le début de La Coop, assume les rôles de productrice exécutive et d'administratrice. C'est le moment où La Coop repense son organisation : elle souhaite continuer à développer des projets mais aussi s'orienter vers la recherche et la création ainsi que recruter de nouveaux auteurs[1].

La diffusion des oeuvres de la Coop Vidéo[modifier | modifier le code]

Au début des années 1990, la Coop Vidéo acquiert une certaine reconnaissance du milieu des arts. En 1990, le Musée des beaux-arts du Canada présente 11 bandes vidéos réalisées par Robert Morin et Lorraine Dufour[1]. Le 13 mai 1991, Robert Morin et Lorraine Dufour reçoivent, du Conseil des arts du Canada et de Bell Canada[8], le premier prix d'art vidéographique pour l’ensemble de leur œuvre vidéo et placent la Coop Vidéo de Montréal au cœur des plus grands contributeurs à la vidéo canadienne pour avoir développé des pratiques et un langage propre au médium de la vidéo. Malgré ces distinctions, les œuvres vidéographiques de la Coop Vidéo ne font pas l’unanimité des télédiffuseurs québécois qui refusent de les diffuser[3], par indifférence envers cette production vidéo indépendante[9] ou parce que ces œuvres sont souvent considérées trop expérimentales[10]. La télévision a pourtant été un média visé par la Coop Vidéo qui avait l'ambition de présenter les œuvres produites au grand public[3],[9]. Les sorties en salle sont également limitées par l'équipement disponible. Les longs métrages Tristesse en modèle réduit (1987) et La Réception (1989) sont présentés dans le circuit restreint des salles parallèles qui sont en mesure de projeter de la vidéo, le 35 mm étant alors la norme dans l'industrie du cinéma[1].

Structure institutionnelle[modifier | modifier le code]

Financement[modifier | modifier le code]

À ses débuts, la Coop Vidéo de Montréal s'auto-finance en louant son équipement et en offrant ses services : « De 1983 à 1986, la coopérative réalise des contrats de tournage pour la Direction générale des moyens d’enseignement. »[1],[11]. La semaine, les membres de la Coop tournent des vidéos éducatives accompagnant la réforme du système de l'éducation et, la fin de semaine, les vidéastes se consacrent à leur propre création artistique[9].

La vie de la Coop Vidéo a été précaire jusqu'en 1986, soit à la production du premier long métrage de fiction Tristesse modèle réduit[12]. Petit à petit, la production de longs métrages (sur support film) et leur financement permet aux cinéastes d'être payés, sans qu'ils aient à renier leur liberté de création et leur indépendance[1]. Les films et leurs cinéastes commencent à se démarquer. Ainsi, Requiem pour un beau sans-coeur de Robert Morin est présenté au Festival de Cannes 1993 ; Post-Mortem de Louis Bélanger, présenté au Festival des films du monde, reçoit de nombreux prix Jutra et prix Génies.

Le mode coopératif fait en sorte que le budget de production est consacré au film et non à la structure de production. La Coop produit un ou deux longs métrages par an, financés par la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) ou Téléfilm Canada. D'autres projets, dont le contrôle est entièrement entre les mains de l'auteur, sont financés par le Conseil des arts du Canada ou le Conseil des arts et des lettres du Québec[1].

Artistes ayant été produits par la Coop Vidéo de Montréal[modifier | modifier le code]

Filmographie sélective[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations et sélections[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Serge Lamoureux, « Un pour tous... Coop Vidéo de Montréal », Ciné-Bulles, vol. 30, no 1,‎ , p. 28–33 (ISSN 0820-8921 et 1923-3221, lire en ligne, consulté le )
  2. Odile Tremblay, « La Coop vidéo de Montréal a 30 ans ! », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  3. a b et c Daniel Carrière, « Dossier : la vidéo indépendante québécoise : portrait de groupes », Ciné-Bulles : le cinéma d’auteur avant tout, vol. 11, no 1,‎ , p. 16–21 (ISSN 0820-8921 et 1923-3221, lire en ligne, consulté le )
  4. Michel Coulombe, Le dictionnaire du cinéma québécois, Louiseville, Éditions du Boréal, , 821 p. (ISBN 2764604270), p. 730
  5. Philippe Gajan, « Profession : médiateur du réel », 24 images, no 102,‎ , p. 19–21 (ISSN 0707-9389 et 1923-5097, lire en ligne, consulté le )
  6. Mario Côté, « La vidéo serre les dents », ETC, no 12,‎ , p. 18–19 (ISSN 0835-7641 et 1923-3205, lire en ligne, consulté le )
  7. (fr) Jennifer Dorner, « Sur l'histoire de l'Alliance », L’Alliance des arts médiatiques indépendants,‎ , p. 30 (lire en ligne)
  8. Daniel Carrière, « Dossier : la vidéo indépendante québécoise : portrait de groupes », Ciné-Bulles : le cinéma d’auteur avant tout, vol. 11, no 1,‎ , p. 16–21 (ISSN 0820-8921 et 1923-3221, lire en ligne, consulté le )
  9. a b et c Jean-Philippe Gravel, « Yes Sir! Morin / Robert Morin : le coffret et le livre », Ciné-Bulles : le cinéma d'auteur avant tout, vol. 20, no 3,‎ , p. 42–47 (ISSN 0820-8921 et 1923-3221, lire en ligne, consulté le )
  10. Steve Francoeur, « Question de survie », Séquences : la revue de cinéma, no 175,‎ , p. 19–19 (ISSN 0037-2412 et 1923-5100, lire en ligne, consulté le )
  11. « Coop vidéo de Montréal : 30 ans et... 49 films », sur La Presse, (consulté le )
  12. Anabelle Nicoud, « Coop vidéo de Montréal : 30 ans et... 49 films », La Presse,‎ (lire en ligne)
  13. a b et c « Prix annuels remis par l'AQCC au meilleur long métrage québécois < aqcc.ca », sur aqcc.ca (consulté le )
  14. (en) « Récipiendaires », sur Conseil des arts et des lettres du Québec (consulté le )
  15. Jérôme Delgado, « Prix Albert-Tessier — Robert Morin : l’homme à la caméra-canif », Séquences : la revue de cinéma, no 288,‎ , p. 27–27 (ISSN 0037-2412 et 1923-5100, lire en ligne, consulté le )
  16. mbiance, « Prix AQPM 2017 », sur AQPM (consulté le )
  17. « La déesse des mouches à feu », sur Festival de cinéma de la ville de Québec (consulté le )
  18. « Sakitakwin », sur Québec Cinéma (consulté le )
  19. « FEST. INTERNATIONAL DU CINÉMA FRANCOPHONE EN ACADIE », sur www.ficfa.com (consulté le )
  20. « Pinocchio - Hot Docs », sur www.hotdocs.ca (consulté le )
  21. (en) « La déesse des mouches à feu | Goddess of the Fireflies », sur www.berlinale.de (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]