Discussion:John McDouall Stuart

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L'expédition de 1861 contée par Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant , Hetzel, 1868 (pp. 311-320).[modifier le code]

" Dès l’année 1848, John Mac Douall Stuart, votre compatriote, mes amis, préludait à ses voyages, en accompagnant Stuart dans les déserts situés au nord d’Adélaïde. En 1860, suivi de deux hommes seulement, il tenta, mais en vain, de pénétrer dans l’intérieur de l’Australie. Ce n’était pas un homme à se décourager. En 1861, le 1er janvier, il quitta le Chambers-creek, à la tête de onze compagnons déterminés, et ne s’arrêta qu’à soixante lieues du golfe de Carpentarie ; mais, les provisions manquant, il dut revenir à Adélaïde sans avoir traversé le redoutable continent. Cependant, il osa tenter encore la fortune, et organiser une troisième expédition qui, cette fois, devait atteindre le but si ardemment désiré. « Le parlement de l’Australie méridionale patronna chaudement cette nouvelle exploration, et vota un subside de deux mille livres sterling. Stuart prit toutes les précautions que lui suggéra son expérience de pionnier. Ses amis, Waterhouse le naturaliste, Thring, Kekwick, ses anciens compagnons, Woodforde, Auld, dix en tout, se joignirent à lui. Il emporta vingt outres de cuir d’Amérique, pouvant contenir sept gallons chacune, et, le 5 avril 1862, l’expédition se trouvait réunie au bassin de Newcastle-Water, au delà du dix-huitième degré de latitude, à ce point même que Stuart n’avait pu dépasser. La ligne de son itinéraire suivait à peu près le cent trente et unième méridien, et, par conséquent, faisait un écart de sept degrés à l’ouest de celui de Burke. « Le bassin de Newcastle-Water devait être la base des explorations nouvelles. Stuart, entouré de bois épais, essaya vainement de passer au nord et au nord-est. Même insuccès pour gagner à l’ouest la rivière de Victoria ; d’impénétrables buissons fermaient toute issue. « Stuart résolut alors de changer son campement, et il parvint à le transporter un peu plus au nord, dans les marais d’Hower. Alors, tendant vers l’est, il rencontra au milieu de plaines herbeuses le ruisseau Daily, qu’il remonta pendant une trentaine de milles. « La contrée devenait magnifique ; ses pâturages eussent fait la joie et la fortune d’un squatter ; les eucalyptus y poussaient à une prodigieuse hauteur. Stuart, émerveillé, continua de se porter en avant ; il atteignit les rives de la rivière Strangway et du Roper’s-creek découvert par Leichardt ; leurs eaux coulaient au milieu de palmiers dignes de cette région tropicale ; là vivaient des tribus d’indigènes qui firent bon accueil aux explorateurs. « De ce point, l’expédition inclina vers le nord-nord-ouest, cherchant à travers un terrain couvert de grès et de roches ferrugineuses les sources de la rivière Adélaïde, qui se jette dans le golfe de Van Diemen. Elle traversait alors la terre d’Arnhem, au milieu des choux-palmistes, des bambous, des pins et des pendanus. L’Adélaïde s’élargissait ; ses rives devenaient marécageuses ; la mer était proche. « Le mardi, 22 juillet, Stuart campa dans les marais de Fresh-Water, très-gêné par d’innombrables ruisseaux qui coupaient sa route. Il envoya trois de ses compagnons chercher des chemins praticables ; le lendemain, tantôt tournant d’infranchissables criques, tantôt s’embourbant dans les terrains fangeux, il atteignit quelques plaines élevées et revêtues de gazon, où croissaient des bouquets de gommiers et des arbres à écorce fibreuse ; là volaient par bandes des oies, des ibis, des oiseaux aquatiques d’une sauvagerie extrême. D’indigènes, il y avait peu ou point. Seulement quelques fumées de campements lointains. « Le 24 juillet, neuf mois après son départ d’Adélaïde, Stuart part à huit heures vingt minutes du matin dans la direction du nord ; il veut atteindre la mer le jour même ; le pays est légèrement élevé, parsemé de minerai de fer et de roches volcaniques ; les arbres deviennent petits ; ils prennent un air maritime ; une large vallée alluvionnaire se présente, bordée au delà par un rideau d’arbustes. Stuart entend distinctement le bruit des vagues qui déferlent, mais il ne dit rien à ses compagnons. On pénètre dans un taillis obstrué de sarments de vigne sauvage. « Stuart fait quelques pas. Il est sur les bords de l’océan Indien ! « La mer ! la mer ! » s’écrie Thring stupéfait ! Les autres accourent, et trois hurrahs prolongés saluent l’océan Indien. « Le continent venait d’être traversé pour la quatrième fois ! « Stuart, suivant la promesse faite au gouverneur sir Richard Macdonnell, se baigna les pieds et se lava la face et les mains dans les flots de la mer. Puis il revint à la vallée et inscrivit sur un arbre ses initiales J. M. D. S. Un campement fut organisé près d’un petit ruisseau aux eaux courantes. « Le lendemain, Thring alla reconnaître si l’on pouvait gagner par le sud-ouest l’embouchure de la rivière Adélaïde ; mais le sol était trop marécageux pour le pied des chevaux ; il fallut y renoncer. « Alors Stuart choisit dans une clairière un arbre élevé. Il en coupa les branches basses, et à la cime il fit déployer le drapeau australien. Sur l’arbre ces mots furent inscrits dans l’écorce : C’est à un pied au sud que tu dois fouiller le sol. « Et si quelque voyageur creuse, un jour, la terre à l’endroit indiqué, il trouvera une boîte de fer-blanc, et dans cette boîte ce document dont les mots sont gravés dans ma mémoire : grande exploration et traversée du sud au nord de l’australie.

« Les explorateurs aux ordres de John Mac Douall Stuart sont arrivés ici le 25 juillet 1862, après avoir traversé toute l’Australie de la mer du sud aux rives de l’océan Indien, en passant par le centre du continent. Ils avaient quitté Adélaïde le 26 octobre 1861, et ils sortaient le 21 janvier 1862 de la dernière station de la colonie dans la direction du nord. En mémoire de cet heureux événement, ils ont déployé ici le drapeau australien avec le nom du chef de l’expédition. Tout est bien. Dieu protège la reine. » « Suivent les signatures de Stuart et de ses compagnons. « Ainsi fut constaté ce grand événement qui eut un retentissement immense dans le monde entier. — Et ces hommes courageux ont-ils tous revu leurs amis du Sud ? demanda lady Helena. — Oui, madame, répondit Paganel ; tous, mais non pas sans de cruelles fatigues. Stuart fut le plus éprouvé ; sa santé était gravement compromise par le scorbut, quand il reprit son itinéraire vers Adélaïde. Au commencement de septembre, sa maladie avait fait de tels progrès, qu’il ne croyait pas revoir les districts habités. Il ne pouvait plus se tenir en selle ; il allait, couché dans un palanquin suspendu entre deux chevaux. À la fin d’octobre, des crachements de sang le mirent à toute extrémité. On tua un cheval pour lui faire du bouillon ; le 28 octobre, il pensait mourir, quand une crise salutaire le sauva, et, le 10 décembre, la petite troupe tout entière atteignit les premiers établissements. « Ce fut le 17 décembre que Stuart entra à Adélaïde au milieu d’une population enthousiasmée. Mais sa santé était toujours délabrée, et bientôt, après avoir obtenu la grande médaille d’or de la société de géographie, il s’embarqua sur l’Indus pour sa chère Écosse, sa patrie, où nous le reverrons à notre retour . Stuart est mort le 5 juin 1866, dans une modeste maison de Nottingham-Hill. Jean11170 (discuter) 17 juillet 2017 à 23:03 (CEST)[répondre]