Famille de Garidel

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Famille de Garidel
Image illustrative de l’article Famille de Garidel
Armes

Blasonnement D'azur à la croix de Calvaire pattée et fichée d'or accostée vers la pointe de deux triangles d'argent.[1]
Devise Deus et Rex[réf. nécessaire]
Période XVIIe siècle - aujourd'hui
Pays ou province d’origine Drapeau de la Provence Provence
Allégeance  Comté de Nice

Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France France

Demeures Hôtel de Garidel
Château de Garidel
Hôtel de Garidel-Thoron
Charges Conseiller du roi au Parlement d'Aix
Fonctions ecclésiastiques Evêque de Vence
Récompenses civiles Legion Honneur Chevalier ribbon 5 Chevaliers Ordre national de la Légion d'honneur

La famille de Garidel, anciennement Garidel, est une ancienne famille française originaire du comté de Nice. Cette famille compte un évêque et un général de corps d'armée.

Histoire[modifier | modifier le code]

Gustave Chaix d'Est-Ange fait démarrer la filiation de cette famille avec Joseph Garidel, avocat, assesseur et procureur du pays de Provence en 1640[2]. Il ajoute que selon Nicolas Viton de Saint-Allais ce personnage descendait de Jean Garidelli qui vivait en 1460 dans la ville de Grasse, en Provence, et est qualifié de noble dans le contrat de mariage de son fils Antoine avec Catherine Verneti, en 1503, où il y est fait la mention de « filium nobilis Johannus Garidelli habitatoris Grasse »[2]. La date de filiation suivie de 1460 est reprise par plusieurs auteurs comme Mailhol (1895)[3], Artefeuil (1908)[4], Borricand (1974)[5], Dugast Rouillé (1978)[6], d'Hautefeuille (2023)[7] et la présence de cette famille à Aix-en-Provence dès le début du XVIe est citée dans l’ouvrage (1873) d’un historien provençal établi, Charles de Ribbe[8].

Joseph Garidel eut deux fils. Le premier, Pierre Garidel, fut avocat[2]. Il eut un fils prénommé lui aussi Pierre qui fut professeur d'anatomie à l'université d'Aix et un célèbre botaniste[2]. Le puîné, Jean-Joseph (1653-1727), conseiller du roi au siège général d’Aix, fut condamné par défaut à l'amende comme usurpateur de noblesse en 1697, il fut relevé de cette condamnation en 1708, toujours par Cardin le Bret président du parlement d'Aix, en justifiant qu'il n'avait jamais pris la qualification de noble[2]. Il fut le grand-père de Bruno-Amable-Pierre de Garidel-Thoron, né en 1753 à Aix, qui fut anobli par sa charge de conseiller au parlement de Provence acquise en 1777[2]. D'où descendance actuelle[2].

Paul Garidel, le cadet, fut jurisconsulte, en 1672 il fut assesseur et procureur du pays de Provence[2]. Sa descendance s'agrégea à la noblesse au cours du XVIIIe siècle[2]. Son arrière-petit-fils Jean-Baptiste de Garidel (1751-1795), seigneur du Caire, de la ville de Manosque, fut attaqué par l'administrateur général du domaine en paiement des droits de franc-fiefs par exploit (acte d'huissier) du 9 janvier 1781 après une opposition de sa part à des défenses contradictoires. Il est par la suite intervenu une ordonnance de monsieur Charles Jean-Baptiste des Gallois de La Tour, intendant de Provence (1775-1790) et juge compétent de cette matière, le 22 août 1782, qui décharge Jean-Baptiste de Garidel du droit de franc-fief comme noble de race. Sa noblesse était justifiée par une déclaration solennelle d'homme de qualité et de reconnaissance dans sa noblesse d'Albert Garidel, père de Joseph devenu auteur des deux branches de cette famille. Cette déclaration solennelle fut donnée par les gens du roi au parlement de Provence en 1589. Le procès a été soutenu à frais communs avec la branche ainée d'Aix[7]. Comme le rappelle Guy Chaussinand-Nogaret dans La noblesse au XVIIIe siècle : de la féodalité aux Lumières « Les confirmations, maintenues et reconnaissances de noblesse sont souvent aussi de véritables anoblissements »[9].

La famille de Garidel forme deux branches : l’aînée, toujours subsistante, possédant la seigneurie de Villemus et s’étant principalement distingué dans la robe; la puînée, éteinte, devenue seigneurs du Caire et s’étant distingué principalement dans les armes.

À la fin du XVIIIe siècle, Bruno-Amable-Pierre de Garidel-Thoron, venant aux droits de sa mère, Louise Henriette Victoire de Thoron, fille de Jean-Joseph, seigneur d’Entrages, conseiller en la cour des Comptes, Aides et Finances de Provence (reçu le 21 avril 1712)[10], succède au dernier rejeton de la famille de Thoron d'Entrages, qui portait pour armes, un taureau surmonté de trois étoiles. Depuis lors, le nom porté par la famille est Garidel-Thoron.

Au début du XIXe siècle, une partie de la branche aînée quitte la Provence pour s’implanter en Bourbonnais, dans l’Allier, où elle réside encore de nos jours.

Cette famille n'est pas mentionnée dans les nobiliaires contemporains.

Personnalités[modifier | modifier le code]

Branche aînée d'Aix (subsistante)[modifier | modifier le code]

  • Jean-Joseph de Garidel (1653-1727), petit fils de Joseph, fut conseiller du roi au siège général d’Aix-en-Provence en 1690[10], qualifié de noble dans le contrat de mariage de son fils Jean-Baptiste de Garidel en juin 1734 avec Louise de Thoron
  • Pierre de Garidel (1658-1737), frère du précédent, fut premier professeur royal d’anatomie en l’Université d’Aix, qualifié de noble dans le contrat de mariage de son neveu Jean-Baptiste de Garidel en juin 1734 avec Louise de Thoron, où Pierre est témoin signataire
  • Jean-Baptiste de Garidel (1693-1756), fils de Jean-Joseph, écuyer d'Aix, qualifié de noble dans plusieurs contrats: celui de son mariage avec Louise de Thoron en 1734, dans le contrat de mariage de son cousin issu-de-germain noble Paul de Garidel du 8 novembre 1746 avec Suzanne de Mongé, dans l'acte de naissance de son fils Bruno Amable du 6 octobre 1753 ainsi que dans de multiples contrats (en 1780, 1785, 1787, et 1788) passés auprès notaires par son épouse Louise de Thoron (1717-1791) qui lui survit
  • Bruno-Amable-Pierre de Garidel-Thoron (1753-1828), fils du précédent, seigneur de Villemus, fut pourvu en 1777 d’une charge anoblissante de conseiller au Parlement de Provence[10]

Branche puînée de Manosque (éteinte)[modifier | modifier le code]

  • Paul de Garidel, fils de Joseph, fut primecier de l’Université d’Aix en 1664 puis élu assesseur d’Aix et procureur du pays de Provence en 1674
  • Jean Baptiste de Garidel (1667-1714), fils du précédent, fut capitaine dans le régiment de Béarn Infanterie et promu chevalier de l’Ordre de Saint-Louis; devient par la suite avocat, nommé en l'office de conseiller du roi et premier consul de la ville de Manosque par provisions du 19 octobre 1709
  • Marc-Antoine de Garidel, second fils du précédant, servit dans le régiment de Soissonnais Infanterie, où il fut capitaine des grenadiers ; il se couvrit de gloire à Port-Mahon (1736) et fut promu chevalier de l’Ordre de Saint-Louis
  • Balthazar de Garidel, frère du précédent, fut supérieur du séminaire de Saint-Magloire à Paris
  • Esprit Ignace de Garidel, frère des deux précédents, fut capitaine dans le régiment de Soissonnais Infanterie et promu chevalier de l’Ordre de Saint-Louis

Période Moderne[modifier | modifier le code]

Possessions[modifier | modifier le code]

Alliances[modifier | modifier le code]

Les principales alliances de la famille de Garidel sont, par ordre chronologique[31] : Verneti (1503); Cazeneuve; de Combe (1582); de Cheylan de Moriès (1605); du Teil (1619); de Velin (1643); de Barthélemy (1651); de Poucard (1654); Legrin (1684); de Brueys (1694); de Burle (1696); de Constans (1707); d'Orgon de Puimichel (1710); de Raffin (1727); de Brouchier (1729); Bonnet (1731); de Thoron d'Entrages (1734); de Mongé (1746); du Virailh (1775); de Pochet (1777); de Tende (1783); de Gravier Pontevès de Bauduen (1785); Maron de Cerzé de la Saludie (1798).

Armes[modifier | modifier le code]

  • D'azur à la croix de Calvaire pattée et fichée d'or, accostée vers la pointe de deux triangles d'argent.[1]

Postérité[modifier | modifier le code]

  • À Manosque, un boulevard Pierre de Garidel perpétue le souvenir du premier professeur royal d’anatomie en l’Université d’Aix[32].
  • En souvenir de ce dernier, le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778) a repris le nom de Garidella donné par Tournefort (1700, p. 655) à un genre de plante de la famille des renonculacées.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Nobiliaires et ouvrages nationaux[modifier | modifier le code]

Nobiliaires et ouvrages rêgionaux[modifier | modifier le code]

  • Louis de La Roque et Édouard de Barthélemy, Catalogue des gentilshommes de Provence et de la principauté d'Orange qui ont pris part ou envoyé leur procuration aux assemblées de la noblesse pour l'élection des députés aux États généraux de 1789 / publié d'après les procès-verbaux officiels. 1893. 2e edition. Page 29
  • Ernest de Rozière. État des familles de Provence dont on connaît des généalogies imprimées ou manuscrites de celles qui ont été maintenues nobles ou ont acquis la noblesse et de celles qui ont été reçues à Malte avec l’indication des ouvrages et des recueils à consulter. 1900. Page 108
  • Histoire héroïque et universelle de la noblesse de Provence. Artefeuil. Chez François Seguin. 1908. Tome 4. Pages 31-35
  • René Borricand, Nobiliaire de Provence. 1974. Tome 1. Page 522

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b J.-B. Rietstap, Armorial général, t. I, , p. 743
  2. a b c d e f g h et i Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 20, pages 157 à 158 Garidel (de).
  3. Camille Philippe (1843-1898) Auteur du texte Dayre de Mailhol, Dictionnaire historique et héraldique de la noblesse française : rédigé dans l'ordre patronymique, d'après les archives des anciens Parlements, les manuscrits de d'Hozier et les travaux des auteurs, contenant un vocabulaire du blason, la notice des familles nobles existant actuellement en France, avec la description et le dessin de leurs armes. Tome 1 / par D. de Mailhol, 1895-1897 (lire en ligne)
  4. Histoire héroïque et universelle de la noblesse de Provence. Artefeuil. Chez François Seguin. 1908. Tome 4. Pages 31-35
  5. René Borricand, Nobiliaire de Provence. 1974. Tome 1. Page 522
  6. Michel Dugast Rouillé, Les Notables ou la "Seconde noblesse", Tome III [A-K], 2e éd., Nantes, Dr. M. Dugast Rouillé (Guérande, Impr. de la Presqu’île guérandaise), 1978. Page. 2175
  7. a et b Les Garidel à Aix-en Provence: 1600-1800. Jérôme d'Hautefeuille. 2023
  8. Charles de Ribbe. Les familles et la société en France avant la Révolution, d'après des documents originaux. 1873. Tome 2. P248-255 https://archive.org/details/lesfamillesetla03ribbgoog/page/n276/mode/2up?view=theater
  9. Guy Chaussinand-Nogaret, La noblesse au XVIIIe siècle : de la féodalité aux Lumières. 1976. p. 46.
  10. a b et c Balthasar de Auteur du texte Clapiers Collongues, Chronologie des officiers des cours souveraines de Provence, par Balthasar de Clapiers-Collongues, publiée, annotée et augmentée par le marquis de Boisgelin. [Avec une table des noms de personnes par Fernand Cortez.], (lire en ligne)
  11. « 163148120761794790866 », sur viaf.org (consulté le )
  12. « Garidel, Augustin-Joachim-Léon de », sur idref.fr (consulté le ).
  13. Mille visages d'Aix-en-Provence: Dictionnaire biographique. Bernard Guastalla, Frédéric Couffy. Académie d'Aix Editions, 2023. Page 198, , 198 p.
  14. « Garidel, De (capitaine) », sur idref.fr (consulté le ).
  15. « 305226951 », sur viaf.org (consulté le )
  16. « ISNI 000000041859568X Garidel, De », sur isni.oclc.org (consulté le )
  17. Histoire de l’Ecole Polytechnique. A Fourcy, 1828. Chez l’auteur, à l’Ecole Polytechnique. p.467, , 467 p.
  18. Louisdelallier, « Joachim de Garidel, marquis de Thoron, des décennies consacrées à l’agriculture bourbonnaise », sur Le grenier de mon Moulins (consulté le )
  19. (en) « [LH/1073/58] - Paris (Paris, France) - National Order of the Legion of Honour », sur Geneanet (consulté le )
  20. Revue des eaux et forêts : économie forestière, reboisement... / dir. : S. Frézard ; réd. en chef : A. Frézard. Pages 81 et 162
  21. (en) « [AN-Pierrefitte 19910528-17] - France - Recipient of the Order of Agricultural Merit », sur Geneanet (consulté le )
  22. (en) « [19800035/426/56945] - Paris (Paris, France) - National Order of the Legion of Honour », sur Geneanet (consulté le )
  23. « 666-4 Bad Request !!! », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  24. « Période contemporaine - moulin », sur www.roquepertuse.org (consulté le )
  25. « Bibliothèque Méjanes - bibliothèque numérique », sur bibliotheque-numerique.citedulivre-aix.com (consulté le )
  26. « Dictionnaire des familles au service de la nation », sur Association des anciens honneurs héréditaires (consulté le )
  27. https://avvec.asso-web.com/uploaded/2-T%C3%A9moin_page_7.pdf
  28. « Marc de Garidel-Thoron - JORFSearch », sur jorfsearch.steinertriples.ch (consulté le )
  29. Maxime Lubrano, « Guillaume DE GARIDEL-THORON • SSF : Intervenant au Forum 2MF (2024) », sur Forum 2MF - Mediterranean Maintenance Forum, (consulté le )
  30. « Guillaume De Garidel-Thoron - JORFSearch », sur jorfsearch.steinertriples.ch (consulté le )
  31. Bottin Mondain 1990, 2000, 2010
  32. « Boulevard Pierre de Garidel, Manosque (04112) - Base Adresse Nationale », sur adresse.data.gouv.fr (consulté le )
  33. Baron de (1881-19 ) Auteur du texte Wœlmont de Brumagne, Les Marquis français : nomenclature de toutes les familles françaises subsistantes ou éteintes depuis l'année 1864 portant le titre de marquis avec l'indication de l'origine de leurs titres / par le Baron Henry de Woelmont, (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]