Faramea guianensis

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Faramea guianensis
Description de cette image, également commentée ci-après
Illustration botanique, Aublet (1775), Histoire des plantes de la Guiane françoise. Planche 39. - On a repréſenté un rameau de grandeur naturelle; & on a groſſi les parties détachées de la fleur. - 1. Stipules. - 2. Tête de fleur ouverte. - 3. Calice. Diſque. - 4. Partie poſtérieure du calice. Diſque. - 5. Fleur. - 6. Corolle ouverte. Étamines. - 7. Partie du calice. Diſque. Style. Stigmate. - 8. Fleur & calice de grandeur naturelle. Bouton de fleur.
Classification Tropicos
Règne Plantae
Classe Equisetopsida
Sous-classe Magnoliidae
Super-ordre Asteranae
Ordre Gentianales
Famille Rubiaceae
Sous-famille Rubioideae
Tribu Coussareeae
Genre Faramea

Espèce

Faramea guianensis
(Aubl.) Bremek., 1934[1]

Synonymes

selon tropicos :

  • Cephaelis evea DC.
  • Cephaelis tetrandra Willd.
  • Evea guianensis Aubl. - Basionyme
  • Thiersia insignis Baill.
  • Uragoga guianensis (Aubl.) Kuntze
  • Uragoga tetrandra Kuntze[2]

selon GBIF :

  • Cephaelis evea DC.
  • Cephaelis tetrandra Willd.
  • Evea guianensis Aubl.
  • Uragoga guianensis (Aubl.) Kuntze, 1891
  • Uragoga tetrandra (Willd.) Kuntze[3]

Faramea guianensis, est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Rubiaceae, sous-famille des Rubioideae, originaire des régions tropicales d'Amérique du Sud.

En Guyane, il est connu sous les noms de petit ipéca (Créole), Ka'a yamulutu, Ka'a sala (Wayãpi), Waaduk priye (Palikur)[4].

Descrition[modifier | modifier le code]

En 1953, Lemée en propose la description suivante de Faramea guianensis :

« Jeunes rameaux comprimés côtelés ; feuilles de 0,11-0,16 sur 0,04-0,05, à pétiole très court, elliptiques ou oblongues avec base aiguë ou en coin, coriaces, avec 10-11, paires de nervures saillantes en dessous, et unies près des bords, stipules très courtes aristées ; inflorescences en cymes entourées à la base par un grand involucre de 2 bractées ovales-orbicullaires acuminées 3-nervées et 2 intérieures plus petites, les autres bractées plus étroites ; fleurs (environ (7) sessiles, à calice cupuliforme tronqué, corolle hypocratérimorphe à tube de 9 mm. et lobes de 5, ovales aigus, style de 0,01 ; drupe ? - (Aublet). »

— Albert Lemée, 1953.[5]

Écologie[modifier | modifier le code]

Faramea guianensis est un arbrisseau du sous-bois de la forêt ancienne, commun localement[4].

Ses fruits sont consommés par des oiseaux[6].

Sa classification taxonomique a été étudiée[7],[8].

Répartition[modifier | modifier le code]

Faramea guianensis est endémique du Suriname[9], de Guyane et d'Amapá (Brésil)[3].

Usages[modifier | modifier le code]

Les racines de Faramea guianensis sont réputées vomitives selon Heckel[10].

Chez les Wayãpi, des fulmigations de Faramea guianensis sont employée pour soigner les ulcères de leishmaniose[4],[11],[12],[13], tandis que les Créoles soignaient les bronchites avec une décoction des feuilles mélangée à du sirop de canne[14].

Ses propriété contre la leishmaniose ont été confirmées[15],[16].

Chimie[modifier | modifier le code]

On a isolé des flavanes à partir d'extraits de Faramea guianensis[17].

Protologue[modifier | modifier le code]

échantillon type de Faramea guianensis collecté par Aublet en Guyane

En 1775, le botaniste Aublet en a proposé le protologue suivant :

« EVEA Guianenſis. (TABULA 39.)

Frutex, ſex vel octo-pedalis, ramoſus; ramis nodoſis, tetragonis ; oppoſitis, duabus lineis, aut tribus ſupra axillas foliorum. Folia oppoſita, ovata, oblonga, acuta, glabra, rigida, integerrima, petiolata. Stipulæ binæ, ſubrotundæ acutæ, breves, ab utroque latere, ad baſim petiolorum, deciduæ. Flores in capitulum pedunculatum, & involutum collecti, utrinquè ad axillas foliorum. Receptaculum florum paleaceum ; paleis longis, angullis, acutis.

Florebat Novembri.

Habitat in ſylvis remotis triginta milliaribus a maris littore.

Nomen Caribæum EVÉ.


L’ÉVÉ de la Guiane. (PLANCHE 39.)

Cet arbrisseau s'élève de ſept à huit pieds. Son tronc a environ un pouce & demi de diamètre. Il eſt garni des le bas, de branches rameuſes, noueuſes & oppoſées. Elles ſont à quatre angles, & garnies à chaque nœud, de deux feuilles oppoſées, & diſpoſées en croix. Les branches & les rameaux naiſſent à trois lignes au deſſus de l'aiſſelle des feuilles. Elles ſont entières, vertes, liſſes, luiſantes, ovales, terminées par une longue pointe ; leur pédicule eſt très court, convexe en deſſous, creuſé en goutière en deſſus. Entre les deux pédicules oppoſés, il y a, de chaque côte, une stipule large & aiguë qui en tombant, y laiſſe l'impreſſion de ſon attache.

Les fleurs naiſſent à droite & à gauche, un peu au deſſus de l'aiſſelle des feuilles, ſur un pédoncule qui eſt garni à ſa naiſſance de deux stipules oppoſées. Les fleurs ſont ramaſſées en tête. Cette tête eſt enveloppée par quatre écailles dont deux extérieures, larges, terminées par une pointe recourbée, & deux intérieures moins grandes & moins larges, qui par leur baſe forment une gaine. En détachant ces écailles, on en trouvé ſix ou ſept autres étroites, longues, aiguës, qui entourent huit à dix fleurs.

Le calice eſt d'une ſeule pièce, fort évaſé a ſon limbe, qui eſt à quatre dentelures.

La corolle eſt monopétale, blanche, attachée ſur l'ovaire autour d'un diſque. Son tube eſt grêle, fort long, renflé, vers ſon pavillon, qui eſt partagé en quatre petits lobes.

Les étamines ſont quatre, placées ſur la paroi interne & inférieure du tube. Leur filet eſt court. L'anthère eſt longue, & à deux bourſes. Le piſtil eſt un ovaire emboëté dans le fond du calice, avec lequel il fait corps. Il eſt couronné d'un diſque, du centre duquel fort un style Court, terminé par un stigmate à deux lames.

Je n'ai pas vu l'ovaire dans ſa maturité.

[…]

Cet arbriſſeau eſt nommé ÉVÉ par les Galibis.

II croît dans les grandes forêts de la Guiane. Il étoit en fleur dans le mois de Novembre. »

— Fusée-Aublet, 1775.[18]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 28 février 2022
  2. (en-US) « Faramea guianensis (Aubl.) Bremek. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. a et b (fr + en) Référence GBIF : Faramea guianensis
  4. a b et c Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne [PDF]), p. 257.
  5. Albert Lemée, Flore de la Guyane française : Tome III - Dilléniacées à Composées, Brest, LIBRAIRIE LECHEVALIER, , 686 p., p. 540
  6. (en) Christian Erard, Marc Thery et Daniel Sabatier, « Fruit characters in the diet of syntopic large frugivorous forest bird species in French Guiana », Rev. Écol. (Terre Vie), vol. 62,‎ , p. 323-350 (lire en ligne)
  7. (en) STEFAN D. LÖFSTRAND, CHARLOTTE M. TAYLOR, SYLVAIN G. RAZAFIMANDIMBISON et CATARINA RYDIN, « Phylogenetic relationships, infrageneric classification and species limits in the Neotropical genus Faramea (Coussareeae: Rubiaceae) », Botanical Journal of the Linnean Society, vol. 197,‎ , p. 478–497 (DOI 10.1093/botlinnean/boab034, lire en ligne)
  8. (en) Piero G. Delprete, « Typification and etymology of Aublet’s Rubiaceae names », TAXON, vol. 64, no 3,‎ , p. 595–624 (DOI 10.12705/643.13, lire en ligne)
  9. (en) A. Pulle (Dr), FLORA OF SURINAME : Rubiaceae - Ericaceae - Campanulaceae (pars.), vol. IV, PART 1, LEIDEN, J.H. de Bussy - KON. VER. KOLONIAL INSTITUT TE AMTERDAM, , 113-304 p., p. 207-208
  10. Édouard Marie Heckel, Les plantes médicinales et toxiques de la Guyane française : catalogue raisonné et alphabétique, Mâcon, Protat frères, , 160 p. (lire en ligne), p. 120
  11. (en) Guillaume Odonne, Franck Berger, Didier Stien, Pierre Grenand et Geneviève Bourdy, « Treatment of leishmaniasis in the Oyapock basin (French Guiana): A K.A.P. survey and analysis of the evolution of phytotherapy knowledge amongst Wayãpi Indians », Journal of Ethnopharmacology, vol. 137,‎ , p. 1228–1239 (DOI 10.1016/j.jep.2011.07.044, lire en ligne)
  12. (en) Abdolali Mohagheghzadeh, Pouya Faridi, Mohammadreza Shams-Ardakani et Younes Ghasemi, « Medicinal smokes », Journal of Ethnopharmacology, vol. 108,‎ , p. 161–184 (DOI 10.1016/j.jep.2006.09.005)
  13. (en) Robert A. DEFILIPPS, Shirley L. MAINA et Juliette CREPIN, Medicinal Plants of the Guianas (Guyana, Surinam, French Guiana), Washington, DC, Department of Botany, National Museum of Natural History, Smithsonian Institution, , 477 p. (lire en ligne), p. 130
  14. RICHARD (Dr.), « Rapport annuel d'assistance médicale pour la région de Saint-Élie (1937) », dans Hurault, Rapports de tournées dans l'Inini (Guyane française), période 1936-1942, , 106-146 p.
  15. (en) L.G. Rocha, J.R.G.S. Almeida, R.O. Macêdo et J.M. Barbosa-Filho, « A review of natural products with antileishmanial activity », Phytomedicine, vol. 12,‎ , p. 514–535 (DOI 10.1016/j.phymed.2003.10.006, lire en ligne)
  16. Paulo B. de Carvalho et Elizabeth I. Ferreira, « Leishmaniasis phytotherapy. Nature's leadership against an ancient disease », Fitoterapia, vol. 72, no 6,‎ , p. 599-618 (DOI 10.1016/S0367-326X(01)00301-X)
  17. (en) Michel Sauvain, Jean-Pierre Dedet, Nicole Kunesch et Jacques Poisson, « Isolation of Flavans from the Amazonian Shrub Faramea guianensis », J. Nat. Prod., vol. 57, no 3,‎ , p. 403–406 (DOI 10.1021/np50105a014)
  18. Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , 867 p. (lire en ligne), p. 100-102

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