François-Yves de la Roche Kerandraon

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François-Yves de la Roche Kerandraon
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MorlaixVoir et modifier les données sur Wikidata
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François-Yves de la Roche Kerandraon, né le au château de Keroual et mort le à Morlaix, est un officier de marine français.

Il fut page du comte d'Artois en 1773, garde marine en 1776, participa, âgé alors de 17 ans, au célèbre combat du 17 juin 1778 de la Belle Poule (1765) contre la frégate anglaise l'Aréthuse au large de Plouescat ; il eut le bras cassé après deux heures de combat, mais reprit son poste et fut promu pour ce fait d'armes enseigne de vaisseau et fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis. Lieutenant de vaisseau depuis 1786, il était employé comme major de la station des Îles du Vent. Il fut rappelé à l'activité en qualité de capitaine de vaisseau le , et fut admis à la retraite en 1817 en qualité de contre-amiral honoraire et décoré l'année suivante de la Légion d'honneur.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

François-Yves de La Roche Kerandraon est issu d'une famille subsistante de la noblesse bretonne[1] qui descend de Geoffroy de La Roche, l'un des trente Bretons choisis pour combattre trente Anglais à mi-chemin de Josselin et de Ploërmel[2],[Note 1].

La famille de La Roche Kerandraon est maintenue dans sa noblesse d'extration en Bretagne, le [3]. Elle est inscrite à l'ANF depuis le [4].

François-Yves est l'unique enfant de François de Paul de La Roche Kerandraon et de Thérèse Jacquette de Kersaintgilly. Il épouse Marie Renée de Kerléan le qui lui donne un fils, Jean-François, marquis de La Roche, seigneur de Kerandraon (1808-1879), capitaine de vaisseau, commandeur de la Légion d'honneur.

Carrière dans la marine royale[modifier | modifier le code]

Jeunesse et entrée dans la marine royale[modifier | modifier le code]

François-Yves fut page du comte d'Artois en 1773, il quitta cette fonction en 1776 pour entrer dans la marine comme Garde[2].

La guerre d'indépendance des États-Unis[modifier | modifier le code]

Combat de la Belle Poule
Combat de la Belle Poule et de l'Aréthusa, par Auguste-Louis de Rossel de Cercy

Nommé enseigne de vaisseau en 1778[5], François-Yves de la Roche Kerandraon prit part sur la Belle Poule au combat de cette frégate contre l'Aréthuse et y eut le bras droit fracassé après seulement une demi-heure de combat[6]. Après s'être fait poser un premier appareil, il vint reprendre son poste qu'il garde pendant les trois heures que l'action a encore duré. Le lendemain du combat, il eut le bras amputé[7],[8]. Louis XVI le félicite de cet acte de bravoure par une lettre d'Antoine de Sartine[6], secrétaire d'état à la marine, et celui-ci lui accorde avec l'approbation du roi, la croix de Saint-Louis, et une pension[7], quoiqu'il n'eut pas encore dix-huit ans.

Par une délibération spéciale du , les États de Bretagne lui accordèrent de siéger, avant l'âge, dans leur assemblée avec voix délibérative[9].

Il continua de servir avec distinction pendant la guerre d'indépendance des États-Unis[Note 2], et prit part sur le vaisseau le Jason, commandé par Jean-Isaac Chadeau de la Clocheterie, aux combats livrés par Charles-Henri-Louis d'Arsac de Ternay et Charles Sochet des Touches aux Bermudes et à la bataille de la baie de Chesapeake, ainsi qu'aux trois combats de la bataille de Saint-Christophe[2].

La Révolution française[modifier | modifier le code]

Lieutenant de Vaisseau depuis 1786[5], il était employé comme major de la station des Iles du Vent. En 1789, il parvint à sauver et à mettre en sûreté à bord du vaisseau l'Illustre, plusieurs habitants de la Martinique dont les factieux voulaient s'emparer[2].

Ayant émigré à son retour[10], il rejoignit le corps de la marine aux Pays-Bas, dans l'Armée des Princes en 1792. Nommé ensuite capitaine au régiment du Dresnay à la solde de l'Angleterre. Blessé à la bataille de Quiberon en 1795[11], il remplit alors plusieurs missions périlleuses en France et en Angleterre. Rentré en France à la réforme de son régiment, il rejoignit les bandes de Cadoudal, et combattit avec elles jusqu'à la pacification de la Vendée. Il fut alors déporté comme émigré à la Nouvelle-Angleterre[2].

La Restauration[modifier | modifier le code]

À la Restauration, il fut rappelé à l'activité en qualité de capitaine de vaisseau le [12], il fut admis à la retraite en 1817 en qualité de contre-amiral honoraire et décoré l'année suivante de la légion d'honneur[2].

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Il épouse le Marie-Renée de Kerléan, fille de François de Kerléan et de Renée de Salaün. De cette union naissent six enfants dont François-Jean-Marie-Auguste de la Roche Kerandraon (1808-1879), capitaine de vaisseau[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La noblesse de la famille est ancienne : Paul de La Roche, seigneur de Kerandraön, en Saint-Thégonnec, (Finistère), maintenu noble d'extraction en Bretagne, le 14 juin 1670. François-Yves, marquis de La Roche-Kérandraön, né à Pleyber-Christ (Finistère, au manoir de Keroual le 25 février 1758, page du comte d'Artois, puis enseigne de Vaisseau, perdit un bras, en 1778, au mémorable combat de La Belle Poule. Emigré à l'armée des Princes, capitaine au régiment du Dresnay, blessé à Quiberon en 1795, devint contre-amiral et commandeur de Saint-Louis en 1816 (Henri Frotier de La Messelière, Filiations bretonnes 1650-1912, t. 4 : Mek-Roua, Saint-Brieuc, Imprimerie Prudhomme, 1922 - 1923 (BNF 30469358), p. 636)
  2. Les combattants français de la guerre américaine : 1778-1783, listes établies d'après les documents authentiques déposés aux archives nationales et aux archives du ministère de la guerre.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Catalogue de la noblesse française de Régis Valette - édition Robert Laffont, 2007, p. 116
  2. a b c d e et f Annales maritimes et coloniales, 1822, vol. 7, p. 544.
  3. Vicomte Henri Frotier de la Messelière, Filiations Bretonnes, Prudhomme, Saint-Brieuc, 1922, T.IV, p. 686-638
  4. Annuaire de l'ANF-2017
  5. a et b Christian de la Jonquière, Les Marins français sous Louis XVI : guerre d'indépendance américaine, Issy-les-Moulineaux, Muller, 1996, 294 p., (ISBN 978-2-90425-512-0).
  6. a et b Thomas-Jacques de Goislard de Villebresme, Souvenirs du chevalier de Villebresme : Mousquetaire de la Garde du Roi, 1772-1816, Éditions Laville, coll. « "Aventures et histoire" », , 187 p. (ISBN 979-10-90134-11-9), p. 31
  7. a et b Journal encyclopédique ou universel, Année 1778, t. V, partie III, p. 558, édition Pierre Rousseau.
  8. Gazette de France du vendredi 26 juin 1778.
  9. Archives civiles : intendance de Bretagne et États de Bretagne, 1892.
  10. Histoire de la ville et du port de Brest, volume 4 de Prosper-Jean Levot.
  11. La Messelière, (ibid)
  12. Annales maritimes et coloniales, 1817, vol. 1, p. 19.
  13. Annuaire historique et universel ou histoire politique pour 1819-1843.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christian de La Jonquière, Les marins français sous Louis XVI : guerre d'Indépendance américaine, Issy-les-Moulineaux, Muller, , 294 p. (ISBN 978-2-904-25512-0).
  • Pierre Rousseau, Journal encyclopédique ou universel, année 1778, t. V, partie III.
  • Archives civiles : intendance de Bretagne et États de Bretagne, 1892.
  • Gazette de France du vendredi
  • Les Combattants français de la guerre américaine : 1778-1783, listes établies d'après les documents authentiques déposés aux archives nationales et aux archives du ministère de la guerre
  • Journal Ouest-Éclair  12699 du .
  • Annales maritimes et coloniales, 1817, vol. 1
  • Annales maritimes et coloniales 1822, vol. 7
  • Prosper-Jean Levot, Histoire de la ville et du port de Brest, vol. 4, Brionne, le Portulan, 1971.
  • Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Paris, Robert Laffont.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]