Hector Hanoteau

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Hector Hanoteau
Portrait peint par son fils Marcel Hanoteau (d) en 1887.
Fonctions
Conseiller général de la Nièvre
-
Maire de Cercy-la-Tour
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
Cercy-la-TourVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
Enfant
Marcel Hanoteau (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Œuvres principales
La Mare du village (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture au cimetière de Cercy-la-Tour.

Hector Hanoteau, né le à Decize et mort le à Briet, est un peintre français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Hector Hanoteau voit le jour au sein d'une famille bourgeoise de Decize, neuf ans après la naissance de son frère aîné, le futur général Hanoteau. Son père, Charles Constance Hanoteau, est inspecteur de la navigation et sa mère, Jeanne-Marie Raboué, fille d'un riche propriétaire terrien.

Destiné par son père à l’École polytechnique, seul le professeur de dessin de son collège, dont il était un un élève médiocre, le trouve travailleur et intelligent. Ayant obtenu, non sans peine, de monter à Paris étudier la peinture, il arrive à Paris, en 1843, avec l’adresse d’un marchand de couleurs de la rue de Seine du nom de Saint-Martin[a], et une lettre pour Paul Delaroche, dont il n’a pu profiter, l’atelier de ce dernier venant d’être fermé à la suite d’un bizutage ayant causé la mort d'un élève[1]. Parti, sur le conseil de Saint-Martin, chez Renou[2], il y perd quatre ans[3], avant d’entrer dans l'atelier de Régis François Gignoux à l'École des beaux-arts de Paris, en 1841[b].

Il fait, dès lors, de rapides progrès. Certain jour il s’échappe de l’atelier, va à Compiègne essayer ses forces et en rapporte un paysage pour le Salon de 1847. Son œuvre reçue, il revient en Nivernais, s’installe à Briet, à qui il doit ses premières impressions d'artiste et son gout pour la nature[c], et travaille à quatre paysages pour le Salon de 1848. Depuis, ses œuvres figureront à tous les Salons[3]. En 1849, il concourt sans succès pour le prix de Rome, dont le sujet est Milon de Crotone délivré par les loups.

En 1853, il rend visite à son frère, chef du bureau arabe de Médéah en Algérie, ce qui lui permettra de réaliser quelques œuvres dans le style orientaliste. Il se fait connaitre pour la première fois avec l’envoi de son Campement arabe sous les murs de Laghouat à l'Exposition universelle de 1855, qui lui a valu les éloges de la critique et du public[4].

En 1857, il accroit sa renommée en exposant un Étang dans le Nivernais et les Prés de Charancy[4]. L’année suivante, il peint, en collaboration avec son ami Gustave Courbet, Baigneuses dites aussi Deux femmes nues (musée d'Orsay)[5]. Il est, à partir de cette époque, l’un des hôtes assidus des Salons[4], où il a remporté des médailles en 1864, 1868 et 1869[3].

En 1860, il épouse Caroline Mouzat, qui meurt l'année suivante.

À Briet, il fonde une école de peinture. Il travaille avec ses élèves sur le motif, dans la Nièvre qu'ils parcourent. Parmi ceux-ci se trouvent Louis Marandat (d), Ferdinand Louis Perron et son ami Paul Martin[d], Louis Jacques Marion, Gustave Comoy (d), ainsi que son fils Marcel Hanoteau (d). Il y reçoit des peintres étrangers : Castagneto, Alphonse Caron (d), García y Vásquez (en), qui préfèrent des écoles plus académiques comme celle-ci, que le contact avec les impressionnistes[6]. Ce petit groupe prendra le nom d'« école de Briet[7] ».

Quand il n’était pas à Briet, il habitait Paris, où son atelier du passage Stanislas était suivi par des élèves, auxquels il recommandait particulièrement de dessiner le plus possible, car si les tons changent avec le temps, le dessin reste toujours[2].

Portrait d'Hector Hanoteau, Carolus-Duran, 1870. Collection privée.

Élu maire de Cercy-la-Tour le , il le restera jusqu'au et sera quelque temps conseiller général du canton de Fours[8] et est nommé chevalier de la Légion d'honneur la même année. Il devient président d'honneur de l'exposition d'art de Nevers en 1872. De 1879 à sa mort, il enseignera la peinture au poète, historien, archéologue et écrivain Louis Mathieu Poussereau, qui fut aussi peintre.

Il fonde L'Aiguillon en 1880, association regroupant les Nivernais vivant à Paris, en compagnie de Jean Gautherin, Émile-André Boisseau, Édouard Pail, Albert Duvivier et Dalligny.

Ses œuvres La Mare du village, Les Nénuphars et Les Grenouilles sont acquises par l'État et sont conservées à Paris au musée d'Orsay.

Il a fait partie jusqu’à 1889 du jury de la Société des artistes français, dont il était l’un des fondateurs[9]. Il repose au cimetière de Cercy-la-Tour.

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

Les Grenouilles (1874), Paris, musée d'Orsay.
  • Bourges : La Haie mitoyenne, huile sur toile , acquis en 1888 par l'État et la ville[10] ;
  • Douai, musée de la Chartreuse : Un coin de parc dans le Nivernais, 1865, huile sur toile ;
  • Laval, musée du Vieux-Château :
    • Nature morte, oranges et grenades, huile sur toile ;
    • Eau dormante, huile sur toile ;
    • Paysage, eau dormante, huile sur toile ;
  • Lille, palais des beaux-arts : Le Vigneron, burin et eau-forte ;
  • Nevers, musée municipal Frédéric Blandin :
    • Le Bon Samaritain, 1850, huile sur toile ;
    • La Nourrice du pauvre, 1863, huile sur toile ;
    • La Tournée du meunier, 1877, huile sur toile ;
    • La Victime du réveillon, 1879, huile sur toile ;
    • La Leçon de piano, ou Deux Têtes d'enfant, ou Deux Têtes d'enfant lisant, 1882, huile sur toile ;
    • Un Chemin à Briet, 1884, huile sur toile ;
    • Char à bœufs, 1884, huile sur toile ;
    • Les Nénuphars, 1885, huile sur toile ;
    • Le Coucher des dindons, 1889, huile sur toile ;
    • Crépuscule, huile sur toile ;
    • Effet de neige, huile sur toile ;
  • Marseille, musée des beaux-arts : Le Paradis des oies, 1864, huile sur toile ;
  • Paris, musée d'Orsay :
    • Baigneuses ou Deux femmes nues, 1858, huile sur toile ;
    • La Mare du village, 1869, huile sur toile[11] ;
    • Les Grenouilles, 1874, huile sur toile ;
  • Valognes, chapelle de l'hospice : Portement de croix - le Christ porte sa croix, 1849, huile sur toile, d'après Véronèse[12] ;

Œuvres exposées au Salon des artistes français[modifier | modifier le code]

  • 1847 : Paysage de la forêt de Compiègne ;
  • 1850 : Le Bon Samaritain, nº 1458 ;
  • 1863 : La Nourrice du pauvre, nº 880 ;
  • 1864 : Le Paradis des oies, nº 917 ;
  • 1865 : Un coin de parc dans le Nivernais, nº 1006 ;
  • 1870 : La Mare du village, nº 1322 ;
  • 1873 : douze toiles, dont : La Basse-cour ; Le Hangar ; Un Coin de basse-cour ; La Maison des bois ; Le Lavoir ; Le Bois coupé ; Rentrée à la ferme ;
  • 1875 : Les Grenouilles, nº 1008 ;
  • 1876 : L'Eau qui rit, Les Biquets ;
  • 1878 : La Tournée du meunier, nº 1121 ;
  • 1879 : La Victime du réveillon ;
  • 1886 : Les Nénuphars, nº 1158 ;
  • 1888 : La Haie mitoyenne.

Expositions[modifier | modifier le code]

  • 1855, Exposition Universelle de Paris : Campement arabe sous les murs de Laghouat ;
  • 1863, première exposition d'art de Nevers ;
  • 1873, Exposition universelle de 1873 à Vienne : La Mare du village, no 320 ;
  • 1886, concours régional de Bourges : La Haie mitoyenne[13] ;
  • Exposition universelle de 1889 ;
  • 1962, « Les Peintres et Sculpteurs de l'Aiguillon » (artistes nivernais résidant à Paris) au musée d'art moderne de la ville de Paris du au . (La Victime du réveillon ; Deux Têtes d'enfant ; Les Nénuphars ; Le Coucher des dindons ; Char à bœufs) ;
  • 1965, « Trésors des Musées de la Nièvre » à Bourges (Effet de neige) ;
  • 1970, Paysagistes du Morvan au musée Rolin d'Autun, de mai à septembre[14] (La Victime du réveillon) ;
  • 1980, « Le Centenaire de l'Aiguillon » à Nevers (Un chemin à Briet ; Crépuscule ; Les Nénuphars) ;
  • 1988-1989, exposition du au , Maison de la Culture, Nevers. (Les Nénuphars ; Le Coucher des dindons ; Char à bœufs) ;
  • 1991, exposition au musée de Cosne-sur-Loire, du 1er juillet au , organisation Conservation départementales des musées de la Nièvre. (Effet de neige ; Les Nénuphars) ;
  • 1992, « Hector et Jean William Hanoteau », musée municipal et Ggalerie Jean-Marie Bignolas à Nevers, du au  ;
  • 1995, « 150 ans du Musée de Nevers » à la Maison de la Culture de Nevers, du au . (La Victime du réveillon ; Deux Têtes d'enfant ; La Tournée du meunier) ;
  • 1995, « Un certain charme nivernais » au musée de Nevers (Crépuscule) ;
  • 1996, « Que la Fête commence », exposition au musée de Nevers, du au  ;
  • 1999, exposition au palais ducal de Nevers, « Métiers d'hier en nivernais », du au , organisée par les services du patrimoine de la ville de Nevers (La Tournée du meunier) ;
  • 2001, « Pays, paysages », au musée municipal Frédéric Blandin à Nevers du 1er avril au , et du au à la Maison de la Culture de Nevers (Un Chemin à Briet ; Crépuscule ; Nénuphars) ;
  • 2001-2002, « Paysages de Bourgogne, de Corot à Laronze » au musée des beaux-arts de Dijon, du au (Char à bœufs ; Effet de neige ) ;
  • 2008, « Looking for Owners : Custody, Research, and Restitution of Art Stolen in France during the Second World War », Jérusalem, Israël (Baigneuses) ;
  • 2013-2014, Hector Hanoteau un paysagiste ami de Courbet, au musée Courbet à Ornans, du au .
  • 2015, « Sur les traces d’Hector Hanoteau. Peintres paysagistes en Nivernais », au musée de la Faïence et des Beaux-Arts de Nevers.

Récompenses[modifier | modifier le code]

  • 1863, médaille d'or de la Ire exposition d'art de Nevers[15] ;
  • 1864, médaille au Salon ;
  • 1868, médaille au Salon ;
  • 1869, médaille au Salon ;
  • 1870, hors-concours au Salon ;
  • 1873, Cofondateur nommé président de la Société des Amis des Arts de la Nièvre ;
  • 1889, décoré lors de l'Exposition universelle de Paris.

Élèves[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Saint-Martin restera aujourd’hui son fournisseur.
  2. À qui il dédicacera plusieurs toiles.
  3. Enfant, il y accompagnait son père en tournée[2].</ref>.
  4. Qu'il nommera « des Amoignes » pour le différencier des autres Martin, surnom que la postérité retiendra.
  5. Poète, historien, archéologue et peintre, élève de 1879 à 1890[17].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Mary Lathers, Encyclopedia of the Romantic Era : 1760-1850, t. 1. A-L, New York, Routledge, , 1336 p. (ISBN 978-1-13545-579-8, OCLC 436851462, lire en ligne), p. 275.
  2. a b et c René Delorme, « Hanoteau », dans Galerie contemporaine, littéraire, artistique, t. 1, Paris, Baschet, (lire en ligne), p. 148.
  3. a b et c Victor Augustin Gueneau, « Hanoteau (Charles-Auguste-Octave-Hector-Constance) », dans Dictionnaire biographique des personnes nées en Nivernais ou revendiquées par le Nivernais, Société académique du Nivernais, , 178 p. (lire en ligne), p. 93.
  4. a b et c « Hector Hanoteau : Mort de l'artiste — Son œuvre », Le Matin, Paris, no 2239,‎ , p. 2 (ISSN 2419-1523, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  5. Hector Hanoteau, un paysagiste ami de Courbet, Musées en Franche-Comté.
  6. Encyclopédie Itau Cultural Groupe Grimm.
  7. Georges Wildenstein, Gazette des beaux-arts : chronique des arts et de la curiosité, t. 1, Paris, (lire en ligne), p. 250.
  8. Yves Ducroizet, Robert Pommery, « Le Canton de Fours », in La Camosine, les Annales des Pays nivernais, no 154, 2013, p. 10.
  9. « M. H. Nanoteau », Le Monde illustré, Paris, vol. 34, t. 66, no 1725,‎ , p. 256 (ISSN 0996-2336, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  10. Base Archim notice AR013308, cote: F/21/4500B
  11. Photographie de La Mare du village sur le site de la RMN.
  12. Base Arcade:Cote F/21/0035; AN:Notice:AR312231
  13. Le Journal de la Nièvre, 19 mai 1886.
  14. Notice no 19, reproduction p. 13.
  15. Célébrités Decizoises
  16. Vents du Morvan nº 26
  17. « Biographie de Louis Mathieu Poussereau » (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sybille Bellamy-Brown, (Jean-Michel Lienaud, directeur de la publication), Procès-verbaux de l'Académie des Beaux-Arts, en XII volumes; tome VIII, p. 396-403.
  • Anonyme, « Les Artistes nivernais au Salon de 1876 », in Le Journal de la Nièvre, .
  • Collectif, Galeries des artistes vivants exposés au Palais des Champs-Élysées, Salon de 1879.
  • Collectif, « Hommage à Hector Hanoteau », in Courrier de l'Art, 1890.
  • De Soria, « Hector Hanoteau », in L'Illustration, no 2460, .
  • Anonyme, L'Art contemporain de 1880-1881, Paris, Ateliers de reproductions artistiques, 2 vol., non daté.
  • « Hector Hanoteau », in Pays de Bourgogne, no 172.
  • Collectif, « Louis Adolphe et Hector Hanoteau », in Les Annales du Pays Nivernais, Éd. La Camosine, reproduction de La Victime du Réveillon, p. 18 et Le Bon Samaritain, p. 5.
  • Louis Jolivet, « Les Artistes nivernais », in Mémoires de la Société Académique du Nivernais, t. XI, 1902, p. 73–76.
  • Lucette Desvignes, « Hector Hanoteau, ou la lumière sous le boisseau », in Pays de Bourgogne, no 172, 1996, p. 21-26.
  • Maurice Bardin, Dictionnaire des peintres, sculpteurs et graveurs nivernais du XVe au XXe siècle, Nevers, 2002.
  • Didier Maranski, Louise-Anne Périchon, Gwladys Seabra, Sur les traces d'Hector Hanoteau. Peintres paysagistes en Nivernais, Catalogue de l'exposition présentée au musée de la Faïence et des Beaux-Arts de Nevers, 2015 (ISBN 978-29515319-8-7).
  • Yves Ducroizet, Hector Hanoteau, Éditions Cerciacum, 2016 (ISBN 978-2-9542858-4-9).

Iconographie[modifier | modifier le code]

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