Hervé de Buzançais

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Hervé de Buzançais
Naissance ?
Décès
Tours
Activité principale
trésorier de Saint-Martin
Ascendants
père : Sulpice Ier de Buzançais

Hervé de Buzançais né à une date inconnue au Xe siècle et mort en 1022 à Tours, est un chanoine.

Il a surtout laissé des traces dans l'histoire locale pour avoir, comme trésorier de la basilique Saint-Martin de Tours, été à l'origine de la construction d'églises et de monastères ainsi que de la fondation de congrégations religieuses à Tours et dans ses environs.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à une date inconnue mais cité à partir de 970[1], Hervé est le fils de Sulpice Ier de Buzançais dit « Mille Boucliers », les de Buzançais étant une riche famille du Berry[2]. Il s'engage dans la vie monastique à l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire alors dirigée par Abbon de Fleury[3].

Le ou 997 selon les sources[4], à Tours, un violent incendie détruit la basilique Saint-Martin ainsi que le bourg construit autour d'elle et une vingtaine d'églises de ce secteur. Vers 1001, à la demande de son père qui s'oppose à son engagement monastique, Hervé est nommé trésorier de Saint-Martin par le roi Robert II le Pieux[N 1], selon la chronique de Raoul Glaber[7]. Il met alors à profit les richesses du chapitre de Saint-Martin abondées par de nombreux dons comme celui d'Adélaïde, veuve de l'empereur Otton Ier[8], mais aussi sa fortune personnelle, pour réparer les dégâts de l'incendie. En 1002, il fonde l'abbaye Notre-Dame de Beaumont-lès-Tours pour y reloger les religieuses dont le couvent bénédictin fait partie des bâtiments incendiés à la fin du siècle précédent[9]. Vers la même époque, peut-être l'année suivante, il entame la reconstruction de la basilique Saint-Martin sur un plan plus large et en style roman ; elle est consacrée en 1014, peut-être avant la fin des travaux[10].

Toujours au début du XIe siècle, Hervé fonde à l'ouest de Tours, là où les chanoines de Saint-Martin possèdent une pêcherie[11], les premiers bâtiments d'un monastère autour d'une petite église, futur prieuré Saint-Cosme de Tours[12] où il vient faire retraite quand il abandonne la charge de trésorier, peut-être en 1014[13]. Cette dernière est reprise par son neveu Sulpice d'Amboise[5].

Mort en 1022[14] alors qu'il réside de nouveau à Tours depuis 1018[15], il est inhumé dans la basilique Saint-Martin, probablement dans une travée de la nef proche du chœur[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La famille de Buzançais est restée fidèle à la maison d'Anjou[5], avec laquelle Robert le Pieux a renouvelé des alliances[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Audin 2012, p. 129.
  2. Jean-Louis Chalmel, Histoire de Touraine jusqu'à l'année 1790, vol. III, Mame et Moisy, , 541 p. (lire en ligne), p. 40-41.
  3. Martin 2013, al. 10.
  4. Audin 2012, p. 63.
  5. a et b Jacques Boussard, « Le trésorier de Saint-Martin de Tours », Revue d'histoire de l'Église de France, t. XLVII, no 144,‎ , p. 78 (DOI 10.3406/rhef.1961.3267).
  6. François Menant et al., Les Capétiens. Histoire et dictionnaire. 987-1328, Paris, Robert Laffont, , 1220 p. (ISBN 978-2-2210-5687-5), p. 36.
  7. Hélène Noizet, « Le roi et les seigneurs à Saint-Martin (950-1100) », dans La fabrique de la ville : Espace et sociétés à Tours (IXe et XIIIe siècles), Paris, Éditions de la Sorbonne, (ISBN 979-1-0351-0184-8, DOI 10.4000/books.psorbonne.33603), al. 23.
  8. Audin 2012, p. 64.
  9. Bernard Chevalier (dir.), Histoire de Tours, Toulouse, Privat, , 415 p. (ISBN 2-7089-8224-9), p. 77.
  10. Lelong 1986, p. 37.
  11. Audin 2012, p. 72.
  12. Patricia Duret-Molines, « L'ancienne église prieurale de Saint-Cosme (commune de La Riche) », Congrès archéologique de France,‎ , p. 333-340 (lire en ligne).
  13. Bruno Dufaÿ, François Capron et Matthieu Gaultier, La Riche, Prieuré Saint-Cosme, vol. 1, t. I : Étude générale - Les résultats, Conseil départemental d’Indre-et-Loire ; Service de l’archéologie du département d’Indre-et-Loire, , 211 p., p. 52.
  14. Pierre Héliot, « Les basiliques de pèlerinage et l'ancienne abbatiale Saint-Pierre de Gand », Revue belge d'archéologie et d'histoire de l'art, t. XLVII,‎ , p. 11 (lire en ligne [PDF]).
  15. Christine Diacon (dir.), Le prieuré Saint-Cosme, DRAC Centre-Val de Loire, coll. « Patrimoine protégé » (no 7), , 89 p., p. 13.
  16. Martin 2013, al. 11.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Pierre Audin, La Touraine autour de l'an mil : inventaire des sources historiques et archéologiques : Mémoire de la Société archéologique de Touraine, t. LXIX, , 151 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Charles Lelong, La Basilique Saint-Martin de Tours, Chambray-lès-Tours, CLD, , 233 p. (ISBN 2-8544-3122-7). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Pierre Martin, « Saint-Martin de Tours. Nouvelles propositions pour la datation du chevet du XIe siècle », Livraisons de l'histoire de l'architecture, vol. XXV,‎ (DOI 10.4000/lha.308). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Article connexe[modifier | modifier le code]