John Balcerzak

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
John A. Balcerzak
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
(67 ans)
Activité
Policier (1980–1991, 1994–2017), président de la Milwaukee Police Association

John A. Balcerzak, né le 13 avril 1957, est un ancien policier américain du Milwaukee.

John Balcerzak et Joseph T. Gabrish font l'objet d'un intérêt national en 1991, alors qu'ils sont suspendus avec solde puis licenciés pour avoir remis un garçon de quatorze ans blessé au tueur en série Jeffrey Dahmer malgré les protestations de passants[1], ainsi que pour les propos homophobes qu'ils ont tenus lors de l'incident. Les officiers ont fait appel de leur licenciement et ont ensuite été réintégrés avec un arriéré de salaire de 55 000 $ chacun par le juge Robert J. Parins[2]. Balcerzak a été président de la Milwaukee Police Association (le syndicat de la police des agents de Milwaukee) de 2005 à 2009. Balcerzak a pris sa retraite et ainsi quitté le département de police de Milwaukee en 2017[3].

Incident avec Dahmer[modifier | modifier le code]

Trois femmes, Sandra Smith, Tina Spivey et Nicole Childress, découvrent la victime, Konerak Sinthasomphone, âgé de 14 ans, après qu'il a réussi à s'échapper de l'appartement de Jeffrey Dahmer, nu, contusionné, la région des fesses en sang et lourdement sous influence de stupéfiants[4],[5]. Nicole Childress appelle les secours et John Balcerzak, Joseph T. Gabrish et Richard Porubcan répondent, ainsi qu'une ambulance du service des pompiers[6],[7]. Le personnel ambulancier pense que Sinthasomphone a besoin de soins mais est renvoyé par les agents[8]. En raison des drogues et de ses lésions cérébrales, l'immigrant laotien est incapable de communiquer sa situation aux autorités ou aux trois femmes, bien qu'il réside dans le pays depuis dix ans et parle couramment anglais[9],[10],[6]. Dahmer parvient à convaincre la police que le garçon est son amant de 19 ans, malgré les protestations des trois femmes[11].

Sandra Smith reconnaît le garçon du quartier et les trois femmes réitèrent leurs inquiétudes, mais les agents, convaincus que l'incident n'est qu'une dispute conjugale, leur ordonnent de « la fermer »[6].[12] Les trois agents raccompagnent Sinthasomphone jusqu'à l'appartement de Dahmer[13]. Balcerzak a déclaré qu'il ne sentait rien d'inhabituel, mais Gabrish a affirmé qu'il avait détecté une odeur nauséabonde, émanant probablement du corps de Tony Anthony Hughes, assassiné par Dahmer trois jours plus tôt[14],[15]. Les agents qualifient l'incident de « querelle domestique entre homosexuels » et en restent là[16]. Environ dix minutes après le départ de la police, Glenda Cleveland, la tante de Nicole Childress et mère de Sandra Smith, téléphone à la police et est mise en contact avec John Balcerzak, qui ne tient pas compte de ses préoccupations et refuse de prendre les noms de sa nièce et de sa fille comme témoins[5],[6]. Moins d'une heure plus tard, Dahmer assassine Sinthasomphone, pratique un acte sexuel oral sur son cadavre et le démembre[17],[18]. Pour les meurtres de Sinthasomphone et de seize autres individus de 1978 à 1991, Dahmer est condamné à quinze peines consécutives de réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle en 1992. Il est battu à mort en 1994 par un codétenu, le meurtrier Christopher Scarver[11].

À la suite de l'arrestation de Dahmer, une cassette audio de Balcerzak et Gabrish faisant des déclarations homophobes à leur répartiteur et plaisantant sur le fait d'avoir réuni les « amants » fait l'objet de critiques virulentes. Ils sont licenciés et Porubcan est suspendu pendant un an[1],[5],[4],[6]. En omettant de vérifier l'identité de Dahmer, les policiers n'ont pas pu découvrir qu'il s'agissait d'un délinquant sexuel condamné pour pédophilie en 1988, la victime étant le frère aîné de Sinthasomphone, âgé de 13 ans à l'époque[6]. Milwaukee a dû verser à la famille du jeune homme une somme de 850 000 $ en règlement d'un procès concernant la gestion de la situation par la police[19].

Les deux agents ont fait appel de leur licenciement. Le juge Robert J. Parins statue en leur faveur et ils sont réintégrés en juin 1994[20],[21].

Service en tant que responsable syndical[modifier | modifier le code]

En mai 2005, Balcerzak est élu président de la Milwaukee Police Association, battant Sebastian Raclaw par 521 voix contre 453. En tant que président, il a été critiqué pour ne pas avoir évité aux agents des heures supplémentaires obligatoires et pour ne pas avoir soutenu l'agent afro-américain Alfonzo Glover[22], accusé d'homicide le 30 mai 2006, puis décédé par suicide le même jour[23]. En juin 2006, le vice-président du syndicat démissionne en raison de désaccords avec la « façon de diriger » de Balcerzak[22]. Une pétition pour renvoyer Balcerzak est déposée et un référendum révocatoire a lieu en août 2006. Les résultats sont de 213 en faveur d'une révocation et de 397 en faveur d'un maintien. Lors d'une élection d'administrateur le 9 octobre 2009, Balcerzak n'est pas réélu au poste d'administrateur et quitte son poste de président le 31 décembre 2009[24].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Holewa, « 2 Milwaukee Police Officers Fired for Leaving Boy With Dahmer », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  2. « Commission Votes To Appeal Reinstatement of Fired Cops », Associated Press,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « MPD officer who gave teen back to Dahmer retires », WTMJ-TV, (consulté le )
  4. a et b Tobin Beck, « Tape: Police thought boy was Dahmer's adult lover », United Press International,‎ (lire en ligne)
  5. a b et c Rogers Worthington, « After Dahmer: Police Try To Learn », Chicago Tribune, Chicago, Illinois,‎ (lire en ligne)
  6. a b c d e et f Rogers Worthington, Associated Press and Chicago Tribune, « Could Police Have Saved Young Victim? – 911 Tapes Show Officers Were In Dahmer's Place, Left Teen To Fate », The Seattle Times,‎ (lire en ligne)
  7. Edward Walsh, « Officers in Dahmer Case Are Cleared », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  8. , 23 November 1993
  9. William Celis, « Family Sought New Life Only to Find New Pain », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  10. Anthony Shadid, « Dahmer Testifies Boy Had Drill Hole in Skull When Cops Questioned Him », Associated Press,‎ (lire en ligne)
  11. a et b Colin McMahon, « Race Kept Cry For Help From Being Heard, Some In Milwaukee Say », Chicago Tribune,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  12. Masters 1993, p. 178.
  13. « Judge Dismisses Key Claim in Lawsuit By Dahmer Victim's Family », Associated Press,‎ (lire en ligne)
  14. Jerry Smith, « Officer says he noticed nothing unusual about Dahmer », United Press International,‎ (lire en ligne)
  15. Robert Imrie, Associated Press, « Officers Were in Dahmer's Apartment », The Times-News, Burlington, North Carolina, New Media Investment Group,‎ (lire en ligne)
  16. James Barron, « Milwaukee Police Once Queried Suspect », The New York Times, New York City,‎ (lire en ligne)
  17. Anthony Shadid, « Dahmer, In Court, Describes Killings », Associated Press,‎ (lire en ligne)
  18. Tobin Beck, « Dahmer charged with dozen killings », United Press International,‎ (lire en ligne)
  19. « Family Of Dahmer Victim Makes Tentative Settlement », Orlando Sentinel,‎ (lire en ligne)
  20. « Dahmer cops back on job », Here Publishing, no 660,‎ , p. 9 (ISSN 0001-8996, lire en ligne, consulté le )
  21. Officers in Dahmer Case Are Reinstated Tulsa World
  22. a et b Kurt Chandler, « Troubles at the Police Union », Quad (company), Milwaukee, Wisconsin,‎ (lire en ligne)
  23. John Diedrich, « Jury starts deliberations in civil rights case over fatal shooting », Milwaukee Journal Sentinel,‎ (lire en ligne)
  24. « Changes Ahead for the MPA » [archive du ], Milwaukee Police Association (consulté le )

Ouvrages cités[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • « Officers Tell Jury of Letting Dahmer Keep Boy – New York Times », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )