L'Instinct de mort (film)

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L'Instinct de mort
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Réalisation Jean-François Richet
Scénario Abdel Raouf Dafri
Musique Marco Beltrami
Marcus Trumpp
Acteurs principaux
Sociétés de production La Petite Reine
Remstar
Novo RPI
M6 Films
120 Films
Canal+
TPS Star
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau du Canada Canada
Drapeau de l'Italie Italie
Genre drame biographique
Durée 113 minutes
Sortie 2008

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L'Instinct de mort est un film franco-canado-italien réalisé par Jean-François Richet et sorti en 2008.

Le film s'inspire du livre autobiographique de Jacques Mesrine, L'Instinct de mort, publié en 1977. Le film a totalisé près de 2 millions d'entrées en France au bout de quatre semaines d’exclusivité. Il constitue le premier volet du diptyque Mesrine dont la sortie du deuxième volet, L'Ennemi public n° 1, a eu lieu le en France.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Après la guerre d'Algérie — où il a participé à des interrogatoires musclés —, Jacques Mesrine retourne en France en 1959. Il vit alors chez ses parents. Alors que son père lui trouve un emploi honnête, Jacques fréquente petit à petit le milieu, grâce à son ami Paul. Ce dernier lui présent Guido, un criminel haut placé qui apprécie Jacques. Lors d'une escapade avec Paul en Espagne, Jacques fait la connaissance de la belle Sofia. Elle tombe rapidement enceinte et ils se marient en 1961. Elle donne naissance à une petit-fille, Sabrina. Ils auront deux autres enfants Bruno (né en 1964) et Boris (né en 1966). Mais malgré la vie de père, Mesrine ne se range pas, au grand désespoir de Sofia, qui finit par demander le divorce en 1965. Les enfants restent alors chez leurs grand-parents paternels.

Mesrine fait ensuite la rencontre de Jeanne Schneider. En 1968, il est obligé de fuir et part au Canada avec elle. Sur un chantier, Mesrine fait la connaissance de Jean-Paul Mercier. En France, Paul et Guido se font assassiner par des policiers. Voulant gagner leur vie plus honnêtement, Jacques et Jeanne se font engager par un riche châtelain (Georges Deslauriers dans la réalité). Après un quiproquo avec le jardinier du milliardaire, ils sont renvoyés. Ils vont alors séquestré le vieil homme, en échange d'une rançon. Mais il parvient à s'échapper. Poursuivi au Canada, ils se font finalement arrêté à la frontière de l'Arizona puis extradés vers le Canada. Les médias canadiens commencent à parler d'eux et Mesrine, toujours avide de provocation, lance face au caméras « Vive le Québec libre ! ». Alors que Jeanne prend 5 ans, Jacques Mesrine est condamné à 10 ans. Il est incarcéré dans une unité spéciale de correction où il subit un traitement difficile à base de privation de sommeil et d'isolation. Une fois sorti du mitard, il y retrouve Jean-Paul. Les deux hommes planifient rapidement leur évasion, qui a lieu à l'été 1972. Après quelques braquages de banques au Québec, ils font un retour tonitruant aux abords de leur ancienne prison de Saint-Vincent-de-Paul pour tenter de faire évader certains de leurs anciens codétenus, sans succès. Jacques parvient ensuite à contacter Jeanne, toujours incarcérée. Il tente de la convaincre de s'évader mais cette dernière refuse et rompt avec lui par téléphone.

Alors que Jacques et Jean-Paul s'entrainent au tir à Saint-Louis-de-Blandford, ils sont surpris par deux gardes-chasse. Ces derniers sont tués lors de l'échange de coups de feu. Alors que Mesrine rentre ensuite en France, Jean-Paul Mercier sera abattu par la police canadienne lors d'un braquage en octobre 1974.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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Distribution[modifier | modifier le code]

L'acteur principal Vincent Cassel à la première du film au Festival international du film de Toronto 2008.

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

Avant ce diptyque, plusieurs projets de films sur Mesrine avaient été tenté. Via sa société Cerito Films, Jean-Paul Belmondo avait acquis les droits de L'Instinct de mort pour en faire une adaptation cinématographique. Intitulé Frère Jacques, le projet sera proposé à plusieurs réalisateurs, Yves Boisset, Costa-Gavras et Alain Corneau, qui refuseront tous de faire un film sur le criminel[5]. Par ailleurs, Mesrine d'André Génovès sort en 1984 avec Nicolas Silberg dans le rôle-titre.

Le producteur Thomas Langmann voulait depuis longtemps faire un film sur le criminel : « Près de trente ans après sa disparition, le mythe de Jacques Mesrine est resté intact. Le cinéma ne pouvait passer à côté d'un personnage aussi fort ; l'ambiguïté de l'homme et les multiples perceptions qu'on en garde fascinent aujourd'hui encore. Nous avons été nombreux à rêver de porter sa vie à l'écran. Il n'était pas question d'en faire un modèle ou un héros, mais de montrer le personnage dans toute sa complexité, y compris ses aspects les plus sombres. Derrière l'"icône", c'est le parcours d'un homme, un biopic où se mêlent action et émotion[5]. » Dès 2001, il approche Vincent Cassel pour le proposer le rôle, alors qu'il n'est à l'époque question d'un seul film. D'abord séduit par l'idée, l'acteur finit par refusé, trouvant le scénario trop manichéen. Il expliquera plus tard : « Faire un film sur un héros qui n'en est pas un était intéressant, mais à condition de le traiter comme il se doit. J'ai dû alors me désengager du projet. Plus tard, j'ai pourtant rappelé Thomas en lui disant que s'il repartait sur de nouvelles bases j'étais toujours là. » En 2003, Barbet Schroeder est annoncé à la réalisation[6]. Après l'arrivée du réalisateur Jean-François Richet puis du scénariste Abdel Raouf Dafri — qui a l'idée de faire deux films —, Vincent Cassel accepte[5]. Son scénario s'inspire principalement des autobiographies L'Instinct de mort (1977) et Coupable d'être innocent (1979) de Jacques Mesrine[5].

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

Thomas Langmann propose le rôle de Jacques Mesrine à Vincent Cassel dès 2001. Alors que ce dernier se retirera un temps du projet, plusieurs acteurs seront envisagés comme Benoît Magimel et Vincent Elbaz. Une altercation aura lieu en 2004 entre François Samuelson, agent de Benoît Magimel, et Thomas Langmann suite à l'annonce du refus de l'acteur[7]. Vincent Cassel acceptera finalement le rôle, pour lequel il prend environ 20 kilos[5].

Marion Cotillard et Eva Green avaient un temps été annoncées dans le film pour incarner les compagnes de Jacques Mesrine[7],[8]. Alain Delon a quant à lui été envisagé pour le rôle de Guido, Jean-Pierre Cassel pour celui du père de Mesrine et Clovis Cornillac (Charlie Bauer). Samy Naceri a été également été envisagé[5].

Tournage[modifier | modifier le code]

Le tournage a lieu en même temps que celui de la 2e partie, L'Ennemi public n° 1. Il se déroule de mai 2007 à janvier 2008 en France, au Canada, en Espagne et aux Etats-Unis[5]. Les prises de vues ont donc lieu à Paris, Clichy, Montréal, L'Escala et à Monument Valley[9]. Le tournage a lieu dans l'ordre inverse de la chronologie pour que Vincent Cassel puisse perdre peu à peu les kilos pris pour le rôle[7].

Sortie et accueil[modifier | modifier le code]

Critique[modifier | modifier le code]

Box-office[modifier | modifier le code]

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau de la France France[10] 2 274 424 entrées 11
Drapeau de la Belgique Belgique[2] 63 166 entrées
Drapeau de l'Italie Italie[2] 87 540 entrées
Drapeau des États-Unis États-Unis[11] 551 697 $ 27
Monde Mondial[11] 31 055 440 $

Distinctions[modifier | modifier le code]

Festival international du film de Tokyo : prix du meilleur acteur à Vincent Cassel dans la saga Jacques Mesrine

Globe de cristal 2009 :

César du cinéma 2009 : La saga Jacques Mesrine est nommée dans neuf catégories : meilleur acteur, meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure adaptation, meilleure musique écrite pour un film, meilleure photographie, meilleur décor, meilleur montage. Elle remporte :

Commentaire[modifier | modifier le code]

Pour Vincent Cassel, les deux parties du diptyque sont très différentes :

« Même si les deux opus respectent la chronologie de la vie de Mesrine, on sentait bien, déjà pendant le tournage, qu'ils seraient différents l'un de l'autre. D'abord on change d'époque : les années 50 et 60 ne ressemblent en rien aux années 70 : ce ne sont pas les mêmes voitures, les mêmes looks, les mêmes musiques, et surtout pas les mêmes mentalités. Les deux films développent deux thèmes qui se complètent l'un l'autre. Si L'Instinct de mort raconte l'histoire d'un jeune qui se cherche puis se trouve, L'Ennemi public n°1 raconte celle d'un homme qui sait où ses choix de vie l'emmènent et qui y va malgré tout. Le premier est un film noir. Le second en revanche serait plus un thriller psychologique, la paranoïa d'un type qui sait intuitivement comment tout cela va finir[5]. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Boxofficemojo, consulté le .
  2. a b et c (fr) Base Lumière.
  3. Interview radio de Thomas Langmann par Frédéric Martel dans l'émission Masse critique diffusée sur France Culture le .
  4. CNC fiche œuvre.
  5. a b c d e f g et h Secrets de tournage - Allociné
  6. « Mesrine vu par Barbet Schroeder », sur Allociné, (consulté le )
  7. a b et c « Trivia » ((en) anecdotes), sur l'Internet Movie Database
  8. « Marion Cottillard face à Jacques Mesrine », sur 20 Minutes, (consulté le ).
  9. « Filming & production » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  10. « Mesrine : L'Instinct de mort », sur JP's Box-Office (consulté le ).
  11. a et b (en) « Mesrine: Killer Instinct », sur Box Office Mojo (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christophe d'Yvoire et Jean-Pierre Lavoignat, Mesrine, 30 ans de cavale dans le cinéma, Paris, Sonatine, , 298 p. (ISBN 978235584-0050).

Liens externes[modifier | modifier le code]