Lion de Chéronée

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Lion de Chéronée
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[[Années 330 av. J.-C.]]Voir et modifier les données sur Wikidata
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Directeur des fouilles
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Le Lion de Chéronée.

Le Lion de Chéronée est un monument érigé à la périphérie de la ville de Chéronée, en Grèce, pour honorer les guerriers thébains tués lors de la bataille de Chéronée en 338 av. J.-C., combattant les armées de Philippe II de Macédoine.

Le Lion, qui date du IVe siècle av. J.-C., a peut-être été érigé juste après la bataille[1],[2]. La tradition voudrait que le statue ait été érigée sur ordre de Philippe lui-même, touché par le courage des guerriers thébains, mais la véracité de cette histoire est débattue[3].

Découverte[modifier | modifier le code]

Le monument du Lion[modifier | modifier le code]

Le Lion, tel qu'il se présentait au XIXe siècle, lors de sa redécouverte.

Les vestiges du Lion ont été redécouverts le par l'architecte anglais George Ledwell Taylor, accompagné de ses amis, les architectes John Sanders (en), William Purser et Edward Cresy (en), qui montaient à cheval vers les ruines de l'ancienne ville de Chéronée, utilisant comme guide la Description de la Grèce de Pausanias. En chemin, le cheval de Taylor trébucha sur un bloc de marbre. Examinant la pierre, Taylor remarqua qu'elle était sculptée et appela des villageois pour l'aider à la déterrer. La pierre s'est avérée être une grande tête de lion, avec d'autres parties de la statue autour d'elle, ainsi que les restes d'un piédestal. Le monument fut bientôt reconnu comme étant celui-là même que Pausanias disait avoir été érigé en ce lieu, mais qui, à son époque, était déjà enterré, et dont l'emplacement précis avait été perdu[4].

Taylor renonça à l'idée d'emporter les fragments avec lui en raison de leur volume important, et fit réenterrer le tout. De retour à Athènes, il avertit le consul britannique et d'autres autorités et demanda au bureau de l'Amirauté l'autorisation de charger les fragments pour Londres sur l'un des navires anglais, mais l'autorisation lui fut refusée. Peu de temps après, il mobilise la Société des Dilettantes, une association de savants, en quête d'une aide qui, elle non plus, ne sera pas obtenue. À peu près au même moment, la découverte a été annoncée dans la Literary Gazette[4]. Puis, pendant la guerre d'indépendance grecque, les fragments furent à nouveau exposés et le piédestal subit de graves dommages.

Le tumulus[modifier | modifier le code]

En 1879, une nouvelle fouille révéla à côté du monument une chambre quadrangulaire, probablement une partie d'un tumulus antique disparu, où furent trouvés les ossements de 254 individus, disposés en rangées ordonnées. L'ensemble continua à être démantelé jusqu'à la fin du XIXe siècle[5],[6].

Restauration[modifier | modifier le code]

Le Lion de Chéronée restauré.

Enfin, en 1902, le gouvernement grec autorise la restauration, avec un financement de l'Ordre de Chéronée. Une nouvelle fouille révéla presque tous les fragments manquants et les résidus d'un bûcher funéraire. Un nouveau piédestal a été construit et la même année, le Lion restauré y a été installé.

La statue du Lion mesure 3,8 m de haut et le piédestal 3 m[7],[5]. Le Lion a été sculpté dans du marbre de Béotie, en plusieurs parties, avec un intérieur creux[8]. Il est généralement admis que les ossements retrouvés dans la chambre à côté du monument appartiennent aux guerriers du bataillon sacré de Thèbes[9],[10],[11]. Une copie du monument a été installée sur la place Pythagore, à Samos[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Palairet, Michael. Macedonia: A Voyage through History (Vol. 1, From Ancient Times to the Ottoman Invasions). Cambridge Scholars Publishing, 2016, p. 40
  2. Cartledge, Paul. Ancient Greece: A History in Eleven Cities. Oxford University Press, 2009, s/p.
  3. Worthington, Ian. By the Spear: Philip II, Alexander the Great, and the Rise and Fall of the Macedonian Empire. Oxford University Press, 2014, pp. 88-89
  4. a et b Vaux, W. S. "On the Discovery of the Lioin at Chaeronea, by a Party of English Travellers in 1818". In: Transactions of the Royal Society of Literature of the United Kingdom, 1866; VIII: 1-11
  5. a et b Lethaby, W. R. "Greek Lion Monuments". In: The Journal of Hellenic Studies, 1918; 38:39-41
  6. Gabriel, Richard A. Great Captains of Antiquity. Greenwood, 2001, p. 105
  7. Louis Compton. "'An Army of Lovers' - The Sacred Band of Thebes". In: History Today, 1994; 44 (11): 23–29
  8. Johnston, Harry et al (eds.). The Wonders of the World: An Illustrated Encyclopaedia, vol 1: Asia. Concept, 2005, p. 834
  9. Rahe, Paul A. "The Annihilation of the Sacred Band at Chaeronea". In: American Journal of Archaeology,1981; 85 (1):84–87
  10. Pritchett, William Kendrick. "Observations on Chaironeia". In: American Journal of Archaeology,1958; 62 (3): 307–311
  11. Munn, Mark. "Thebes and Central Greece". In: Tritle, Lawrence A. (ed.) The Greek World in the Fourth Century: From the Fall of the Athenian Empire to the Successors of Alexander. Routledge, 2013, s/p.
  12. "Pythagoras Square and the Lion". iSamos

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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