Mort de Samuel Luiz

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Mort de Samuel Luiz
« Justicia para Samuel », manifestation à La Corogne le 5 juillet 2021.
« Justicia para Samuel », manifestation à La Corogne le .

Fait reproché Homicide
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Ville La Corogne
Date
Jugement
Statut Enquête en cours

Carte

La mort de Samuel Luiz est l'homicide d'un homme gay espagnol passé à tabac, survenu le à La Corogne en Galice.

Faits[modifier | modifier le code]

Âgé de 24 ans, Samuel Luiz était un aide-soignant, actif dans un foyer gériatrique de l'association caritative philanthropique du Père Rubinos. Il portait la double nationalité espagnole et brésilienne[1].

Le soir du vendredi , Samuel Luiz sort avec trois amies au restaurant, puis en boîte de nuit à la discothèque El Andén, située sur la plage de Razior[1].

Reconstitution du trajet de l'agression.

D'après les images de vidéosurveillance et le témoignage d'une amie, il sort dans la rue avec une de ses amies peu avant 3 heures du matin. Il passe un appel vidéo à une autre amie lorsqu'un passant, manifestement ivre et se croyant filmé, lui ordonne d'arrêter et l'insulte de « maricón » (pédale). D'après son amie, Samuel Luiz répond « Pourquoi pédale ? » et reçoit un coup de poing en plein visage[1].

Son amie s'éloigne pour reprendre son téléphone portable tombé à terre, qu'elle ne retrouve pas. D'après la vidéosurveillance, lorsqu'elle revient vers Samuel Luiz, il est à terre et entouré par une dizaine de personnes qui le frappent à coups de pied et de poings. D'après les enquêteurs, l'agression se poursuit sur un trajet de plus de 150 mètres. Samuel Luiz tente de s'échapper, tombe et se relève à trois reprises, puis parvient à traverser la rue. Il est rattrapé et frappé de nouveau. Les enquêteurs affirment que la foule présente, sans participer aux violences physiques, encourage les agresseurs[1].

Pris en charge par les secours, Samuel Luiz souffre de multiples fractures et d'un traumatisme crânien[2]. Il meurt peu après son arrivée à l'hôpital[1].

Enquête[modifier | modifier le code]

Après avoir entendu une quinzaine de personnes, la police arrête le trois suspects, une femme et deux hommes, dont le premier agresseur. Ils sont âgés de 20 à 25 ans[1]. Trois autres personnes sont arrêtées dans les jours qui suivent. Au total, cinq personnes sont placés en détention provisoire ou en centre pour mineurs. D'après la police, aucune d'entre elles ne connaissaient la victime avant les faits[3],[4].

D'après les médias, les premiers résultats de l'autopsie indiquent que Samuel Luiz est mort d'un traumatisme crânien causé par un coup de pied à la tête[3]. Les enquêteurs estiment que six à dix personnes sont responsables des coups mortels[1]. Ils ne privilégient pas la piste de l'homophobie mais gardent « toutes les hypothèses » ouvertes[3].

Réaction[modifier | modifier le code]

Quelques jours après la fin de la célébration de la Semaine des fiertés, une dizaine de manifestations sont organisées dans le pays dès le à l'appel de collectifs LGBT, qui dénoncent un « crime homophobe »[1]. Elles réunissent un total de plusieurs milliers de personnes, qui sont réprimées à Madrid par les autorités[2],[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h François-Xavier Gomez, « L'Espagne secouée par le lynchage d’un jeune gay », sur Libération, (consulté le ).
  2. a et b Benjamin Soyer, « La police arrête quatre suspects après le meurtre de Samuel Luiz en Espagne », sur Têtu, (consulté le ).
  3. a b et c avec l'AFP, « En hommage à Samuel Luiz, un rassemblement à Paris devant l'ambassade d'Espagne », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  4. (es) Silvia R. Pontevedra, « La jueza envía a prisión a tres de los detenidos por la paliza mortal a Samuel Luiz », sur EL PAÍS, (consulté le )
  5. « Espagne. Meurtre d'un jeune homosexuel au lendemain de la Marche des fiertés », sur L'Humanité, (consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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