Philanthropos

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Philanthropos
Histoire
Fondation
Dates-clés

20 septembre 2004 (ouverture)[2]

19 mars 2005 (inauguration officielle)[3]
Statut
Type
Institution de formation (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Régime linguistique
Fondateur
Directeur
Devise
Connaître, vivre et servir la vérité de l'Homme
Site web
Chiffres-clés
Budget
1 million de francs suisses (2014)[4]
Localisation
Pays
Localisation
Carte

Philanthropos ou Institut Européen d'Études Anthropologiques (IEEA) est un institut au niveau universitaire d'étude de l'anthropologie chrétienne basé près de Fribourg, en Suisse.

Il propose depuis l'automne 2004 une formation sur une année en partenariat avec l'Université de Fribourg, où les étudiants sont inscrits administrativement[5].

Historique[modifier | modifier le code]

En 2000[6], un groupe d'intellectuels et universitaires catholiques suisses et français imagine la création d'un institut universitaire ayant pour vocation de proposer à de jeunes adultes une formation approfondie dans le but de développer une capacité de réflexion face aux défis de l'époque[7].

Cette initiative est lancée en réponse aux appels du pape Jean-Paul II, faisant état d'une crise contemporaine de nature anthropologique[8],[9], notamment dans son encyclique Ecclesia in Europa (en) de 2003[10], et soulignant l'enjeu de la formation de la jeunesse pour y faire face[11],[12].

Autour, en particulier, du Père Nicolas Buttet, ancien juriste et fondateur de la Fraternité Eucharistein[6], Nicolas Michel, Secrétaire général adjoint de l'ONU, du dominicain Benoît-Dominique de La Soujeole, ancien magistrat français, François-Xavier Putallaz, professeur de métaphysique à l'Université de Fribourg, est créé à Fribourg en 2003 l'Institut européen d'études anthropologiques, nommé Philanthropos, du grec : philein anthropos, « Qui aime l'homme »[5]).

La formation, prévue initialement sur trois ans[13] sera finalement dispensée sur une année académique[1].

L'institut, de langue française, s'installe à Bourguillon, près de Fribourg, en Suisse, avec une vocation européenne[13] (par la provenance de ses professeurs et étudiants) et internationale : la première rentrée de comprenait 19 étudiants[7] de 3 nationalités[14], puis la taille des promotions a fortement évolué sur ses dix premières années d'existence avec des effectifs atteignant jusqu'à 51 étudiants, chiffre considéré alors comme une taille limite[15] bien que les capacités d'accueil théoriques soient estimées à 60[16],[3]. En 2018, l'Institut passait le cap des 500 anciens[17].

Après y avoir enseigné la philosophie de l'art pendant plusieurs années[18], Fabrice Hadjadj est nommé Directeur de l'Institut en , à compter de la rentrée universitaire 2012-2013, succédant à Yves Semen, directeur depuis la fondation de l'Institut[19],[20]. En 2018, la communauté Eucharistein annonce son départ de l'Institut, dont elle se retire à l'été 2019[21].

Depuis , l'Institut propose également une formation en ligne[22], accessible depuis 2015 via le site spécifique e-philanthropos[23].

Concept[modifier | modifier le code]

La vie à Philanthropos repose sur trois piliers[24] : intellectuel (études), fraternel (vie commune), et spirituel (vie de foi chrétienne avec messe quotidienne). S'y ajoute aussi une formation artistique, centrée autour du théâtre[18],[15] et du chant[5].

Vie intellectuelle[modifier | modifier le code]

L'institut Philanthropos privilégie une approche pluridisciplinaire de la personne humaine. La philosophie et la théologie sont ainsi mises en rapport avec les différentes approches de la littérature, des sciences humaines, ainsi que des religions autres que chrétienne[3],[25],[26].

L'année académique correspond à une année universitaire, et permet à ce titre l'obtention de 60 crédits ECTS[4],[24].

L'Institut fait intervenir de nombreux conférenciers extérieurs dans le cadre de cours thématiques[10] ou de colloques, notamment à l'occasion de journées annuelles[4], mais accueille également le témoignage de personnalités diverses comme la reine Fabiola de Belgique[27].

Vie fraternelle[modifier | modifier le code]

L'hébergement des étudiants sur le site de l'Institut leur permet, à travers la vie commune, l'amitié, le partage des repas, l'étude en petit groupe, le travail collectif sur une œuvre théâtrale ou musicale, de développer les qualités humaines, et non seulement intellectuelles, qui sont nécessaires à l'unification de la personnalité et à l'ouverture au monde[28].

Site[modifier | modifier le code]

Bourguillon[modifier | modifier le code]

Bâtiment principal de l'Institut
Façade principale de l'Institut, érigée en 1933

Bourguillon (Bürglen (de) en suisse allemand) est un hameau de la commune de Fribourg, en Suisse. Servant au Moyen Âge comme léproserie[29] à distance de la ville, il devint un sanctuaire marial au début du XVe siècle[30], et est aujourd'hui encore un lieu important de pèlerinage de Suisse[31],[32].

L'Institut se situe en bordure nord de Bourguillon, à proximité immédiate des gorges du Gottéron et de l'emplacement de l'ancienne léproserie, d'abord convertie en hôpital et en hospice, avant d'être démolie et remplacée par un nouveau bâtiment accueillant l'actuel restaurant des Trois Tours[33].

Campus[modifier | modifier le code]

Les bâtiments du site de Philanthropos sont le résultat d'agrandissements successifs. Le terrain appartient tout d'abord à la famille Von der Weid, et constitue le parc d'un château dont l'édification suit une chronologie encore mal connue, comprise entre le XVIe siècle[33] jusqu'aux alentours de 1760 au plus tard[34], ce bien qu'il figure déjà sur le plan géométrique de Pierre Sevin datant de 1715[35].

Le manoir, ses dépendances et son parc sont rachetés à la famille châtelaine en 1920[36] par les Sœurs de la Divine Providence de Baldegg (de), communauté de spiritualité franciscaine et se consacrant notamment à l'éducation des jeunes filles[37],[38]. Après une première implantation dans le canton de Fribourg à Monterschu en 1909 puis à Rue en 1911, les Sœurs eurent besoin en effet d'acquérir rapidement de plus grands locaux[36]. Le nouveau pensionnat ainsi fondé sous le vocable « Salve Regina »[39] accueille 55 pensionnaires à son ouverture[36]. Par la suite, le noyau d'origine constitué du « château » (qui gardera cette désignation[40]) sera agrandi par les Sœurs en plusieurs étapes: 1932-33 pour le corps de logis principal[41],[42], dans lequel se trouve la chapelle Notre-Dame de l'Assomption[34],[43] (consacrée en 1933[44]), puis 1952 pour « la Roseraie »[36] (actuel « Foyer Salve Regina »), et enfin 1975-77 pour le « Bel-Abri » et ses parties souterraines[45],[46].

En 2001, l'évêque de Fribourg Bernard Genoud propose à Nicolas Buttet l'installation du projet Philanthropos dans les locaux du pensionnat Salve Regina[2], option qui sera officialisée fin 2002[13]. En effet, l'activité d'enseignement au pensionnat a cessé cette année-là[36],[47]. Les Sœurs de Baldegg en conservent cependant la propriété avant de la céder début 2018[48] à une Fondation diocésaine fribourgeoise, tout en maintenant leur présence sur place, ce jusqu'à leur départ en 2021[49].

Personnalités liées à l'Institut[modifier | modifier le code]

Depuis ses débuts, l'Institut a compté plusieurs personnalités dans son comité d'honneur[2],[6] dont:

Corps professoral[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il s'agit de l'annonce officielle, en conférence de presse, de l'ouverture effective de l'Institut à la rentrée de 2004

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Inspiré par Nicolas Buttet, le projet est soutenu par Mgr Genoud », sur cath.ch, (consulté le )
  2. a b et c « Philanthropos, le nouvel institut d'études anthropologiques », Le Temps, (consulté le )
  3. a b et c « Un antidote à toute dérive idéologique », sur cath.ch, (consulté le )
  4. a b et c « Fribourg: L’Institut Philanthropos fêtera ses 10 ans le 29 mars », sur cath.ch, (consulté le )
  5. a b et c Gaëlle Bertrand, « Philanthropos, une méthode originale pour la formation chrétienne », sur Aleteia.org, (consulté le )
  6. a b et c « Eucharistein crée un institut », La Gruyère,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b Patricia Briel, « «Philanthropos ressemble un peu à ce qu'était l'université médiévale» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  8. « Philanthropos : une année de formation sur la personne humaine », sur zenit.org, (consulté le )
  9. Louis Mory Mbaye, « Une année d'étude centrée sur la personne humaine », La Croix,‎ , p. 24
  10. a et b Maryvonne Gasse, « « Conjuguer mystique et sciences humaines » », Famille chrétienne, no 1476,‎ 29 avril au 5 mai 2006, p. 14-15
  11. Jean-Paul II, « Discours du 13 mars 2004 à l'Assemblée plénière du conseil pontifical de la Culture », zenit.org,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Philanthropos, Institut de formation sur la personne humaine », sur genethique.org, (consulté le )
  13. a b et c « « Philanthropos »: ouverture en 2004 », La Liberté,‎ , p. 16 (lire en ligne, consulté le )
  14. « Philanthropos (Institut européen d'études anthropologiques) », Famille chrétienne,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. a et b « Fribourg: Rencontre avec le philosophe Fabrice Hadjadj, directeur de «Philanthropos» », cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Claude-Alain Gaillet, « Unique en Europe, Philanthropos étudie l'homme comme un tout », La Liberté,‎ , p. 11 (lire en ligne, consulté le )
  17. « Lettre d'information N°19 », sur philanthropos.org, (consulté le )
  18. a et b Patrice Favre, « La Suisse romande gagne une voix forte », Écho magazine,‎
  19. a et b « Fabrice Hadjadj nommé directeur de Philanthropos », cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Sylvain Besson, « Fabrice Hadjadj: «Noël devrait être synonyme de vie simple» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  21. Maurice Page, « La Fraternité Eucharistein quitte l'institut Philanthropos, à Fribourg », cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. « Fribourg: Philanthropos inaugure une e-formation », sur cath.ch, (consulté le )
  23. « Cours de l'institut Philanthropos en ligne », sur e-philanthropos.org (consulté le )
  24. a et b Brigitte Bédard, « L’Institut Philanthropos fête ses 20 ans d’existence! », Le Verbe,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. « Fribourg: Jean-Marie Guénois tiendra une conférence sur l’islam à l’Institut Philanthropos », sur cath.ch, (consulté le )
  26. « Le journaliste français invite à «aimer les musulmans» », sur cath.ch, (consulté le )
  27. « La lettre de Philanthropos N°4 », sur philanthropos.org, (consulté le )
  28. « Philanthropos forme aussi à la fraternité », La Croix, (consulté le )
  29. a et b Clotilde Hamon, « Plus qu'un simple diplôme », Famille chrétienne, no 1833,‎ 2 au 8 mars 2013, p. 10-13
  30. « Notre-Dame de Bourguillon pose les yeux sur sa ville », sur cath.ch, (consulté le )
  31. « Un intense moment de ferveur mariale », sur cath.ch, (consulté le )
  32. « Bourguillon - Histoire du quartier », sur ville-fribourg.ch (consulté le )
  33. a et b « Dictionnaire Historique de la Suisse - Bourguillon », sur hls-dhs-dss.ch, (consulté le )
  34. a et b « 39. Etude zone de ville II - Secteur de Bourguillon, 2020 », sur ville-fribourg.ch, (consulté le ), p. 6
  35. Peter F. Kopp, « Destins de la propriété seigneuriale : domaines patriciens, conventuels et ecclésiastiques entre Gérine et Gottéron », sur e-periodica.ch, Annales fribourgeoises, 2000-2001 (consulté le ), p. 117
  36. a b c d et e Pascal Fleury, « Sœurs de Baldegg, l’adieu à Fribourg », La Liberté, (consulté le )
  37. « Les Sœurs de Baldegg », sur capucins.ch (consulté le )
  38. « Une congrégation spécialisée dans la formation des jeunes filles », sur cath.ch, (consulté le )
  39. « Fribourg - La chute d'un géant », La Liberté, (consulté le ), p. 3
  40. « Ville de Fribourg - Plans à l'enquête », La Liberté, (consulté le ), p. 10
  41. « Travaux en soumission », La Liberté, (consulté le ), p. 6
  42. « Le nouveau pensionnat de Bourguillon », La Liberté, (consulté le ), p. 3
  43. « Règlement Communal d'Urbanisme », sur sitecof.ch, (consulté le ), p. 139
  44. « Pensionnat de Bourguillon », La Liberté, (consulté le ), p. 6
  45. « Ville de Fribourg - Plans à l'enquête », La Liberté, (consulté le ), p. 24
  46. « Bourguillon - Incendie sur un chantier », La Liberté, (consulté le ), p. 13
  47. (de) Vera Rüttimann, « Adieu, Notre Dame von Bürglen: Baldegger Schwestern verlassen das Einsiedeln der Westschweiz », sur kath.ch, (consulté le )
  48. « Bourguillon: les Soeurs de Baldegg vendent leur maison Salve Regina », sur cath.ch, (consulté le )
  49. « Fribourg: les Sœurs de Baldegg quittent Bourguillon », sur cath.ch, (consulté le )
  50. « Laval. Rentrée chargée à l’Université catholique de l’Ouest », Ouest France, (consulté le )
  51. « Corps professoral de l'Institut européen d'études anthropologiques »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]