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Les Aventures de Tintin est une série d’albums de bande dessinée créée par Hergé
à laquelle Wikipédia consacre 151 articles.
Où allons-nous si nous ne pouvons même plus inculquer à ces sales Jaunes quelques notions de politesse ?… C’est à vous dégoûter de vouloir civiliser un peu ces barbares !… Nous n’aurions donc plus aucun droit sur eux, nous qui leur apportons les bienfaits de notre belle civilisation occidentale ?…
Gibbons Le Lotus bleu (1936), Hergé, éd. Casterman, coll. Tintin, 1946, t. 5, p. 7


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L'Univers de Tintin

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Les auteurs
Créateur et auteur principal : Hergé

L'Auteur

Hergé est né le et est mort le à Bruxelles. Son vrai nom est Georges Remi, son pseudonyme vient de ses initiales (R.G.). Il a commencé à écrire et dessiner Tintin en 1929.
Il est également l'auteur de Totor, Quick et Flupke et Jo, Zette et Jocko.

D’abord dessinateur amateur d’une revue scoute, il signe ses planches du pseudonyme « Hergé » à partir de 1924. Quelques mois plus tard, il entre au quotidien de droite Le Vingtième Siècle, dont il devient rapidement l’homme providentiel grâce aux Aventures de Tintin qu’il lance à partir du dans le supplément Le Petit Vingtième. Importateur de la bande dessinée américaine à bulles, il est souvent considéré comme « le père de la bande dessinée européenne ». Durant les années 1930, Hergé diversifie son activité artistique (illustrations de journaux, de romans, de cartes et de publicités), tout en poursuivant la bande dessinée. Il crée tour à tour Les Exploits de Quick et Flupke (1930), Popol et Virginie au pays des Lapinos (1934) et enfin Jo, Zette et Jocko (1935). En 1934, il fait la rencontre de Tchang Tchong-Jen, jeune étudiant chinois qui bouleverse sa pensée et son dessin. Après la Seconde Guerre mondiale, le personnage de Tintin lui confère une renommée européenne, puis internationale. En parallèle, il doit rendre compte de son activité de collaboration avec l’ennemi et de dessins jugés parfois racistes, ce qui entache sérieusement sa réputation…

Lumière sur
Statue chimú très semblable à celle apparaissant dans l'album.
Statue chimú très semblable à celle apparaissant dans l'album.

L'Oreille cassée est le sixième album de la série de bande dessinée Les Aventures de Tintin, créée par le dessinateur belge Hergé. L'histoire est d'abord pré-publiée en noir et blanc du au dans les pages du Petit Vingtième, le supplément pour la jeunesse du journal Le Vingtième Siècle, avant d'être éditée en album de 128 planches aux éditions Casterman. La version en couleur, ramenée à soixante-deux planches, paraît chez le même éditeur en .

Dans cette aventure, Tintin enquête sur le vol d'un fétiche arumbaya au musée ethnographique de Bruxelles, ce qui le conduit au San Theodoros puis au Nuevo Rico, deux États imaginaires d'Amérique du Sud créés par le dessinateur pour les besoins du récit. Le héros y rencontre notamment le général Alcazar, un dictateur guidé par son ambition personnelle et manipulé par les marchands d'armes ou les compagnies pétrolières occidentales, qui devient l'un des personnages récurrents de la série.

Comme à son habitude, le dessinateur transpose l'actualité de son époque pour construire des éléments du récit. Il adapte par exemple la guerre du Chaco, un conflit extrêmement meurtrier qui oppose la Bolivie et le Paraguay de 1932 à 1935 et dont il suit le déroulement dans le périodique satirique français Le Crapouillot, mais s'inspire également de personnages réels comme le marchands d'armes Basil Zaharoff ou l'explorateur Percy Fawcett. Cette aventure est aussi un exemple de « merveilleux géographique » dans la mesure où Hergé crée chaque décor en s'inspirant de différents paysages d'Amérique latine et centrale.

L'Oreille cassée marque une évolution importante dans la série dans la mesure où c'est la première histoire qui repose sur une véritable idée de scénario. Malgré son apparence feuilletonesque, l'aventure est plus construite que les précédentes et son unité tient dans la présence du fétiche arumbaya qui agit comme un fil conducteur tout au long du récit. Hergé met en place de nouvelles structures narratives qui se retrouveront dans les albums suivants, en particulier la création de deux États imaginaires qui lui permettent de conserver une liberté totale sur les plans géographique, historique et géopolitique, mais aussi l'inscription du héros dans une certaine forme de quotidienneté en le montrant dans son appartement et en faisant s'attarder l'intrigue dans sa ville d'origine.

Dans son œuvre, le dessinateur joue sur l'image d'une Amérique latine secouée par les révolutions et porte un regard critique sur ses dirigeants qu'il présente comme des « dictateurs d'opérette ». L'Oreille cassée véhicule un certain nombre de stéréotypes méprisants qui prédominent alors en Europe à l'égard de l'Amérique du Sud, mais dépeint au contraire les tribus amazoniennes, à l'image des Arumbayas, comme de « bons sauvages », au point que certains critiques, comme l'essayiste Jean-Marie Apostolidès, y voient les « fondements d'une anthropologie tintinienne ». Par ailleurs, l'album intéresse plusieurs philosophes, notamment Clément Rosset qui s'appuie sur une lecture de l'album pour développer la question du réel et son double, ou Michel Serres, qui en fait un véritable traité sur le fétichisme. Le récit d'Hergé fait aussi écho à un essai du philosophe allemand Walter Benjamin, paru la même année, qui évoque la mutation radicale du statut de l'œuvre d'art engendrée par la reproduction mécanique.

L'Oreille cassée a également nourri l'imaginaire des lecteurs. Le réalisateur Philippe de Broca s'en inspire pour son film L'Homme de Rio, sorti en 1964.

Image
Tchang Tchong-jen, nouvel ami et collaborateur d'Hergé, photographié en 1935.
Le saviez-vous ?
  • En Allemagne et en Suède, les éditeurs ont été autorisés à transformer un passage de Tintin au Congo dans lequel Tintin fait exploser un rhinocéros. Dans ces éditions, le rhinocéros s'enfuit effrayé par un coup de fusil qu'il déclenche lui-même.
  • Hergé ne souhaitait pas que les aventures de Tintin continuent après sa disparition. Il a laissé une œuvre inachevée, Tintin et l'Alph-Art.
  • Les neufs premiers albums ont initialement été publiés dans des versions plus longues et en noir et blanc.
  • Dans l'album Astérix chez les Belges, René Goscinny fait un clin d'œil à Tintin en faisant apparaître Dupond et Dupont vêtus de tenues gauloises belges et annonçant l'arrivée de Jules César dans leur style propre : « Jules César est arrivé en Belgique — - Je dirais même plus : Cules Jésar est arrivé en Gelbique ». Leurs phylactères ont été réalisés dans le style des albums de Tintin et non dans le style des albums d’Astérix.
  • Dans une interview des années 60 Hergé dit à un journaliste "J'ai appelé mon héros je ne sais pour quelle raison "Tintin" et j'ai appelé son chien je ne sais pour quelle raison "Milou", ce qui signifie que ces deux personnages ont des noms sans origine et sans signification.
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