Siège de Zara (1813)

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Siège de Zara (1813)
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue d'une partie des fortifications de Zara (aujourd'hui Zadar).
Informations générales
Date
Lieu Zara, aujourd'hui Zadar en Croatie
Issue Victoire anglo-autrichienne
Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire français Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande
Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
Commandants
Claude Roize George Cadogan
Franjo Ksaver Tomašić
Forces en présence
2 000 hommes
12 canonnières
2 900 hommes
2 frégates
Pertes
600 hommes
238 canons capturés
12 canonnières coulées mais récupérables
faibles

Guerres napoléoniennes

Batailles

Campagne de l'Adriatique (1807-1814)
Coordonnées 44° 07′ 00″ nord, 15° 13′ 00″ est

Le siège de Zara, aussi connu sous le nom de blocus de Zara, se déroule du au à Zadar, dans l'actuelle Croatie. Dans le cadre de la troisième campagne de Dalmatie entre Français et Coalisés, une force anglo-autrichienne sous le commandement du capitaine George Cadogan, du HMS Havannah, assiège et bombarde la ville occupée par une garnison française aux ordres du général Claude Roize. La place capitule deux semaines plus tard.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le traité de Schönbrunn, signé avec l'Autriche en 1809, a permis à la France de consolider son influence dans l'Adriatique en faisant reconnaître sa domination sur les territoires de la côte est et particulièrement les provinces illyriennes[1]. Avec la victoire britannique de Lissa en , la Royal Navy parvient cependant à affirmer sa supériorité sur la flotte française et à s'assurer le contrôle de l'Adriatique[2]. En , l'Autriche déclare la guerre à la France. Les armées de l'empereur François Ier envahissent alors les provinces illyriennes et le nord de l'Italie tandis que les vaisseaux du contre-amiral Thomas Fremantle capturent méthodiquement les ports sous contrôle français grâce à des contingents anglo-autrichiens embarqués[3].

En , l'escadre de Fremantle, qui vient d'obtenir la reddition de Trieste, est rejointe par le HMS Havannah du capitaine George Cadogan. Ce navire se voit confier la prise du port de Zadar avec l'aide du brick Weazel. La ville de Zadar est dotée de solides fortifications et d'une artillerie de 110 canons classiques auxquels s'ajoutent sept mortiers et onze obusiers. La garnison est au nombre de 2 000 hommes, Croates pour près de la moitié d'entre eux, et est commandée par un général français expérimenté en la personne du baron Claude Roize[4].

Déroulement du siège[modifier | modifier le code]

Lorsque les troupes anglo-autrichiennes arrivent devant la ville le , elles découvrent que la forteresse est bien ravitaillée et prête à soutenir un long siège. Cadogan décide donc d'en faire le blocus en vue d'une attaque en règle[5]. Il ordonne d'utiliser les canons des navires pour établir des batteries sur la côte et affecte à leur service des marins de la flotte ainsi que des membres du Royal Marines. Ces troupes doivent combiner leurs efforts avec les 1 500 hommes du corps expéditionnaire autrichien, Croates pour la plupart, sous le commandement du baron Franjo Ksaver Tomašić, lequel dispose également de deux obusiers[6]. Le lieutenant William Hamley, avec soixante hommes, est chargé d'édifier les emplacements pour les batteries. Deux caronades de 32 livres, huit canons de 18 livres et sept canons de 12 livres, avec la poudre et les munitions nécessaires, sont débarqués du Havannah et du Weazel puis transportés de nuit sur des traîneaux à travers les marécages et les fossés jusqu'aux emplacements des batteries. Le bombardement commence le sous une pluie diluvienne[4].

Douze canonnières, chacune armée d'un canon de 24 livres et d'une pièce de calibre inférieur, sont amarrées sous les murs de la ville et les Français les utilisent pour tirer sur les installations anglo-autrichiennes, qui doivent être continuellement réparées avec des sacs de sable. Le , un canon de 18 livres et les caronades débarqués par les assiégeants ripostent et les canonnières françaises sont rapidement envoyées par le fond[4]. À la même période, une mutinerie éclate au sein des bataillons croates de la garnison. Le général Roize parvient à rétablir l'ordre mais les soldats croates s'échappent de la forteresse pour se rendre d'eux-mêmes aux troupes anglo-autrichiennes. Cette désertion massive prive Roize des deux tiers de ses effectifs et ne lui laisse que 800 hommes pour continuer à défendre la ville[6]. Le , après treize jours de bombardement ininterrompu, et alors que les batteries des assiégeants arrivent à court de munitions, Roize décide de capituler[4].

Bilan et conséquences[modifier | modifier le code]

Cadogan et Tomašić transmettent au général Roize les termes de la capitulation : la garnison française est autorisée à rentrer en Italie avec interdiction de reprendre les armes contre ses adversaires, sauf en cas d'échange. Sitôt les conditions acceptées, les Français quittent la ville et se mettent en marche vers l'Italie tandis que les Britanniques et les Autrichiens prennent possession de Zadar[6]. Au total, les Alliés capturent 350 hommes, 110 canons et 18 obusiers ainsi que 100 pièces d'artillerie démontées et douze canonnières récupérables[7]. Alors que ses hommes s'apprêtent à repartir pour Trieste, Cadogan reçoit l'ordre de remettre tout le butin et les prises de guerre à l'armée autrichienne, privant les équipages du Havannah et du Weazel de quelque 300 000 livres en argent. L'empereur d'Autriche François Ier n'en décore pas moins le lieutenant William Hamley de l'ordre impérial de Léopold pour services rendus au cours du siège de Zadar[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gardiner 2001, p. 153.
  2. Gardiner 2001, p. 174.
  3. James 2002, p. 257.
  4. a b c et d (en) Michael Phillips, « HAVANNAH (36) », sur The Age of Nelson — Ships of the Old Navy (consulté le ).
  5. (en) The London Gazette, no 16843, p. 122, 11 janvier 1814. Consulté le .
  6. a b et c Nafziger et Gioannini 2002, p. 116 et 117.
  7. (en) The London Gazette, no 16888, p. 858, 23 avril 1814. Consulté le .
  8. (en) John Debrett, The Baronetage of England, vol. 2, F.C. and J. Rivington, , p. 1387.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Robert Gardiner, The Victory of Seapower, Caxton Editions, (1re éd. 1998) (ISBN 1-84067-359-1). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) William James, The Naval History of Great Britain, 1811–1827, vol. 6, Conway Maritime Press, (1re éd. 1827), 10 p. (ISBN 0-85177-910-7). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) George F. Nafziger et Marco Gioannini, The Defense of the Napoleonic Kingdom of Northern Italy, 1813-1814, Westport (Conn.), Greenwood Publishing Group, , 381 p. (ISBN 0-275-96797-2, lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article