« Intérim (travail) » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Bot de pluie (discuter | contributions)
Arnaud.Serander (discuter | contributions)
mAucun résumé des modifications
 
(30 versions intermédiaires par 20 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Voir homonymes|Intérim}}
{{Voir homonymes|Intérim}}
{{sources|date=janvier 2015}}
{{Internationaliser|date=janvier 2015}}

{{à internationaliser|date=janvier 2015}}
L''''intérim''' en [[droit du travail]] est le temps pendant lequel une fonction est assurée par un remplaçant, le titulaire étant indisponible. Ce nom est issu du latin ''interim'' qui signifie « pendant ce temps-là ».
L''''intérim''' (appelé aussi '''« travail temporaire »''') est, en [[droit du travail]], le temps pendant lequel une fonction est assurée par un remplaçant, le titulaire étant indisponible. Ce nom est issu du [[latin]] ''interim'' qui signifie « pendant ce temps-là ».


== Le travail temporaire en Europe ==
== Le travail temporaire en Europe ==
En Europe, en 2017, on compte 25,5 millions de travailleurs temporaires, soit 14 % du total des travailleurs. 1,9 % sont des travailleurs employés par les agences d’intérim. Ce sont généralement des hommes (61 %), relativement jeunes (21,6 % ont entre 15 et 24 ans, comparativement à 9 % pour l’ensemble des salariés), souvent peu qualifiés. La fréquence des accidents du travail dont ils sont victimes est plus élevée que celle d’autres catégories de salariés<ref>{{Lien web|langue=|titre=Conditions de travail. Bilan 2017 Conseil d’orientation des conditions de travail Ministère du Travail Direction générale du travail. Quelques chiffres sur les conditions de travail des travailleurs intérimaires|url=https://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/184000723.pdf|site=ladocumentationfrancaise.fr|périodique=|date=2018|consulté le=|page=136}}</ref>. Il existe une directive de 2008 du parlement européen et du conseil relative au travail intérimaire<ref>{{Lien web|langue=|titre=Directive 2008/104/CE du Parlement européen et
En [[Europe]], en 2017, on compte 25,5 millions de travailleurs temporaires, soit 14 % du total des travailleurs. 1,9 % sont des travailleurs employés par les agences d’intérim. Ce sont généralement des hommes (61 %), relativement jeunes (21,6 % ont entre 15 et 24 ans, comparativement à 9 % pour l’ensemble des salariés), souvent peu qualifiés. La fréquence des [[Accident du travail|accidents du travail]] dont ils sont victimes est plus élevée que celle d’autres catégories de salariés<ref>{{Lien web|titre=Conditions de travail. Bilan 2017 Conseil d’orientation des conditions de travail Ministère du Travail Direction générale du travail. Quelques chiffres sur les conditions de travail des travailleurs intérimaires|url=https://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/184000723.pdf|site=ladocumentationfrancaise.fr|date=2018|page=136}}</ref>. Il existe une directive de 2008 du parlement européen et du conseil relative au travail intérimaire<ref>{{Lien web|titre=Directive 2008/104/CE du Parlement européen et du 19 novembre 2008 relative au travail intérimaire|url=https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32008L0104&from=EN|site=eur-lex.europa.eu|date=}}</ref> qui vise à garantir un seuil de protection effective aux travailleurs intérimaires. Elle établit le principe de non-discrimination entre les travailleurs intérimaires et les travailleurs recrutés par l’entreprise utilisatrice quant aux conditions fondamentales de travail et d’emploi.
du 19 novembre 2008 relative au travail intérimaire|url=https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32008L0104&from=EN|site=eur-lex.europa.eu|périodique=|date=|consulté le=}}</ref> qui vise à garantir un seuil de protection effective aux travailleurs intérimaires. Elle établit le principe de non-discrimination entre les travailleurs intérimaires et les travailleurs recrutés par l’entreprise utilisatrice quant aux conditions fondamentales de travail et d’emploi.
<br />


== Le travail temporaire en France ==
== Le travail temporaire en France ==
{{article détaillé|Travail temporaire en droit français}}


== Principales sociétés d'intérim ==
Dans le monde du [[emploi|travail]], le recours à l’intérim est une forme de [[contrat de travail]] temporaire, différente du [[contrat à durée déterminée]] (CDD). Légalisé par la loi 72-1 du {{date-|3 janvier 1972}}<ref>http://www.npdc.travail.gouv.fr/drtefp_ddtefp/id-2270/ETUDES_ET_STATISTIQUES/Emploi_et_Politique_d_emploi/Donnees/Emploi_interimaire.htm</ref>, l'intérim est destiné initialement à assurer le remplacement exceptionnel des employés d'une entreprise, puis s’étend au surcroît d’activité. Lors des trois dernières décennies du {{s-|XX}}, l'emploi de l'intérim dans les ressources humaines des [[entreprise]]s n'a cessé de croître, pour devenir au début du {{s-|XXI}} une manière très prisée d'assurer les travaux courants.
* '''Voir : [[:Catégorie:Entreprise d'intérim]]'''.


* Classement mondial sur la base du chiffre d'affaires 2013<ref>http://www.ciett.org/fileadmin/templates/ciett/docs/Stats/Economic_report_2014/CIETT_ER2013.pdf</ref>
L'employé est appelé un « intérimaire ». Les entreprises spécialisées dans la mise à disposition d'intérimaires, ont pour nom société de travail temporaire, ou agence d'intérim car ce sont souvent des entreprises de taille internationale qui ont des agences dans toutes les grandes villes et bassins d'emplois.
** {{n°|1}} : [[Adecco]]
** {{n°|2}} : [[Randstad (entreprise)|Randstad]]
** {{n°|3}} : [[Manpower]]
** {{n°|4}} : Samsic Emploi
** {{n°|5}} : [[Recruit]]


* Classement français
Au sens du Code du Travail (Art. L1251-2), il est indiqué, "est entrepreneur de travail temporaire, toute personne physique ou morale dont l'activité exclusive est de mettre à la disposition provisoire d'utilisateurs des salariés qu'en fonction d'une qualification convenue, elle embauche et rémunère à cet effet". La définition n'implique en rien que l’intérimaire remplisse une fonction dont le titulaire est temporairement indisponible.
** {{n°|1}} : [[Adecco]]
** {{n°|2}} : [[Manpower]]
** {{n°|3}} : [[Randstad (entreprise)|Randstad]]
** {{n°|4}} : [[Groupe CRIT]]


== Notes et références ==
Pour le salarié, l'incertitude sur l'activité est habituellement compensée par une [[prime de précarité]]. Le montant de cette prime est de 10 % de la rémunération brute perçue par le salarié intérimaire à l'occasion de sa mission, et doit lui être versée à la fin de son contrat de mission. Cette indemnité n'est pas due dans le cas d'une démission du salarié intérimaire, ou d'embauche par la société utilisatrice, en contrat à durée indéterminée. En revanche, si l'intérimaire contracte un CDI par l'intermédiaire d'une autre entreprise, l'IFM (indemnités de fin de mission) lui est due<ref>http://www.droit-interim.com/indemnite-fin-mission/</ref>.
{{Références}}

La progression la plus marquante des embauches en intérim a eu lieu entre 1982 et 2000. En 2014, un jeune salarié, comme un salarié de 25-49 ans, est quatre fois plus souvent intérimaire qu'en 1982<ref name="embauches Le Point">{{Lien web|langue = |titre = Des embauches de plus en plus précaires|url = http://www.lepoint.fr/economie/des-embauches-de-plus-en-plus-precaires-25-07-2014-1849127_28.php|site = |date = |consulté le = }}</ref>.

À la suite de négociations entre représentations salariales et patronales, un accord signé le {{date-|11 juillet 2013}} crée un nouveau contrat : le CDI intérimaire. Le contrat doit être obligatoirement écrit et faire figurer ces éléments : modalité de travail et sa durée, zone de mobilité correspondant à 50 km ou 1h30 de trajet entre le lieu de travail et la résidence, descriptions des métiers, garantie de rémunération mensuelle. En échange de la sécurité d'emploi qu'offre le CDI, le salarié doit accepter les missions qui correspondent à son contrat de travail lorsque son salaire horaire est au moins égal à 70% de celui de sa mission précédente.<ref>{{Lien web |langue= |titre=Le CDI intérimaire |url=https://www.tironem.fr/cdi-interimaire/ |site= |périodique= |date= |consulté le= }}</ref>

=== Données juridiques et économiques ===

Les situations permettant d'avoir recours au travail temporaire sont définies de manière extensive : remplacement d'un salarié absent, suspendu ou temporairement à temps partiel, accroissement temporaire de l'activité de l'entreprise, emploi saisonnier dans certains secteurs définis (CDD dans les autres secteurs), remplacement d'un chef d'entreprise ou d'un travailleur libéral.
Notamment, l'employeur ne peut recourir au travail temporaire sur les postes de grévistes. L'intérim ne peut avoir pour but de « casser » une grève en remplaçant un gréviste par un intérimaire<ref>{{légifrance | base = CT | numéro = L1251-10|texte =art. L12515-10 du Code du travail}}</ref>.

'''Droit de grève''' : étant un droit constitutionnel, son exercice par des salariés intérimaires est identique à celui des salariés permanents.

'''Coût''' : Globalement, en 2005, un intérimaire est facturé 1,8 à 2,3 fois son salaire brut à l'entreprise. S'il s'agit d'un profil très spécifique, cela peut aller jusqu'à 2,5 fois le salaire. Selon les négociations commerciales portant sur le prix ou sur la durée des missions, le tarif est inférieur, de l'ordre de 1,8 à 2,1 fois le salaire. Ceci est à comparer avec les [[cotisations sociales]] d'un salarié (un salarié en CDI coûte environ 1,6 fois son salaire brut à l'entreprise, en faisant abstraction du coût d'absence lors des congés payés){{refnec}}.

Pour un intérimaire au SMIC, il faut compter environ 50 % de cotisations sociales ({{unité|8.27|€}} x 1,5 = {{unité|12.40|€}}), auxquelles il faut ajouter les congés payés de 10 % ({{unité|12.40|€}} × 1,1 = {{unité|13.64|€}}) et l'indemnité de précarité ou de fin de mission dite IFM de 10 % ({{unité|13.64|€}} × 1,1= 15,01). Le prix de revient d'une entreprise de travail temporaire à 1,815 du SMIC horaire{{refnec}}.

'''Prolongation des contrats''' : En France, l'article L1242-1 du Code du travail énonce : « Un contrat de travail à durée déterminée, quel que soit son motif, ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l'activité normale et permanente de l'entreprise ».

Les contrats d'intérim sont pourtant fréquemment prolongés ou renouvelés, en changeant simplement l'intitulé du poste, car c'est toujours sur le poste que repose l'essentiel des dispositions légales liées au recours au travail temporaire. Par exemple, une secrétaire devient assistante de gestion puis standardiste.

La gestion de ce type de personnel est de la responsabilité de l'entreprise bénéficiaire, car c'est elle qui communique les motifs et les justifications de recours à l'agence de travail temporaire. En cas de réduction de l'activité, il suffit pour l'entreprise de cesser le contrat avec la société d'intérim.

Cependant que la Loi précise bien qu'un seul et unique contrat de travail temporaire ne peut excéder une durée légale, en général fixée à 18 mois. Bien justifiés, les contrats de travail temporaire peuvent permettre à un intérimaire de rester plus longtemps en poste (exemple, d'une salariée embauchée sur un contrat intérim de 15 mois en surcroît d'activité, suivi d'un remplacement d'absent de 5 mois, sa durée de présence serait supérieure à 18 mois sans être illégale).

'''Renouvellement des contrats :''' Le contrat dit de date à date (notamment le contrat en surcroît d'activité) ne peut être renouvelé que deux fois, et sa durée totale ne peut excéder 18 mois.
Le contrat à durée minimale (notamment le contrat en remplacement d'absent) peut être prolongé autant de fois que souhaité, tant que la survenance d'un fait n'y met pas un terme. Dans le cas du remplacement d'absent, c'est le retour du salarié absent qui constitue le fait mettant un terme au contrat. Dans le cas d'un contrat saisonnier c'est la fin de la saison.

Les faibles contrôles (déficit d'[[inspecteur du travail|inspecteurs du travail]]) et l'absence de dénonciation (le salarié voulant garder son emploi) font que de nombreux employés sont en « intérim » durant plusieurs années. Cette situation est en général révélée lors de la cessation du contrat d'intérim, le salarié pouvant obtenir par un [[conseil de prud'hommes (France)|conseil de prud'hommes]] une requalification du contrat en [[contrat à durée indéterminée]] et la cessation du contrat en licenciement{{refnec}}.

'''Rémunération''' : Le salaire de l'intérimaire ne fait pas partie de la masse salariale de la société cliente. Cependant l'entreprise utilisatrice doit respecter la parité de traitement et de rémunération entre un salarié intérimaire et un salarié embauché en CDI à la fin de sa période d'essai. Le non-respect de cette obligation constitue un délit, pouvant donner lieu à une amende de {{unité|3500|€}} pour l'entreprise utilisatrice.

'''Souplesse de date de fin de mission''' : La date de fin de la mission peut être aménagée par avenant au contrat :
* cette date peut être avancée d'un jour pour cinq jours travaillés, dans la limite d'une réduction de dix jours travaillés,
* cette date peut être différée d'un jour pour cinq jours travaillés, sans dépasser une durée totale de mission supérieure à dix-huit mois.

L'avenant fixant la nouvelle date de fin de mission doit être signé au plus tard un mois avant la date de fin prévue à l'origine.

'''Santé au travail :''' C'est le [[médecin du travail]] de l'entreprise de travail temporaire qui suit la [[santé au travail]] des travailleurs intérimaires<ref name=art9CT>Article R.4625-9 du Code du travail</ref>, mais la [[surveillance médicale renforcée]] (SMR<ref>Cf. dispositions de l'article R. 4624-18 et salariés occupant certaines fonctions mentionnées à l'article L. 6511-1 du [[code des transports]]</ref>) est prise en charge par le médecin du travail de l'entreprise utilisatrice<ref>article R.4625-12 du Code du travail</ref> qui est aussi responsable des examens complémentaires nécessaires nécessaire à la détection d'éventuelles contre-indication au poste de travail<ref>article R.4624-11 du Code du Travail</ref>. Le service de santé au travail de l’entreprise utilisatrice peut aussi demander une décision d’aptitude par un médecin ayant connaissance des risques spécifiques à l’entreprise<ref name=art9CT/> à condition d'informer le [[médecin inspecteur régional du travail et de la main-d'œuvre]] (MIRT) de cette intention. Elles doivent alors communiquer au service de santé au travail concerné les coordonnées de leur service de médecine du travail pour faciliter l'échange d'informations entre les deux services dans le respect des obligations de confidentialité et de protection des [[données de santé]] personnelles. Le médecin du travail peut {{Citation|demander plus amples informations à l’entreprise intérimaire sur les postes que pourraient occuper ces salariés temporaires afin de pouvoir obtenir l’ensemble des éléments pour répondre à la mission qui lui est confiée}}<ref>[http://istnf.fr/news-38-965.html Suivi médical des salariés intérimaires : qui fait quoi ?], par l'équipe juridique de l'ISTNF</ref>.

=== Cas de recours au contrat d'intérim<ref>{{Lien web|langue=|titre=Le contrat de travail temporaire (CTT)|url=https://www.tironem.fr/ctt-contrat-travail-temporaire/|site=|périodique=|date=|consulté le=}}</ref> ===
Un contrat d'intérim, ou CTT (contrat de travail temporaire) peut être conclu dans les cas suivants :

* Remplacement d'un salarié
* Remplacement d’une personne concernée par les 4° et 5° de l’article L1251-6 du code du travail
* Accroissement provisoire de l'activité de l'entreprise
* Emploi à caractère saisonnier
* Emploi "d'usage"

==== Cas particulier où le recours au contrat d'intérim est autorisé ====

* Exécution de travaux urgents par précautions et mesures de sécurité
* Mission visant à faciliter l’insertion professionnelle de personnes qui ont un accès difficile à l’emploi
* Mission visant à assurer une formation complémentaire au salarié
* Mission effectuée dans le cadre de l’alternance

==== Liste des secteurs d'activité autorisant le contrat intérimaire ====
Certains secteurs étant soumis à un accroissement temporaire, il est d'usage de recourir à des contrats intérimaires.<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=Les cas de recours à l'intérim|url=https://www.alternance-professionnelle.fr/cas-recours-interim/|site=|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>

* Exploitations forestières
* Réparation navale
* Déménagement
* Hôtellerie et restauration
* Centres de loisirs et de vacances
* Sport professionnel
* Spectacles, action culturelle, audiovisuel, production cinématographique, édition phonographique
* Enseignement
* Information, activités d’enquête et de sondage
* Entreposage et stockage de la viande
* Bâtiment et les travaux publics pour les chantiers à l’étranger
* Activités de coopération, d’assistance technique, d’ingénierie et de recherche à l’étranger
* Recherche scientifique réalisée dans le cadre d’une convention internationale, d’un arrangement administratif international pris en application d’une telle convention, ou par des chercheurs étrangers résidant temporairement en France
* Activités d’assistance technique ou logistique au sein d’institutions internationales ou de l’Union européenne pour la tenue de sessions, d’une durée limitée, prévues par les règlements de ces institutions ou par des traités

=== L'intérim et le travail temporaire dans la fonction publique ===

Pour faire face à une pénurie en personnel, dont la présence est parfois indispensable à la survie de certains services publics, il était devenu relativement courant d'avoir recours temporairement à des vacataires et même à l'intérim, notamment dans la [[Fonction publique française#La fonction publique hospitalière (FPH)|fonction publique hospitalière]]. Cependant, aucun texte n'autorisait formellement cette pratique contractuelle particulière s'agissant de l'intérim.

Cette situation est en passe d'être régularisée. En effet, l'article 10 du Projet de loi relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la [[fonction publique]], en cours d'examen devant le parlement<ref>Adopté par le Sénat en première lecture le 30 avril 2008 et transmis à l'Assemblée nationale. Adoption prévue : courant juin 2008.</ref>, devrait généraliser la possibilité du recours à l'intérim dans les trois fonctions publiques. Comme dans le privé, mais de façon plus stricte, la durée du contrat d'intérim serait limitée à 18 mois (renouvellement compris). Les raisons pouvant justifier l'emploi d'intérimaires dans la fonction publique s'inspirent de celles en vigueur dans le secteur privé mais seraient plus restrictives et conditionnées à la soumission des salariés intérimaires aux obligations des fonctionnaires.

Cette possibilité s'inscrit dans celle plus large prévue par l'article 9 qui permettrait aux administrations de l'État, comme c'est déjà le cas dans le cadre des fonctions publiques territoriale et hospitalière, de faire appel à des agents non titulaires pour remplacer des fonctionnaires momentanément absents (congés de maladie, maternité, parental, réserves, service civil ou national…) ou pour pourvoir aux [[vacance]]s d'emploi dans la limite d'une durée d'un an.

En 2013, dans la fonction publique territoriale et à l'hôpital, la part des contrats temporaires est même plus élevée que dans le privé. Chez les jeunes, la part des contrats temporaires monte jusqu'à 60 %<ref name="embauches Le Point" />.

== La location de personnel temporaire ==

L’intérim peut également être assuré par une autre entreprise qui se charge d'embaucher et de rémunérer le travailleur. C'est un type de relation dit triangulaire puisqu'un tiers parti s'insère entre un pourvoyeur de travail et le travailleur: c'est une agence qui retient les services d’un ou de plusieurs salariés qu’elle rémunère et qu’elle « loue » contre rétribution à une autre entreprise, cliente. Un travailleur temporaire a donc deux patrons, et deux contrats de travail. Le travail en agence temporaire procure toutefois une certaine flexibilité à des salariés qui opteraient pour se porter disponibles de façon intermittente sur le marché du travail. C'est parfois aussi la seule porte d'entrée pour certains postes qu'une compagnie préférerait faire sous-traiter et ce, pour des raisons telles que d'assurer une sécurité à son propre personnel, ou encore faire accomplir un travail à moindre coût<ref>{{Article |langue= |auteur1=Jean Bernier|titre=La location de personnel temporaire au Québec  : un état de situation |périodique=Relations industrielles |volume= |numéro= |jour= |mois= |année=2012 |page=284 |issn= |lire en ligne= http://id.erudit.org/iderudit/1009088ar |consulté le=(date de consultation)}}.</ref>.

== Abus et problèmes liés à l'intérim ==
{{à internationaliser|date=janvier 2015}}
En 2000, en plusieurs vagues, devant les prud’hommes, puis la cour d'appel, et jusque devant la Cour de Cassation, Servair avait été condamné à requalifier les contrats de 150 travailleurs, en CDI, pour l’utilisation frauduleuse des contrats précaires (plusieurs arrêts de la Cour de Cassation du {{date-|1 février 2000}}). Après les jugements des Prud’hommes, refusant de les réintégrer, et de poursuivre le CDI, Servair avait ensuite été condamné pour plus d’une centaine de licenciements abusifs, à dédommager près de 4 millions de francs aux salariés ainsi illégalement utilisés, puis abusivement licenciés<ref>{{Lien web|langue = |titre = Des salariés dénoncent le recours à l'intérim|url = http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis/des-salaries-denoncent-le-recours-a-l-interim-chez-servair-17-02-2007-2007776996.php|site = |date = |consulté le = }}</ref>.

En 2004, l'usine PSA Peugeot-Citroën de Poissy pour usage abusif de l'intérim concernant 18 salariés intérimaires travaillant à la Sovab (filiale de Renault)<ref>{{Lien web|langue = |titre = Peugeot Poissy Condamné pour abus d'intérim|url = http://www.leparisien.fr/yvelines/peugeot-poissy-condamne-pour-abus-d-interim-15-03-2004-2004829915.php|site = |date = |consulté le = }}</ref>.

Le {{date-|2 février 2009}}, les 3 leaders français (et mondiaux) de l’intérim, Manpower, Adecco-Adia et Vedior bis se sont vus infliger des amendes très lourdes par l’Autorité de la Concurrence. {{unité|42000000|euros}} pour Manpower, {{unité|34200000|euros}} pour Adecco-Adia et {{unité|18200000|euros}} pour Randstad. Au total {{unité|94400000|euros}}, aux motifs d’ententes illicites et pratiques abusives d’ampleur nationale, au détriment de nombreuses entreprises « grands comptes ». La décision n° 09-D-05 parle de « renchérissement du coût du travail », de « transferts de profits » illégitimes, et « confiscation d’une partie de l’effort public entrepris pour réduire le chômage »<ref>{{Lien web|langue = |titre = Rapport de l'Autorité de la Concurrence|url = http://www.autoritedelaconcurrence.fr/user/standard.php?id_rub=305&id_article=1051|site = |date = |consulté le = }}</ref>.

Le {{date-|10 avril 2014}}, Pôle Emploi est épinglé pour abus de contrats précaires<ref>{{Lien web|langue = |titre = Pôle Emploi épinglé pour abus de contrats précaires|url = https://www.humanite.fr/pole-emploi-epingle-pour-abus-de-contrats-precaires-535687|site = |date = |consulté le = }}</ref>.

En 2014, différentes agences d’intérim mettaient à disposition d’Eurofloat des salariés. Leurs contrats étaient régulièrement renouvelés par Eurofloat sans période de carence<ref>{{Lien web|langue = |titre = Eurofloat abuse des contrats précaires|url = http://www.fo38.fr/?q=node/738|site = |date = |consulté le = }}</ref>.

Outre ces abus, les travailleurs temporaires sont plus fréquemment sujets à des [[Accident du travail|accidents du travail]]. Les intérimaires sont des personnels peu habitués aux lieux et aux risques particuliers et souvent non formés aux risques spécifiques de l'entreprise, et donc plus sujets aux accidents, même si la loi française interdit d'employer des intérimaires pour les travaux dangereux. On peut citer par exemple l'explosion à l'usine [[Cockerill-Sambre]] à [[Ougrée]] ([[Belgique]]) le {{date|22|octobre|2002}}, où les deux victimes décédées étaient des intérimaires ; l'affaire a révélé que depuis [[1998]], sur douze accidents mortels chez Cockerill Sambre, sept victimes étaient employées par des sociétés extérieures.

L'étude de la Dares et celle de la Carsat Rhône-Alpes montrent chacune que la fréquence et la gravité des accidents du travail des intérimaires sont deux fois plus élevées que celles des salariés permanents.

En première position, vient la manutention (45,1 % des accidents du travail avec arrêt, selon la Carsat Rhône-Alpes), suivie très loin derrière des chutes de plain-pied (15 %) et des chutes de hauteur (10,3 %). Quant aux parties du corps les plus touchées, la même étude cite en priorité les mains (30,55 %), le tronc (19,71 %), les membres inférieurs (16,48 %) et supérieurs (13,36 %)<ref>{{Lien web|langue = |titre = Protection des intérimaires|url = http://www.officielinterim.com/actualite-Protection-des-interimaires---encore-des-progres-a-accomplir-1506.html|site = |date = |consulté le = }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue = |titre = INRS|url = http://www.inrs.fr/accueil/situations-travail/travailleurs-particuliers/interimaire.html|site = |date = |consulté le = }}</ref>.

== L'intérim social ==

{{refnec|L’intérim social se différencie de l’intérim classique par son action de [[jobcoaching]] et son objectif social visant l’emploi durable des jeunes peu qualifiés. L’intérim social utilise l’intérim comme tremplin vers un emploi fixe. L’intérimaire est coaché, encadré, conseillé par un consultant|date=28 mars 2018}}.

== Les principales sociétés d'intérim ==

Classement mondial sur la base du chiffre d'affaires 2013<ref>http://www.ciett.org/fileadmin/templates/ciett/docs/Stats/Economic_report_2014/CIETT_ER2013.pdf</ref>
* {{n°|1}} : [[Adecco]]
* {{n°|2}} : [[Randstad (entreprise)|Randstad]]
* {{n°|3}} : [[Manpower]]
* {{n°|4}} : [https://samsic-emploi.fr Samsic Emploi]
* {{n°|5}} : [[Recruit]]

Classement français

* {{n°|1}} : [[Adecco]]
* {{n°|2}} : [[Manpower]]
* {{n°|3}} : [[Randstad (entreprise)|Randstad]]
* {{n°|4}} : [[Groupe CRIT]]

Depuis quelques années, des agences d'intérim étudiantes appelées Job-services, reliées à des écoles de commerce ou d’ingénieur, se développent. Elles sont extrêmement compétitives vis-à-vis des agences d'intérim "classiques" en raison de leur but non lucratif. Les plus importantes sont l’EDHEC Jobs Management à Lille, JET à Lyon ou encore ESCP Challenge à Paris.

En France, il existe également quelques réseaux d'intérim en franchise, tels que R-intérim, Alphyr et Valoris développement, qui sont de taille moyenne (50-100 agences environ).


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{Article|langue=fr|prénom1=Danièle|nom1=Bélanger|prénom2=Myriam|nom2=Ouellet|prénom3=Charles|nom3=Fleury|titre=Les travailleurs temporaires étrangers au Québec. Quels avantages pour les travailleurs qualifiés ?|périodique=Diversité urbaine|volume=19|date=2019|issn=1913-0708|doi=10.7202/1065120ar|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/du/2019-v19-du04915/1065120ar/|consulté le=2023-03-27|pages=49–69}}.

* {{Article|langue=fr|prénom1=Christine|nom1=Guégnard|prénom2=Marie-Claude|nom2=Rebeuh|prénom3=Emmanuel|nom3=Triby|titre=Entreprises de travail temporaire : former pour renforcer l’intermédiation sur un territoire|périodique=Formation emploi. Revue française de sciences sociales|numéro=102|date=2008-06-01|issn=0759-6340|doi=10.4000/formationemploi.2259|lire en ligne=https://journals.openedition.org/formationemploi/2259|consulté le=2023-03-27|pages=41–53}}.
* [[Code du travail (France)|Code du travail]], art. L1251-1 et suivants
* {{Article|langue=fr|prénom1=Vincent|nom1=Mirza|titre=Les furita et la définition du travail temporaire au Japon|périodique=Anthropologie et Sociétés|volume=32|date=2008|issn=0702-8997|issn2=1703-7921|doi=10.7202/000204ar|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/as/1992-v16-n1-as2866/000204ar/|consulté le=2023-03-27|pages=42–47}}.
* Film documentaire : Un monde moderne (2005)
* {{Lien web|langue=|titre=Annuaire des agences intérim en France|url=http://agence-interim.1001interims.com/|site=1001interims.com|date=Novembre 2006|consulté le=}}
=== Notes et références ===
<references />


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
Ligne 164 : Ligne 43 :
* [[Interim Management]]
* [[Interim Management]]
* [[Travail à temps partiel]]
* [[Travail à temps partiel]]
* [[Organisation internationale du travail]]

=== Liens externes ===
* [http://www.prisme.eu/ Prism'Emploi] - Organisation des Professionnels du Recrutement et de l'Intérim


{{Portail|droit|travail}}
{{Portail|droit|travail}}


{{DEFAULTSORT:Interim (travail)}}
{{DEFAULTSORT:Interim (travail)}}
[[Catégorie:Travail]]
[[Catégorie:Contrat de travail]]
[[Catégorie:Contrat de travail]]
[[Catégorie:Précarité]]
[[Catégorie:Précarité]]

Dernière version du 9 août 2023 à 12:01

L'intérim (appelé aussi « travail temporaire ») est, en droit du travail, le temps pendant lequel une fonction est assurée par un remplaçant, le titulaire étant indisponible. Ce nom est issu du latin interim qui signifie « pendant ce temps-là ».

Le travail temporaire en Europe[modifier | modifier le code]

En Europe, en 2017, on compte 25,5 millions de travailleurs temporaires, soit 14 % du total des travailleurs. 1,9 % sont des travailleurs employés par les agences d’intérim. Ce sont généralement des hommes (61 %), relativement jeunes (21,6 % ont entre 15 et 24 ans, comparativement à 9 % pour l’ensemble des salariés), souvent peu qualifiés. La fréquence des accidents du travail dont ils sont victimes est plus élevée que celle d’autres catégories de salariés[1]. Il existe une directive de 2008 du parlement européen et du conseil relative au travail intérimaire[2] qui vise à garantir un seuil de protection effective aux travailleurs intérimaires. Elle établit le principe de non-discrimination entre les travailleurs intérimaires et les travailleurs recrutés par l’entreprise utilisatrice quant aux conditions fondamentales de travail et d’emploi.

Le travail temporaire en France[modifier | modifier le code]

Principales sociétés d'intérim[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Danièle Bélanger, Myriam Ouellet et Charles Fleury, « Les travailleurs temporaires étrangers au Québec. Quels avantages pour les travailleurs qualifiés ? », Diversité urbaine, vol. 19,‎ , p. 49–69 (ISSN 1913-0708, DOI 10.7202/1065120ar, lire en ligne, consulté le ).
  • Christine Guégnard, Marie-Claude Rebeuh et Emmanuel Triby, « Entreprises de travail temporaire : former pour renforcer l’intermédiation sur un territoire », Formation emploi. Revue française de sciences sociales, no 102,‎ , p. 41–53 (ISSN 0759-6340, DOI 10.4000/formationemploi.2259, lire en ligne, consulté le ).
  • Vincent Mirza, « Les furita et la définition du travail temporaire au Japon », Anthropologie et Sociétés, vol. 32,‎ , p. 42–47 (ISSN 0702-8997 et 1703-7921, DOI 10.7202/000204ar, lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]