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« Maurice Duverger » : différence entre les versions

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'''Maurice Duverger''', né le {{Date de naissance|5|juin|1917}} à [[Angoulême]] et mort le {{Date de décès|17|décembre|2014}}<ref>[https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2014/12/22/maurice-duverger-professeur-de-droit-et-de-sciences-politiques-journaliste-et-editeur_4544800_3382.html Bertrand Le Gendre, « Maurice Duverger, professeur de droit et de sciences politiques, journaliste et éditeur »], ''Le Monde'', 22 décembre 2014 .</ref> à [[Paris]], est un universitaire et [[juriste]] [[France|français]]. Professeur agrégé de droit, il fut spécialiste de [[droit constitutionnel]] et de [[sociologie du droit]].

'''Maurice Duverger''', né le {{Date de naissance|5|juin|1917}} à [[Angoulême]] et mort le {{Date de décès|17|décembre|2014}}<ref>[https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2014/12/22/maurice-duverger-professeur-de-droit-et-de-sciences-politiques-journaliste-et-editeur_4544800_3382.html Bertrand Le Gendre, « Maurice Duverger, professeur de droit et de sciences politiques, journaliste et éditeur »], ''Le Monde'', 22 décembre 2014 </ref> à [[Paris]], est un professeur de droit et [[Science politique|politiste]] [[France|français]], spécialiste du [[droit constitutionnel]] et de [[sociologie du droit]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Maurice Duverger naît le {{date|5 juin 1917}}{{sfn|Le Gendre|2014}}{{,}}{{sfn|Hoffmann-Martinot|2015|p=390, {{col.|2}}}} à [[Angoulême]]{{sfn|Le Gendre|2014}}{{,}}{{sfn|Hoffmann-Martinot|2015|p=390, {{col.|2}}}}. Dès l'âge de quinze ans, il est militant dans des groupes d'extrême droite bordelais. En [[1937]], il est responsable à [[Bordeaux]] de l'Union populaire de la jeunesse française, organisation de jeunesse du [[Parti populaire français]] (PPF) et participe à ce titre à différents congrès des jeunesses doriotistes, étant membre de ce parti. Durant l'[[Occupation de la France par l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale|Occupation]], il accepte d'enseigner à l'Institut d'études corporatives et sociales, fondé sous l'égide du [[maréchal Pétain]] pour y former les cadres de la [[Révolution nationale]].
Maurice Duverger naît le {{date|5 juin 1917}}{{sfn|Le Gendre|2014}}{{,}}{{sfn|Hoffmann-Martinot|2015|p=390, {{col.|2}}}}{{,}}{{sfn|Seiler|2017}} à [[Angoulême]]{{sfn|Le Gendre|2014}}{{,}}{{sfn|Hoffmann-Martinot|2015|p=390, {{col.|2}}}}{{,}}{{sfn|Seiler|2017}}. Dès l'âge de quinze ans, il est militant dans des groupes d'extrême droite bordelais. En [[1937]], il est responsable à [[Bordeaux]] de l'Union populaire de la jeunesse française, organisation de jeunesse du [[Parti populaire français]] (PPF) et participe à ce titre à différents congrès des jeunesses doriotistes, étant membre de ce parti. Durant l'[[Occupation de la France par l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale|Occupation]], il accepte d'enseigner à l'Institut d'études corporatives et sociales, fondé sous l'égide du [[maréchal Pétain]] pour y former les cadres de la [[Révolution nationale]].


Étudiant en droit à [[Bordeaux]], Maurice Duverger est reçu, en {{date|1942}}, à l'[[agrégation de droit public]] après avoir soutenu sa thèse de doctorat sur ''l'Affectation des immeubles domaniaux aux services publics''{{sfn|Le Gendre|2014}}. Il est successivement professeur à la [[Unités de formation et de recherche de droit en France|Faculté de droit]] de [[Université de Poitiers|Poitiers]] en {{date|1942}}{{sfn|Le Gendre|2014}}, à celle de [[Université de Bordeaux|Bordeaux]] en {{date|1943}}{{sfn|Le Gendre|2014}} {{incise|où il est le premier directeur de l'[[Institut d'études politiques de Bordeaux]] créé en 1948}} et enfin à celle de [[Université Paris I|Paris]] (faculté de droit et des sciences économiques) de {{date|1955}} à {{date|1985}}{{sfn|Le Gendre|2014}}. Il est l'un des fondateurs du [[département de science politique de la Sorbonne]] ([[Paris I]]), en [[1969]].
Étudiant en droit à [[Bordeaux]], Maurice Duverger est reçu, en {{date|1942}}, à l'[[agrégation de droit public]] après avoir soutenu sa thèse de doctorat sur ''l'Affectation des immeubles domaniaux aux services publics''{{sfn|Le Gendre|2014}}. Il est successivement professeur à la [[Unités de formation et de recherche de droit en France|Faculté de droit]] de [[Université de Poitiers|Poitiers]] en {{date|1942}}{{sfn|Le Gendre|2014}}, à celle de [[Université de Bordeaux|Bordeaux]] en {{date|1943}}{{sfn|Le Gendre|2014}} {{incise|où il est le premier directeur de l'[[Institut d'études politiques de Bordeaux]] créé en 1948}} et enfin à celle de [[Université Paris I|Paris]] (faculté de droit et des sciences économiques) de {{date|1955}} à {{date|1985}}{{sfn|Le Gendre|2014}}. Il est l'un des fondateurs du [[département de science politique de la Sorbonne]] ([[Paris I]]), en [[1969]].


Maurice Duverger écrivit dans les numéros de juin et {{date-|décembre 1941}} de la ''Revue du droit public'' un article intitulé ''La situation des fonctionnaires depuis la révolution de 1940''. Il lui a été reproché, notamment en 1987 par [[Michel Bergès]] dans le magazine ''[[Actuel (magazine)|Actuel]]'', d'avoir, par cette étude juridique, légitimé le [[Loi portant statut des Juifs|statut des juifs]] <ref>Michel Bergès, ''Démystifier Maurice Duverger, alias « Philippe Orgène » : le devoir des historiens du politique'', 2015, [en ligne sur le site de l'UQAC] </ref>. En [[1988]], il gagne un procès contre le magazine ''[[Actuel (magazine)|Actuel]]'' qui l'accusait d'avoir soutenu les mesures discriminatoires anti-juives. Le doyen [[Georges Vedel]] témoigne à l'occasion de ce procès que « loin d'approuver le principe des mesures frappant les fonctionnaires juifs et encore moins d'en favoriser l'application, Maurice Duverger en a proposé une interprétation totalement restrictive de nature à en paralyser l'effet, ce qui, dans les circonstances du moment, constituait la contribution la plus efficace qu'un juriste pût apporter à l'opposition aux textes qu'il commentait. »<ref> ''Le Monde'' daté du {{Date|30|novembre|1988}}.</ref>.
Maurice Duverger écrivit dans les numéros de juin et {{date-|décembre 1941}} de la ''Revue du droit public'' un article intitulé ''La situation des fonctionnaires depuis la révolution de 1940''. Il lui a été reproché, notamment en 1987 par [[Michel Bergès]] dans le magazine ''[[Actuel (magazine)|Actuel]]'', d'avoir, par cette étude juridique, légitimé le [[Loi portant statut des Juifs|statut des juifs]]<ref>Michel Bergès, ''Démystifier Maurice Duverger, alias « Philippe Orgène » : le devoir des historiens du politique'', 2015, [en ligne sur le site de l'UQAC] .</ref>. En [[1988]], il gagne un procès contre le magazine ''[[Actuel (magazine)|Actuel]]'' qui l'accusait d'avoir soutenu les mesures discriminatoires anti-juives. Le doyen [[Georges Vedel]] témoigne à l'occasion de ce procès que « loin d'approuver le principe des mesures frappant les fonctionnaires juifs et encore moins d'en favoriser l'application, Maurice Duverger en a proposé une interprétation totalement restrictive de nature à en paralyser l'effet, ce qui, dans les circonstances du moment, constituait la contribution la plus efficace qu'un juriste pût apporter à l'opposition aux textes qu'il commentait »<ref> {{Article |langue=français |auteur1= |titre=Le procès de Maurice Duverger contre "Actuel" Compléments... |périodique=Le Monde |date=30 novembre 1988 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1988/11/30/le-proces-de-maurice-duverger-contre-actuel-complements_4123445_1819218.html |pages= }}.</ref>.

La ''Revue du droit public'' s'inscrit clairement dans l’« effort de restauration nationale » souhaité par le régime de Vichy. Un article titré « A nos lecteurs » et signé par [[Roger Bonnard]], directeur de la revue, ouvre le numéro de juin 1941. Il se félicite de la reparution de celle-ci après ''«'' autorisation des autorités occupantes ». Roger Bonnard salue en Pétain « un guide d’une sagesse et d’une maîtrise de pensée incomparable et quasi surhumaine<ref name=":0">{{Article |langue=français |auteur1=Bertrand Le Gendre |titre=Duverger, un jeune juriste sous l’Occupation |périodique=Le Monde |date=26 septembre 2014 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/politique/article/2014/12/22/un-jeune-juriste-sous-l-occupation_4545025_823448.html |pages= }}.</ref> ».

En juin 1941, Duverger fait partie de l' « Équipe » de rédaction de l'hebdomadaire ''Le Progrès,'' fondé par le député-maire de Bordeaux [[Adrien Marquet]], ministre de l'intérieur du Maréchal Pétain en 1940 et partisan de la collaboration. Le journal « exprime (...) un collaborationnisme sans faille, un anti-sémitisme sans fard, l'éloge du parti unique et de ses "nouveaux Templiers" (10 août 1941), etc. Aux côtés des officiels de Vichy, les personnalités allemandes y sont interviewées sans complaisance<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Pascal Ory|titre=Les collabos - l'Histoire|passage=Petits tas de secrets de l'occupation|lieu=Paris|éditeur=Arthème-Fayard/Pluriel|date=2010|pages totales=401|isbn=978-2-01-279549-5|lire en ligne=}}.</ref> ». Maurice Duverger, sous le nom de Philippe Orgène, signe des articles culturels, politiques et sociaux. L'hebdomadaire cesse de paraître début 1943.

Duverger se défend de cette accusation, évoquant un ''«'' pseudonyme collectif ''»'' et une collaboration éphémère qui se serait limitée à quelques articles culturels<ref name=":0" />.


Après s'être rapproché de la [[Résistance intérieure française|Résistance]], il était aussi devenu — après la [[Libération (histoire)|Libération]] jusqu'aux [[années 1980]] — un éditorialiste écouté au journal ''[[Le Monde]]'', dont il fut un des conseillers politiques. Ses articles sont alors aussi publiés dans ''[[El País]]'', le ''[[Corriere della Sera]]'', ''[[Sud Ouest|Sud-Ouest]]''{{sfn|Le Gendre|2014}}, ''[[l'Express]]''{{sfn|Le Gendre|2014}} et ''[[L'Obs|le Nouvel Observateur]]''{{sfn|Le Gendre|2014}}.
Après s'être rapproché de la [[Résistance intérieure française|Résistance]]{{Référence nécessaire}}, il était aussi devenu — après la [[Libération (histoire)|Libération]] jusqu'aux [[années 1980]] — un éditorialiste écouté au journal ''[[Le Monde]]'', dont il fut un des conseillers politiques. Ses articles sont alors aussi publiés dans ''[[El País]]'', le ''[[Corriere della Sera]]'', ''[[Sud Ouest|Sud-Ouest]]''{{sfn|Le Gendre|2014}}, ''[[l'Express]]''{{sfn|Le Gendre|2014}} et ''[[L'Obs|le Nouvel Observateur]]''{{sfn|Le Gendre|2014}}.


Fervent communiste et admirateur de l'Union Soviétique, il écrit dans la foulée du [[Déstalinisation|Rapport secret de Khrouchtchev dévoilé en 1956]], que Staline avait été ni meilleur ni pire que les tyrans qui l'avaient précédé, et que « le parti unique russe apparaît comme un organisme vivant dont les cellules se renouvellent perpétuellement. La crainte des purges maintient les militants en haleine, réveille constamment leur zèle »<ref>Raymond Aron, ''Mémoires'', Robert Laffont (Bouquins), 2003, p. 466.</ref>. De [[1989]] à [[1994]], il siège au [[Parlement européen]] comme élu indépendant de la liste du [[Parti communiste italien]].
Fervent communiste et admirateur de l'Union Soviétique, il écrit dans la foulée du [[Déstalinisation|Rapport secret de Khrouchtchev dévoilé en 1956]], que Staline n'avait été ni meilleur ni pire que les tyrans qui l'avaient précédé, et que « le parti unique russe apparaît comme un organisme vivant dont les cellules se renouvellent perpétuellement. La crainte des purges maintient les militants en haleine, réveille constamment leur zèle »<ref>Raymond Aron, ''Mémoires'', Robert Laffont (Bouquins), 2003, p. 466.</ref>. De [[1989]] à [[1994]], il siège au [[Parlement européen]] comme élu indépendant de la liste du [[Parti communiste italien]].


Maurice Duverger est l'un des fondateurs de l'Association française de science politique et de la ''Revue française de science politique''. Il a ainsi participé à la prise d'autonomie de la [[science politique]] proprement dite par rapport au [[droit public]] dans les années 1970.
Maurice Duverger est l'un des fondateurs de l'Association française de science politique et de la ''Revue française de science politique''. Il a ainsi participé à la prise d'autonomie de la [[science politique]] proprement dite par rapport au [[droit public]] dans les années 1970.


Maurice Duverger a été maintes fois consulté par les autorités politiques et les Présidents de nombreux pays, en premier lieu ceux des nouveaux États indépendants d'Afrique noire issus de la décolonisation,aux fins de conseils juridiques et de rédactions constitutionnelles.
Maurice Duverger a été maintes fois consulté par les autorités politiques et les présidents de nombreux pays, en premier lieu ceux des nouveaux États indépendants d'Afrique noire issus de la décolonisation, aux fins de conseils juridiques et de rédactions constitutionnelles<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Mort de Maurice Duverger, le "pape" de la science politique française |url=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2014/12/22/maurice-duverger-professeur-de-droit-et-de-sciences-politiques-journaliste-et-editeur_4544800_3382.html |site=lemonde.fr |date=22 décembre 2014 |consulté le=}}.</ref>.


Maurice Duverger meurt dans la nuit du {{date|16 décembre- 2014-}} au {{date|17 décembre 2014}}, à l'âge de {{âge|1917|6|5|2014|12|17}}{{sfn|Le Gendre|2014}}.
Maurice Duverger meurt dans la nuit du {{date|16 décembre- 2014-}} au {{date|17 décembre 2014}} à [[Paris]], à l'âge de {{âge|1917|6|5|2014|12|17}} ans<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Maurice Duverger est mort à 97 ans |url=https://www.lepoint.fr/societe/maurice-duverger-est-mort-a-97-ans-22-12-2014-1891716_23.php |site=lepoint.fr |date=22 décembre 2014 |consulté le=}}.</ref>.


== Ses doctrines de droit public ==
== Ses doctrines de droit public ==
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=== Les partis politiques ===
=== Les partis politiques ===
Dans un livre devenu un classique, ''Les Partis politiques'', il a démontré qu'un mode de scrutin proportionnel (de type [[Parlement de la République italienne|italien]] ou [[Quatrième République (France)|Quatrième République]]) tendait à la multiplication des partis tandis qu'un mode de scrutin majoritaire à un tour (de type britannique ou américain) tendait au [[bipartisme]]. Il met en avant la distinction entre les [[Partis de cadres et partis de masses|partis de cadres et les partis de masses]].
Dans un livre devenu classique, ''Les Partis politiques'', il a démontré qu'un mode de scrutin proportionnel (de type [[Parlement de la République italienne|italien]] ou [[Quatrième République (France)|Quatrième République]]) tendait à la multiplication des partis tandis qu'un mode de scrutin majoritaire à un tour (de type britannique ou américain) tendait au [[bipartisme]]. Il met en avant la distinction entre les [[Partis de cadres et partis de masses|partis de cadres et les partis de masses]].


Duverger est également l'auteur de l'expression ''quadrille bipolaire''<ref>Maurice Duverger, ''Le système politique français'', {{21e|édition}}, Presses Universitaires de France, collection Thémis, 1996, {{ISBN|9782130474142}}.</ref>, qui a caractérisé l'essentiel de la [[Cinquième République (France)|Cinquième République]] : les fonctions exécutives étaient partagées par quatre partis réunis en deux pôles : le [[Parti socialiste (France)|PS]] et le [[Parti communiste français|PCF]] d'une part, le [[Rassemblement pour la République|RPR]] et l'[[Union pour la démocratie française|UDF]] d'autre part.
Duverger est également l'auteur de l'expression ''quadrille bipolaire''<ref>Maurice Duverger, ''Le système politique français'', {{21e|édition}}, Presses Universitaires de France, collection Thémis, 1996, {{ISBN|9782130474142}}.</ref>, qui a caractérisé l'essentiel de la [[Cinquième République (France)|Cinquième République]] : les fonctions exécutives étaient partagées par quatre partis réunis en deux pôles : le [[Parti socialiste (France)|PS]] et le [[Parti communiste français|PCF]] d'une part, le [[Rassemblement pour la République|RPR]] et l'[[Union pour la démocratie française|UDF]] d'autre part.
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=== L'avènement obligatoire du socialisme démocratique ===
=== L'avènement obligatoire du socialisme démocratique ===
Dans son ouvrage ''Introduction à la politique'', Duverger formule une hypothèse<ref>{{Ouvrage|langue = français|auteur1 = Maurice Duverger|titre = Introduction à la politique|lieu = |éditeur = Idées/Gallimard|année = 1964|pages totales = |isbn = |lire en ligne = |passage = chapitre "Vers le socialisme" (p. 363-380)}}</ref> : l'avènement du [[socialisme démocratique]]. Au moment où il écrit, le monde se trouve dans un contexte de [[guerre froide]] ; il y a alors les deux systèmes opposés, celui de l'Est, communiste autoritaire, et celui de l'Ouest, démocratique et libéral. Duverger prédit que les deux systèmes vont se rejoindre, celui de l'Ouest en se socialisant, et celui de l'Est en se libéralisant. Les deux seraient alors, après une évolution sans doute longue, en passe d'être marqués par le socialisme démocratique. Cela ne se ferait pas sans heurts, ni sans obstacles, ni sans régressions temporaires, sans doute. Mais fatalement, du fait des mouvements populaires, ce système adviendra. Il admet que des divergences pourront demeurer entre les deux blocs ; mais il y aura, selon lui, un rapprochement. Il soutient que le Tiers-monde, après les deux blocs, ira dans le même mouvement vers ce système, socialiste et démocratique. Il suppose qu'en optant pour le communisme, les pays du Tiers-monde auront plus tôt fait d'arriver au socialisme démocratique qu'en optant d'abord pour le capitalisme. Il pense que l'on ne pourra pas arriver au socialisme démocratique sans passer préalablement par une de ces voies : communisme ou capitalisme. Il juge que, par son efficacité, le socialisme se démarque des deux autres systèmes ; il permet une planification globale bien plus enviable que l'économie de marché, marquée par « l'absence d'organisation » et du fait que le capitalisme est marqué par « l'impossibilité de construire une véritable communauté humaine [avec ce système anti-social] » ; et la démocratisation du communisme est irrémédiable du fait de « l'évolution économique et technique ». Il pense, d'ailleurs, que si le capitalisme reste en place encore un temps, ce n'est pas parce qu'on considère qu'il est légitime, mais parce que le système communiste observé, stalinien, est pire encore que lui. Si un jour l'Est est marqué par le socialisme démocratique, il n'y aura plus aucun attachement au capitalisme à l'Ouest. Duverger envisage aussi que le socialisme démocratique puisse advenir à l'Ouest avant de le faire à l'Est.
Dans son ouvrage ''Introduction à la politique'', Duverger formule une hypothèse<ref>{{Ouvrage|langue = français|auteur1 = Maurice Duverger|titre = Introduction à la politique|éditeur = Idées/Gallimard|année = 1964|isbn = |lire en ligne = |passage = chapitre "Vers le socialisme" (p. 363-380)}}.</ref> : l'avènement du [[socialisme démocratique]]. Au moment où il écrit, le monde se trouve dans un contexte de [[guerre froide]] ; il y a alors les deux systèmes opposés, celui de l'Est, communiste autoritaire, et celui de l'Ouest, démocratique et libéral. Duverger prédit que les deux systèmes vont se rejoindre, celui de l'Ouest en se socialisant, et celui de l'Est en se libéralisant. Les deux seraient alors, après une évolution sans doute longue, en passe d'être marqués par le socialisme démocratique. Cela ne se ferait pas sans heurts, ni sans obstacles, ni sans régressions temporaires, sans doute. Mais fatalement, du fait des mouvements populaires, ce système adviendra. Il admet que des divergences pourront demeurer entre les deux blocs ; mais il y aura, selon lui, un rapprochement. Il soutient que le Tiers-monde, après les deux blocs, ira dans le même mouvement vers ce système, socialiste et démocratique. Il suppose qu'en optant pour le communisme, les pays du Tiers-monde auront plus tôt fait d'arriver au socialisme démocratique qu'en optant d'abord pour le capitalisme. Il pense que l'on ne pourra pas arriver au socialisme démocratique sans passer préalablement par une de ces voies : communisme ou capitalisme. Il juge que, par son efficacité, le socialisme se démarque des deux autres systèmes ; il permet une planification globale bien plus enviable que l'économie de marché, marquée par « l'absence d'organisation » et du fait que le capitalisme est marqué par « l'impossibilité de construire une véritable communauté humaine [avec ce système anti-social] » ; et la démocratisation du communisme est irrémédiable du fait de « l'évolution économique et technique ». Il pense, d'ailleurs, que si le capitalisme reste en place encore un temps, ce n'est pas parce qu'on considère qu'il est légitime, mais parce que le système communiste observé, stalinien, est pire encore que lui. Si un jour l'Est est marqué par le socialisme démocratique, il n'y aura plus aucun attachement au capitalisme à l'Ouest. Duverger envisage aussi que le socialisme démocratique puisse advenir à l'Ouest avant de le faire à l'Est.


== Distinctions ==
== Distinctions ==
* Membre de l'[[Académie américaine des arts et des sciences]]{{sfn|id=Colas_1987a|Colas et Émeri 1987a|p=767}} ;
* Membre de l'[[Académie américaine des arts et des sciences]]{{sfn|id=Colas_1987a|Colas et Émeri 1987a|p=767}} ;
* Membre de l'[[Académie finlandaise des sciences]]{{sfn|id=Colas_1987a|Colas et Émeri 1987a|p=767}} ;
* Membre de l'[[Académie finlandaise des sciences]]{{sfn|id=Colas_1987a|Colas et Émeri 1987a|p=767}} ;
* Membre depuis 1981, en tant que « membre étranger », de l'Académie serbe des sciences et des arts ;
* Membre depuis 1981, en tant que « membre étranger », de l'[[Académie serbe des sciences et des arts]] ;
* De {{date|1952}} à {{date|1964}} : vice-président de l'[[Association internationale de science politique]] (AISP){{sfn|Mayer|Déloye|2014}}.
* De {{date|1952}} à {{date|1964}} : vice-président de l'[[Association internationale de science politique]] (AISP){{sfn|Mayer|Déloye|2014}}.


=== Décorations ===
=== Décorations ===
* Grand officier de la [[Légion d'honneur]]{{sfn|Le Gendre|2014}}{{,}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=PREX9412574D|texte=Décret du 31 décembre 1994 portant élévation à la dignité de grand'croix et de grand officier}}</ref>
* [[Fichier:Legion_Honneur_GO_ribbon.svg|50x50px|Legion Honneur GO ribbon]] Grand-officier de la [[Légion d'honneur]]{{sfn|Le Gendre|2014}}{{,}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=PREX9412574D|texte=Décret du 31 décembre 1994 portant élévation à la dignité de grand'croix et de grand officier}}.</ref> ;
* [[Fichier:Ordre_national_du_Merite_Commandeur_ribbon.svg|50x50px|Ordre national du Merite Commandeur ribbon]] Commandeur de l'[[ordre national du Mérite (France)|ordre national du Mérite]]{{sfn|Le Gendre|2014}} ;
* Titulaire de l'[[ordre de la Francisque]]
* [[Fichier:Ordre_de_l'Etoile_Noire_Chevalier_ribbon.svg|50x50px|Ordre de l'Etoile Noire Chevalier ribbon]] Chevalier de l'[[Ordre de l'Étoile noire|Étoile noire]]{{sfn|id=Colas_1987a|Colas et Émeri 1987a|p=767}} ;
* Commandeur de l'[[ordre national du Mérite (France)|ordre national du Mérite]]{{sfn|Le Gendre|2014}}
* [[Fichier:Ribbon_Bar_of_None.svg|50x50px]] Médaille de l'[[ordre de la Francisque]] ;
* Chevalier de l'[[Ordre de l'Étoile noire|Étoile noire]]{{sfn|id=Colas_1987a|Colas et Émeri 1987a|p=767}} ;
* [[Fichier:GRE_Order_of_the_Phoenix_-_Commander_BAR.png|50x50px]] Commandeur de l'[[ordre du Phénix (Grèce)]] ;
* Grand officier de l'[[Ordre de l'Aigle aztèque|Aigle aztèque]]{{sfn|id=Colas_1987a|Colas et Émeri 1987a|p=767}} ;
* Commandeur du [[Ordre du Phénix (Grèce)|Phénix]]{{sfn|id=Colas_1987a|Colas et Émeri 1987a|p=767}}.
* [[Fichier:MEX_Order_of_the_Aztec_Eagle_1Class_BAR.png|50x50px|MEX Order of the Aztec Eagle 1Class BAR]] Grand-officier de l'[[ordre de l'Aigle aztèque]] (Mexique){{sfn|id=Colas_1987a|Colas et Émeri 1987a|p=767}}.


=== Docteur ''{{langue|la|texte=honoris causa}}'' ===
=== Docteur ''{{langue|la|texte=honoris causa}}'' ===
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* l'[[université d'Athènes]]{{sfn|Hoffmann-Martinot|2015|p=391, {{col.|1}}}}.
* l'[[université d'Athènes]]{{sfn|Hoffmann-Martinot|2015|p=391, {{col.|1}}}}.


=== Professeur invité ===
== Publications principales ==
Maurice Duvergé est [[professeur invité]] à :
* l'[[université de Vienne]] en {{date|1965}}{{sfn|id=Colas_1987a|Colas et Émeri 1987a|p=767}} ;
* l'[[université de Tel Aviv]] en {{date|1969}}{{sfn|id=Colas_1987a|Colas et Émeri 1987a|p=767}} ;
* l'[[université de Genève]] de {{date|1983}} à {{date|1986}}{{sfn|id=Colas_1987a|Colas et Émeri 1987a|p=767}} ;
* l'université de New York en {{date-|1986}}{{sfn|id=Colas_1987a|Colas et Émeri 1987a|p=767}}.

== Ouvrages ==
{{...}}
* ''La situation des fonctionnaires depuis la Révolution de 1940'', Paris, LGDJ, 1941.
* ''La situation des fonctionnaires depuis la Révolution de 1940'', Paris, LGDJ, 1941.
* ''Les partis politiques'', Paris, Armand Colin, 1951.
* ''Les partis politiques'', Paris, Armand Colin, 1951.
* ''La participation des femmes à la vie politique'', UNESCO, 1955.
* ''La participation des femmes à la vie politique'', Paris, UNESCO, 1955.
*''Institutions politiques et droit constitutionnel (I. Les grands systèmes politiques et II. Le système politique français)'' ([[1970]])
* ''Demain La République'', Paris, René Julliard, 1958.
* ''Demain La République'', Paris, René Julliard, 1958.
*''Méthodes de la science politique'', Paris, PUF, 1959.
*''Méthodes de la science politique'', Paris, PUF, 1959.
* ''La {{VIe}} République et le régime présidentiel'', Arthème Fayard, 1961.
* ''La {{VIe}} République et le régime présidentiel'', Paris, Fayard, 1961.
* ''Les institutions françaises'', Paris, PUF, 1962.
* ''Les institutions françaises'', Paris, PUF, 1962.
* ''Constitutions et documents politiques'', PUF, 1964, {{3e|édition}}.
* ''Constitutions et documents politiques'', Paris, PUF, 1964, {{3e|édition}}.
* ''Introduction à la politique'' ([[1964]])
* ''Introduction à la politique'' ([[1964]])
* ''Sociologie la politique'', publié aux Presses universitaires de France dans la collection Thémis (Paris, 1966) dirigée par Maurice Duverger, réédité dans les années 1980 dans la même collection sous le titre ''Sociologie de la politique'', {{ISBN|9782130423980}}.
* ''Sociologie la politique'', publié aux Presses universitaires de France dans la collection Thémis (Paris, 1966) dirigée par Maurice Duverger, réédité dans les années 1980 dans la même collection sous le titre ''Sociologie de la politique'', {{ISBN|9782130423980}}.
* ''Institutions politiques et droit constitutionnel (I. Les grands systèmes politiques et II. Le système politique français)'', Paris, Thémis, [[1970]].
* ''La Monarchie républicaine, ou comment les démocraties se donnent des rois'' ([[1974]])
* ''La Monarchie républicaine, ou comment les démocraties se donnent des rois'' ([[1974]])
* ''Lettre ouverte aux socialistes'' Éditions Albin Michel, 1976{{ISBN|2226003266}} {{BNF|34578046g}}
* ''Lettre ouverte aux socialistes'' Éditions Albin Michel, 1976{{ISBN|2226003266}} {{BNF|34578046g}}
*''Échec au roi'', Paris, Albin Michel, 1977.
*''Échec au roi'', Paris, Albin Michel, 1977.
* ''Dictatures et légitimité'', PUF, 1982.
* ''Dictatures et légitimité'', Paris, PUF, 1982.
*Maurice Duverger (dir.) et [[Jean-François Sirinelli]] (dir.), ''Histoire générale des systèmes politiques,'' 4 tomes ; tome 1 : [[Jean Tulard]] (dir.), ''Les empires occidentaux, de Rome à Berlin,'' Paris, PUF, 1997 ; tome 2 : [[Yves-Marie Bercé]] (dir.), ''Les monarchies,'' Paris, PUF, 1997 ; tome 3 : [[Éric Bournazel]] (dir.) et [[Jean-Pierre Poly]] (dir.), ''Les féodalités,'' Paris, PUF, 1998 ; tome 4 : [[Serge Berstein]] (dir.), ''La démocratie libérale,'' Paris, PUF, 1998.
*Maurice Duverger (dir.) et [[Jean-François Sirinelli]] (dir.), ''Histoire générale des systèmes politiques,'' 4 tomes ; tome 1 : [[Jean Tulard]] (dir.), ''Les empires occidentaux, de Rome à Berlin,'' Paris, PUF, 1997 ; tome 2 : [[Yves-Marie Bercé]] (dir.), ''Les monarchies,'' Paris, PUF, 1997 ; tome 3 : [[Éric Bournazel]] (dir.) et [[Jean-Pierre Poly]] (dir.), ''Les féodalités,'' Paris, PUF, 1998 ; tome 4 : [[Serge Berstein]] (dir.), ''La démocratie libérale,'' Paris, PUF, 1998.
*''Les constitutions de la France'', Paris, PUF, 2004.
*''Les constitutions de la France'', Paris, PUF, 2004.


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== Voir aussi ==
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Maurice Duverger
Fonctions
Député européen
3e législature du Parlement européen
Italie
Parti démocrate de la gauche
-
Directeur
Institut d'études politiques de Bordeaux
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Maurice Louis Georges DuvergerVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Distinctions

Maurice Duverger, né le à Angoulême et mort le [1] à Paris, est un universitaire et juriste français. Professeur agrégé de droit, il fut spécialiste de droit constitutionnel et de sociologie du droit.

Biographie[modifier | modifier le code]

Maurice Duverger naît le [2],[3],[4] à Angoulême[2],[3],[4]. Dès l'âge de quinze ans, il est militant dans des groupes d'extrême droite bordelais. En 1937, il est responsable à Bordeaux de l'Union populaire de la jeunesse française, organisation de jeunesse du Parti populaire français (PPF) et participe à ce titre à différents congrès des jeunesses doriotistes, étant membre de ce parti. Durant l'Occupation, il accepte d'enseigner à l'Institut d'études corporatives et sociales, fondé sous l'égide du maréchal Pétain pour y former les cadres de la Révolution nationale.

Étudiant en droit à Bordeaux, Maurice Duverger est reçu, en , à l'agrégation de droit public après avoir soutenu sa thèse de doctorat sur l'Affectation des immeubles domaniaux aux services publics[2]. Il est successivement professeur à la Faculté de droit de Poitiers en [2], à celle de Bordeaux en [2] — où il est le premier directeur de l'Institut d'études politiques de Bordeaux créé en 1948 — et enfin à celle de Paris (faculté de droit et des sciences économiques) de à [2]. Il est l'un des fondateurs du département de science politique de la Sorbonne (Paris I), en 1969.

Maurice Duverger écrivit dans les numéros de juin et de la Revue du droit public un article intitulé La situation des fonctionnaires depuis la révolution de 1940. Il lui a été reproché, notamment en 1987 par Michel Bergès dans le magazine Actuel, d'avoir, par cette étude juridique, légitimé le statut des juifs[5]. En 1988, il gagne un procès contre le magazine Actuel qui l'accusait d'avoir soutenu les mesures discriminatoires anti-juives. Le doyen Georges Vedel témoigne à l'occasion de ce procès que « loin d'approuver le principe des mesures frappant les fonctionnaires juifs et encore moins d'en favoriser l'application, Maurice Duverger en a proposé une interprétation totalement restrictive de nature à en paralyser l'effet, ce qui, dans les circonstances du moment, constituait la contribution la plus efficace qu'un juriste pût apporter à l'opposition aux textes qu'il commentait »[6].

La Revue du droit public s'inscrit clairement dans l’« effort de restauration nationale » souhaité par le régime de Vichy. Un article titré « A nos lecteurs » et signé par Roger Bonnard, directeur de la revue, ouvre le numéro de juin 1941. Il se félicite de la reparution de celle-ci après « autorisation des autorités occupantes ». Roger Bonnard salue en Pétain « un guide d’une sagesse et d’une maîtrise de pensée incomparable et quasi surhumaine[7] ».

En juin 1941, Duverger fait partie de l' « Équipe » de rédaction de l'hebdomadaire Le Progrès, fondé par le député-maire de Bordeaux Adrien Marquet, ministre de l'intérieur du Maréchal Pétain en 1940 et partisan de la collaboration. Le journal « exprime (...) un collaborationnisme sans faille, un anti-sémitisme sans fard, l'éloge du parti unique et de ses "nouveaux Templiers" (10 août 1941), etc. Aux côtés des officiels de Vichy, les personnalités allemandes y sont interviewées sans complaisance[8] ». Maurice Duverger, sous le nom de Philippe Orgène, signe des articles culturels, politiques et sociaux. L'hebdomadaire cesse de paraître début 1943.

Duverger se défend de cette accusation, évoquant un « pseudonyme collectif » et une collaboration éphémère qui se serait limitée à quelques articles culturels[7].

Après s'être rapproché de la Résistance[réf. nécessaire], il était aussi devenu — après la Libération jusqu'aux années 1980 — un éditorialiste écouté au journal Le Monde, dont il fut un des conseillers politiques. Ses articles sont alors aussi publiés dans El País, le Corriere della Sera, Sud-Ouest[2], l'Express[2] et le Nouvel Observateur[2].

Fervent communiste et admirateur de l'Union Soviétique, il écrit dans la foulée du Rapport secret de Khrouchtchev dévoilé en 1956, que Staline n'avait été ni meilleur ni pire que les tyrans qui l'avaient précédé, et que « le parti unique russe apparaît comme un organisme vivant dont les cellules se renouvellent perpétuellement. La crainte des purges maintient les militants en haleine, réveille constamment leur zèle »[9]. De 1989 à 1994, il siège au Parlement européen comme élu indépendant de la liste du Parti communiste italien.

Maurice Duverger est l'un des fondateurs de l'Association française de science politique et de la Revue française de science politique. Il a ainsi participé à la prise d'autonomie de la science politique proprement dite par rapport au droit public dans les années 1970.

Maurice Duverger a été maintes fois consulté par les autorités politiques et les présidents de nombreux pays, en premier lieu ceux des nouveaux États indépendants d'Afrique noire issus de la décolonisation, aux fins de conseils juridiques et de rédactions constitutionnelles[10].

Maurice Duverger meurt dans la nuit du au à Paris, à l'âge de 97 ans ans[11].

Ses doctrines de droit public[modifier | modifier le code]

Il est l’auteur de très nombreux ouvrages de droit constitutionnel et de science politique.

Les partis politiques[modifier | modifier le code]

Dans un livre devenu classique, Les Partis politiques, il a démontré qu'un mode de scrutin proportionnel (de type italien ou Quatrième République) tendait à la multiplication des partis tandis qu'un mode de scrutin majoritaire à un tour (de type britannique ou américain) tendait au bipartisme. Il met en avant la distinction entre les partis de cadres et les partis de masses.

Duverger est également l'auteur de l'expression quadrille bipolaire[12], qui a caractérisé l'essentiel de la Cinquième République : les fonctions exécutives étaient partagées par quatre partis réunis en deux pôles : le PS et le PCF d'une part, le RPR et l'UDF d'autre part.

La nouvelle séparation des pouvoirs[modifier | modifier le code]

Selon Duverger, « la séparation des pouvoirs revêt deux formes principales dans les démocraties occidentales, suivant les modes de relations entre le Parlement et le gouvernement : le régime parlementaire et le régime présidentiel […]. Mais ces dénominations se fondent trop exclusivement sur les rapports juridiques entre Parlement et gouvernement : elles ignorent trop les réalités politiques et notamment le rôle des partis. »

Ainsi, quand la majorité du parlement sera la même que celle du gouvernement, le parlement pourra être un simple instrument de la politique du gouvernement ; parler de la séparation des pouvoirs entre parlement et gouvernement dans ce contexte devient absurde.

Selon lui, la véritable séparation, ou articulation, se fait entre la majorité et la minorité (qu'elles soient issues de coalitions ou non).

Ainsi, à l'intérieur de chaque institution (nationales comme le gouvernement ou le parlement, ou locales, comme un conseil municipal), le parti politique (ou la coalition de partis) qui a la majorité fait passer ses décisions, tandis que la minorité tente de les bloquer. Les partis politiques ont une action transcendante ou verticale, c'est-à-dire qu'ils appliquent une même politique à tous les échelons.

La théorie du régime semi-présidentiel[modifier | modifier le code]

Maurice Duverger est aussi à l'origine du concept de régime semi-présidentiel regroupant les régimes mixtes empruntant certaines caractéristiques aux régimes parlementaires et aux régimes présidentiels. Les régimes semi-présidentiels seraient alors ceux de l'Allemagne de Weimar de 1919 à 1933, de la Finlande, de la France (Ve République), de l'Islande, de l'Irlande, de l'Autriche, du Portugal et de la plupart des pays européens sortis du communisme dans les années 1990. La pertinence de cette notion regroupant des pays aux pratiques politiques parfois contradictoires fut alors critiquée par d'autres constitutionnalistes comme Jean Gicquel, Jean-Louis Quermonne ou encore Olivier Duhamel.

Il est surprenant de voir que Maurice Duverger, au lieu de proposer une nouvelle classification tenant compte de la séparation des pouvoirs entre majorité et minorité, a préféré plutôt conserver la séparation classique entre régimes présidentiels et régimes parlementaires, en y ajoutant une troisième catégorie.

L'avènement obligatoire du socialisme démocratique[modifier | modifier le code]

Dans son ouvrage Introduction à la politique, Duverger formule une hypothèse[13] : l'avènement du socialisme démocratique. Au moment où il écrit, le monde se trouve dans un contexte de guerre froide ; il y a alors les deux systèmes opposés, celui de l'Est, communiste autoritaire, et celui de l'Ouest, démocratique et libéral. Duverger prédit que les deux systèmes vont se rejoindre, celui de l'Ouest en se socialisant, et celui de l'Est en se libéralisant. Les deux seraient alors, après une évolution sans doute longue, en passe d'être marqués par le socialisme démocratique. Cela ne se ferait pas sans heurts, ni sans obstacles, ni sans régressions temporaires, sans doute. Mais fatalement, du fait des mouvements populaires, ce système adviendra. Il admet que des divergences pourront demeurer entre les deux blocs ; mais il y aura, selon lui, un rapprochement. Il soutient que le Tiers-monde, après les deux blocs, ira dans le même mouvement vers ce système, socialiste et démocratique. Il suppose qu'en optant pour le communisme, les pays du Tiers-monde auront plus tôt fait d'arriver au socialisme démocratique qu'en optant d'abord pour le capitalisme. Il pense que l'on ne pourra pas arriver au socialisme démocratique sans passer préalablement par une de ces voies : communisme ou capitalisme. Il juge que, par son efficacité, le socialisme se démarque des deux autres systèmes ; il permet une planification globale bien plus enviable que l'économie de marché, marquée par « l'absence d'organisation » et du fait que le capitalisme est marqué par « l'impossibilité de construire une véritable communauté humaine [avec ce système anti-social] » ; et la démocratisation du communisme est irrémédiable du fait de « l'évolution économique et technique ». Il pense, d'ailleurs, que si le capitalisme reste en place encore un temps, ce n'est pas parce qu'on considère qu'il est légitime, mais parce que le système communiste observé, stalinien, est pire encore que lui. Si un jour l'Est est marqué par le socialisme démocratique, il n'y aura plus aucun attachement au capitalisme à l'Ouest. Duverger envisage aussi que le socialisme démocratique puisse advenir à l'Ouest avant de le faire à l'Est.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Docteur honoris causa[modifier | modifier le code]

Maurice Duverger est docteur honoris causa de plusieurs universités, dont :

Publications principales[modifier | modifier le code]

  • La situation des fonctionnaires depuis la Révolution de 1940, Paris, LGDJ, 1941.
  • Les partis politiques, Paris, Armand Colin, 1951.
  • La participation des femmes à la vie politique, Paris, UNESCO, 1955.
  • Demain La République, Paris, René Julliard, 1958.
  • Méthodes de la science politique, Paris, PUF, 1959.
  • La VIe République et le régime présidentiel, Paris, Fayard, 1961.
  • Les institutions françaises, Paris, PUF, 1962.
  • Constitutions et documents politiques, Paris, PUF, 1964, 3e édition.
  • Introduction à la politique (1964)
  • Sociologie la politique, publié aux Presses universitaires de France dans la collection Thémis (Paris, 1966) dirigée par Maurice Duverger, réédité dans les années 1980 dans la même collection sous le titre Sociologie de la politique, (ISBN 9782130423980).
  • Institutions politiques et droit constitutionnel (I. Les grands systèmes politiques et II. Le système politique français), Paris, Thémis, 1970.
  • La Monarchie républicaine, ou comment les démocraties se donnent des rois (1974)
  • Lettre ouverte aux socialistes Éditions Albin Michel, 1976 (ISBN 2226003266) (BNF 34578046)
  • Échec au roi, Paris, Albin Michel, 1977.
  • Dictatures et légitimité, Paris, PUF, 1982.
  • Maurice Duverger (dir.) et Jean-François Sirinelli (dir.), Histoire générale des systèmes politiques, 4 tomes ; tome 1 : Jean Tulard (dir.), Les empires occidentaux, de Rome à Berlin, Paris, PUF, 1997 ; tome 2 : Yves-Marie Bercé (dir.), Les monarchies, Paris, PUF, 1997 ; tome 3 : Éric Bournazel (dir.) et Jean-Pierre Poly (dir.), Les féodalités, Paris, PUF, 1998 ; tome 4 : Serge Berstein (dir.), La démocratie libérale, Paris, PUF, 1998.
  • Les constitutions de la France, Paris, PUF, 2004.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bertrand Le Gendre, « Maurice Duverger, professeur de droit et de sciences politiques, journaliste et éditeur », Le Monde, 22 décembre 2014 .
  2. a b c d e f g h i j et k Le Gendre 2014.
  3. a et b Hoffmann-Martinot 2015, p. 390, col. 2.
  4. a et b Seiler 2017.
  5. Michel Bergès, Démystifier Maurice Duverger, alias « Philippe Orgène » : le devoir des historiens du politique, 2015, [en ligne sur le site de l'UQAC] .
  6. « Le procès de Maurice Duverger contre "Actuel" Compléments... », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  7. a et b Bertrand Le Gendre, « Duverger, un jeune juriste sous l’Occupation », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  8. Pascal Ory, Les collabos - l'Histoire, Paris, Arthème-Fayard/Pluriel, , 401 p. (ISBN 978-2-01-279549-5), Petits tas de secrets de l'occupation.
  9. Raymond Aron, Mémoires, Robert Laffont (Bouquins), 2003, p. 466.
  10. « Mort de Maurice Duverger, le "pape" de la science politique française », sur lemonde.fr, .
  11. « Maurice Duverger est mort à 97 ans », sur lepoint.fr, .
  12. Maurice Duverger, Le système politique français, 21e édition, Presses Universitaires de France, collection Thémis, 1996, (ISBN 9782130474142).
  13. Maurice Duverger, Introduction à la politique, Idées/Gallimard, , chapitre "Vers le socialisme" (p. 363-380).
  14. a b c d e f g h et i Colas et Émeri 1987a, p. 767.
  15. Mayer et Déloye 2014.
  16. Décret du 31 décembre 1994 portant élévation à la dignité de grand'croix et de grand officier.
  17. a b c d e f g h et i Hoffmann-Martinot 2015, p. 391, col. 1.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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