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=== Après 1961 ===
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En 1961, Felfe fut démasqué en tant qu'espion du ''KGB'' et arrêté le {{date|6|novembre|1961}}<ref>[http://www.berlinonline.de/berliner-zeitung/archiv/.bin/dump.fcgi/2000/0108/magazin/0001/ Für die Sicherheit Israels kooperieren wir sogar mit dem Teufel : Textarchiv : Berliner Zeitung Archiv<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>. 94 informateurs de l'organisation Gehlen furent donnés par Felfe au KGB, avec leurs codes et moyens de communication.
En 1961, Felfe fut démasqué en tant qu'espion du KGB et arrêté le {{date|6|novembre|1961}}<ref>[http://www.berlinonline.de/berliner-zeitung/archiv/.bin/dump.fcgi/2000/0108/magazin/0001/ Für die Sicherheit Israels kooperieren wir sogar mit dem Teufel : Textarchiv : Berliner Zeitung Archiv<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>. 94 informateurs de l'organisation Gehlen furent donnés par Felfe au KGB, avec leurs codes et moyens de communication.


Bien que le renseignement militaire américain [[Counter Intelligence Corps|''CIC'']] (qui, contrairement à la ''CIA'', était relativement sceptique envers certains anciens ''SS'' au service de [[Reinhard Gehlen|Gehlen]]) l'ait placé dès 1953 sur une liste d'éventuels transfuges<ref>Mary Reese "''Organisation Gehlen'''', Rororo 1992.</ref>, c'est un transfuge soviétique qui a conduit la ''CIA'' sur la bonne voie. Selon Piekalkiewicz, ce serait le transfuge [[Anatoli Golitsyne]] qui, en octobre 1961, aurait délivré les principales informations à la ''CIA'' (sans citer de noms), selon une autre version (Höhne) ce serait un transfuge important du ''MfS'' nommé Männel.
Bien que le renseignement militaire américain [[Counter Intelligence Corps|CIC]] (qui, contrairement à la CIA, était relativement sceptique envers certains anciens SS au service de [[Reinhard Gehlen|Gehlen]]) l'ait placé dès 1953 sur une liste d'éventuels transfuges<ref>Mary Reese "Organisation Gehlen'', Rororo 1992.</ref>, c'est un transfuge soviétique qui a conduit la CIA sur la bonne voie. Selon Piekalkiewicz, ce serait le transfuge [[Anatoli Golitsyne]] qui, en octobre 1961, aurait délivré les principales informations à la ''CIA'' (sans citer de noms), selon une autre version (Höhne) ce serait un transfuge important du MfS nommé Männel.


Le train de vie de Felfe avait cependant attiré les soupçons de la ''CIA'' et même du [[Service fédéral de renseignement|''BND'']] au milieu des années 1950, mais Felfe bénéficiait toujours de la protection de Gehlen. Felfe fut mis sur écoutes téléphoniques et un appel de son contact {{Lien|fr=Hans Clemens|lang=en|trad=Hans Clemens|texte=Hans Clemens}}, qui faisait aussi partie du ''BND'', le trahit. Cet appel recommandait d'accueillir Felfe (« message chiffré de Fritz », Fritz étant le nom de son officier de contact), mais les éléments de preuve nécessaires à une arrestation n'ont été réunis que vers la fin de l'année 1960.
Le train de vie de Felfe avait cependant attiré les soupçons de la CIA et même du [[Service fédéral de renseignement|BND]] au milieu des années 1950, mais Felfe bénéficiait toujours de la protection de Gehlen. Felfe fut mis sur écoutes téléphoniques et un appel de son contact {{Lien|fr=Hans Clemens|lang=en|trad=Hans Clemens|texte=Hans Clemens}}, qui faisait aussi partie du BND, le trahit. Cet appel recommandait d'accueillir Felfe (« message chiffré de Fritz », Fritz étant le nom de son officier de contact), mais les éléments de preuve nécessaires à une arrestation n'ont été réunis que vers la fin de l'année 1960.


Felfe est condamné en 1963 à quatorze ans de prison (Clemens écope de dix ans). Il retrouve la liberté en [[1969]] à l'occasion d'un échange contre 21 prisonniers politiques est-allemands, probables agents secrets.
Felfe est condamné en 1963 à quatorze ans de prison (Clemens écope de dix ans). Il retrouve la liberté en [[1969]] à l'occasion d'un échange contre 21 prisonniers politiques est-allemands, probables agents secrets.


En mars 2008 le [[Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie|''FSB'']], qui a succédé au ''KGB'', l'a félicité pour son {{90e}} anniversaire<ref>Horst Bacia, ''[[Frankfurter Allgemeine Zeitung]]'', 27 mars 2008, un article qui s'inspire du journal russe [[RIA Novosti]]</ref>.
En mars 2008, le [[Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie|FSB]], qui a succédé au KGB, l'a félicité pour son {{90e}} anniversaire<ref>Horst Bacia, ''[[Frankfurter Allgemeine Zeitung]]'', 27 mars 2008, un article qui s'inspire du journal russe [[RIA Novosti]]</ref>.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==

Version du 5 juillet 2016 à 20:44

Heinz Felfe ( à Dresde, Allemagne - à Moscou) était un ancien Obersturmführer SS[1], qui après la Seconde Guerre mondiale, a travaillé pour le service de renseignement ouest-allemand, avant d'être démasqué comme espion soviétique puis arrêté.

Biographie

Felfe était mécanicien de précision. En 1931, il adhère aux Jeunesses hitlériennes et en 1936 s'engage dans la SS. En 1939, il devient garde du corps pour des dignitaires du parti nazi au sein du Reichssicherheitshauptamt (RSHA). C'est là qu'il est formé comme agent secret.

En 1943, il entre dans le SD', service de sécurité de la SS et devient en août 1943, chef d'unité en Suisse, affecté au bureau de l'Amt VI du RSHA (SD-Ausland, soit les renseignements extérieurs). Il y est chargé, entre autres, de changer des fausses livres sterling. En 1944, il est promu Obersturmführer et muté aux Pays-Bas.

Après 1945

Capturé par les Canadiens aux Pays-Bas, Felfe était prisonnier de guerre britannique jusqu'en 1946. En octobre 1946, il fut libéré afin de travailler pour le MI6 à Münster ainsi qu'au 6e Bureau régional de renseignement à Cologne. Il a rapporté des informations, entre autres, sur les activités communistes à l'université de Cologne[2], mais il est lâché au bout de deux ans par les Anglais qui le soupçonnaient d'être un agent double. Ensuite, il participe à Bonn, au ministère fédéral des relations interallemandes d'Allemagne de l'Ouest, aux interrogatoires de policiers est-allemands échappés de la République démocratique allemande. Au printemps 1950, il est recruté par le KGB (son pseudonyme était « Paul »), et, l'année suivante, travaille pour l'organisation Gehlen, ancêtre du BND allemand.

Ayant transmis quantité d'informations sur l'organisation Gehlen au KGB, il fut promu en 1955 responsable du contre-espionnage contre les Soviétiques, répétant l'exploit de Kim Philby au MI6. En juillet 1959, un rapport de la CIA s'inquiète de son train de vie élevé.

Après 1961

En 1961, Felfe fut démasqué en tant qu'espion du KGB et arrêté le [3]. 94 informateurs de l'organisation Gehlen furent donnés par Felfe au KGB, avec leurs codes et moyens de communication.

Bien que le renseignement militaire américain CIC (qui, contrairement à la CIA, était relativement sceptique envers certains anciens SS au service de Gehlen) l'ait placé dès 1953 sur une liste d'éventuels transfuges[4], c'est un transfuge soviétique qui a conduit la CIA sur la bonne voie. Selon Piekalkiewicz, ce serait le transfuge Anatoli Golitsyne qui, en octobre 1961, aurait délivré les principales informations à la CIA (sans citer de noms), selon une autre version (Höhne) ce serait un transfuge important du MfS nommé Männel.

Le train de vie de Felfe avait cependant attiré les soupçons de la CIA et même du BND au milieu des années 1950, mais Felfe bénéficiait toujours de la protection de Gehlen. Felfe fut mis sur écoutes téléphoniques et un appel de son contact Hans Clemens (en), qui faisait aussi partie du BND, le trahit. Cet appel recommandait d'accueillir Felfe (« message chiffré de Fritz », Fritz étant le nom de son officier de contact), mais les éléments de preuve nécessaires à une arrestation n'ont été réunis que vers la fin de l'année 1960.

Felfe est condamné en 1963 à quatorze ans de prison (Clemens écope de dix ans). Il retrouve la liberté en 1969 à l'occasion d'un échange contre 21 prisonniers politiques est-allemands, probables agents secrets.

En mars 2008, le FSB, qui a succédé au KGB, l'a félicité pour son 90e anniversaire[5].

Bibliographie

  • (de) Heinz Felfe, Im Dienst des Gegners: 10 Jahre Moskaus Mann im BND, Rasch und Röhring Verlag, Hamburg/Zürich 1986, (ISBN 3-89136-059-2) (ses souvenirs et ses justifications).
  • (en) Mary Ellen Reese, General Reinhard Gehlen- the CIA connection, Fairfax 1990.
  • (de) Catalogue de l'exposition Streng geheim (« Top secret »), 2000 (musée de la communication, Berlin).
  • (de) Andrew Gordiewsky, KGB, Bertelsmann 1990, pages 527 et 583.
  • (de) Piekalkiewicz Weltgeschichte der Spionage (« Histoire mondiale de l'espionnage »), Weltbild 1990, page 464.
  • (de) Heinz Höhne Krieg im Dunkel (« Guerre dans l'obscurité »), 1985, page 584 et suivantes.

Liens externes

Dans les médias

  • Émission « Rendez-vous avec X » de Patrick Pesnot, France Inter samedi 30/1/2010. « Heinz Felfe le Philby allemand - On l’appelait, non sans une certaine crainte, le « général gris » ! Car l’homme faisait peur, même si, une fois de plus, la légende a eu raison de la réalité (…) »

Source

Références

  1. Untersturmbannführer d'après Bacia, FAZ, 7 mars 2008.
  2. Piekalkiewicz Weltgeschichte der Spionage
  3. Für die Sicherheit Israels kooperieren wir sogar mit dem Teufel : Textarchiv : Berliner Zeitung Archiv
  4. Mary Reese "Organisation Gehlen, Rororo 1992.
  5. Horst Bacia, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 27 mars 2008, un article qui s'inspire du journal russe RIA Novosti