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[[Fichier:Italy - Plebiscite 1866.svg|vignette|Le territoire cédé (bleu foncé) à la [[Second Empire|France]] par l'[[Empire d'Autriche|Autriche]] (vert) par les termes du traité, qui sera incorporé à l'[[Royaume d'Italie (1861-1946)|Italie]] suite à un plebiscite.]]

Le '''traité de Vienne''' du {{date|3|octobre|1866}} est signé par l'[[Royaume d'Italie (1861-1946)|Italie]] et l'[[Empire d'Autriche|Autriche]] et met fin à la [[troisième guerre d'Indépendance italienne]].
Le '''traité de Vienne''' du {{date|3|octobre|1866}} est signé par l'[[Royaume d'Italie (1861-1946)|Italie]] et l'[[Empire d'Autriche|Autriche]] et met fin à la [[troisième guerre d'Indépendance italienne]].


Le traité est signé par le général italien [[Luigi Federico Menabrea]] et son homologue autrichien [[Emmanuel Félix de Wimpffen]], et entérine les termes de l'[[Armistice de Cormons]] du {{date|12|août|1866}}. La [[Vénétie]] est cédée par l'Autriche à la France, qui la rétrocède à l'Italie après le consentement de la population au travers d'un [[plébiscite]], l'Autriche ayant refusé de remettre directement la Vénétie à l'Italie parce qu'elle estime avoir vaincu : c'est sa [[Guerre austro-prussienne|défaite face à la Prusse]] qui la conduit à mettre fin à la guerre. Cela représentait la réunification de l'ancien [[royaume de Lombardie-Vénétie]], puisque la moitié [[Lombardie|lombarde]] avait déjà été cédée au royaume de Sardaigne par le [[traité de Zurich]] de 1859. Le traité a obligé le gouvernement autrichien à reconnaître la souveraineté du nouveau royaume italien. Ceci, couplé à la défaite face à la [[Empire allemand|Prusse]], a fait apparaître le déclin de la monarchie des Habsbourg en tant que puissance dominante et l'émergence de l'Italie en tant que grande puissance de l'Europe.
Le traité est signé par le général italien [[Luigi Federico Menabrea]] et son homologue autrichien [[Emmanuel Félix de Wimpffen]], et entérine les termes de l'[[Armistice de Cormons]] du {{date|12|août|1866}}. La [[Vénétie]] est cédée par l'Autriche à la France, qui la rétrocède à l'Italie après le consentement de la population au travers d'un [[plébiscite]], l'Autriche ayant refusé de remettre directement la Vénétie à l'Italie parce qu'elle estime avoir vaincu : c'est sa [[Guerre austro-prussienne|défaite face à la Prusse]] qui la conduit à mettre fin à la guerre. Cela représentait la réunification de l'ancien [[royaume de Lombardie-Vénétie]], puisque la moitié [[Lombardie|lombarde]] avait déjà été cédée au royaume de Sardaigne par le [[traité de Zurich]] de 1859. Le traité a obligé le gouvernement autrichien à reconnaître la souveraineté du nouveau royaume italien. Ceci, couplé à la défaite face à la [[Empire allemand|Prusse]], a fait apparaître le déclin de la monarchie des Habsbourg en tant que puissance dominante et l'émergence de l'Italie en tant que grande puissance de l'Europe.

== Contexte ==
[[Fichier:Third War of Independence - Garibaldi organising troops during the Battle of Bezzecca.jpg|vignette|[[Giuseppe Garibaldi]] menant les troupes italiennes à la [[bataille de Bezzecca]] dans le [[Province autonome de Trente|Trentin]].]]

Depuis 1848, les sociétés nationalistes italiennes et le [[Royaume de Piémont-Sardaigne]] essayaient d'unifier les États italiens post-napoléoniens en une seule nation italienne. Le principal obstacle à l'unification italienne était la monarchie des Habsbourg, qui contrôlait directement ou indirectement une grande partie de l'Italie et faisait son possible pour maintenir l'Italie divisée<ref>{{Ouvrage||prénom1=G. F.-H.|nom1=Berkeley|titre = Italy in the Making 1815 to 1846|éditeur=Cambridge University Press|année=1932}}</ref>. Pour vaincre la puissance militaire autrichienne, le Piémont (puis l'Italie à partir de 1861) devait compter sur l'intervention étrangère d'autres nations européennes pour vaincre l'Autriche. A cet effet, le Premier ministre piémontais, [[Camillo Cavour]], noua une alliance avec la France, acceptant de remettre les provinces francophones de [[Savoie]] et de [[Nice]] à la France en échange d'un soutien militaire contre l'Autriche. Ce soutien serait vital pour le succès italien dans la Seconde Guerre d'unification italienne, qui conduisit les Autrichiens à céder la Lombardie au Piémont.

À la mi-juin 1866, la guerre éclata entre l'Autriche et la Prusse à propos de l'administration du [[Duché de Schleswig|Schleswig]] et du [[Duché de Holstein|Holstein]] et de l'avenir de la [[Confédération allemande]]. L'Italie a profité de la situation en se rangeant du côté de la Prusse dans le conflit, déclarant la guerre à l'Autriche le {{date|20|juin|1866}}. Le gouvernement italien espérait que la campagne austro-prussienne en cours permettrait à ses armées de flanquer les forces autrichiennes, s'emparant de [[Venise]], du [[Frioul]], du [[Province autonome de Trente|Trentin]] et de [[Trieste]] avec peu de difficultés. Les forces autrichiennes ont vaincu l'armée italienne à la [[Bataille de Custoza (1866)|bataille de Custozza]] et la marine italienne à la [[Bataille de Lissa (1866)|bataille de Lissa]]; cependant, entre-temps, les volontaires de [[Giuseppe Garibaldi]] avaient avancé en direction de [[Trente]] lors de l'invasion du Trentin, remportant le bataille de Bezzecca. Plus tard, les Habsbourg ont été contraints de chercher un armistice avec l'Italie en raison de l'effondrement de leurs armées du nord suite à la décisive [[bataille de Sadowa]] et à la rapide avance prussienne en Bohême et vers Vienne. Le 12 août, un armistice est signé par l'Autriche et l'Italie à Cormons mettant fin aux combats.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* {{Ouvrage|prénom1=Geoffrey|nom1=Wawro|titre=The Austro-Prussian War: Austria's war with Prussia and Italy in 1866|éditeur=Cambridge University Press|année=1997|isbn=978-0-521-62951-5|id=wawro}}
* {{Ouvrage|prénom1=Geoffrey|nom1=Wawro|titre=The Austro-Prussian War: Austria's war with Prussia and Italy in 1866|éditeur=Cambridge University Press|année=1997|isbn=978-0-521-62951-5|id=wawro}}

== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
*[[ Armistice de Cormons]]
*[[Armistice de Cormons]]
*[[Risorgimento]]
*[[Risorgimento]]
*[[Guerres d'indépendance italiennes]]
*[[Guerres d'indépendance italiennes]]

== Notes et références ==
{{références}}


{{Portail|droit|XIXe siècle|Risorgimento|Autriche|Italie|relations internationales|armée italienne|paix}}
{{Portail|droit|XIXe siècle|Risorgimento|Autriche|Italie|relations internationales|armée italienne|paix}}

Version du 3 octobre 2020 à 13:53

Le territoire cédé (bleu foncé) à la France par l'Autriche (vert) par les termes du traité, qui sera incorporé à l'Italie suite à un plebiscite.

Le traité de Vienne du est signé par l'Italie et l'Autriche et met fin à la troisième guerre d'Indépendance italienne.

Le traité est signé par le général italien Luigi Federico Menabrea et son homologue autrichien Emmanuel Félix de Wimpffen, et entérine les termes de l'Armistice de Cormons du . La Vénétie est cédée par l'Autriche à la France, qui la rétrocède à l'Italie après le consentement de la population au travers d'un plébiscite, l'Autriche ayant refusé de remettre directement la Vénétie à l'Italie parce qu'elle estime avoir vaincu : c'est sa défaite face à la Prusse qui la conduit à mettre fin à la guerre. Cela représentait la réunification de l'ancien royaume de Lombardie-Vénétie, puisque la moitié lombarde avait déjà été cédée au royaume de Sardaigne par le traité de Zurich de 1859. Le traité a obligé le gouvernement autrichien à reconnaître la souveraineté du nouveau royaume italien. Ceci, couplé à la défaite face à la Prusse, a fait apparaître le déclin de la monarchie des Habsbourg en tant que puissance dominante et l'émergence de l'Italie en tant que grande puissance de l'Europe.

Contexte

Giuseppe Garibaldi menant les troupes italiennes à la bataille de Bezzecca dans le Trentin.

Depuis 1848, les sociétés nationalistes italiennes et le Royaume de Piémont-Sardaigne essayaient d'unifier les États italiens post-napoléoniens en une seule nation italienne. Le principal obstacle à l'unification italienne était la monarchie des Habsbourg, qui contrôlait directement ou indirectement une grande partie de l'Italie et faisait son possible pour maintenir l'Italie divisée[1]. Pour vaincre la puissance militaire autrichienne, le Piémont (puis l'Italie à partir de 1861) devait compter sur l'intervention étrangère d'autres nations européennes pour vaincre l'Autriche. A cet effet, le Premier ministre piémontais, Camillo Cavour, noua une alliance avec la France, acceptant de remettre les provinces francophones de Savoie et de Nice à la France en échange d'un soutien militaire contre l'Autriche. Ce soutien serait vital pour le succès italien dans la Seconde Guerre d'unification italienne, qui conduisit les Autrichiens à céder la Lombardie au Piémont.

À la mi-juin 1866, la guerre éclata entre l'Autriche et la Prusse à propos de l'administration du Schleswig et du Holstein et de l'avenir de la Confédération allemande. L'Italie a profité de la situation en se rangeant du côté de la Prusse dans le conflit, déclarant la guerre à l'Autriche le . Le gouvernement italien espérait que la campagne austro-prussienne en cours permettrait à ses armées de flanquer les forces autrichiennes, s'emparant de Venise, du Frioul, du Trentin et de Trieste avec peu de difficultés. Les forces autrichiennes ont vaincu l'armée italienne à la bataille de Custozza et la marine italienne à la bataille de Lissa; cependant, entre-temps, les volontaires de Giuseppe Garibaldi avaient avancé en direction de Trente lors de l'invasion du Trentin, remportant le bataille de Bezzecca. Plus tard, les Habsbourg ont été contraints de chercher un armistice avec l'Italie en raison de l'effondrement de leurs armées du nord suite à la décisive bataille de Sadowa et à la rapide avance prussienne en Bohême et vers Vienne. Le 12 août, un armistice est signé par l'Autriche et l'Italie à Cormons mettant fin aux combats.

Bibliographie

  • Geoffrey Wawro, The Austro-Prussian War: Austria's war with Prussia and Italy in 1866, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-62951-5)

Voir aussi

Notes et références

  1. G. F.-H. Berkeley, Italy in the Making 1815 to 1846, Cambridge University Press,