Aller au contenu

« Acte de Québec » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
SophieImbeault (discuter | contributions)
Correction de coquilles.
Balises : Nowiki dans un article Éditeur visuel
SophieImbeault (discuter | contributions)
Ajout d'information
Balises : Nowiki dans un article Éditeur visuel
Ligne 28 : Ligne 28 :
| suivant = [[Acte constitutionnel]]
| suivant = [[Acte constitutionnel]]
}}
}}
L’'''Acte de Québec''' (en [[anglais]] : ''Quebec Act'') est la deuxième loi parlementaire constitutive de l’administration britannique au [[Canada]] après la [[Proclamation royale de 1763]], qui est révoquée par le fait même, mais la première votée par le Parlement de Londres. Essentiellement, la loi agrandie le territoire de la Province de Québec, permet l'usage des lois civiles françaises, établit un Conseil législatif, reconnaît le libre exercice de la religion catholique et remplace le [[serment du Test]] par un serment au roi. Ayant reçu la [[sanction royale]] le {{date|22 juin 1774}}, l’Acte de Québec est généralement bien accueillie par les Canadiens, à l'exception de marchands britanniques, déçus de l'absence d'une assemblée législative. Les colonies du sud sont également outrés de constater autant de tolérance envers des papistes. Un mouvement de réformes traverse les années 1780 autour de la question d'une assemblée. L'Acte de Québec est abrogé pour être remplacé par l'[[Acte constitutionnel]] en 1791.
L’'''Acte de Québec''' (en [[anglais]] : ''Quebec Act'') est la deuxième loi parlementaire constitutive de l’administration britannique au [[Canada]] après la [[Proclamation royale de 1763]], qui est révoquée par le fait même, mais la première votée par le Parlement de Londres. Essentiellement, la loi agrandie le territoire de la Province de Québec, permet l'usage des lois civiles françaises, établit un Conseil législatif, reconnaît le libre exercice de la religion catholique et remplace le [[serment du Test]] par un serment au roi. Ayant reçu la [[sanction royale]] le {{date|22 juin 1774}}, l’Acte de Québec est généralement bien accueillie par les Canadiens, à l'exception de marchands britanniques, déçus de l'absence d'une assemblée législative. Les colonies du sud sont également outrés de constater autant de tolérance envers des papistes. Un mouvement de réformes traverse les années 1780 autour de la question d'une assemblée, que de plus en plus de Canadiens, anglophones comme francophones, réclament. L'Acte de Québec est finalement abrogé pour être remplacé par l'[[Acte constitutionnel]] en 1791.


== Contexte ==
== Contexte ==
Le gouverneur [[James Murray (gouverneur)|James Murray]] a rapidement adapté son administration à la réalité canadienne plutôt que d'imposer rigoureusement les lois britanniques à une population largement catholique. Le gouverneur permet ainsi à quelques catholiques d'occuper certaines fonctions, hormis le serment du Test<ref name=":0">{{Lien web |titre=American Revolutions: A Continental History, 1750-1804 |url=http://dx.doi.org/10.1163/2468-1733_shafr_sim020120043 |site=The SHAFR Guide Online |consulté le=2020-11-08}}</ref>. En 1766, Murray est rappelé à la suite de protestations de marchands britanniques installés au Canada. [[Guy Carleton]] le remplace en septembre à titre de lieutenant-gouverneur. Il est officiellement nommé gouverneur le 31 octobre 1768. Cette année-là, il faisait la promotion de : <blockquote>« L'élévation au rang de conseillers de trois ou quatre Canadiens en vue, dont les fonctions consisteraient à peu près à l'honneur de porter ce titre, bien que dans certaines occasions ils pourraient se rendre utiles. [...] En outre, les gentilshommes auraient raison d'espérer que leurs enfants, sans avoir reçu leur éducation en France et sans faire partie du service français, n'en pourraient pas moins supporter leurs familles en servant le roi leur maître, et en exerçant des charges qui les empêcheraient de descendre au niveau du bas peuple par suite des divisions et des subdivisions des terres à chaque génération<ref>Cité dans Sophie Imbeault, ''Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête, 1760-1791'', Québec, Septentrion, 2004, p. 87.</ref>. »</blockquote>[[Fichier:Guy Carleton.jpg|vignette|Guy Carleton a participé à l'élaboration de l'Acte de Québec.]]L'appui des seigneurs lui apparaît essentiel dans la consolidation de l'autorité britannique dans la colonie récemment conquise. Carleton remarque que comme les seigneurs, d'anciens militaires inactifs depuis près de 10 ans, « ne sont liés par aucune charge de confiance ou qui leur rapporte des profits, nous nous abuserions en supposant qu'ils se dévoueraient à la défense d'une nation qui les a dépouillés de leurs honneurs, de leurs privilèges, de leurs revenus et de leurs lois<ref>Cité dans Sophie Imbeault, ''Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête'', ''1760-1791'', Québec, Septentrion, 2004, p. 88.</ref> ».
Le gouverneur [[James Murray (gouverneur)|James Murray]] a rapidement adapté son administration à la réalité canadienne plutôt que d'imposer rigoureusement les lois britanniques à une population largement catholique. Le gouverneur permet ainsi à quelques catholiques d'occuper certaines fonctions, hormis le serment du Test<ref name=":0">{{Lien web |titre=American Revolutions: A Continental History, 1750-1804 |url=http://dx.doi.org/10.1163/2468-1733_shafr_sim020120043 |site=The SHAFR Guide Online |consulté le=2020-11-08}}</ref>. En 1766, Murray est rappelé à la suite de protestations de marchands britanniques installés au Canada. [[Guy Carleton]] le remplace en septembre à titre de lieutenant-gouverneur. Il est officiellement nommé gouverneur le 31 octobre 1768. Cette année-là, il faisait la promotion de : <blockquote>« L'élévation au rang de conseillers de trois ou quatre Canadiens en vue, dont les fonctions consisteraient à peu près à l'honneur de porter ce titre, bien que dans certaines occasions ils pourraient se rendre utiles. [...] En outre, les gentilshommes auraient raison d'espérer que leurs enfants, sans avoir reçu leur éducation en France et sans faire partie du service français, n'en pourraient pas moins supporter leurs familles en servant le roi leur maître, et en exerçant des charges qui les empêcheraient de descendre au niveau du bas peuple par suite des divisions et des subdivisions des terres à chaque génération<ref>Cité dans Sophie Imbeault, ''Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête, 1760-1791'', Québec, Septentrion, 2004, p. 87.</ref>. »</blockquote>[[Fichier:Guy Carleton.jpg|vignette|Guy Carleton a participé à l'élaboration de l'Acte de Québec.]]L'appui des seigneurs lui apparaît essentiel dans la consolidation de l'autorité britannique dans la colonie récemment conquise. Carleton remarque que comme les seigneurs, d'anciens militaires inactifs depuis près de 10 ans, « ne sont liés par aucune charge de confiance ou qui leur rapporte des profits, nous nous abuserions en supposant qu'ils se dévoueraient à la défense d'une nation qui les a dépouillés de leurs honneurs, de leurs privilèges, de leurs revenus et de leurs lois<ref>Cité dans Sophie Imbeault, ''Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête'', ''1760-1791'', Québec, Septentrion, 2004, p. 88.</ref> ».


En 1770, le gouvernement tory de Lord Frederick North mène des enquêtes et prend les choses en main en vue de doter la Province de Québec d'une constitution qui permettrait d'obtenir le « ferme attachement » des Canadiens.
En 1770, le gouvernement tory de Lord Frederick North mène des enquêtes et prend les choses en main en vue de doter la Province de Québec d'une constitution qui permettrait d'obtenir le « ferme attachement » des Canadiens. on avait aussi envisagé d’utiliser davantage les lois et les coutumes françaises, mais on paraissait avoir des opinions différentes sur la question du d’établir une législature.


En 1770, Carleton se rend à Londres pour participer à l'élaboration d'une nouvelle constitution pour la colonie. Il confie la gestion de la colonie Il laissa l’administration à son secrétaire Hector Theophilus Cramahé. Charles-Louis de Lanaudière, qui l'accompagne, écrit à son père dès son arrivée en sol anglais: « Tout ce que je peux vous dire [c'est] qu'on est bien intentionné pour les Canadiens<ref>Cité dans Sophie Imbeault, ''Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête, 1760-1791'', Québec, Septentrion, 2004, p. 95.</ref> ». Une pétition pour le rétablissement des lois et des coutumes françaises et l'abolition du [[serment du Test]] est rédigée.
En 1770, Carleton se rend à Londres pour participer à l'élaboration d'une nouvelle constitution pour la colonie. Il confie la gestion de la colonie Il laissa l’administration à son secrétaire Hector Theophilus Cramahé. Charles-Louis de Lanaudière, qui l'accompagne, écrit à son père dès son arrivée en sol anglais: « Tout ce que je peux vous dire [c'est] qu'on est bien intentionné pour les Canadiens<ref>Cité dans Sophie Imbeault, ''Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête, 1760-1791'', Québec, Septentrion, 2004, p. 95.</ref> ». Une pétition pour le rétablissement des lois et des coutumes françaises et l'abolition du [[serment du Test]] est rédigée.
Ligne 53 : Ligne 53 :
[[Image:The British colonies in North America.jpg|thumb|300px|Carte des colonies britanniques nord-américaines publiée en Angleterre en 1777. En vert (sauf Terre-Neuve et les trois zones au sud), ce qui constitue la ''Province of Quebec'' à partir de 1774.]]
[[Image:The British colonies in North America.jpg|thumb|300px|Carte des colonies britanniques nord-américaines publiée en Angleterre en 1777. En vert (sauf Terre-Neuve et les trois zones au sud), ce qui constitue la ''Province of Quebec'' à partir de 1774.]]


Première constitution de la Province de Québec adoptée par le Parlement, [[George III]] sanctionne l'Acte de Québec le 22 juin 1774. La loi s'intitule ''An Act for making more effectual Provision for the Government of the Province of Quebec in North America''<ref>François-Joseph Cugnet, secrétaire français du gouverneur et traducteur officiel, avait traduit par « Acte qui règle plus solidement le Gouvernement de la province de Québec en l'Amérique septentrionale ». « Acte de Québec (1774) », ''Encyclopédie du parlementarisme québécois'', Assemblée nationale du Québec, <nowiki>https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html</nowiki>.</ref>.
Première constitution de la Province de Québec adoptée par le Parlement, [[George III]] sanctionne l'Acte de Québec le 22 juin 1774. La loi s'intitule ''An Act for making more effectual Provision for the Government of the Province of Quebec in North America''<ref>François-Joseph Cugnet, secrétaire français du gouverneur et traducteur officiel, avait traduit par « Acte qui règle plus solidement le Gouvernement de la province de Québec en l'Amérique septentrionale ». « Acte de Québec (1774) », ''Encyclopédie du parlementarisme québécois'', Assemblée nationale du Québec, <nowiki>https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html</nowiki>. L'Acte de Québec révoque en outre les ordonnances du gouverneur et du Conseil de Québec depuis 1764, tandis qu’il suspend le système judiciaire afin de le réformer.</ref>.


L'Acte de Québec entre ensuite en vigueur le 1<sup>er</sup> mai 1775. Les Canadiens sont rapidement informés de son contenu. L'imprimeur William Brown fait paraître l'Acte de Québec en français et en anglais dans une brochure et le texte est reproduit dans la ''[[Gazette de Québec]]'' dès le 8 décembre 1774<ref>La bibliothèque de l'Université de Montréal conserve un exemplaire de Anno regni Georgii III regis Magnæ Britanniæ, Franciæ et Hiberniæ decimo quarto: au Parlement commencé et tenu à Westminster le dixième jour de mai, l'an de notre Seigneur 1768 et dans la huitième année du règne de notre Souverain Seigneur George Trois par la grace de Dieu, Roi de la Grande Bretagne, de France et d'Irlande, défenseur de la foi, &c. : et depuis ce tems continué par plusieurs prorogations jusqu'au treizième jour de janvier 1774, étant la septième session du treizième Parlement de la Grande Bretagne.</ref>.
L'Acte de Québec entre ensuite en vigueur le 1<sup>er</sup> mai 1775. Les Canadiens sont rapidement informés de son contenu. L'imprimeur William Brown fait paraître l'Acte de Québec en français et en anglais dans une brochure et le texte est reproduit dans la ''[[Gazette de Québec]]'' dès le 8 décembre 1774<ref>La bibliothèque de l'Université de Montréal conserve un exemplaire de Anno regni Georgii III regis Magnæ Britanniæ, Franciæ et Hiberniæ decimo quarto: au Parlement commencé et tenu à Westminster le dixième jour de mai, l'an de notre Seigneur 1768 et dans la huitième année du règne de notre Souverain Seigneur George Trois par la grace de Dieu, Roi de la Grande Bretagne, de France et d'Irlande, défenseur de la foi, &c. : et depuis ce tems continué par plusieurs prorogations jusqu'au treizième jour de janvier 1774, étant la septième session du treizième Parlement de la Grande Bretagne.</ref>.


=== '''Un territoire élargi''' ===
=== '''Un territoire élargi''' ===
L'Acte de Québec agrandit énormément les frontières de la [[Province de Québec (1763-1791)|Province de Québec]], qui comprend désormais, outre la vallée laurentienne, tout le territoire situé au sud de celui appartenant à la Compagnie de la Baie d'Hudson, c'est-à-dire le [[Labrador]], l'[[île d'Anticosti]] et les [[îles de la Madeleine]], jusqu'aux [[Grands Lacs (Amérique du Nord)|Grands Lacs]], incluant leur pourtour. Les frontières sont aussi étendues pour inclure le confluent de [[vallée de l'Ohio|l’Ohio]] et du [[Mississippi (fleuve)|Mississippi]]. À l'ouest, la frontière suit une ligne franc nord jusqu'à la [[Terre de Rupert|Terre de Ruper]]<nowiki/>t. Le nord-ouest du « Territoire des Indiens », issu de la Proclamation royale, revient donc dans la juridiction de la Province de Québec<ref>« Acte de Québec (1774) », ''Encyclopédie du parlementarisme québécois'', Assemblée nationale du Québec, <nowiki>https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html</nowiki>. Dans la commission de Carleton, elle s'étend jusqu'au Mississippi.</ref>.
L'Acte de Québec agrandit énormément les frontières de la [[Province de Québec (1763-1791)|Province de Québec]], qui comprend désormais, outre la vallée laurentienne, tout le territoire situé au sud de celui appartenant à la Compagnie de la Baie d'Hudson, c'est-à-dire le [[Labrador]], l'[[île d'Anticosti]] et les [[îles de la Madeleine]], jusqu'aux [[Grands Lacs (Amérique du Nord)|Grands Lacs]], incluant leur pourtour. Les frontières sont aussi étendues pour inclure le confluent de [[vallée de l'Ohio|l’Ohio]] et du [[Mississippi (fleuve)|Mississippi]]. À l'ouest, la frontière suit une ligne franc nord jusqu'à la [[Terre de Rupert|Terre de Ruper]]<nowiki/>t. Le nord-ouest du « Territoire des Indiens », issu de la Proclamation royale, revient donc dans la juridiction de la Province de Québec<ref>« Acte de Québec (1774) », ''Encyclopédie du parlementarisme québécois'', Assemblée nationale du Québec, <nowiki>https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html</nowiki>. Dans la commission de Carleton, elle s'étend jusqu'au Mississippi.</ref>.


=== '''Les lois civiles françaises sont rétablies et les lois criminelles anglaises,''' '''maintenues''' ===
=== '''Les lois civiles françaises sont rétablies et les lois criminelles anglaises,''' '''maintenues''' ===
L'Acte de Québec confirme l'usage des lois civiles françaises dans l'appareil de justice de la colonie. Cette clarification est nécessaire, car des doutes existaient à savoir si « la loi du Canada » avait été supprimée par la Proclamation royale de 1763 et remplacée par la [[common law]]. Selon l'usage préalablement établi déjà par les gouverneurs Murray et Carleton, tous les sujets canadiens - et même les sujets britanniques de la colonie - « pourront conserver la possession et jouir de leurs propriétés et de leurs biens avec les coutumes et usages qui s'y rattachent et de tous leurs autres droits civils », à l'exception des ordres religieux et des communautés<ref>Cité dans « Acte de Québec (1774) », ''Encyclopédie du parlementarisme québécois'', Assemblée nationale du Québec, <nowiki>https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html</nowiki>.</ref>. En retour, les lois criminelles anglaises demeurent en usage. Ceci implique une reconnaissance du régime seigneurial.
L'Acte de Québec confirme l'usage des lois civiles françaises dans l'appareil de justice de la colonie. Cette clarification est nécessaire, car des doutes existaient à savoir si « la loi du Canada » avait été supprimée par la Proclamation royale de 1763 et remplacée par la [[common law]]. Selon l'usage préalablement établi déjà par les gouverneurs Murray et Carleton, tous les sujets canadiens - et même les sujets britanniques de la colonie - « pourront conserver la possession et jouir de leurs propriétés et de leurs biens avec les coutumes et usages qui s'y rattachent et de tous leurs autres droits civils », à l'exception des ordres religieux et des communautés<ref>Cité dans « Acte de Québec (1774) », ''Encyclopédie du parlementarisme québécois'', Assemblée nationale du Québec, <nowiki>https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html</nowiki>.</ref>. En retour, les lois criminelles anglaises demeurent en usage. Ceci implique une reconnaissance du régime seigneurial.

Sans qu'il soit expressément question du régime seigneurial dans l'Acte de Québec, le recours aux « lois du Canada » cautionne, dans les faits, le régime féodal dans la Province de Québec. Puis, en 1774, Carleton convainc Lord Hillborough de faire disparaître, dans la troisième ébauche un article donnant la possibilité aux seigneurs de modifier leur propriété en franc et commun socage. l'Acte de Québec ne fera que protéger les terres qui avaient déjà été concédées en franc et commun socage.


'''Reconnaissance du français.''' Comme langue de culte ainsi que dans les cours de justice et les affaires civiles.
'''Reconnaissance du français.''' Comme langue de culte ainsi que dans les cours de justice et les affaires civiles.
Ligne 82 : Ligne 84 :


accueilli favorablement par les Canadiens. Carleton affirme que « les sujets canadiens de Sa Majesté sont profondément touchés de la grande bonté que le roi leur a témoignée à l'occasion du dernier acte voté pour réglementer le gouvernement de la province<ref>« Acte de Québec (1774) », ''Encyclopédie du parlementarisme québécois'', Assemblée nationale du Québec, <nowiki>https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html</nowiki>.</ref> ». Pour Lacorne Saint-Luc, nommé conseiller législatif, il s'agit d'une « Chartre précieuse qui assurera la jouissance des Privilèges et de la Religion du peuple de cette province<ref>« Acte de Québec (1774) », ''Encyclopédie du parlementarisme québécois'', Assemblée nationale du Québec, <nowiki>https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html</nowiki>.</ref> ».
accueilli favorablement par les Canadiens. Carleton affirme que « les sujets canadiens de Sa Majesté sont profondément touchés de la grande bonté que le roi leur a témoignée à l'occasion du dernier acte voté pour réglementer le gouvernement de la province<ref>« Acte de Québec (1774) », ''Encyclopédie du parlementarisme québécois'', Assemblée nationale du Québec, <nowiki>https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html</nowiki>.</ref> ». Pour Lacorne Saint-Luc, nommé conseiller législatif, il s'agit d'une « Chartre précieuse qui assurera la jouissance des Privilèges et de la Religion du peuple de cette province<ref>« Acte de Québec (1774) », ''Encyclopédie du parlementarisme québécois'', Assemblée nationale du Québec, <nowiki>https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html</nowiki>.</ref> ».

Lord Dartmouth, secrétaire d’État aux colonies et le Conseil du commerce, Le gouvernement britannique adopte, le 28 décembre 1774, un décret dans lequel figurent les instructions royales pour Carleton<ref>Le Parlement adopte peu de temps après l'Acte du revenu de Québec qui établit « un fonds pour pourvoir aux dépenses de l'administration de la justice et au soutien du gouvernement civil dans la province de Québec ». Pour plus de détails sur cette question, voir « Acte de Québec (1774) », ''Encyclopédie du parlementarisme québécois'', Assemblée nationale du Québec, <nowiki>https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html</nowiki>.</ref>.


=== Les réactions en Angleterre ===
=== Les réactions en Angleterre ===

Version du 13 juillet 2023 à 04:36

Acte de Québec
Description de cette image, également commentée ci-après
Photo de l'acte original[1]
Présentation
Titre (en) An Act for making more effectual Provision for the Government of the Province of Quebec in North America
Référence 14 Geo. III chap. 83
Pays Grande-Bretagne
Territoire d'application Province de Québec
Langue(s) officielle(s) Anglais
Type Loi du Parlement de Grande-Bretagne
Branche Droit constitutionnel
Adoption et entrée en vigueur
Sanction 22 juin 1774
Version en vigueur 1774
Abrogation 1791

Lire en ligne

version anglaise et traduction française

L’Acte de Québec (en anglais : Quebec Act) est la deuxième loi parlementaire constitutive de l’administration britannique au Canada après la Proclamation royale de 1763, qui est révoquée par le fait même, mais la première votée par le Parlement de Londres. Essentiellement, la loi agrandie le territoire de la Province de Québec, permet l'usage des lois civiles françaises, établit un Conseil législatif, reconnaît le libre exercice de la religion catholique et remplace le serment du Test par un serment au roi. Ayant reçu la sanction royale le , l’Acte de Québec est généralement bien accueillie par les Canadiens, à l'exception de marchands britanniques, déçus de l'absence d'une assemblée législative. Les colonies du sud sont également outrés de constater autant de tolérance envers des papistes. Un mouvement de réformes traverse les années 1780 autour de la question d'une assemblée, que de plus en plus de Canadiens, anglophones comme francophones, réclament. L'Acte de Québec est finalement abrogé pour être remplacé par l'Acte constitutionnel en 1791.

Contexte

Le gouverneur James Murray a rapidement adapté son administration à la réalité canadienne plutôt que d'imposer rigoureusement les lois britanniques à une population largement catholique. Le gouverneur permet ainsi à quelques catholiques d'occuper certaines fonctions, hormis le serment du Test[2]. En 1766, Murray est rappelé à la suite de protestations de marchands britanniques installés au Canada. Guy Carleton le remplace en septembre à titre de lieutenant-gouverneur. Il est officiellement nommé gouverneur le 31 octobre 1768. Cette année-là, il faisait la promotion de :

« L'élévation au rang de conseillers de trois ou quatre Canadiens en vue, dont les fonctions consisteraient à peu près à l'honneur de porter ce titre, bien que dans certaines occasions ils pourraient se rendre utiles. [...] En outre, les gentilshommes auraient raison d'espérer que leurs enfants, sans avoir reçu leur éducation en France et sans faire partie du service français, n'en pourraient pas moins supporter leurs familles en servant le roi leur maître, et en exerçant des charges qui les empêcheraient de descendre au niveau du bas peuple par suite des divisions et des subdivisions des terres à chaque génération[3]. »

Guy Carleton a participé à l'élaboration de l'Acte de Québec.

L'appui des seigneurs lui apparaît essentiel dans la consolidation de l'autorité britannique dans la colonie récemment conquise. Carleton remarque que comme les seigneurs, d'anciens militaires inactifs depuis près de 10 ans, « ne sont liés par aucune charge de confiance ou qui leur rapporte des profits, nous nous abuserions en supposant qu'ils se dévoueraient à la défense d'une nation qui les a dépouillés de leurs honneurs, de leurs privilèges, de leurs revenus et de leurs lois[4] ».

En 1770, le gouvernement tory de Lord Frederick North mène des enquêtes et prend les choses en main en vue de doter la Province de Québec d'une constitution qui permettrait d'obtenir le « ferme attachement » des Canadiens. on avait aussi envisagé d’utiliser davantage les lois et les coutumes françaises, mais on paraissait avoir des opinions différentes sur la question du d’établir une législature.

En 1770, Carleton se rend à Londres pour participer à l'élaboration d'une nouvelle constitution pour la colonie. Il confie la gestion de la colonie Il laissa l’administration à son secrétaire Hector Theophilus Cramahé. Charles-Louis de Lanaudière, qui l'accompagne, écrit à son père dès son arrivée en sol anglais: « Tout ce que je peux vous dire [c'est] qu'on est bien intentionné pour les Canadiens[5] ». Une pétition pour le rétablissement des lois et des coutumes françaises et l'abolition du serment du Test est rédigée.

Le 30 octobre 1773, un comité est formé par quelques Britanniques, présidé par John McCord, pétition pour une chambre d'assemblée. Ils traduisent celles-ci en français et invitent les principaux habitants français à les rencontrer[6].

« Nous composons le comité des habitants anglais dont les idées à ce sujet sont très modérées. Ils désirent une Assemblée, parce qu'ils savent que c'est le seul moyen sûr de concilier les nouveaux sujets avec le gouvernement britannique, de favoriser le développement de la colonie et de garantir aux habitants la paisible possession de leurs droits et de leurs propriétés[7]. »

Encore en décembre 1773 et janvier 1774, une centaine de personnes signent une nouvelle pétition. Cette fois, 7-8 noms de Canadiens, dont celui de Pierre du Calvet. Ils rappellent que dans la Proclamation royale, on précisait que les assemblées seraient convoquées « lorsque les circonstances le permettront[8] ». Ils affirment que le temps est désormais propice.

L'ébauche du projet de loi

Alexander Wedderburn, solliciteur général, et Edward Thurlow, procureur général, remettent des rapports à lord North. Un projet de loi est rédigé afin de remplacer la Proclamation royale[9]. L'avis de Carleton et du juge William Hey sont sollicités. Pour Carleton, les assemblée risquent de « rendre le peuple réfractaire et insolent[10] ». À son avis, « je demande humblement à la grande sagesse des Conseils de Sa Majesté de décider jusqu'à quel point l'esprit d'indépendance de la démocratie est compatible avec un gouvernement subordonné à la monarchie britannique et si les notions irrésistibles d'une telle institution doivent être développées dans les circonstances actuelles au sein d'une population si récemment conquise[11] ». Masères soutient que les Canadiens voudront bientôt cette institution.

Michel Chartier de Lotbinière, brouillé envers Londres sur une question foncière et prenant position contre Carleton à la moindre occasion, s'oppose à son projet et réclame plutôt une Chambre d'assemblée[12]. De plus, il note l'absence d'une aristocratie terrienne comme à la Chambre des Lords. Le Boston Tea Party accélère les décisions. Pour soutenir le zèle du Canada pour le gouvernement britannique, Carleton prend parti pour la restauration du droit civil français et soutient l'Église catholique.

Le solliciteur général Alexander Wedderburn rédige les premières ébauches de l'Acte de Québec en février 1774. D'autres acteurs jouent un rôle clé dans l'élaboration du bill : le secrétaire d'État aux colonies Lord Dartmouth; le gouverneur Carleton; William Hey; Lord Hillsborough, ancien secrétaire d'État aux colonies, et Lord Mansfield (lord chief justice). L'étude du projet de loi en mai et juin à la Chambre des Communes et à la Chambre des Lords. D'autres objections concernent la restauration des lois civiles françaises et l'absence de jugements par jury dans les causes civiles, l'absence de l'habeas corpus, mais c'est surtout la question de la religion catholique qui soulève les passions.

L’affaire Campbell v Hall[13], tranchée en 1774 par Lord Mansfield, a remis en cause l'évincement du droit français dans la province de Québec.

Les 2 et 3 juin, en comité législatif, les députés entendent les opinions du gouverneur Carleton, de l'ex-procureur général de la Province de Québec de 1766 à 1769 Francis Maseres, du juge en chef de la Province de Québec de 1766 à 1776 William Hey, de Michel Chartier de Lotbinière, à titre de porte-parole des seigneurs canadiens, et de James Marriott, avocat général du roi. Chacun livre un avis sur la meilleure forme d'administration à instaurer dans la Province de Québec. Hey n'acceptait pas les affirmations selon lesquelles la majorité des Canadiens réclamait le jugement par jury et une chambre d'Assemblée. Il croyait encore préférable de concilier les lois civiles anglaises et françaises mais il admettait que ce plan paraissait moins réalisable qu'en 1769, les Canadiens étant devenus moins soumis. Ils conservaient encore, cependant, le respect de l'autorité hérité de l'ancien régime, se soumettant naturellement et parfaitement à la couronne, plutôt que de souhaiter avec impatience une chambre d'Assemblée ; c'était leur côté attachant, d'être "en général un peuple très empressé et obéissant". En revanche, c'était aussi "un peuple très ignorant - un peuple qui avait de forts préjugés".

La teneur de l'Acte de Québec

Carte des colonies britanniques nord-américaines publiée en Angleterre en 1777. En vert (sauf Terre-Neuve et les trois zones au sud), ce qui constitue la Province of Quebec à partir de 1774.

Première constitution de la Province de Québec adoptée par le Parlement, George III sanctionne l'Acte de Québec le 22 juin 1774. La loi s'intitule An Act for making more effectual Provision for the Government of the Province of Quebec in North America[14].

L'Acte de Québec entre ensuite en vigueur le 1er mai 1775. Les Canadiens sont rapidement informés de son contenu. L'imprimeur William Brown fait paraître l'Acte de Québec en français et en anglais dans une brochure et le texte est reproduit dans la Gazette de Québec dès le 8 décembre 1774[15].

Un territoire élargi

L'Acte de Québec agrandit énormément les frontières de la Province de Québec, qui comprend désormais, outre la vallée laurentienne, tout le territoire situé au sud de celui appartenant à la Compagnie de la Baie d'Hudson, c'est-à-dire le Labrador, l'île d'Anticosti et les îles de la Madeleine, jusqu'aux Grands Lacs, incluant leur pourtour. Les frontières sont aussi étendues pour inclure le confluent de l’Ohio et du Mississippi. À l'ouest, la frontière suit une ligne franc nord jusqu'à la Terre de Rupert. Le nord-ouest du « Territoire des Indiens », issu de la Proclamation royale, revient donc dans la juridiction de la Province de Québec[16].

Les lois civiles françaises sont rétablies et les lois criminelles anglaises, maintenues

L'Acte de Québec confirme l'usage des lois civiles françaises dans l'appareil de justice de la colonie. Cette clarification est nécessaire, car des doutes existaient à savoir si « la loi du Canada » avait été supprimée par la Proclamation royale de 1763 et remplacée par la common law. Selon l'usage préalablement établi déjà par les gouverneurs Murray et Carleton, tous les sujets canadiens - et même les sujets britanniques de la colonie - « pourront conserver la possession et jouir de leurs propriétés et de leurs biens avec les coutumes et usages qui s'y rattachent et de tous leurs autres droits civils », à l'exception des ordres religieux et des communautés[17]. En retour, les lois criminelles anglaises demeurent en usage. Ceci implique une reconnaissance du régime seigneurial.

Sans qu'il soit expressément question du régime seigneurial dans l'Acte de Québec, le recours aux « lois du Canada » cautionne, dans les faits, le régime féodal dans la Province de Québec. Puis, en 1774, Carleton convainc Lord Hillborough de faire disparaître, dans la troisième ébauche un article donnant la possibilité aux seigneurs de modifier leur propriété en franc et commun socage. l'Acte de Québec ne fera que protéger les terres qui avaient déjà été concédées en franc et commun socage.

Reconnaissance du français. Comme langue de culte ainsi que dans les cours de justice et les affaires civiles.

La religion

Cette loi se révéla globalement efficace et récompensa les deux groupes qui avaient permis aux Britanniques (en collaborant avec ces derniers) de contrôler la population. L'Église catholique, qui demeure soumise à « la suprématie du roi[18] », voit la liberté de culte reconnu et le droit de percevoir la dîme. Les seigneurs, afin qu’ils incitent les Canadiens à soutenir le gouvernement de Londres contre les colons des Treize Colonies. et remplace le serment du test par un serment d'allégeance[19], ce qui permet aux catholiques de devenir conseillers législatifs et juges.

Le libre exercice de la religion catholique romaine est officiellement légalisé. Celle-ci reste toutefois soumise à « la suprématie du roi ». Mais le clergé est légalement autorisé à percevoir la dîme. D'autres mesures sont annoncées pour « l'encouragement de la religion protestante[20] ». la dîme avait toute de même été collectée sans autorisation légale de 1764 à 1774. Dans les instructions au gouverneur Carleton (3 janvier 1775), on précise que les protestants devront toujours prêter le serment du test. Seuls les catholiques prêteront le nouveau serment au roi.

Les premiers membres du Conseil législatif

Le gouverneur garde ses pouvoirs discrétionnaires et est assisté par un Conseil législatif, composé de 17 à 23 membres. La loi n’accorde pas l’assemblée législative que demandaient les marchands anglais, l’Angleterre craignant la répétition des troubles rencontrés dans les Treize colonies. Toutes les décisions prises par le conseil doivent être soumises à l’approbation royale[21]. Par la nomination politique des juges, le gouverneur et son exécutif gardent la mainmise sur l'administration de la justice.

Puisque la métropole n'entend pas encore convoquer une assemblée législative élue, un conseil législatif nommé est institué avec le pouvoir de légiférer. Cette fois, le pouvoir législatif est clairement défini, sans qu'il soit nécessaire de convoquer une assemblée. L'Acte de Québec édicte que le Conseil législatif se composera de 17 à 23 personnes résidant dans la colonie. Les conseillers législatifs ont officiellement le pouvoir de rendre des ordonnances « pour la paix, le bien-être et le bon gouvernement[22] » avec le consentement du gouverneur. Si celui-ci devait s'absenter de la colonie ou en cas de décès, il serait remplacé par le lieutenant-gouverneur ou, autrement, par le commandant en chef en exercice. Le Parlement impérial conserve, pour sa part, une compétence législative illimitée vis-à-vis de sa colonie et, « par décret de Sa Majesté en son conseil[23] », peut désapprouver toute ordonnance. le Conseil législatif n'a pas le pouvoir d'imposer des taxes ou des impôts. Il peut cependant prélever certaines cotisations pour l'entretien des routes, des bâtiments publics et « d'autres fins d'utilité locale[24] » dans les districts et les bourgs de la province.

L'Acte de Québec institue un pouvoir législatif. L'exécutif et le législatif sont distingués. Un Conseil législatif comprenant de 17 à 23 notables devra être formé sur recommandation du gouverneur. Dans les instructions à Carleton, le 3 janvier 1775[25], la constitution du Conseil législatif est précisée :

Vous […] devez rassembler à Québec (que nous désignons par les présentes pour être le lieu de votre résidence habituelle et le siège principal du gouvernement) les personnes suivantes que nous constituons et nommons par les présentes, de l’avis de notre Conseil privé, pour composer notre Conseil en ce qui regarde les affaires de notredite province de Québec et des territoires y annexés savoir : Hector Theophilus Cramahé, Esq., notre lieutenant-gouverneur de notredite province ou notre lieutenant-gouverneur en exercice de notredite province; notre juge en chef en exercice de notredite province; Hugh Finlay, Thomas Dunn, James Cuthbert, Colin Drummond, Francis Les Vesque, Edward Harrison, John Collins, Adam Mabane, – De Léry, – St-Ours, – Pycody de Contrecoeur, notre secrétaire en exercice de la dite province, George Alsopp, – De La Naudière, La Corne St-Luc, Alexandre Johnstone, Conrad Cugy, – Bellestre, – Rigauville et John Fraser, Esq. Toutes et chacune de ces personnes rempliront la charge de conseiller ou leurs charges de conseillers pour notredite province de Québec durant bon plaisir et le temps qu’elle résidera ou qu’elles résideront dans notredite province, et pas autrement[26].

Sur un conseil de 22 personnes, 7 sont des nobles canadiens, dont 6 sont aussi croix de Saint-Louis. Ce sont Charles-François de Lanaudière, Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry, Pierre-Roch de Saint-Ours Deschaillons, Claude-Pierre Pécaudy de Contrecoeur, Luc de La Corne Saint-Luc, François-Marie Picoté de Belestre et Jean-Baptiste Des Bergères de Rigauville[27].

Le Conseil législatif siège pour la première et seule fois le 17 août 1775 comme le rapporte la Gazette de Québec: « les membres de l'Honorable Conseil législatif de cette province s'assemblèrent au château St. Louis dans cette ville [...] les Messieurs suivants prêtèrent serment, et prirent leurs places[28]. » Les séances sont ensuite suspendues en raison des perturbations causées par l'invasion américaine. Elles reprennent en 1777 et se tiendront désormais dans l'ancien palais épiscopal à Québec, situé dans la côte de la Montagne[29].

Les marchands britanniques installés dans la Province de Québec ne cachent pas leur déception, surtout à l'égard de l'absence d'une Chambre d'assemblée, du procès avec jury et de l'habeas corpus. Dès le 12 novembre, une pétition est acheminée dans la métropole, à la Chambre des Communes et à la Chambre des Lords, pour en demander son rappel.

accueilli favorablement par les Canadiens. Carleton affirme que « les sujets canadiens de Sa Majesté sont profondément touchés de la grande bonté que le roi leur a témoignée à l'occasion du dernier acte voté pour réglementer le gouvernement de la province[30] ». Pour Lacorne Saint-Luc, nommé conseiller législatif, il s'agit d'une « Chartre précieuse qui assurera la jouissance des Privilèges et de la Religion du peuple de cette province[31] ».

Lord Dartmouth, secrétaire d’État aux colonies et le Conseil du commerce, Le gouvernement britannique adopte, le 28 décembre 1774, un décret dans lequel figurent les instructions royales pour Carleton[32].

Les réactions en Angleterre

En général, les Anglais voient d’un très mauvais œil la légalisation de la religion catholique au sein de l’Empire. Plusieurs se questionnent sur les motifs ayant conduit à une telle décision[33]. Le London Evening Post, de Londres, avance le :

Le ministère a pensé qu'il était de bonne politique d'implanter de force les principes serviles du papisme et de l'arbitraire sur un immense espace des possessions anglaises en Amériques, en guise de frein pour réprimer le libre esprit et les agitations constitutionnelles de toutes nos autres colonies en cette contrée[34].

Les adresses du Congrès

L'Acte de Québec attise le mécontentement dans les Treize Colonies. Les colons considèrent cette loi comme « infâme » ou même « intolérable[35] ». Ils dénoncent le pouvoir arbitraire du Parlement londonien et le juge trop tolérant à l'égard de la religion catholique. Le New York Journal soutient que l'Ouest devrait être colonisé par des protestants, et non laissé à des Canadiens considérés comme esclaves d'une religion superstitieuse et idolâtre[9]. Ces arguments sont repris dans Adresse du Congrès au peuple de Grande-Bretagne le 21 octobre 1774. Certains colons déplorent que le roi soit devenu papiste[2]. La loi compte parmi les cause indirectes de la révolution américaine, en plus des impopulaires Sugar Act et Stamp Act.

Au sud, les Anglo-Américains commencent à faire parvenir des messages à leurs voisins du nord. Le 26 octobre 1774, le Congrès continental réuni à Philadelphie demande, dans Lettre adressée aux habitants de la Province de Québec, aux Canadiens d'élire des députés afin de former un Congrès provincial et d'en dêpêcher certains au Congrès général de Philadelphie qui se tiendra le 10 mai 1775. leur procès avec jury, habeas corpus, liberté de presse, une Chambre d'assemblée droits[36].

Les congrès du Connecticut et du Massachusetts prennent l'initiative d'envoyer des troupes pour envahir la colonie. Le 10 mai 1775, Benedict Arnold, Richard Montgomery et Ethan Allen s'emparent du fort Ticonderoga (anciennement Carillon). Le 22 mai, Mgr Briand publie un mandement dans lequel il sermonne les Canadiens :

Les faveurs récentes dont il [George III] vient de nous combler, en nous rendant l'usage de nos lois, le libre exercice de notre religion, et en nous faisant participer à tous les privilèges et avantages des sujets britanniques, suffiraient sans doute pour exciter votre reconnaissance et votre zèle à soutenir les intérêts de la couronne de la Grande-Bretagne.

[...] Vos serments, votre religion, vous imposent une obligation indispensable de défendre de tout votre pouvoir votre patrie et votre roi. Fermez donc, Chers Canadiens, les oreilles, et n'écoutez pas les séditieux qui cherchent à vous rendre malheureux, et à étouffer dans vos cœurs les sentiments de soumission à vos légitimes supérieurs, que l'éducation et la religion y avaient gravés[37].

Le Congrès envoie plusieurs messages aux Canadiens.

Fleury Mesplet imprime pour le Congrès Lettre adressée aux Habitants Opprimés de la Province de Québec (29 mai 1775) qui fait miroiter une possible intervention de la France aux côtés des Américains, tout en faisant la promotion d'une chambre d'assemblée et en dénonçant une administration jugée tyrannique de la province[38].

L'invasion américaine

Après ces quelques adresses qui ont peu d'effets, le Congrès choisit d'envahir le Canada. En septembre, l'invasion de la province débute. Le fort Saint-Jean capitule le 3 novembre puis c'est au tour de Montréal le 12 novembre. Benedict Arnold se dirige alors vers Québec avec ses 1200 hommes, où ils arrivent le 14 novembre[39]. Richard Montgomery le rejoint pour sa part le 3 décembre avec ses 500 hommes. Carleton leur oppose 1100 soldats et 500 miliciens[40]. Mgr Briand publie un autre mandement le 31 décembre 1775:

Ils vous ont en conséquence représenté [l'Acte de Québec] comme un attentat à votre liberté, comme tendant à vous remettre dans l'esclavage, à la merci de vos Seigneurs et de la noblesse; ils vous ont promis l'exemption des rentes seigneuriales, et vous avez aimé cette injustice; et que vous ne paieriez plus de dîmes, et vous n'avez pas eu horreur de cette impie et sacrilège ingratitude envers le Dieu, sans la bénédiction duquel ni vos champs ne seraient fertiles ni vos travaux ne réussiraient[41].

Richard Montgomery est tué à Québec le 31 décembre 1775.

Le même jour, la basse-ville de Québec est finalement attaquée. Montgomery est tué alors qu'Arnold est gravement blessé. Dans les semaines suivantes, le Congrès continue d'envoyer des messages aux Canadiens pour tenter de les rallier à leur cause, dont le 24 janvier 1776 (Aux Habitants de la Province du Canada). Les renforts britanniques n'arriveront seulement qu'en juin 1776, marquant la fin du siège de Québec.

Une Chambre d'assemblée est réclamée

Les pétitions continuent d'être acheminées, notamment en 1778 et en 1784, rassemblant cette fois de plus en plus de francophones. Dans celle de 1784, les pétitionnaires écrivent: « Il ne faut pas que les ministres se mettent dans la tête de nous amuser par des palliatifs et des lénitifs. Nous ne serons satisfaits que lorsque le parlement nous aura fait raison en nous faisant part de tous les droits et les privilèges des Anglais[42] ». demandent notamment la création d'une chambre d'assemblée « indistinctement composée d'anciens et de nouveaux sujets de Sa Majesté, librement élus par les habitants ». Un total de 2 373 personnes, dont 1 518 Canadiens, signent ces pétitions.

Un mouvement réformiste canadien se forme véritablement, et ce, dans le giron des démêlés judiciaires qui opposent alors Pierre Du Calvet au gouverneur Haldimand. L'Appel à la justice de l'État, publié en 1784. À partir de 1784, Canadiens et Britanniques de la Province de Québec forment des comités conjoints afin de demander la création d'une Chambre d'assemblée. l'arrivée de loyalistes change la donne politique. Le gouvernement de William Pitt repenser l'organisation de son empire colonial nord-américain. un projet de nouvelle constitution pour le Canada. La loi constitutionnelle de 1774 est modifiée le 10 juin 1791.

Notes et références

  1. Extraits : « Dans la quatorzieme année du regne de George III, roi de la Grande Bretagne, de France, et d'Irelande: au Parlement commencé et tenu à Westminster, le dixieme jour de mai, de l'année de Notre Seigneur mil sept cens soixante-huit, dans la huitieme année du regne de notre Souverain Seigneur George Trois, par la grace de Dieu, roi de la Grande Bretagne, de France, et d'Irelande, défenseur de la foi, &c., et depuis coutinué par differentes remises au treizieme jour de janvier, mil sept cens soixante-quatorze, etant le septieme seance du treizieme Parlement de la Grande Bretagne ». Anno Regni Decimo Quarto Georgii III. Regis. Chap. LXXXIII.
  2. a et b « American Revolutions: A Continental History, 1750-1804 », sur The SHAFR Guide Online (consulté le )
  3. Cité dans Sophie Imbeault, Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête, 1760-1791, Québec, Septentrion, 2004, p. 87.
  4. Cité dans Sophie Imbeault, Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête, 1760-1791, Québec, Septentrion, 2004, p. 88.
  5. Cité dans Sophie Imbeault, Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête, 1760-1791, Québec, Septentrion, 2004, p. 95.
  6. Sophie Imbeault, Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête, 1760-1791, Québec, Septentrion, 2004, p. 89.
  7. Cité dans Yvan Lamonde, Histoire sociale des idées au Québec, 1760-1896, volume 1, Montréal, Fides, 2000, p. 24.
  8. Cité dans Yvan Lamonde, Histoire sociale des idées au Québec, 1760-1896, volume 1, Montréal, Fides, 2000, p. 24.
  9. a et b « Acte de Québec (1774) », sur thecanadianencyclopedia.ca
  10. Cité dans Christian Blais, Gilles Gallichan, Frédéric Lemieux et Jocelyn Saint-Pierre, Québec, quatre siècles d'une capitale, Québec, Les publications du Québec, 2008, p. 171.
  11. Cité dans Yvan Lamonde, Histoire sociale des idées au Québec, 1760-1896, volume 1, Montréal, Fides, 2000, p. 23.
  12. Cité dans Sophie Imbeault, Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête, 1760-1791, Québec, Septentrion, 2004, p. 93.
  13. (1774) 1 Cowp 204, 98 ER 1045
  14. François-Joseph Cugnet, secrétaire français du gouverneur et traducteur officiel, avait traduit par « Acte qui règle plus solidement le Gouvernement de la province de Québec en l'Amérique septentrionale ». « Acte de Québec (1774) », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html. L'Acte de Québec révoque en outre les ordonnances du gouverneur et du Conseil de Québec depuis 1764, tandis qu’il suspend le système judiciaire afin de le réformer.
  15. La bibliothèque de l'Université de Montréal conserve un exemplaire de Anno regni Georgii III regis Magnæ Britanniæ, Franciæ et Hiberniæ decimo quarto: au Parlement commencé et tenu à Westminster le dixième jour de mai, l'an de notre Seigneur 1768 et dans la huitième année du règne de notre Souverain Seigneur George Trois par la grace de Dieu, Roi de la Grande Bretagne, de France et d'Irlande, défenseur de la foi, &c. : et depuis ce tems continué par plusieurs prorogations jusqu'au treizième jour de janvier 1774, étant la septième session du treizième Parlement de la Grande Bretagne.
  16. « Acte de Québec (1774) », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html. Dans la commission de Carleton, elle s'étend jusqu'au Mississippi.
  17. Cité dans « Acte de Québec (1774) », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html.
  18. Yvan Lamonde, Histoire sociale des idées au Québec, 1760-1896, volume 1, Montréal, Fides, 2000, p. 25.
  19. Ce serment est reproduit dans Adam Shortt et Arthur G. Doughty (dir.). Documents relatifs à l'histoire constitutionnelle du Canada, 1759-1791, Ottawa, imprimé par T. Mulvey, 1921, vol. 1, p. 555.
  20. « Acte de Québec (1774) », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html.
  21. J. Lacoursière, J. Provencher et D. Vaugeois, Canada-Québec, Synthèse historique, édition du renouveau pédagogique, Montréal, 1976, p. 222.
  22. « Acte de Québec (1774) », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html.
  23. « Acte de Québec (1774) », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html.
  24. « Acte de Québec (1774) », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html.
  25. « Acte de Québec (1774) », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html.
  26. Cité dans Christian Blais, Aux origines du parlementarisme, thèse de doctorat, Université Laval, 2019, p. 140. Le 7 avril 1775, George Pownall remplace George Alsopp. Christine Veilleux, « sir George Pownall », Dictionnaire biographique du Canada, http://www.biographi.ca/fr/bio/pownall_george_6F.html.
  27. Ce dernier est le seul à ne pas détenir la croix de Saint-Louis. Les récipiendaires de cette récompense militaire ont prêté serment au roi de France. Sophie Imbeault, Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête, 1760-1791, Québec, Septentrion, 2004, p. 90.
  28. Cité dans Sophie Imbeault, Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête, 1760-1791, Québec, Septentrion, 2004, p. 90.
  29. L'évêque loue les locaux à l'administration britannique. Christian Blais, Gilles Gallichan, Frédéric Lemieux et Jocelyn Saint-Pierre, Québec, quatre siècles d'une capitale, Québec, Les publications du Québec, 2008, p. 176.
  30. « Acte de Québec (1774) », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html.
  31. « Acte de Québec (1774) », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html.
  32. Le Parlement adopte peu de temps après l'Acte du revenu de Québec qui établit « un fonds pour pourvoir aux dépenses de l'administration de la justice et au soutien du gouvernement civil dans la province de Québec ». Pour plus de détails sur cette question, voir « Acte de Québec (1774) », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html.
  33. Lionel Groulx, Notre maître le passé, Éditions 10–10, , p.67.
  34. Cité dans Yvan Lamonde, Histoire sociale des idées au Québec, 1760-1896, volume 1, Montréal, Fides, 2000, p. 88.
  35. Cité dans Christian Blais, Gilles Gallichan, Frédéric Lemieux et Jocelyn Saint-Pierre, Québec, quatre siècles d'une capitale, Québec, Les publications du Québec, 2008, p. 177.
  36. Yvan Lamonde, Histoire sociale des idées au Québec, 1760-1896, volume 1, Montréal, Fides, 2000, p. 28.
  37. Laurent Veyssière, « Le Canada sous régime britannique, 1763-1775. Adhésion, neutralité, résignation », dans Laurent Veyssière, Philippe Joutard et Didier Poton, dir., Vers un nouveau monde atlantique. Les traités de Paris, 1763-1783, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016, p. 91; Yvan Lamonde, Histoire sociale des idées au Québec, 1760-1896, volume 1, Montréal, Fides, 2000, p. 29.
  38. Laurent Veyssière, « Le Canada sous régime britannique, 1763-1775. Adhésion, neutralité, résignation », dans Laurent Veyssière, Philippe Joutard et Didier Poton, dir., Vers un nouveau monde atlantique. Les traités de Paris, 1763-1783, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016, p. 90.
  39. Christian Blais, Gilles Gallichan, Frédéric Lemieux et Jocelyn Saint-Pierre, Québec, quatre siècles d'une capitale, Québec, Les publications du Québec, 2008, p. 179.
  40. Laurent Veyssière, « Le Canada sous régime britannique, 1763-1775. Adhésion, neutralité, résignation », dans Laurent Veyssière, Philippe Joutard et Didier Poton, dir., Vers un nouveau monde atlantique. Les traités de Paris, 1763-1783, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016, p. 92.
  41. Yvan Lamonde, Histoire sociale des idées au Québec, 1760-1896, volume 1, Montréal, Fides, 2000, p. 31.
  42. Cité dans Yvan Lamonde, Histoire sociale des idées au Québec, 1760-1896, volume 1, Montréal, Fides, 2000, p. 33.

Annexes

Bibliographie

  • « Acte de Québec (1774) », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, https://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/lexique/acte-de-quebec-(1774).html.
  • Blais, Christian, Gilles Gallichan, Frédéric Lemieux et Jocelyn Saint-Pierre, Québec, quatre siècles d'une capitale, Québec, Les publications du Québec, 2008.
  • Blais, Christian, Aux sources du parlementarisme dans la Province de Québec, 1764-1791 (thèse de doctorat), Québec, Université Laval, 2019.
  • Browne, G.P., « Guy Carleton », Dictionnaire biographique du Canada, http://www.biographi.ca/fr/bio/carleton_guy_5F.html.
  • (en) Cavendish, Henry, Debates of the House of Commons in the Year 1774 on the Bill for Making More Effectual Provision for the Government of the Province of Quebec: Drawn Up from the Notes of the Henry Cavendish, Member for Lostwithiel, Londres, Ridgway, 1839, 303 p. [lire en ligne].
  • (en) Coupland, Reginald, The Quebec Act: A Study in Statesmanship, Oxford, Clarendon Press, 1925.
  • Imbeault, Sophie, Les Tarieu de Lanaudière. Une famille noble après la Conquête, 1760-1791, Québec, Septentrion, 2004.
  • Lamonde, Yvan, Histoire sociale des idées au Québec, 1760-1896, volume 1, Montréal, Fides, 2000.
  • Le Jeune, Louis, « Acte de Québec », Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, vol. 1, p. 16-18 (domaine public).
  • LeRoy Burt, Alfred. The Old Province of Quebec, Toronto, Ryerson Press, 1933, 2 vol.
  • Marion, Séraphin, L’Acte de Québec, concession magnanime ou intéressée ?, Montréal, Éditions des dix, 1963.
  • Morin, Michel, Les débats concernant le droit français et le droit anglais antérieurement à l’adoption de l’Acte de Québec de 1774 (lire en ligne).
  • (en) Neatby, Hilda, The Quebec Act: Protest and Policy, Scarborough, Ont., Prentice-Hall of Canada, 1972.
  • Tousignant, Pierre. La genèse et l'avènement de la Constitution de 1791, Montréal, Université de Montréal, Thèse de doctorat en histoire, 1971.
  • Veyssière, Laurent, « Le Canada sous régime britannique, 1763-1775. Adhésion, neutralité, résignation », dans Laurent Veyssière, Philippe Joutard et Didier Poton, dir., Vers un nouveau monde atlantique. Les traités de Paris, 1763-1783, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016, p. 83-93.

Articles connexes

Liens externes