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==Jeunesse==
==Jeunesse==
Né le 15 juillet 1912 à Tours (Indre-et-Loire), son père, Armand Amiot est chaudronnier de locomotive à vapeur et sa mère Berthe Marie Chauvet, sans profession. Sa scolarité débute en primaire à Tours en compagnie de son ami d’enfance, Yves Dechezelles. Il la poursuivra jusqu’au Brevet élémentaire supérieur, et doté de qualités athlétiques reconnues, il s’entraîne assidûment à l’AGS, une association sportive de Tours.
Né le 15 juillet 1912 à Tours (Indre-et-Loire), son père, Armand Amiot est chaudronnier de locomotive à vapeur et sa mère Berthe Marie Chauvet, sans profession. Sa scolarité débute en primaire à Tours en compagnie de son ami d’enfance, Yves Dechezelles. Il la poursuivra jusqu’au Brevet élémentaire supérieur, et doté de qualités athlétiques reconnues, il s’entraîne assidûment à l’AGS, une association sportive de Tours.
Appelé en 1930, engagé dans le 10ème Régiment d’artillerie colonial, et rapi|ement intégré au Bataillon de Joinville. Il gagne à Paris, la finale du concours de l’athlète complet dans la compétition dite « Le soldat de demain »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Laurent Preziosi| auteur2= Toussaint Griffi| titre= Première mission en Corse occupée :avec le sous marin Casabianca| éditeur=L'Harmatan |année=1988| ISBN= 978-2-7384-0213-4| pages totales=192| passage=p.41}}</ref>. À Oran en 1939, lors de la déclaration de Guerre en 1939, il est rappelé et engagé en Syrie (alors sous mandat français depuis 1916), et l’armistice signé, démobilisé en août 1940, il retrouve à Alger son cousin avocat [[Yves Dechezelles]].
Appelé en 1930, engagé dans le 10ème Régiment d’artillerie colonial, et rapi|ement intégré au Bataillon de Joinville. Il gagne à Paris, la finale du concours de l’athlète complet dans la compétition dite « Le soldat de demain »<ref>{{Ouvrage| langue=fr| auteur1=Laurent Preziosi| auteur2= Toussaint Griffi| titre= Première mission en Corse occupée :avec le sous marin Casabianca| éditeur=L'Harmatan |année=1988| ISBN= 978-2-7384-0213-4| pages totales=192| passage=p.41}}</ref>.
À Oran en 1939, lors de la déclaration de Guerre en 1939, il est rappelé et engagé en Syrie (alors sous mandat français depuis 1916), et l’armistice signé, démobilisé en août 1940, il retrouve à Alger son cousin avocat [[Yves Dechezelles]].
Opposant déterminé à l’armistice et anti vichyste, au cours d’une rixe en 1941, il défait des officiers pétainistes. Arrêté, il a le temps de prévenir son cousin avocat, Yves Dechezelles. Condamné à 6 mois ferme, il est incarcéré à Alger à la prison de Barberousse, puis à celle de Maison Carrée <ref>|langue=french |consulté le=20 août 2022| website=https://museedelaresistanceenligne.org/media8513-Bernard-Amiot</ref>, pour « offense au chef de l’état et propos de nature à nuire au moral des populations en temps de guerre. » en octobre 1942, qui vont faire partie des jeunes résistants français chargés de faciliter le débarquement des troupes alliées anglo-américaines en Algérie. Participant au putsch du 8 novembre 1942 à Alger
Opposant déterminé à l’armistice et anti vichyste, au cours d’une rixe en 1941, il défait des officiers pétainistes. Arrêté, il a le temps de prévenir son cousin avocat, Yves Dechezelles. Condamné à 6 mois ferme, il est incarcéré à Alger à la prison de Barberousse, puis à celle de Maison Carrée <ref>{{lien web| langue=fr| titre= Musée de la Résistance en ligne, 1950-1945| url=https://museedelaresistanceenligne.org/media8513-Bernard-Amiot#fiche-tab}}</ref>, pour « offense au chef de l’état et propos de nature à nuire au moral des populations en temps de guerre. » en octobre 1942, qui vont faire partie des jeunes résistants français chargés de faciliter le débarquement des troupes alliées anglo-américaines en Algérie.
Dans le groupe «D», constitué d’amis très marqués politiquement à gauche, autour de Paul Ruff, professeur de mathématiques syndicaliste exclu de l’Education nationale par les lois de Vichy et Yves Dechezelles, avocat, responsable départemental de la résistance, Bernard Amiot sert d’agent de liaison <ref>{{Ouvrage| langue=fr| auteur1=Laurent Preziosi| auteur2= Toussaint Griffi| titre= Première mission en Corse occupée :avec le sous marin Casabianca| éditeur=L'Harmatan |année=1988| ISBN= 978-2-7384-0213-4| pages totales=192| passage=p.41}}</ref> Parmi les membres de ce groupe les plus déterminés se trouvent les frères Michel et Léon Brudno, Myriam Dechezelles, Annie Ruff, le Dr Stanislas Cviklinski, Maurice Escoute, Hugues Fanfani, le Dr Becache et Laurent Preziosi.
Participant au putsch du 8 novembre 1942 à Alger dans le groupe «D», constitué d’amis très marqués politiquement à gauche, autour de [[Paul Ruff]], professeur de mathématiques syndicaliste exclu de l’Education nationale par les lois de Vichy et [[Yves Dechezelles]], avocat, responsable départemental de la résistance, Bernard Amiot sert d’agent de liaison <ref>{{Ouvrage| langue=fr| auteur1=Laurent Preziosi| auteur2= Toussaint Griffi| titre= Première mission en Corse occupée :avec le sous marin Casabianca| éditeur=L'Harmatan |année=1988| ISBN= 978-2-7384-0213-4| pages totales=192| passage=p.41}}</ref> Parmi les membres de ce groupe les plus déterminés se trouvent les frères Michel et Léon Brudno, Myriam Dechezelles, Annie Ruff, le Dr Stanislas Cviklinski, Maurice Escoute, Hugues Fanfani, le Dr Becache et [[Laurent Preziosi]].
Munis de vrais-faux ordres de mission signés du général Mast ou de colonel Jousse, en uniforme et armés, ces hommes vont prendre le contrôle du Central téléphonique inter-régional Belcourt situé à Alger au Champ de manœuvre, et bloquer les communications interurbaines <ref>{{lien web| langue=fr| titre= Musée de la Résistance en ligne, 1950-1945| url=https://museedelaresistanceenligne.org/media8513-Bernard-Amiot#fiche-tab}}</ref>, empêcher l’installation d’une mitrailleuse sur la terrasse du Foyer du Service d’Ordre Légionnaire du fort de Kouba qu’ils ont, avec réalisme, renoncé à occuper, tout comme ils renoncent à la libération des détenus emprisonnés à Maison Carrée, des défections ayant réduit les effectifs prévus. La réussite de ce putsch mené par les résistants à Alger en capturant commandants en chef, préfet, gouverneur et administrateurs civils et en coupant les communications téléphoniques, a paralysé l’ensemble des pouvoirs militaires et civils vichystes et a permis la prise du pouvoir par les Alliés avec l’arrêt des combats à Alger le jour même. Mais le cessez le feu signé mettra trois jours pour s’étendre jusqu’au Maroc, avec des combats meurtriers à Oran où l’action de la résistance a été déjouée. Plus encore à Casablanca, en s’opposant au débarquement de la flotte alliée, lors d’une bataille navale désastreuse, la 2ème escadre légère française est entièrement coulée ou détruite. Et à Mehdia (Port Lyautey, en 1942) des combats aéronavals meurtriers auront lieu pour la prise de l’embouchure du Sebou, de l’aérodrome militaire et d’une importante flotte aérienne française.
Munis de vrais-faux ordres de mission signés du général Mast ou de colonel Jousse, en uniforme et armés, ces hommes vont prendre le contrôle du Central téléphonique inter-régional Belcourt situé à Alger au Champ de manœuvre, et bloquer les communications interurbaines <ref>{{lien web| langue=fr| titre= Musée de la Résistance en ligne, 1950-1945| url=https://museedelaresistanceenligne.org/media8513-Bernard-Amiot#fiche-tab}}</ref>, empêcher l’installation d’une mitrailleuse sur la terrasse du Foyer du Service d’Ordre Légionnaire du fort de Kouba qu’ils ont, avec réalisme, renoncé à occuper, tout comme ils renoncent à la libération des détenus emprisonnés à Maison Carrée, des défections ayant réduit les effectifs prévus. La réussite de ce putsch mené par les résistants à Alger en capturant commandants en chef, préfet, gouverneur et administrateurs civils et en coupant les communications téléphoniques, a paralysé l’ensemble des pouvoirs militaires et civils vichystes et a permis la prise du pouvoir par les Alliés avec l’arrêt des combats à Alger le jour même. Mais le cessez le feu signé mettra trois jours pour s’étendre jusqu’au Maroc, avec des combats meurtriers à Oran où l’action de la résistance a été déjouée. Plus encore à Casablanca, en s’opposant au débarquement de la flotte alliée, lors d’une bataille navale désastreuse, la 2ème escadre légère française est entièrement coulée ou détruite. Et à Mehdia (Port Lyautey, en 1942) des combats aéronavals meurtriers auront lieu pour la prise de l’embouchure du Sebou, de l’aérodrome militaire et d’une importante flotte aérienne française.
Le succès du débarquement fut qualifié par Winston Churchill comme « la fin du commencement » , le point de bascule de la victoire, le tournant ou encore « la bissectrice de la guerre » par le colonel Germain Jousse, auteur du plan exécuté par les insurgés du 8 novembre 1942, et ce plusieurs mois avant la victoire soviétique à Stalingrad.
Le succès du débarquement fut qualifié par Winston Churchill comme « la fin du commencement », le point de bascule de la victoire, le tournant ou encore « la bissectrice de la guerre » par le colonel Germain Jousse, auteur du plan exécuté par les insurgés du 8 novembre 1942, et ce plusieurs mois avant la victoire soviétique à Stalingrad.
Mais durant les mois suivant cette réussite, les résistants vont être pourchassés, emprisonnés ou internés dans des camps par l’administration vichyste laissée en place par les Américains pour gouverner. Le groupe D, révulsé par le choix des alliés américains de confier à l’amiral Darlan, « dauphin » de Pétain la représentation des forces de Libération, fait imprimer des tracts « L’Amiral à la Flotte ! » et » Nous voulons Roosevelt ! » contre cette nomination, et les colle sur les murs des artères principales d’Alger une semaine durant. Avec Hugues Fanfani, Bernard Amiot lancera d’une terrasse, quantité de ces papillons au passage de Darlan lors d’un défilé militaire <ref>{{Ouvrage| langue= fr| auteur1= Laurent Preziosi| auteur2= Toussaint Griffi| titre= Première mission en Corse occupée :avec le sous marin Casabianca| éditeur=L'Harmatan |année=1988| ISBN= 978-2-7384-0213-4| pages totales=192| passage=p.41}}</ref>. Après la libération de l’Algérie et l’assassinat de Darlan le 24 décembre 1942, les résistants du Groupe D vont poursuivre la lutte contre l’occupant nazi avec des parcours différents sur les théâtres d’opération français. Yves Dechezelles est appelé au gouvernement provisoire, Paul Ruff décline une participation au Ministère de l’Air, après un passage à l’Etat-major et un internement au Camp de Chéragas, il reprend son poste dans la DCA de la 1ère Armée française, débarque en Provence en août 1944 et va remonter jusqu’en Alsace. Stanislas Cviklinski, avec une fracture de jambe, ne peut partir. Hugues Fanfani est envoyé de Londres pour être parachuté en Seine Maritime, et organiser la résistance à Rouen, Laurent Preziosi va débarquer du sous-marin Casabianca en Corse pour participer à l’unification de la résistance sur sa terre familiale. Dès janvier 1943, il participe au Corps Franc d’Afrique (corps de volontaires français) (7) le corps franc Pommiès, p 164 durant la campagne de Tunisie. La collaboration du résident général vichyste, l’amiral Esteva au débarquement de forces allemandes dès le 11 novembre 1942, va retarder la libération de la Tunisie jusqu’au printemps 1943.
Mais durant les mois suivant cette réussite, les résistants vont être pourchassés, emprisonnés ou internés dans des camps par l’administration vichyste laissée en place par les Américains pour gouverner. Le groupe D, révulsé par le choix des alliés américains de confier à l’amiral Darlan, « dauphin » de Pétain la représentation des forces de Libération, fait imprimer des tracts « L’Amiral à la Flotte ! » et » Nous voulons Roosevelt ! » contre cette nomination, et les colle sur les murs des artères principales d’Alger une semaine durant. Avec Hugues Fanfani, Bernard Amiot lancera d’une terrasse, quantité de ces papillons au passage de Darlan lors d’un défilé militaire <ref>{{Ouvrage| langue= fr| auteur1= Laurent Preziosi| auteur2= Toussaint Griffi| titre= Première mission en Corse occupée :avec le sous marin Casabianca| éditeur=L'Harmatan |année=1988| ISBN= 978-2-7384-0213-4| pages totales=192| passage=p.41}}</ref>. Après la libération de l’Algérie et l’assassinat de Darlan le 24 décembre 1942, les résistants du Groupe D vont poursuivre la lutte contre l’occupant nazi avec des parcours différents sur les théâtres d’opération français. Yves Dechezelles est appelé au gouvernement provisoire, Paul Ruff décline une participation au Ministère de l’Air, après un passage à l’Etat-major et un internement au Camp de Chéragas, il reprend son poste dans la DCA de la 1ère Armée française, débarque en Provence en août 1944 et va remonter jusqu’en Alsace. Stanislas Cviklinski, avec une fracture de jambe, ne peut partir. Hugues Fanfani est envoyé de Londres pour être parachuté en Seine Maritime, et organiser la résistance à Rouen, Laurent Preziosi va débarquer du sous-marin Casabianca en Corse pour participer à l’unification de la résistance sur sa terre familiale. Dès janvier 1943, il participe au Corps Franc d’Afrique (corps de volontaires français) <ref>{{Ouvrage| langue= fr| auteur1= Marcel Ceroni| auteur2= Amicale du Corps Franc Pommiès| titre= Le Corps Franc Pommiès, Tome 1| année= 1980| éditeur= éditions du Grand Rond| pages totales= 259| pages= p.164}}</ref> durant la campagne de Tunisie. La collaboration du résident général vichyste, l’amiral Esteva au débarquement de forces allemandes dès le 11 novembre 1942, va retarder la libération de la Tunisie jusqu’au printemps 1943.
A son retour, Bernard Amiot, dans l’attente du rétablissement d’autorités politiques plus conformes au combat contre les forces de l’Axe, souhaite poursuivre le combat en zone occupée et prend contact avec l’O.R.A, (Organisation de résistance de l’ armée par les Britanniques) en liaison avec l’Intelligence Service et l’Etat-Major des Forces Françaises à Londres.
A son retour, Bernard Amiot, dans l’attente du rétablissement d’autorités politiques plus conformes au combat contre les forces de l’Axe, souhaite poursuivre le combat en zone occupée et prend contact avec l’O.R.A, (Organisation de résistance de l’ armée par les Britanniques) en liaison avec l’Intelligence Service et l’Etat-Major des Forces Françaises à Londres.
Il fait un stage commando de mars à mai 1943 dans un camp d’entraînement anglo-américain de La Trappe près d’Alger, (avec Yves Dechezelles, Hugues Fanfani, le Dr Stacha Cviklinski, (plus 1 à identifier du groupe du 8 novembre ?) puis va à Londres poursuivre un stage de parachutisme et sa formation au maniement des explosifs, le plastic, notamment, en vue d’opérations de sabotage. La France Libre, plus précisément le BCRA décidera de l’affecter au Corps Franc Pommiès (8) p163 et de le parachuter le 15 novembre 1943 au lieu-dit Lamothe à Lectoure (Gers)<ref>{{lien web| langue=fr| titre= Musée de la Résistance en ligne, 1950-1945| url=https://museedelaresistanceenligne.org/media8513-Bernard-Amiot#fiche-tab}}</ref> avec un autre agent qui sera porté disparu. Instructeur explosifs, iL devient le chef de la section de destructions à l’état-major du Corps Franc Pommiès, et dirige de très nombreux et importants sabotages dans la région,. Le 19 décembre 1943, au dépôt de Montauban, nœud ferroviaire important, 19 locomotives détruites, le 14 janvier 1944 à Cahors, 9 locomotives, et le 31 janvier 1944, à Montauban, 10 locomotives, (38 hors d’usage, au total). Les destructions d'industries utiles à l'armée allemande se succèdent, le 5 mars 1944, l’usine de la compagnie des métaux est détruite à Castelsarrasin
Il fait un stage commando de mars à mai 1943 dans un camp d’entraînement anglo-américain de La Trappe près d’Alger, (avec Yves Dechezelles, Hugues Fanfani, le Dr Stacha Cviklinski, puis va à Londres poursuivre un stage de parachutisme et sa formation au maniement des explosifs, le plastic, notamment, en vue d’opérations de sabotage. La France Libre, plus précisément le BCRA décidera de l’affecter au Corps Franc Pommiès<ref>{{Ouvrage| langue= fr| auteur1= Marcel Ceroni| auteur2= Amicale du Corps Franc Pommiès| titre= Le Corps Franc Pommiès, Tome 1| année= 1980| éditeur= éditions du Grand Rond| pages totales= 259| pages=p.163}}</ref> et de le parachuter le 15 novembre 1943 au lieu-dit Lamothe à Lectoure (Gers)<ref>{{lien web| langue=fr| titre= Musée de la Résistance en ligne, 1950-1945| url=https://museedelaresistanceenligne.org/media8513-Bernard-Amiot#fiche-tab}}</ref> avec un autre agent qui sera porté disparu. Instructeur explosifs, iL devient le chef de la section de destructions à l’état-major du Corps Franc Pommiès, et dirige de très nombreux et importants sabotages dans la région,. Le 19 décembre 1943, au dépôt de Montauban, nœud ferroviaire important, 19 locomotives détruites, le 14 janvier 1944 à Cahors, 9 locomotives, et le 31 janvier 1944, à Montauban, 10 locomotives, (38 hors d’usage, au total). Les destructions d'industries utiles à l'armée allemande se succèdent, le 5 mars 1944, l’usine de la compagnie des métaux est détruite à Castelsarrasin,
Le 11 mars, une usine d’aviation fabriquant des voilures à Toulouse
le 11 mars, une usine d’aviation fabriquant des voilures à Toulouse,
Le 25 mars, une fonderie de métaux non ferreux, cuivre et zinc à Montbartier (Tarn et Garonne)
le 25 mars, une fonderie de métaux non ferreux, cuivre et zinc à Montbartier (Tarn et Garonne),
Le 8 avril, la compagnie de raffinage de Boussens
le 8 avril, la compagnie de raffinage de Boussens,
Le 14 avril, la compagnie d’optique SFOM à Pau. Le 17 avril, l’usine d’aviation de Saint Éloi à Toulouse
le 14 avril, la compagnie d’optique SFOM à Pau, le 17 avril, l’usine d’aviation de Saint Éloi à Toulouse,
Le 5 mai, encore la SFOM à Pau,
le 5 mai, encore la SFOM à Pau,
Le 13 mai 1944, l’usine de moteurs d’avions Dewoitine à Jurançon, avec 30 machines-outils et 30 moteurs d’avions<ref>{{Ouvrage| langue=fr|auteur1= Dominique Lormier| titre= L’épopée du Corps Franc Pommiès| année= 1990| éditeur= Editions Jacques Grancher, numilog.com/books/9782733902967.pdf| https://excerpts.numilog.com/books/9782733902967.pdf}}</ref>
le 13 mai 1944, l’usine de moteurs d’avions Dewoitine à Jurançon, avec 30 machines-outils et 30 moteurs d’avions<ref>{{Ouvrage| langue=fr|auteur1= Dominique Lormier| titre= L’épopée du Corps Franc Pommiès| année= 1990| éditeur= Editions Jacques Grancher, numilog.com/books/9782733902967.pdf| https://excerpts.numilog.com/books/9782733902967.pdf}}</ref>
==La fin d'un engagement total==
==La fin d'un engagement total==
Depuis le 6 juin 1944, suivant l’ordre de mobilisation du Corps Franc, Bernard Amiot, Philippe Lauizer et Marcel Lardennois mettent en place le sabotage de la ligne de chemin de fer par laquelle les blindés de la division Das Reich doivent remonter vers la Normandie, au lieu dit « le Petit Bézy » à quelques kilomètres de Moissac vers Agen.
Depuis le 6 juin 1944, suivant l’ordre de mobilisation du Corps Franc, Bernard Amiot, Philippe Lauizer et Marcel Lardennois mettent en place le sabotage de la ligne de chemin de fer par laquelle les blindés de la division Das Reich doivent remonter vers la Normandie, au lieu dit « le Petit Bézy » à quelques kilomètres de Moissac vers Agen.
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===Bibliographie===
===Bibliographie===
== Sources primaires ==
== Sources primaires ==
*''{{Ouvrage| langue= fr| auteur1= Marcel Ceroni, Tome 1| auteur2= Amicale du Corps Franc Pommiès| titre= Le Corps Franc Pommiès| année= 1980| éditeur= éditions du Grand Rond| pages totales= 259}}''
*''{{Ouvrage| langue= fr| auteur1= Marcel Ceroni| auteur2= Amicale du Corps Franc Pommiès| titre= Le Corps Franc Pommiès, Tome 1| année= 1980| éditeur= éditions du Grand Rond| pages totales= 259}}''
* ''José Aboulker, Dr André Morali-Daninos, Jacques Zermati, Mario Faivre, Stéphane Aboulker, Dr Raphäel Aboulker, Maurice Ayoun et Paul Ruff, « La part de la résistance française dans les événements de l’Afrique du Nord », Les Cahiers français, n°47, numéro spécial, août 1943, août 1943, p. 3-47 ''
* ''José Aboulker, Dr André Morali-Daninos, Jacques Zermati, Mario Faivre, Stéphane Aboulker, Dr Raphäel Aboulker, Maurice Ayoun et Paul Ruff, « La part de la résistance française dans les événements de l’Afrique du Nord », Les Cahiers français, n°47, numéro spécial, août 1943, août 1943, p. 3-47 ''
* ''{{Ouvrage| langue=fr|auteur1= Dominique Lormier| titre=L’épopée du Corps Franc Pommiès| année= 1990| éditions=Ed Jacques Grancher, numilog.com/books/9782733902967.pdf}}''
* ''{{Ouvrage| langue=fr|auteur1= Dominique Lormier| titre=L’épopée du Corps Franc Pommiès| année= 1990| éditions=Ed Jacques Grancher, numilog.com/books/9782733902967.pdf}}''

Version du 25 février 2024 à 23:36

Bernard Amiot, né le à Tours et mort le à Boudou, alias Bernard Dillon, Martin, est un résistant et syndicaliste français, participant à l'insurrection du 8 novembre 1942 à Alger et à l'affaiblissement des armées nazies dans le Sud Ouest de la France par d'importants sabotages ferroviaires et industriels avec le Corps Franc Pommiès, du 15 novembre 1943 à sa mort en opération le 9 juin 1944.

Biographie

Jeunesse

Né le 15 juillet 1912 à Tours (Indre-et-Loire), son père, Armand Amiot est chaudronnier de locomotive à vapeur et sa mère Berthe Marie Chauvet, sans profession. Sa scolarité débute en primaire à Tours en compagnie de son ami d’enfance, Yves Dechezelles. Il la poursuivra jusqu’au Brevet élémentaire supérieur, et doté de qualités athlétiques reconnues, il s’entraîne assidûment à l’AGS, une association sportive de Tours. Appelé en 1930, engagé dans le 10ème Régiment d’artillerie colonial, et rapi|ement intégré au Bataillon de Joinville. Il gagne à Paris, la finale du concours de l’athlète complet dans la compétition dite « Le soldat de demain »[1]. À Oran en 1939, lors de la déclaration de Guerre en 1939, il est rappelé et engagé en Syrie (alors sous mandat français depuis 1916), et l’armistice signé, démobilisé en août 1940, il retrouve à Alger son cousin avocat Yves Dechezelles. Opposant déterminé à l’armistice et anti vichyste, au cours d’une rixe en 1941, il défait des officiers pétainistes. Arrêté, il a le temps de prévenir son cousin avocat, Yves Dechezelles. Condamné à 6 mois ferme, il est incarcéré à Alger à la prison de Barberousse, puis à celle de Maison Carrée [2], pour « offense au chef de l’état et propos de nature à nuire au moral des populations en temps de guerre. » en octobre 1942, qui vont faire partie des jeunes résistants français chargés de faciliter le débarquement des troupes alliées anglo-américaines en Algérie. Participant au putsch du 8 novembre 1942 à Alger dans le groupe «D», constitué d’amis très marqués politiquement à gauche, autour de Paul Ruff, professeur de mathématiques syndicaliste exclu de l’Education nationale par les lois de Vichy et Yves Dechezelles, avocat, responsable départemental de la résistance, Bernard Amiot sert d’agent de liaison [3] Parmi les membres de ce groupe les plus déterminés se trouvent les frères Michel et Léon Brudno, Myriam Dechezelles, Annie Ruff, le Dr Stanislas Cviklinski, Maurice Escoute, Hugues Fanfani, le Dr Becache et Laurent Preziosi. Munis de vrais-faux ordres de mission signés du général Mast ou de colonel Jousse, en uniforme et armés, ces hommes vont prendre le contrôle du Central téléphonique inter-régional Belcourt situé à Alger au Champ de manœuvre, et bloquer les communications interurbaines [4], empêcher l’installation d’une mitrailleuse sur la terrasse du Foyer du Service d’Ordre Légionnaire du fort de Kouba qu’ils ont, avec réalisme, renoncé à occuper, tout comme ils renoncent à la libération des détenus emprisonnés à Maison Carrée, des défections ayant réduit les effectifs prévus. La réussite de ce putsch mené par les résistants à Alger en capturant commandants en chef, préfet, gouverneur et administrateurs civils et en coupant les communications téléphoniques, a paralysé l’ensemble des pouvoirs militaires et civils vichystes et a permis la prise du pouvoir par les Alliés avec l’arrêt des combats à Alger le jour même. Mais le cessez le feu signé mettra trois jours pour s’étendre jusqu’au Maroc, avec des combats meurtriers à Oran où l’action de la résistance a été déjouée. Plus encore à Casablanca, en s’opposant au débarquement de la flotte alliée, lors d’une bataille navale désastreuse, la 2ème escadre légère française est entièrement coulée ou détruite. Et à Mehdia (Port Lyautey, en 1942) des combats aéronavals meurtriers auront lieu pour la prise de l’embouchure du Sebou, de l’aérodrome militaire et d’une importante flotte aérienne française. Le succès du débarquement fut qualifié par Winston Churchill comme « la fin du commencement », le point de bascule de la victoire, le tournant ou encore « la bissectrice de la guerre » par le colonel Germain Jousse, auteur du plan exécuté par les insurgés du 8 novembre 1942, et ce plusieurs mois avant la victoire soviétique à Stalingrad. Mais durant les mois suivant cette réussite, les résistants vont être pourchassés, emprisonnés ou internés dans des camps par l’administration vichyste laissée en place par les Américains pour gouverner. Le groupe D, révulsé par le choix des alliés américains de confier à l’amiral Darlan, « dauphin » de Pétain la représentation des forces de Libération, fait imprimer des tracts « L’Amiral à la Flotte ! » et » Nous voulons Roosevelt ! » contre cette nomination, et les colle sur les murs des artères principales d’Alger une semaine durant. Avec Hugues Fanfani, Bernard Amiot lancera d’une terrasse, quantité de ces papillons au passage de Darlan lors d’un défilé militaire [5]. Après la libération de l’Algérie et l’assassinat de Darlan le 24 décembre 1942, les résistants du Groupe D vont poursuivre la lutte contre l’occupant nazi avec des parcours différents sur les théâtres d’opération français. Yves Dechezelles est appelé au gouvernement provisoire, Paul Ruff décline une participation au Ministère de l’Air, après un passage à l’Etat-major et un internement au Camp de Chéragas, il reprend son poste dans la DCA de la 1ère Armée française, débarque en Provence en août 1944 et va remonter jusqu’en Alsace. Stanislas Cviklinski, avec une fracture de jambe, ne peut partir. Hugues Fanfani est envoyé de Londres pour être parachuté en Seine Maritime, et organiser la résistance à Rouen, Laurent Preziosi va débarquer du sous-marin Casabianca en Corse pour participer à l’unification de la résistance sur sa terre familiale. Dès janvier 1943, il participe au Corps Franc d’Afrique (corps de volontaires français) [6] durant la campagne de Tunisie. La collaboration du résident général vichyste, l’amiral Esteva au débarquement de forces allemandes dès le 11 novembre 1942, va retarder la libération de la Tunisie jusqu’au printemps 1943. A son retour, Bernard Amiot, dans l’attente du rétablissement d’autorités politiques plus conformes au combat contre les forces de l’Axe, souhaite poursuivre le combat en zone occupée et prend contact avec l’O.R.A, (Organisation de résistance de l’ armée par les Britanniques) en liaison avec l’Intelligence Service et l’Etat-Major des Forces Françaises à Londres. Il fait un stage commando de mars à mai 1943 dans un camp d’entraînement anglo-américain de La Trappe près d’Alger, (avec Yves Dechezelles, Hugues Fanfani, le Dr Stacha Cviklinski, puis va à Londres poursuivre un stage de parachutisme et sa formation au maniement des explosifs, le plastic, notamment, en vue d’opérations de sabotage. La France Libre, plus précisément le BCRA décidera de l’affecter au Corps Franc Pommiès[7] et de le parachuter le 15 novembre 1943 au lieu-dit Lamothe à Lectoure (Gers)[8] avec un autre agent qui sera porté disparu. Instructeur explosifs, iL devient le chef de la section de destructions à l’état-major du Corps Franc Pommiès, et dirige de très nombreux et importants sabotages dans la région,. Le 19 décembre 1943, au dépôt de Montauban, nœud ferroviaire important, 19 locomotives détruites, le 14 janvier 1944 à Cahors, 9 locomotives, et le 31 janvier 1944, à Montauban, 10 locomotives, (38 hors d’usage, au total). Les destructions d'industries utiles à l'armée allemande se succèdent, le 5 mars 1944, l’usine de la compagnie des métaux est détruite à Castelsarrasin, le 11 mars, une usine d’aviation fabriquant des voilures à Toulouse, le 25 mars, une fonderie de métaux non ferreux, cuivre et zinc à Montbartier (Tarn et Garonne), le 8 avril, la compagnie de raffinage de Boussens, le 14 avril, la compagnie d’optique SFOM à Pau, le 17 avril, l’usine d’aviation de Saint Éloi à Toulouse, le 5 mai, encore la SFOM à Pau, le 13 mai 1944, l’usine de moteurs d’avions Dewoitine à Jurançon, avec 30 machines-outils et 30 moteurs d’avions[9]

La fin d'un engagement total

Depuis le 6 juin 1944, suivant l’ordre de mobilisation du Corps Franc, Bernard Amiot, Philippe Lauizer et Marcel Lardennois mettent en place le sabotage de la ligne de chemin de fer par laquelle les blindés de la division Das Reich doivent remonter vers la Normandie, au lieu dit « le Petit Bézy » à quelques kilomètres de Moissac vers Agen. L’endroit choisi permet depuis les voies ferrées, après la traversée d’un champ et de la route nationale 113, de s’échapper à couvert par un petit chemin perpendiculaire où les attend leur camionnette prête à démarrer. Quatre charges sont placées par Amiot et Lauzier sur chacune des deux voies, mais la présence imprévue de quatre cheminots le long des voies va les contraindre à ne pas s’éloigner pour s’assurer qu’ils ne donneront pas d’alarme au train qui arrive, mais que les Nazis à la dernière minute, ont fait précéder d’un train de voyageurs qui transporte aussi des soldats, que le déraillement réussi du train fait sortir. Le difficile repli des saboteurs se trouve compliqué par le feu croisé d’une imprévisible patrouille en camion débouchant par la route d’Agen. Lauzier et Amiot ferment leur course vers la route, mais voyant Lardennois ralenti dans sa course par le poids de son fusil mitrailleur, Amiot s’en charge en couvrant leur repli, avant d’être atteint dans les rafales par une balle mortelle dans la tête. Lauzier (le lieutenant "Gérard"), dans l’incapacité à porter le corps de son ami, récupère son carnet personnel et son portefeuille, et réussit avec le reste de l’équipe de saboteurs à s’enfuir vers Boudou dans la camionnette. Le corps de Bernard Amiot, enlevé par les Nazis, ne sera jamais retrouvé. Promu au grade de commandant, à titre posthume, un cénotaphe[10] sera élevé par le Corps Franc Pommiès sur le lieu de sa disparition

Bibliographie

Sources primaires

  • Marcel Ceroni et Amicale du Corps Franc Pommiès, Le Corps Franc Pommiès, Tome 1, éditions du Grand Rond, , 259 p.
  • José Aboulker, Dr André Morali-Daninos, Jacques Zermati, Mario Faivre, Stéphane Aboulker, Dr Raphäel Aboulker, Maurice Ayoun et Paul Ruff, « La part de la résistance française dans les événements de l’Afrique du Nord », Les Cahiers français, n°47, numéro spécial, août 1943, août 1943, p. 3-47
  • Dominique Lormier, L’épopée du Corps Franc Pommiès,
  • Laurent Preziosi et Toussaint Griffi, Première mission en Corse occupée :avec le sous marin Casabianca, L'Harmatan, , 192 p. (ISBN 978-2-7384-0213-4), p.41
  • « Musée de la Résistance en ligne, 1950-1945 »
  • Le Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement social français, notice: Amiot Bernard, Léon, Sylvain

Notes

  1. Laurent Preziosi et Toussaint Griffi, Première mission en Corse occupée :avec le sous marin Casabianca, L'Harmatan, , 192 p. (ISBN 978-2-7384-0213-4), p.41
  2. « Musée de la Résistance en ligne, 1950-1945 »
  3. Laurent Preziosi et Toussaint Griffi, Première mission en Corse occupée :avec le sous marin Casabianca, L'Harmatan, , 192 p. (ISBN 978-2-7384-0213-4), p.41
  4. « Musée de la Résistance en ligne, 1950-1945 »
  5. Laurent Preziosi et Toussaint Griffi, Première mission en Corse occupée :avec le sous marin Casabianca, L'Harmatan, , 192 p. (ISBN 978-2-7384-0213-4), p.41
  6. Marcel Ceroni et Amicale du Corps Franc Pommiès, Le Corps Franc Pommiès, Tome 1, éditions du Grand Rond, , 259 p.
  7. Marcel Ceroni et Amicale du Corps Franc Pommiès, Le Corps Franc Pommiès, Tome 1, éditions du Grand Rond, , 259 p.
  8. « Musée de la Résistance en ligne, 1950-1945 »
  9. Dominique Lormier, L’épopée du Corps Franc Pommiès, Editions Jacques Grancher, numilog.com/books/9782733902967.pdf,
  10. {{lien web| langue=fr|titre= La Résistance en Tarn et Garonne| url= https://resistance82.fr/bernard-amiot/