Organisation européenne de coopération économique

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Organisation européenne de coopération économique
Logo de l'organisation
Affiche de 1950 prônant le plan Marshall. Traduction du texte en français : « Quelle que soit la météo, nous ne pouvons atteindre le bonheur qu'ensemble ».
Situation
Création
Dissolution
Type organisation internationale
Domaine coopération économique euro-atlantique
Siège Paris (France)
Organisation
Membres Seize États d'Europe occidentale : Autriche, Belgique, Danemark, France, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Suisse, Turquie.
Rejoints par : Allemagne de l'Ouest (1949), Territoire libre de Trieste (1949/1954)

L’Organisation européenne de coopération économique (OECE) (en anglais : Organisation for European Economic Co-operation (OEEC)) est une organisation internationale européenne. Fondée le , elle a la charge initiale de répartir les crédits accordés par le plan Marshall entre les pays de l'Europe occidentale. Elle contribue également à la libéralisation des échanges et permet le renforcement de la coordination économique entre ses États membres.

L’Organisation de Coopération et de Développement Economiques succède à l'OECE le , date d’entrée en vigueur de la Convention de l'OCDE signée par tous ses membres, plus le Canada et les États-Unis, le .

Historique

L'Europe peine à se relever de ses ruines et la rigueur exceptionnelle de l'hiver 1946-1947 aggravent encore la situation de la population qui manque de charbon et de nourriture. Le , le secrétaire d'État américain, George Marshall, annonce un plan d'aide économique à l'Europe (en anglais : European Recovery Program (ERP)) qui peine à se relever des destructions de la Seconde Guerre mondiale. Ce plan d'aide, rapidement baptisé plan Marshall, est conditionné à la création d'une organisation multinationale permettant aux États européens de gérer eux-mêmes les fonds qui seront versés par les États-Unis pour leur reconstruction[1].

Sous l'égide de la France et du Royaume-Uni, le 12 juillet 1947, s'ouvre à Paris la conférence de coopération économique européenne qui réunit les seize pays ayant accepté l'aide à la reconstruction proposée à l'Europe par le secrétaire d'État américain George Marshall. Cette conférence s'achève le par la présentation officielle du rapport final des travaux qui contient les réponses et propositions européennes à l'offre d'aide économique américaine[2].

Le plan Marshall doit aussi être approuvé par le Congrès des États-Unis où un vote favorable n'est pas acquis d'avance. Le , le président Truman expose devant le Congrès les enjeux de la reconstruction économique de l'Europe et détaille l'aide que les États-Unis veulent octroyer pour relever l'économie européenne. Le coup de Prague de février 1948 achève de convaincre une majorité de membres du Congrès de voter en faveur de ce plan. Truman promulgue la loi autorisant l'aide américaine le [1]

Il est alors possible dans la foulée de concrétiser les travaux de la conférence de coopération économique européenne et d'instituer l'OECE. L'Organisation est créée le par la signature à Paris de la Convention de coopération économique européenne. Cette convention vise à mettre en œuvre les les principes figurant dans le rapport final de la conférence de coopération économique européenne[3].

Convention de coopération économique européenne

La Convention est signée par seize États : l'Autriche, la Belgique, le Danemark, la France, la Grèce, l'Irlande, l'Islande, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse, et la Turquie. Elle l'est aussi par les Commandants en chef des zones d'occupation en Allemagne de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis. Fondée en mai 1949, la République fédérale d'Allemagne rejoint l'OECE en juin 1949. Le Territoire libre de Trieste participe également aux travaux de l'OECE jusqu'à son rattachement définitif à l'Italie en 1954[3].

La Convention pose en préambule que « seule une coopération étroite et durable des Parties Contractantes permettra de restaurer et de maintenir la prospérité de l'Europe et de relever les ruines de la guerre » et définit les principes économiques d'inspiration sociale et libérale en même temps, qui doivent être mis en œuvre pour y parvenir : coordination des efforts de reconstruction, modernisation de l'équipement industriel et agricole, accroissement des échanges, réduction des entraves au commerce mutuel, recherche du plein emploi de la main-d'oeuvre, restauration de la stabilité des économies ainsi que de la confiance dans les devises nationales[3].

L'article 1er engage les Parties à « pratiquer une étroite coopération dans leurs relations économiques mutuelles » et à établir un « programme commun de relèvement » et institue à ces fins une Organisation européenne de coopération économique (OECE).

L'article 4 dispose que les membres de l'OECE « développeront leurs échanges réciproques de biens et de services » et mettront en place un « régime de paiements multilatéraux ». Ambition ultime de la Convention, l'article 5 incite les participants à établir des

Organisation

L'OECE est dirigée par un Conseil réunissant tous les États membres (normalement au niveau de leurs ambassadeurs), et prenant ses décisions à l'unanimité. Celui-ci est assisté d'un Comité exécutif de 7 membres désignés chaque année par le Conseil. Les travaux sont conduits au sein d'une quinzaine de comités thématiques.

Ils s'appuient sur le Secrétariat général de l'Organisation, ancêtre de celui de l'OCDE et installé comme lui au château de la Muette, à Paris. La fonction de Secrétaire général fut exercée successivement par le Français Robert Marjolin (1911-1986) de 1948 à 1955, puis son compatriote René Sergent.

Fonctions

Les pressions américaines conduisent les Européens à libéraliser le commerce de la moitié des échanges privés, dans les secteurs de base (biens alimentaires, matières premières) et les biens manufacturés. L'OECE contribue ainsi au mouvement général d'abaissement des barrières aux échanges commerciaux dans le cadre du GATT, sans toutefois parvenir à créer une union douanière.

L'OECE accomplit également un important travail d'harmonisation et d'échange d'informations statistiques.

L'OECE permet en outre la conclusion de plusieurs accords sectoriels :

  • en septembre 1950, avec effet rétroactif au 1er juillet, l'Union européenne des paiements permet de créer un cadre multilatéral de compensation monétaire, obligatoire et automatique, entre États membres, en lieu et place du réseau d'accords bilatéraux conclus entre États membres. Le clearing est fondé (comme au FMI) sur une grille de parités fixes (étalon-or), et s'appuie sur les moyens techniques de la BRI. L'UEP favorise le rétablissement de la confiance monétaire entre participants et la reprise des échanges commerciaux. Il permet la convertibilité partielle des monnaies européennes entre elles. En 1958, la convertibilité avec le dollar est rétablie et l'UEP est dissoute.
  • En 1952, fondation d'une Agence européenne de productivité qui contribue à former les travailleurs européens aux normes de productivité (fordisme) prévalant aux États-Unis. L'AEP est financée pour l'essentiel par les États-Unis ; son budget atteint jusqu'à 40 % de celui de l'OECE.
  • en octobre 1953, avec l'Espagne mais sans l'Islande ni l'Irlande, création d'une Conférence européenne des ministres des transports, organisation internationale à part entière ayant eu, pour l'essentiel, un rôle modeste comme forum de débats. La CEMT appartient toujours au système institutionnel de l'OCDE.
  • en 1957, création d'une Agence européenne pour l'énergie nucléaire (ENEA), devenue en 1972 l'Agence de l'énergie nucléaire (AEN) de l'OCDE.

À l'issue du Plan Marshall (1952), l'OECE décline et se trouve instrumentalisée par l'OTAN (qui s'appuie sur ses comités pour alimenter ses propres travaux). La création de la CEE en 1957 bouleverse sa situation et fait échouer, notamment, la conclusion d'un accord de libre-échange dans le cadre de l'Organisation.

L'OCDE, comprenant aussi les États-Unis et le Canada, se substitue à l'OECE lors de l'entrée en vigueur de sa convention fondatrice, en 1961.

Trois questions fondamentales :

  • Quoi produire ?
  • Comment produire ?
  • Pour qui produire ?

Modèles d'organisation économique :

Direction

Secrétaires généraux de l'OEEC
Secrétaire général Dates Pays d'origine
1 Robert Marjolin 1948 – 1955 Drapeau de la France France
2 René Sergent 1955 – 1960 Drapeau de la France France
3 Thorkil Kristensen 1960 - Drapeau du Danemark Danemark

Notes

Sources

Références

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes