Osvalde Lewat

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Osvalde Lewat
Osvalde Lewat en 2019
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Fichier:Osvalde Lewat Portrait.jpg

Osvalde Lewat est une écrivaine, photographe et réalisatrice franco-camerounaise née le à Garoua au Cameroun[1].

Biographie

Enfance et études

Fichier:Osvalde Lewat - Portrait Wikipédia.jpg
Osvalde Lewat en 2021.

Née à Garoua[2],[note 1] au Cameroun, Osvalde Lewat est la fille d'un directeur d'une filiale du groupe français Pechiney spécialisée dans la transformation de l'aluminium, à Douala. Grâce à sa mère, l'adolescente se passionne pour la lecture et le cinéma[3]. Après le baccalauréat, elle intègre une école de journalisme.

Elle est diplômée de Sciences Po Paris et de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication de Yaoundé (ESSTIC).

Formation

Elle travaille pour Cameroon Tribune[4], mais découvre les limites du métier et les exigences éditoriales d’un journal. Elle suit des stages de formation à l’image à la Femis à Paris et à Institut national de l'image et du son (INIS) de Montréal. Lors de son stage à l'INIS, en 2000, elle tourne Le Calumet de l'espoir, son premier court-métrage, avec des Amérindiens[3].

Réalisation de documentaires

En 2003, elle réalise Au-delà de la peine, le portrait d'un prisonnier condamné à quatre ans de prison et laissé dans les geôles de son pays, le Cameroun, pendant trente-trois ans[5]. Deux ans plus tard, au Congo-Kinshasa, la situation des femmes violées pendant la guerre est le sujet d’Un amour pendant la guerre, qui dénonce la démission et la passivité de l'État devant les horreurs dont sont victimes les femmes[3].

En 2007, son long-métrage documentaire, Une affaire de nègres, revient sur l'histoire d'une unité spéciale des forces de l'ordre au Cameroun qui a fait plus d'un millier de victimes : face au banditisme qui sévit à Douala, cette unité paramilitaire de la police a pour mission de terroriser les acteurs d'actes illégaux et procède à des exécutions sommaires sans chercher à établir au préalable une éventuelle culpabilité, ce qui est considéré par une partie de la population comme des dommages collatéraux inévitables[6],[7].

Photographie

Osvalde Lewat expose son travail photographique en Europe, en Amérique et en Afrique.

Sa série « Couleur Nuit » a été exposée à Paris[8], à New-York, Bruxelles, Marseille.

Sa série Marges, prise en République démocratique du Congo, est exposée à Kinshasa en du 26 mai au 14 juin 2014[9].

Littérature

En 2021, Oswalde Lewat publie son premier roman, Les Aquatiques, aux Éditions Les Escales[10]. Il raconte l'histoire d'une femme qui, née bâtarde et abandonnée en partie par sa mère, se marie avec un homme carriériste devenu préfet de la capitale du Zambuena, un pays imaginaire qui symbolise l'Afrique subsaharienne. Lorsque la dépouille de sa mère doit être déplacée et que son meilleur ami – un artiste homosexuel et contestataire – est incarcéré, elle se retrouve à devoir faire des choix de plus en plus radicaux[11]. la romancière explique ainsi le parcours de son héroïne « C’est en effet le roman d’émancipation d’une femme qui, à un moment, décide qu’elle va coïncider avec elle-même, alors que tout ce qu’on lui a inculqué jusque-là semblait avoir forgé son caractère et structuré son identité de façon définitive[12]. »

Stanislas Claude évoque dans Publik'Art « un premier ouvrage passionnant » : « L’écriture est belle et fluide, la profusion de détails concourt à la profondeur des tumultes internes, la lecture est épileptique[13]. » Le réalisateurFasséry Kamissoko (TV5 Monde).« Ambitieux et percutant, le livre d’Osvalde Lewat est une critique du pouvoir et des traitements auxquels sont exposés les femmes et les homosexuels dans l'Afrique contemporaine[12]. »

« La principale qualité des Aquatiques se concentre in fine dans la charge de subjectivité assumée par l’autrice, écrit le critique Pierre Gelin-Monastier (Profession Audio|Visuel). Nous y sentons un regard singulier et une plume qui, sans être allée au bout de son chemin (qui le pourrait en un premier roman ?), a déjà parcouru bien des paysages brûlants, des vallées de cendres aux vernales frondaisons[1]. »

Vie privée

Osvalde Lewat est mariée et mère de deux enfants.

Filmographie

  • Le Calumet de l'espoir, documentaire, 2000
  • 140, rue du bac, documentaire, 2001
  • Itilga (Les destinées), documentaire, 2001
  • Au-delà de la peine, documentaire, 2003, 50 min
  • Un amour pendant la guerre, documentaire, 2005, 63 min
  • Les Disparus de Douala, documentaire, 2007, 52 min
  • Une affaire de nègres, documentaire, 2009, 88 min
  • Sderot, seconde classe, documentaire, 2011, 80min
  • Land Rush, moyen métrage, Osvalde Lewat, Hugo Berkeley, 2012

Expositions

Couleur nuit

  • Galerie 29, Paris, 2015
  • Galerie Marie-Laure de l'Ecotais, Paris, 2015
  • New-York, août, 2016
  • Marseille, 2017
  • Ostende, 2017

Marges

Publications

  • Congo couleur nuit, textes de Yannick Vigouroux, Lye Yoka, Atiq Rahimi, photographies d'Osvalde Lewat, éditions Phenix, 2015
  • Les Aquatiques, édition les Escales, 2021

Prix, récompenses et honneurs

  • Au-delà de la peine
    • Grand prix du film de télévision au Portugal
    • Prix des droits humains au festival de Montréal[14].
  • Une affaire de nègres :
    • Grand prix du documentaire à Verone
    • Grand prix Justice à l‘écran et prix du public en Isère
    • Prix du meilleur documentaire et de la meilleure image au festival Vues d'Afrique de Montréal
    • Prix du jury au festival international de Dubai
    • Mention du jury au festival du film francophone d’Angoulême
    • 3e prix documentaire au FESPACO (Burkina Faso) en 2009[15]
  • Why Poverty ?, série de huit courts documentaires dont Land Rush, de Hugo Berkeley et Osvalde Lewat : Peabody Awards, 2013[16].

Bibliographie

  • Michelle Chilcoat, Cheikh Ndiaye, « Entretien avec Osvalde Lewat-Hallade, jeune réalisatrice d'origine camerounaise », The French Review, vol. 83, n° 2, 2009, p. 388-396
  • Blandine Stefanson, Sheila Petty, Directory of World Cinema Africa: Directory of World Cinema Africa, Intellect Books, 2014 lire sur Google Livres

Notes et références

Notes

  1. D'autres sources mentionnent une naissance à Douala ou à Yaoundé.

Références

  1. a et b Pierre Gelin-Monastier, « “Les Aquatiques” : du documentaire au roman, l’élan vital d’Osvalde Lewat », sur Profession Audio|Visuel,
  2. « Bio | Osvalde Lewat », sur Site personnel (consulté le )
  3. a b et c Georges, « Osvalde Lewat », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  4. Osvalde Lewat, « Roi sans couronne », Cameroon Tribune, 9 octobre 2001, à l'occasion de la mort de Mongo Beti lire sur Google Livres
  5. Georges Kuepo, « Vues d’Afrique. Hommage à la cinéaste camerounaise Oswalde Lewat », sur Cameroon Voice,
  6. Thomas Sotinel, « "Une affaire de nègres" : au cœur des ténèbres », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. Christophe Ayad, « Le silence de Douala », Libération,‎ (lire en ligne)
  8. Sandrine Dippa, « Exposition : Couleur nuit d'Osvalde Lewat à la Galerie 29 », sur Le Monde de la photo,
  9. a et b Nioni Masela, « Halle de la Gombe : Youssoupha clôture la Semaine française », sur Agence d'information d'Afrique centrale,
  10. « Les Aquatiques », sur Lisez (consulté le )
  11. Anne-Sophie Hache, « « Les Aquatiques » : le roman d’une femme africaine de notre époque », sur La Voix du Nord,
  12. a et b Fasséry Kamissoko, « "Les Aquatiques" : le récit du parcours émancipateur d’une femme en Afrique », sur TV5 Monde,
  13. Stanislas Claude, « Un premier ouvrage passionnant avec Les Aquatiques d’Osvalde Lewat aux éditions Les Escales », sur Publik'Art,
  14. Yasmine Chouaki, « L'invitée : la cinéaste Osvalde Lewat », sur RFI,
  15. « Palmarès Fespaco 2009 », sur www.africultures.com (consulté le )
  16. (en) Maureen Ryan, « Peabody Awards Winners: 'Louie,' 'Girls,' Robin Roberts And CNN Honored », sur HuffPost,

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