Famille Galmiche (Bouvier)

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La famille Galmiche (Bouvier)  est une famille française d'origine vésulienne alliant les familles de Jean-Baptiste-Joseph Bouvier, promu baron d'Empire par Napoléon 1er[1] et de Nicolas Galmiche, issu d'une vieille famille haut-saônoise[2], élu député sous la Restauration. La famille apporte aux XIXe siècle et XXe siècle technique, innovation et enseignement dans le domaine agricole, forestier et militaire.

Origine[modifier | modifier le code]

La famille Bouvier est une famille de négociants de Poligny alliée à une famille d'origine lorraine toutes deux installées dans le négoce à Vesoul. Après des études de juriste, Jean-Baptiste-Joseph Bouvier choisit la voie militaire, sa femme de Mailly est issue de la petite noblesse jurassienne[1].

La famille de Nicolas Galmiche, centrée en Haute-Saône depuis plusieurs siècles, a une vocation juridique, et ses descendants sont des défenseurs et innovateurs dans le domaine de l'agriculture. Ils se font connaitre dans le monde agricole en militant pour la création d'un syndicat agricole, ainsi qu'en expérimentant l'acclimatation de gallinacées, de poissons et de mammifères, voire d'espèces exotiques comme les lamas d'Amérique du Sud, à différentes régions de France comme la Normandie, les Ardennes ou les Vosges.

Principales personnalités[modifier | modifier le code]

Rue Baron Bouvier (fils Hippolyte) de Vesoul
  • Jean-Baptiste-Joseph Bouvier (né en 1770 à Vesoul et mort en 1812 à Krasnoï Russie), se fait remarquer dans les différentes armées de la Révolution et de l'Empire avec de hauts-faits comme au siège de Peschiera qui lui a valu la Légion d'honneur ou au siège de Taragone. Napoléon 1er le fait baron d'Empire. Il meurt au combat lors de la retraite de Russie, son titre revient à son fils Claude-Joseph-Hippolyte.
  • Charles Galmiche (né en 1804 à Vesoul et mort à 1908 à Coulevon), inspecteur des Eaux et Forêts, précurseur dans la sauvegarde des poissons et gibiers indigènes ainsi que l’adaptation d’animaux exogènes comme les lamas, qui semaient la panique sur le marché de Remiremont en crachant sur les ménagères. Membre de la Société Impériale Zoologique d’Acclimatation, il a travaillé en étroite collaboration avec son président C. Millet sur la faune de Champagne-Ardenne, ce qui lui valut une rue à son nom à Alincourt[3],[4]. Il a racheté au domaine public le Saint-Mont, ancien monastère dans les Vosges lorraines fondé par Saint-Romary selon la règle de Saint Colomban. Charles Galmiche introduit le premier élevage domestique de lamas en France[5]. Ce sont des lamas de petite taille qui servent au transport de produits agricoles, matériel voire de personnes de moins de 50 kilos[6],[7]. Charles Galmiche lègue la propriété à son neveu Eusèbe Galmiche qui obtient en 1901 l'autorisation de consécration dans la chapelle pour renouer avec la tradition cultuelle du Saint-Mont[8].
  • Charles Roger Galmiche-Bouvier (né en 1838 à Vesoul et mort en 1894 à Franchevelle), petit-neveu du baron d'Empire Jean-Baptiste-joseph Bouvier, mort pendant la campagne de Russie. Il obtient l'ajout de Bouvier à son patronyme en 1878[9]. Il quitte l'armée en 1880 comme officier supérieur et chef d’escadron[10],[11] et se consacre à l'analyse de l'armée prussienne[12]. Son ouvrage est publié en français, allemand et anglais. Il milite pour le monde agricole[13] et le domaine de Franchevelle, hérité de son cousin Claude-Joseph-Hippolyte Bouvier, sert d'expérimentation pour l'amélioration de la culture de la pomme-de-terre[14], la race bovine jersiaise et ses produits laitiers[15],[16],[17]. Il enregistre trois brevets d'invention permettant la mécanisation du labourage, du plantage, du triage et du nettoyage des pommes de terre[18].
Route forestière Galmiche près du scialet Galmiche pour honorer les travaux d'Eusèbe Galmiche
  • Eusèbe Galmiche (né en 1841 à Vesoul et mort en 1913 à Dijon), conservateur des eaux et forêts, missionné pendant trois ans en mission d'expertise auprès du gouvernement ottoman pour gérer la forêt turque[19],[20]. Revenu en France, il met son expertise au service d'aménagements du Centre et de l'Est. Il est honoré par une route forestière et un scialet[21] du massif du Vercors proche de Villard-de-Lans[22],[23].
  • Nicolas Galmiche (né en 1761 à Vesoul et mort en 1833 à Vesoul). Il fait des études de juriste à Besançon et est nommé commissaire du gouvernement près le tribunal de district de Vesoul. Il professe à l’École centrale de Vesoul avant d’être nommé vice-président du tribunal civil en 1816 puis président de la cour prévôtale de la Haute-Saône. Élu député en 1822, il est actif dans les débats et commissions de jurisprudence et agriculture[24].
  • Roger Galmiche (né en 1885 à Darney et mort en 1933 à Remiremont), étudie au séminaire d’Issy et à la Faculté des lettres de Dijon. Il est mobilisé en 1914, se fait remarquer pour sa combativité[25]et est fait prisonnier en juillet 1918[26]. À la fin de la guerre, il est versé comme chef de bataillon dans l’armée de réserve. Ses faits de guerre sont reconnus par la Croix de guerre et plus tardivement par la remise de la Légion d’honneur en 1933[27] par le Général de brigade Caput. Dans le civil, il exerce le métier de professeur d’histoire et contribue comme historien à des ouvrages littéraires[28],[29],[30],[31]et des recherches archéologiques[32]. Parallèlement à ses fonctions de préfet de discipline, il est considéré comme un pionnier de colonies de vacances dont il assure la direction[33].
  • Claude-Joseph-Hippolyte Bouvier (né en 1802 à Vesoul et mort en 1876 à Franchevelle), fils de Jean-Baptiste-Joseph, hérite du titre de baron, étudie à Vesoul et devient Procureur général du roi en 1818 à Limoges[34]. Il revient au conseil municipal de Vesoul et est nommé commandant de la Garde nationale de cette ville en 1830[35].

Arbre généalogique simplifié[modifier | modifier le code]


 
 
 
 
 
Claude-Joseph Bouvier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jean-Baptiste-Joseph Bouvier
 
 
 
Jeanne-Françoise Bouvier
 
 
 
 
 
Nicolas Galmiche
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Claude-Joseph-Hippolyte Bouvier
 
 
 
 
 
Jean-Pierre Eugène Galmiche
 
Charles Galmiche
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Charles Roger Galmiche-Bouvier
 
 
Eusèbe Galmiche
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Roger Galmiche
 
 

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Livre du Bicentenaire, Société d’agriculture, lettres, sciences et arts de la Haute-Saône, , 238 p. (ISBN 978-2-85642-058-4), P115
  2. Jean-Marie Galmiche, De l'origine des Galmiche, Fleurines, , 240 p. (ISBN 978-2-912690-44-9)
  3. Société nationale de protection de la nature (France), « Bulletin de la Société zoologique d'acclimatation », sur Gallica, (consulté le ), p. 289 M. Millet lit une Note destinée à faire connaître les succès obtenus par les forestiers des Vosges, sous la direction de M. de la Bégassière, conservateur, et de M. l’inspecteur Galmiche, pour la multiplication du gibier, et notamment pour la reproduction et la domestication du Coq de bruyère.
  4. Société nationale de protection de la nature (France), « Bulletin de la Société zoologique d'acclimatation », sur Gallica, (consulté le ), p. 266 Grâce aux soins intelligents et éclairés que M. le conservateur de la Bégassière et M. l’inspecteur Galmiche donnent à toutes les parties de leur service forestier des Vosges, des œufs de ce précieux gibier ont été recueillis….. D’un autre côté, les tentatives que j’ai faites dans les Ardennes me portent à penser …on arrivera à favoriser la multiplication du Coq de bruyère, et même à introduire ce gibier dans les localités où il n’existe pas.
  5. Pierre Étienne Denis Leduc (called Saint-Germain Leduc), Serviteurs et commensaux de l'homme, Alfred Mame et Fils, Editeurs, (lire en ligne)
  6. « Journal d'agriculture pratique, de jardinage et d'économie domestique », sur Gallica, (consulté le )
  7. « Bulletin de la Société zoologique d'acclimatation », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  8. Abel Mathieu, Histoire du Saint-Mont, l'auteur, (lire en ligne), P98 Le 17 août 1901, après une interruption de plus de cent ans, l'Hostie sainte était de nouveau adorée sur le Saint-Mont.
  9. Camille de Saint-Marc, État des personnes qui ont fait modifier leurs noms patronymiques par additions, substitutions ou autrement : (décrets de 1871 à 1900), Niort, L. Clouzot, (ASIN B0000DUQAW, lire en ligne), P129
  10. Service historique de la Défense au Château de Vincennes
  11. Polybiblion : revue bibliographique universelle, E. de Boccard, (lire en ligne), P346
  12. Charles-Roger Galmiche-Bouvier et Jules Finot, Une mission militaire en Prusse, en 1786 : Récit d'un voyage en Allemagne et observations sur les manœuvres de Potsdam et de Magdebourg, Paris, Firmin-Didot et cie, , 393 p. (ASIN B001D6R9EU, lire en ligne)
  13. Alexandre Oudet, sénateur républicain comtois du Doubs, complète l’article 6 en ajoutant le mot agricole : « Les syndicats professionnels ont exclusivement pour objet l’étude et la défense des intérêts économiques, industriels, commerciaux et agricoles. »
  14. Charles-Roger Galmiche-Bouvier, La Pomme de terre, sa culture et ses variétés, A Suchaux, , 31 p. (ASIN B001C9CUBA)
  15. Émile Thierry, Les vaches laitières, Paris, Baillière, , 352 p. (lire en ligne), P106
  16. Journal de l'agriculture, de la ferme et des maisons de campagne, de la viticulture, de l'horticulture, de l'économie rurale et des intérêts de la propriété, vol. 2, Paris, Aux bureaux du Journal de l'agriculture chez M.G. Masson, (lire en ligne), P951 En ce qui concerne les autres races étrangères, il convient de citer une très belle collection d'animaux de race Jersey, exposée par M. Galmiche-Bouvier.
  17. M E Lecouteux, Journal d'agriculture pratique, t. 1 : Progrès avec prudence- Pratique avec science, Paris, Librairie agricole de la Maison rustique, , 935 p. (lire en ligne), P15 M Galmiche dans de nombreuses observations a constaté que toutes choses égales d’ailleurs, c'est-à-dire en comparant des vaches…
  18. Bulletin des lois de la République française no 1581 - Décret qui proclame les Brevets d'invention et des Certificats d'addition Paris Imprimerie nationale 1893 et 1894: 222468 Brevet de quinze ans 20 juin 1892 Galmiche-Bouvier représenté par Blétry ainé à Paris boulevard de Strasbourg n 2 Herse piocheuse pouvant herser a plat ou sur billons. 222469 Brevet de quinze ans 20 juin 1891 Galmiche-Bouvier représenté par Blétry ainé à Paris boulevard de Strasbourg n 2 Machine à planter et billonner les pommes de terre et autres tubercules. 222470 Brevet de quinze ans 20 juin 1890 Galmiche-Bouvier représenté par Blétry ainé à Paris boulevard de Strasbourg 11 2 Machine à trier et nettoyer les pommes de terre.
  19. Chronique internationale M Ozdonmez, Le rôle des forestiers français dans l'évolution de la foresterie turque, Nancy, ENGREF, Ecole nationale du génie rural, des eaux et des forêts, (lire en ligne), P171
  20. Le ministre de tutelle des eaux et forêts était alors le ministre des finances.
  21. Scialet Galmiche
  22. Revue forestière française, Vol 25, École nationale du génie rural, 1974
  23. Revue de géographie alpine, vol. 15, (lire en ligne), p. 145
  24. Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (A.Robert et G.Cougny)
  25. Lieutenant-Colonel P?roz, Par vocation, Рипол Классик (ISBN 978-5-88277-655-7, lire en ligne), P109 M. Roger Galmiche, un bourgeois de la ville qui s’était distinguéau siège de belfort comme capitaine dans le bataillon des mobiles.
  26. Marie-Odile Mergnac, Les noms de famille en Haute-Saône, Paris, archives & culture, , 287 p. (ISBN 978-2-35077-171-7), P110 Un prêtre parmi les braves : ...C’est dans le diocèse de Dijon qu’il fit du service paroissial avant de partir pour la guerre, mobilisé dès 1914. Il combattit ardemment et reçut tous les honneurs...
  27. « Base LEONORE », sur culture.gouv.fr
  28. Société bourguignonne de géographie et d'histoire, « Mémoires de la Société bourguignonne de géographie et d'histoire », sur Gallica, (consulté le ), P306 Philippe Baillet de Vaugrenant, président aux requêtes du palais ; cf, sur ce personnage, l’un des principaux défenseurs de la cause du Roi, l’étude de M. Roger galmiche, Le président Baillet de vaugrenant…
  29. (en) James B. Wood, The King's Army : Warfare, Soldiers and Society During the Wars of Religion in France 1562-1576, (ASIN B00MEY80VG, lire en ligne)
  30. Paul Viard, Roger Galmiche et Arthur Jean Kleinclausz, ... Le président Bégat : -Le président Baillet de Vaugrenant, Damidot frères, (lire en ligne)
  31. Paul Viard, Roger Galmiche et Arthur Kleinclausz, Études sur la réforme et les guerres de religion en Bourgogne..., Damidot, (lire en ligne)
  32. Commission d'archéologie de la Haute-Saône Vesoul, Mémoires de la Commission d'archéologie, L. Suchaux, (lire en ligne)
  33. Louis Sullerot, Roger Galmiche, prêtre, Dijon, Lépagnez, (lire en ligne), P50 Pionnier des colonies de vacances
  34. Serge Aberdam, Démographes et démocrates : l'œuvre du Comité de division de la Convention nationale : étude d'histoire révolutionnaire, Société des études robespierristes, , 391 p. (ISBN 978-2-908327-50-2, lire en ligne), P280 Le baron Hyppolite Bouvier sera procureur du roi, à Limoges en 1818, et un des tout premiers personnages de la Haute-Saône, en possession du château de Franchevelle.
  35. Castellane (maréchal de, Esprit Victor Élisabeth Boniface) et Ruth Charlotte Sophie comtesse de Beaulaincourt-Marles, 1823-1831, Plon Nourrit, (lire en ligne), P458 Le baron Bouvier, jeune homme possédant 25,000 francs de rente, les commande; ils sont très fiers d'être habillés.