Harleen

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Harleen
Éditeur Drapeau des États-Unis DC Comics
Drapeau de la France Urban Comics
Fréquence One shot
Personnages principaux Harley Quinn
Le Joker

Scénariste(s) Stjepan Šejić
Dessinateur(s) Stjepan Šejić

Harleen est un comic de Stjepan Šejić, adaptation sombre des origines du personnage de Harley Quinn.

Genèse[modifier | modifier le code]

Stjepan Šejić a débuté le scénario d'Harleen après avoir visionné le film d'animation Batman : Assaut sur Arkham, dans lequel le couple formé par Harley et le Joker a attiré son attention[1]. Il réalise quelques pages courant 2015-2016, puis évoque son souhait de réaliser une série Harleen en trois actes, comme une tragédie grecque[2], auprès de Andy Khouri, éditeur chez DC. Ces trois actes lui sont alors présentés en prenant comme exemples trois films : le Silence des agneaux, Bonnie et Clyde, et Thelma et Louise.

Après le succès de ses planches pour la série Suicide Squad dans lesquelles il met en scène Harley Quinn, les discussions s'intensifient et, après avoir présenté quelques pages dessinées et lettrées à DC -les pages de la première rencontre entre les deux protagonistes principaux-[3], le projet est officiellement validé en février 2018[1].

Résumé[modifier | modifier le code]

Livre un[modifier | modifier le code]

Au cours d'un symposium éducatif, le Dr Harleen Quinzel présente un projet de recherche visant à démontrer que de longues périodes de stress extrême peuvent conduire à la détérioration de l'empathie. Après un apparent échec de sa présentation, et alors qu'elle rentre chez elle, Harleen se retrouve prise dans une fusillade entre la police et un gang de criminels en fuite, menés par le Joker. Face à face avec lui, et croyant voir sa dernière heure arrivée, Harleen est épargnée, et le Joker arrêté par Batman.

Le lendemain, Lucius Fox lui annonce que son projet de recherche l'intéresse, et que la fondation Wayne lui propose un financement; grâce à sa hiérarchie, elle est autorisée à intégrer l'Asile d'Arkham pour interroger les plus dangereux criminels : Victor Zsasz, Poison Ivy, l'Homme-Mystère, Killer Croc, le Chapelier Fou,...

Encore traumatisée par sa rencontre avec le Joker, handicapée d'insomnies et de cauchemars qu'elle ne parvient à supporter qu'avec une forte consommation d'alcool, Harleen repousse systématiquement sa première entrevue avec lui. Toutefois, lorsque le procureur Harvey Dent lui demande d'abandonner sa recherche, considérant que cela risque de victimiser les criminels et de leur donner des arguments pour se faire déclarer irresponsables, Harleen est révoltée et décide de provoquer cette première rencontre tant redoutée.

Livre deux[modifier | modifier le code]

Au procès de Salvatore Maroni, le procureur Harvey Dent est agressé par un mélange de produits chimiques qui lui rongent une partie du visage et obligent les soignants à le plonger dans un coma. En réponse, un groupe de vengeurs masqués, les Bourreaux, décide de se substituer à une justice qu'ils jugent défaillante et exécutent Maroni. Appréhendés par Batman, il s'avère que ces vengeurs, fortement soutenus par l'opinion publique, sont des policiers de Gotham City.

Parallèlement, Harleen poursuit ses entretiens avec les criminels, et en particulier le Joker, qui lui avoue ne pas l'avoir abattue lors de leur première rencontre dans l'espoir, un jour, de la voir sourire. Ce dernier parvient également à se faire fournir le dossier de recherche d'Harleen, par l'intermédiaire d'un gardien corrompu, et découvre ainsi sa théorie sur la perte d'empathie.

A l'hôpital, Harvey Dent se réveille et dévoile une nouvelle personnalité, donnant naissance à Double-Face.

À Arkham, alors qu'un nouvel entretien avec le Joker continue à brouiller les rôles entre le patient et sa psychiatre, Harleen éteint les caméras, dénoue la camisole du Joker, et les deux s'étreignent pour la première fois...

Livre trois[modifier | modifier le code]

Perturbée par son rapprochement d'avec le Joker, le Dr. Quinzel oscille entre culpabilité et désir. Elle parvient à obtenir du directeur de l'Asile, Hugo Strange, que ses entretiens avec le Joker continuent à se dérouler sans vidéosurveillance, et le délivre systématiquement de ses entraves, ce qui leur permet des contacts très rapprochés à l'insu de tous... Espérant pouvoir aider le Joker dans sa thérapie, Harleen en vient à s'offrir à lui.

De leur côté, les Bourreaux officialisent leur allégeance à Double-Face, qui accepte -à l'aide d'un tir de sa pièce à pile-ou-face- de prendre la tête de cette nouvelle organisation criminelle. Pour forcer Gotham à prendre conscience de la dangerosité des prisonniers et à agir de manière efficace (en rétablissant la peine de mort notamment), Double-Face décide de prendre l'assaut d'Arkham et d'en libérer les criminels.

Alors que les prisonniers libérés de leur cellule font face aux policiers venus rétablir l'ordre et sèment le chaos à l'intérieur de l'Asile, le chef de la sécurité comprend l'attachement d'Harleen pour le Joker. La psychiatre met alors en joue le gardien et appuie accidentellement sur la gâchette...

Les deux amoureux débutent alors leur nouvelle vie de couple criminel, Harley Quinn enfouissant sa part de lucidité et de rationalité...

Analyse[modifier | modifier le code]

Décrite comme une « virée sombre et désespérée dans les méandres de l'âme humaine, de celles qui ne laissent personne indemne »[4], la minisérie aborde les origines de l'anti-héros sur un ton résolument sombre et adulte. Elle intègre des références assumées aux romans de E.L. James, Cinquante nuances de Grey et ses suites, ainsi qu'au Parrain, où un personnage honnête se voit plongé dans le monde criminel jusqu'à un point de non-retour[2].

Šejić décrit la psychologie de son personnage principal comme un exemple typique de dépendance, comme sous l'emprise de drogue : alors qu'elle a les connaissances médicales et psychologiques pour comprendre son comportement, elle ne cherche pas à y faire face, à chercher de l'aide, mais revient constamment à la source de sa dépendance[3].

Vis à vis de Mad Love, l'histoire des origines d'Harley Quinn créée par Bruce Timm et Paul Dini, l'auteur indique qu'il ne s'agit pas de le critiquer ou de chercher à faire mieux, mais qu'il s'agit des bases sur lesquelles il veut s'appuyer et créer autour pour raconter des tranches de la vie d'Harley. Il intègre d'ailleurs un easter egg dans le livre 2, lorsque le chef de la sécurité offre un café à Harley, et que deux autres gobelets attendent leurs propriétaires, notés "Dini" et "Timm".

Des projets de suites, pour finaliser les trois actes initialement envisagés, étaient programmés, ainsi que différents sequels dans la même continuité, centrés sur les personnages de Poison Ivy et Selina Kyle[3].

Publication[modifier | modifier le code]

Version originale[modifier | modifier le code]

  • Harleen #1-3 (2019)
  • Harleen (TPB, 2020)

Version française[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Julien Di Giacomo (trad. de l'anglais), Harleen, Paris/impr. en Roumanie, Urban comics, dl 2020 (ISBN 979-10-268-1606-5, OCLC 1195552935, lire en ligne)
  2. a et b (en-US) « Stjepan Sejic on DC Black Label's Harleen and Her ‘Doomed’ Joker Romance », sur CBR, (consulté le )
  3. a b et c « OmniDog's Vault: Interview with creator Stjepan Sejic » (consulté le )
  4. Ilan Ferry, « « Harleen » : Harley Quinn au cœur d'un sulfureux bijou de comic book », sur Le Point, (consulté le )